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Quand Jeanne Moreau parlait de sa propre mort

Jeanne Moreau est partie mais sa voix reste. Elle aimait la scène, la musique, la litté­ra­ture, tout comme philo­so­pher lorsqu’elle accor­dait des inter­views. En 1970, par exemple, à 42 ans, elle décla­rait dans l’émis­sion 24 heures sur la 2, ne pas craindre le jour où elle dispa­rai­trait. « la mort est là à partir moment où on vient au monde. On s’ache­mine direc­te­ment. C’est pas un but. Ce serait peut être le comble de l’équi­li­bre… et de l’ac­cep­ter avec une grande séré­nité », l’en­ten­dait-on dire. « Je consi­dère ça comme une explo­sion. Je préfère explo­ser que mourir tranquille­ment. Je ne la redoute pas. Ça ne me donne pas d’an­goisses mais c’est un rêve brusque total. Cette dispa­ri­tion de l’en­ve­loppe corpo­relle me paraît insup­por­table ». Un sujet égale­ment omni­pré­sent dans ses disques et tout parti­cu­liè­re­ment dans sa chan­son Le vrai scan­dale c’est la mort, dans laquelle elle évoquait « la peau fragile » et les organes du corps.  

Mais pourquoi de telles pensées chez une femme que tout le monde adorait et que tous les hommes voulaient appro­cher, autant pour sa voix que pour sa beauté à l’écran ? En réalité l’ac­trice souf­frait de cette célé­brité. Comme elle l’avait aussi confié en aout 2012, lors d’un diner avec un jour­na­liste accré­dité pour le Figaro Madame, elle se ques­tion­nait beau­coup sur le sens de la vie au travers d’ou­vrages litté­raires. « Je vais vers la mort. Quand on aime la litté­ra­ture, les livres et les grands poètes, même les plus cyniques, il y a quelque chose qui vous tire par le haut. Comme une spirale, l’échelle de Jacob. Monter jusqu’à dispa­raître » Pis encore, au cours de cette carrière trépi­dante, à monter les marches et saluer la foule, elle s'était déjà retrou­vée bien seule et parfois même « dans un état dépres­sif terrible ».

Deux ans après cette conver­sa­tion, elle tour­nait son dernier film Le talent de mes amis, trop faible pour conti­nuer à travailler, malgré un puis­sant senti­ment désir de conti­nuer. Jeanne Moreau, selon son ami le réali­­sa­­teur Jean-Pierre Mocky sur le plateau de BFM TV, se sentait aban­don­née.  « Parce qu'elle ne pouvait plus jouer. La dernière fois que je l'ai eue au télé­­phone, elle m'a dit qu'elle voulait jouer. Mais elle n'en avait pas la force de le faire ». Ses quelques 30 mélo­dies telles que Les Mensonges, Adieu ma vie ou encore Jules et Jim, auront au moins le pouvoir de nous rame­ner quelques temps en arrière.

 Crédit photo: Besti­mage

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Jeanne Moreau est partie mais sa voix reste. Elle aimait la scène, la musique, la litté­ra­ture, tout comme philo­so­pher lorsqu’elle accor­dait des inter­views. En 1970, par exemple, à 42 ans, elle décla­rait dans l’émis­sion 24 heures sur la 2, ne pas craindre le jour où elle dispa­rai­trait. « la mort est là à partir moment où on vient au monde. On s’ache­mine direc­te­ment. C’est pas un but. Ce serait peut être le comble de l’équi­li­bre… et de l’ac­cep­ter avec une grande séré­nité », l’en­ten­dait-on dire. « Je consi­dère ça comme une explo­sion. Je préfère explo­ser que mourir tranquille­ment. Je ne la redoute pas. Ça ne me donne pas d’an­goisses mais c’est un rêve brusque total. Cette dispa­ri­tion de l’en­ve­loppe corpo­relle me paraît insup­por­table ». Un sujet égale­ment omni­pré­sent dans ses disques et tout parti­cu­liè­re­ment dans sa chan­son Le vrai scan­dale c’est la mort, dans laquelle elle évoquait « la peau fragile » et les organes du corps.  

Mais pourquoi de telles pensées chez une femme que tout le monde adorait et que tous les hommes voulaient appro­cher, autant pour sa voix que pour sa beauté à l’écran ? En réalité l’ac­trice souf­frait de cette célé­brité. Comme elle l’avait aussi confié en aout 2012, lors d’un diner avec un jour­na­liste accré­dité pour le Figaro Madame, elle se ques­tion­nait beau­coup sur le sens de la vie au travers d’ou­vrages litté­raires. « Je vais vers la mort. Quand on aime la litté­ra­ture, les livres et les grands poètes, même les plus cyniques, il y a quelque chose qui vous tire par le haut. Comme une spirale, l’échelle de Jacob. Monter jusqu’à dispa­raître » Pis encore, au cours de cette carrière trépi­dante, à monter les marches et saluer la foule, elle s'était déjà retrou­vée bien seule et parfois même « dans un état dépres­sif terrible ».

Deux ans après cette conver­sa­tion, elle tour­nait son dernier film Le talent de mes amis, trop faible pour conti­nuer à travailler, malgré un puis­sant senti­ment désir de conti­nuer. Jeanne Moreau, selon son ami le réali­­sa­­teur Jean-Pierre Mocky sur le plateau de BFM TV, se sentait aban­don­née.  « Parce qu'elle ne pouvait plus jouer. La dernière fois que je l'ai eue au télé­­phone, elle m'a dit qu'elle voulait jouer. Mais elle n'en avait pas la force de le faire ». Ses quelques 30 mélo­dies telles que Les Mensonges, Adieu ma vie ou encore Jules et Jim, auront au moins le pouvoir de nous rame­ner quelques temps en arrière.

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