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Nolwenn Leroy : les victoires d'une insoumise

Dans les bureaux de Mercury, sa maison de disques, on observe le phéno­mène, sans se l’ex­pliquer ni cher­cher à le maîtri­ser. Il échappe aux prédic­tions, défie les lois de la société du spec­tacle. A l’ap­proche de ses trente-cinq ans, célé­bré ce 28 septembre, Nolwenn Leroy est une femme et une artiste accom­plies : son sixième opus Gemme, révélé au début du mois après cinq ans de latence, miroite au sommet du top albums. Un coup d’éclat, d’au­tant plus remarquable que la promo­tion du disque a été réduite à l’es­sen­tiel : des signa­tures publiques et des appa­ri­tions télé­vi­sées.

Cette envie de rareté, discu­tée avec son direc­teur marke­ting, Thibaut Gerhardt, au prin­temps dernier, est aussi deve­nue une néces­sité. Maman d’un petit Marin depuis le 13 juillet dernier, Nolwenn prio­rise ses obli­ga­tions et minute ses dépla­ce­ments, avec autant de volonté que de prouesse. Bébé sous le bras, elle en arrive à vivre des situa­tions cocasses, comme l’in­ter­rup­tion d’une séance de dédi­caces en plein un centre cultu­rel E. Leclerc pour tirer son lait. Le bal des vani­tés pari­siennes ne l’étour­dit plus. La montagne Sainte-Victoire a remplacé le Sacré-Cœur, à sa fenêtre. Silhouette autre­fois aperçue au pied de Mont­martre, elle réside aujourd’­hui à Aix-en-Provence, ville natale de l’ex-tennis­man Arnaud Clément, son compa­gnon depuis bien­tôt dix ans. Il y a des hasards heureux.

Couron­née « star acadé­mique » de TF1, un sacre à double tran­chant, la chan­teuse a emprunté des chemins de traverse pour cueillir et se tres­ser d’autres lauriers. Sa raideur face à Chris­tine Angot qui lui repro­chait son manque d’as­pé­ri­tés sur le plateau d’On n’est pas couché, début septembre, était moins l’ex­pres­sion d’une morgue qu’un refus de se lais­ser déca­pi­ter une fois de plus. Martyre ou emmer­deuse ? Les deux peut-être. Avec grâce toujours. Ses cica­trices sont sa plus belle parure. Aban­don­née par son père, l’an­cien foot­bal­leur Jean-Luc Le Mague­resse, à l’âge de dix ans, Nolwenn rejette tout autant l’injus­tice que le déter­mi­nisme.

C’est une aven­tu­rière, à sa façon. Après un premier album sorti des tiroirs de Pascal Obispo et son équipe, la chan­teuse s’est décou­verte sur Histoires natu­relles avec Laurent Voulzy, doux rêveur, fan de légendes médié­vales et de pop british comme elle. Après l’échec de son troi­sième disque, Le Cheshire Cat et moi, dit trop folk, elle a rebroussé les diktats du marke­ting avec Bretonne et O filles de l’eau, deux énormes succès (plus de 1,3 million d’exem­plaires vendus pour l’un, plus de 400 000 pour l’autre). Olivier de Kersau­son l’a bénie dans les pages de Paris Match. Mios­sec et Jean-Louis Murat, artistes exigeants, lui ont offert des titres. Les chan­sons de Gemme – hormis deux adap­ta­tions de poèmes d’Ed­gar Allan Poe – sont de la même encre, la sienne.

Nolwenn a douté. Des chan­sons, écrites avec le souci de plaire, sont parties à la baille. Trop facile, pas son genre. La jeune femme est allée cher­cher le produc­teur Jamie Ellis (Adele, Florence and the Machi­ne…), de l’autre côté de la Manche. L’en­re­gis­tre­ment de leurs morceaux – autant de berceuses pour Marin, autre « gemme » tapie dans le ventre de l’ar­tiste – s’est terminé en avril. Dans la satis­fac­tion, mais aussi un senti­ment d’ur­gence. Les trois semaines précé­dant son accou­che­ment, malgré les aver­tis­se­ments de son méde­cin et les craintes de sa maison de disques, Nolwenn Leroy super­vi­sait encore les derniers mixages, à Paris. Tour­nait le clip de son premier single en Lozère, dans la grotte de l’Aven Armand, un lieu qu’elle affec­tionne depuis l’en­fance. Et, dans un dernier effort, enre­gis­trait l’émis­sion Les copains d’abord pour France 2, à Quim­per.

Assis­tée de sa mère, en charge de l’art­work de ses albums et livrets de tour­née, la jeune maman esquisse aujourd’­hui les contours d’une nouvelle vie. Tentée par un fauteuil de jurée dans l’émis­sion The Voice, elle a préféré pour­suivre dans sa voie…

Crédit photo ouver­ture Sipa

Retrou­vez l'inté­gra­lité de notre sujet « Nolwenn Leroy: les victoires d'une insou­mise » dans le maga­zine Gala en kiosque ce mercredi 27 septembre.

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Dans les bureaux de Mercury, sa maison de disques, on observe le phéno­mène, sans se l’ex­pliquer ni cher­cher à le maîtri­ser. Il échappe aux prédic­tions, défie les lois de la société du spec­tacle. A l’ap­proche de ses trente-cinq ans, célé­bré ce 28 septembre, Nolwenn Leroy est une femme et une artiste accom­plies : son sixième opus Gemme, révélé au début du mois après cinq ans de latence, miroite au sommet du top albums. Un coup d’éclat, d’au­tant plus remarquable que la promo­tion du disque a été réduite à l’es­sen­tiel : des signa­tures publiques et des appa­ri­tions télé­vi­sées.

Cette envie de rareté, discu­tée avec son direc­teur marke­ting, Thibaut Gerhardt, au prin­temps dernier, est aussi deve­nue une néces­sité. Maman d’un petit Marin depuis le 13 juillet dernier, Nolwenn prio­rise ses obli­ga­tions et minute ses dépla­ce­ments, avec autant de volonté que de prouesse. Bébé sous le bras, elle en arrive à vivre des situa­tions cocasses, comme l’in­ter­rup­tion d’une séance de dédi­caces en plein un centre cultu­rel E. Leclerc pour tirer son lait. Le bal des vani­tés pari­siennes ne l’étour­dit plus. La montagne Sainte-Victoire a remplacé le Sacré-Cœur, à sa fenêtre. Silhouette autre­fois aperçue au pied de Mont­martre, elle réside aujourd’­hui à Aix-en-Provence, ville natale de l’ex-tennis­man Arnaud Clément, son compa­gnon depuis bien­tôt dix ans. Il y a des hasards heureux.

Couron­née « star acadé­mique » de TF1, un sacre à double tran­chant, la chan­teuse a emprunté des chemins de traverse pour cueillir et se tres­ser d’autres lauriers. Sa raideur face à Chris­tine Angot qui lui repro­chait son manque d’as­pé­ri­tés sur le plateau d’On n’est pas couché, début septembre, était moins l’ex­pres­sion d’une morgue qu’un refus de se lais­ser déca­pi­ter une fois de plus. Martyre ou emmer­deuse ? Les deux peut-être. Avec grâce toujours. Ses cica­trices sont sa plus belle parure. Aban­don­née par son père, l’an­cien foot­bal­leur Jean-Luc Le Mague­resse, à l’âge de dix ans, Nolwenn rejette tout autant l’injus­tice que le déter­mi­nisme.

C’est une aven­tu­rière, à sa façon. Après un premier album sorti des tiroirs de Pascal Obispo et son équipe, la chan­teuse s’est décou­verte sur Histoires natu­relles avec Laurent Voulzy, doux rêveur, fan de légendes médié­vales et de pop british comme elle. Après l’échec de son troi­sième disque, Le Cheshire Cat et moi, dit trop folk, elle a rebroussé les diktats du marke­ting avec Bretonne et O filles de l’eau, deux énormes succès (plus de 1,3 million d’exem­plaires vendus pour l’un, plus de 400 000 pour l’autre). Olivier de Kersau­son l’a bénie dans les pages de Paris Match. Mios­sec et Jean-Louis Murat, artistes exigeants, lui ont offert des titres. Les chan­sons de Gemme – hormis deux adap­ta­tions de poèmes d’Ed­gar Allan Poe – sont de la même encre, la sienne.

Nolwenn a douté. Des chan­sons, écrites avec le souci de plaire, sont parties à la baille. Trop facile, pas son genre. La jeune femme est allée cher­cher le produc­teur Jamie Ellis (Adele, Florence and the Machi­ne…), de l’autre côté de la Manche. L’en­re­gis­tre­ment de leurs morceaux – autant de berceuses pour Marin, autre « gemme » tapie dans le ventre de l’ar­tiste – s’est terminé en avril. Dans la satis­fac­tion, mais aussi un senti­ment d’ur­gence. Les trois semaines précé­dant son accou­che­ment, malgré les aver­tis­se­ments de son méde­cin et les craintes de sa maison de disques, Nolwenn Leroy super­vi­sait encore les derniers mixages, à Paris. Tour­nait le clip de son premier single en Lozère, dans la grotte de l’Aven Armand, un lieu qu’elle affec­tionne depuis l’en­fance. Et, dans un dernier effort, enre­gis­trait l’émis­sion Les copains d’abord pour France 2, à Quim­per.

Assis­tée de sa mère, en charge de l’art­work de ses albums et livrets de tour­née, la jeune maman esquisse aujourd’­hui les contours d’une nouvelle vie. Tentée par un fauteuil de jurée dans l’émis­sion The Voice, elle a préféré pour­suivre dans sa voie…

Crédit photo ouver­ture Sipa

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