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Robin Campillo sur «120 Battements par minute» : «Je suis parti de mes souvenirs»

Le réalisateur français revient sur le succès critique de son film et sa genèse. 

Comment avez-vous vécu l'annonce du grand prix du jury à Cannes ?

Robin Campillo. Ce fut assez compliqué pour moi d'être exposé à ce point-là. J'étais déjà satisfait d'avoir été sélectionné et en compétition par-dessus le marché ! Et là, ne serait-ce que monter sur scène était un mélange de bonheur et d'angoisse. Ça a été très fort entre les acteurs et moi. J'ai beaucoup pensé aux gens que j'avais connus et qui sont morts. Mais aussi à ceux qui ont survécu. J'ai eu l'impression de revoir défiler toutes ces années.

 

Comment avez-vous travaillé le casting ?

C'était tellement important ! Il fallait trouver des acteurs avec de vraies personnalités comme c'était le cas chez Act Up. Je les ai vus seuls, mais aussi à deux ou à trois. Rien n'était fixé. J'ai envisagé Arnaud Valois (NDLR : Nathan) dans tous les rôles. Il est vraiment passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ! Il n'était pas question pour moi de me tromper car je savais ensuite tout ce qu'ils auraient à porter sur leurs épaules.


LIRE AUSSI
>Notre critique de «120 Battements par minute» 
 

Comment avez-vous déniché Nahuel Pérez Biscayart ?

Par ma directrice de casting. J'avais vu quelques films où il apparaissait, notamment chez Benoît Jacquot. Nous nous sommes vus un jour qu'il était de passage à Paris. Il m'est apparu comme un diablotin sortant de sa boîte. Il a une théâtralité formidable. Un côté écorché vif. Je sentais chez lui poindre la douleur. Je l'ai trouvé passionnant. Chatoyant.

 

Ce film est-il inspiré d'une expérience personnelle ?

De plusieurs. Je suis parti de mes souvenirs que j'ai essayé de mettre en perspective.

 

Avez-vous milité activement pour Act Up ?

Oui, j'ai participé aux actions dans les lycées, les laboratoires. J'étais très en colère. J'avais envie que les choses bougent, que la représentation de la maladie change dans les esprits. J'ai passé pas mal de nuits dans les commissariats. On nous faisait la leçon.

 

Le ministère de la Santé s'est-il manifesté ?

Non, et je n'en attends toujours pas grand-chose. En revanche, le film a déclenché nombre de débats par le biais de Sidaction, des associations concernées. Il a ravivé une mémoire liée au combat d'Act Up.

 

« 120 Battements » s'est-il bien vendu à l'étranger ?

A peu près partout. Même en Turquie, en Roumanie, en Asie...

 

Votre premier film, en 2004, s'appelait « les Revenants ». Qu'avez-vous pensé de la série dérivée qui a été diffusée sur Canal + ?

Je ne l'ai pas vue.

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Le réalisateur français revient sur le succès critique de son film et sa genèse. 

Comment avez-vous vécu l'annonce du grand prix du jury à Cannes ?

Robin Campillo. Ce fut assez compliqué pour moi d'être exposé à ce point-là. J'étais déjà satisfait d'avoir été sélectionné et en compétition par-dessus le marché ! Et là, ne serait-ce que monter sur scène était un mélange de bonheur et d'angoisse. Ça a été très fort entre les acteurs et moi. J'ai beaucoup pensé aux gens que j'avais connus et qui sont morts. Mais aussi à ceux qui ont survécu. J'ai eu l'impression de revoir défiler toutes ces années.

 

Comment avez-vous travaillé le casting ?

C'était tellement important ! Il fallait trouver des acteurs avec de vraies personnalités comme c'était le cas chez Act Up. Je les ai vus seuls, mais aussi à deux ou à trois. Rien n'était fixé. J'ai envisagé Arnaud Valois (NDLR : Nathan) dans tous les rôles. Il est vraiment passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ! Il n'était pas question pour moi de me tromper car je savais ensuite tout ce qu'ils auraient à porter sur leurs épaules.


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Comment avez-vous déniché Nahuel Pérez Biscayart ?

Par ma directrice de casting. J'avais vu quelques films où il apparaissait, notamment chez Benoît Jacquot. Nous nous sommes vus un jour qu'il était de passage à Paris. Il m'est apparu comme un diablotin sortant de sa boîte. Il a une théâtralité formidable. Un côté écorché vif. Je sentais chez lui poindre la douleur. Je l'ai trouvé passionnant. Chatoyant.

 

Ce film est-il inspiré d'une expérience personnelle ?

De plusieurs. Je suis parti de mes souvenirs que j'ai essayé de mettre en perspective.

 

Avez-vous milité activement pour Act Up ?

Oui, j'ai participé aux actions dans les lycées, les laboratoires. J'étais très en colère. J'avais envie que les choses bougent, que la représentation de la maladie change dans les esprits. J'ai passé pas mal de nuits dans les commissariats. On nous faisait la leçon.

 

Le ministère de la Santé s'est-il manifesté ?

Non, et je n'en attends toujours pas grand-chose. En revanche, le film a déclenché nombre de débats par le biais de Sidaction, des associations concernées. Il a ravivé une mémoire liée au combat d'Act Up.

 

« 120 Battements » s'est-il bien vendu à l'étranger ?

A peu près partout. Même en Turquie, en Roumanie, en Asie...

 

Votre premier film, en 2004, s'appelait « les Revenants ». Qu'avez-vous pensé de la série dérivée qui a été diffusée sur Canal + ?

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