C’était une permanence de week-end comme des dizaines d’autres dans sa carrière. Sergent chez les sapeurs-pompiers de Paris à la caserne Malar dans le VIIe arrondissement, Xavier Gourmelon est appelé en urgence pour un accident de voiture sous le pont de l’Alma ce 31 août 1997. Ce véhicule, c’est celui de Lady Diana. Alors que les hommages vont se multiplier pour les vingt ans de la mort de la princesse de Galles ce jeudi, l’ancien soldat du feu raconte son intervention et les derniers mots de Lady Di.
Quel souvenir gardez-vous des lieux de l’accident ?
Xavier Gourmelon. Mon véhicule d’intervention est entré sous le pont en suivant l’itinéraire pris par la Mercedes accidentée. Hormis celle-ci, il n’y avait aucune autre voiture dans ce tunnel. Ça ressemblait à un accident comme on en voit assez régulièrement dans ce métier. Je me souviens qu’il y avait une personne, un médecin, à côté de la Mercedes. Moi, je n’avais aucune idée de qui se trouvait dans cette voiture, je savais juste qu’il y avait des victimes à l’intérieur. Là, je me dirige vers la portière arrière droite, qui était ouverte…
Et vous voyez Diana…
Oui, elle reprenait ses esprits. Je ne l’ai pas reconnue, car je ne lis pas les journaux people. Elle était assise sur le plancher du véhicule, les pieds sur la banquette arrière et sa seule blessure visible était à l’épaule. Elle s’est tournée vers moi et m’a dit «My God, what happened ?» («Mon Dieu, qu’est-il arrivé ?»). Ensuite, elle a fait un arrêt cardiaque quand on l’a sortie du véhicule. On a effectué un massage cardiaque, puis elle a été transportée dans le coma vers l’hôpital.
C’est votre dernier contact avec elle ?
Oui, je suis ensuite retourné vers la voiture. Je me souviens encore de son garde du corps (NDLR : Trevor Rees-Jones, seul survivant de l’accident), qui était très agité. Il n’arrêtait pas de demander où elle était. J’ai appris que c’était Diana plus tard, puis on a été informés de sa mort le dimanche matin.
Connaître son identité a-t-il fait évoluer votre regard sur l’intervention ?
Non, on est triste parce qu’une personne dont on s’est occupé est décédée, pas parce que c’est la princesse de Galles. J’ai réalisé l’ampleur de l’événement quand j’ai vu des dizaines de journalistes s’installer devant notre caserne. Ils sont restés une semaine, tentant d’avoir des interviews ou juste des informations sur l’intervention. Mais je n’ai pas parlé, j’étais militaire.
Et à vos proches et amis ?
Ma famille proche était au courant. Les autres le découvrent petit à petit, comme je commence à parler aux médias (NDLR : il a parlé à CNN, The Sun et M6). Avec ma nouvelle situation (il est employé à l’aéroport de Brest), c’est désormais possible. Mais je me refuse à monnayer mes interviews et à me faire de l’argent avec la mort de cette personne.
Avec le recul, que vous inspire cette nuit du 30 au 31 août ?
Je continue de me dire que c’était une intervention ordinaire. Mais dont le traitement a été extraordinaire.
Read AgainC’était une permanence de week-end comme des dizaines d’autres dans sa carrière. Sergent chez les sapeurs-pompiers de Paris à la caserne Malar dans le VIIe arrondissement, Xavier Gourmelon est appelé en urgence pour un accident de voiture sous le pont de l’Alma ce 31 août 1997. Ce véhicule, c’est celui de Lady Diana. Alors que les hommages vont se multiplier pour les vingt ans de la mort de la princesse de Galles ce jeudi, l’ancien soldat du feu raconte son intervention et les derniers mots de Lady Di.
Quel souvenir gardez-vous des lieux de l’accident ?
Xavier Gourmelon. Mon véhicule d’intervention est entré sous le pont en suivant l’itinéraire pris par la Mercedes accidentée. Hormis celle-ci, il n’y avait aucune autre voiture dans ce tunnel. Ça ressemblait à un accident comme on en voit assez régulièrement dans ce métier. Je me souviens qu’il y avait une personne, un médecin, à côté de la Mercedes. Moi, je n’avais aucune idée de qui se trouvait dans cette voiture, je savais juste qu’il y avait des victimes à l’intérieur. Là, je me dirige vers la portière arrière droite, qui était ouverte…
Et vous voyez Diana…
Oui, elle reprenait ses esprits. Je ne l’ai pas reconnue, car je ne lis pas les journaux people. Elle était assise sur le plancher du véhicule, les pieds sur la banquette arrière et sa seule blessure visible était à l’épaule. Elle s’est tournée vers moi et m’a dit «My God, what happened ?» («Mon Dieu, qu’est-il arrivé ?»). Ensuite, elle a fait un arrêt cardiaque quand on l’a sortie du véhicule. On a effectué un massage cardiaque, puis elle a été transportée dans le coma vers l’hôpital.
C’est votre dernier contact avec elle ?
Oui, je suis ensuite retourné vers la voiture. Je me souviens encore de son garde du corps (NDLR : Trevor Rees-Jones, seul survivant de l’accident), qui était très agité. Il n’arrêtait pas de demander où elle était. J’ai appris que c’était Diana plus tard, puis on a été informés de sa mort le dimanche matin.
Connaître son identité a-t-il fait évoluer votre regard sur l’intervention ?
Non, on est triste parce qu’une personne dont on s’est occupé est décédée, pas parce que c’est la princesse de Galles. J’ai réalisé l’ampleur de l’événement quand j’ai vu des dizaines de journalistes s’installer devant notre caserne. Ils sont restés une semaine, tentant d’avoir des interviews ou juste des informations sur l’intervention. Mais je n’ai pas parlé, j’étais militaire.
Et à vos proches et amis ?
Ma famille proche était au courant. Les autres le découvrent petit à petit, comme je commence à parler aux médias (NDLR : il a parlé à CNN, The Sun et M6). Avec ma nouvelle situation (il est employé à l’aéroport de Brest), c’est désormais possible. Mais je me refuse à monnayer mes interviews et à me faire de l’argent avec la mort de cette personne.
Avec le recul, que vous inspire cette nuit du 30 au 31 août ?
Je continue de me dire que c’était une intervention ordinaire. Mais dont le traitement a été extraordinaire.
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