VIDÉO - Très en forme, l'acteur français reprend du 7 au 12 novembre au cirque d'Hiver Bouglione l'hommage à la longue Dame brune qu'il a créé en début d'année aux Bouffes du Nord. Avant ce rendez-vous, il a accordé un entretien à L'Obs dans lequel il étrille Brel, Ferré, Balibar et les autres...
Depardieu et Barbara, la diva et l'assassin. C'était Lily Passion, un spectacle que les deux monstres sacrés créèrent ensemble en 1986 sur la scène du Zénith, à Paris. Depuis la mort de l'immense chanteuse, le 24 novembre 1997, le géant du cinéma français met toute son énergie pour faire vivre l'héritage poétique de celle qui «apaisait son âme». Dans quelques semaines il reprendra au cirque d'Hiver Bouglione, l'hommage qu'il lui avait dédié au début de l'année 2017. Il lançait ainsi les commémorations des vingt ans de sa disparition.
» Lire aussi - Barbara, l'anti-biopic
»Lire aussi - Depardieu chante Barbara: premières répétitions émouvantes
En attendant le 7 novembre, jour de la première de la reprise de son récital, Gérard Depardieu vient d'accorder un entretien à nos confrères de L'Obs. Il y revient sur le génie unique de la créatrice de L'Aigle noir. À la fois Falstaff et Raspoutine, c'est-à-dire mélangeant à l'envi ses désormais habituels excès de langage et quelques fulgurantes intuitions, notre Gégé national évoque sa passion dévorante pour Barbara: les vibrations uniques de sa voix, son amour pour elle, l'inceste qu'elle a subi... Et débordé par sa passion, le voilà qui étrille, excusez du peu, Jacques Brel, Léo Ferré, Balibar, Roland Romanelli ou Patrick Bruel...
● «Un Brel théâtral et un Ferré nul...»
«La vérité, c'est que je n'ai jamais pu l'entendre depuis qu'elle est partie. C'est beaucoup trop fort, trop violent. Je peux écouter Brel, parce que c'est théâtral et que ce n'est pas très bon. Je peux écouter Ferré, parce que c'est nul, à l'exception, disons, des poèmes d'Aragon qu'il a mis en musique. Mais Barbara, c'est proprement inécoutable. Il y a trop de frémissements, trop de vibrations, trop de qualité humaine dans sa voix. Tout ce qu'elle était au plus profond d'elle-même, elle le balançait dans ses chansons.»
● «Presley, Hallyday, Bill Haley, les chaussettes noires... une soupe dégueulasse.»
«Je devais avoir une douzaine d'années, c'était à Châteauroux. Autour de moi, on aimait Elvis Presley, Bill Haley, Eddie Cochran, Johnny Hallyday, les Chaussettes noires, ‘‘Oh Daniela'', toute cette soupe dégueulasse. Bon, je mets à part Dick Rivers, parce qu'il était un peu touchant dans sa manière d'imiter Presley. Mais moi, je me foutais de ces musiques-là. Elles m'énervaient. Moi, j'écoutais Barbara. Elle me calmait. Seule Barbara savait chanter pour ceux qui, comme moi à l'époque, ne parlaient pas, étaient pratiquement analphabètes, en marge de la société, mais qui avaient leur monde intérieur, pour tous ceux qui étaient plutôt des contemplatifs et des hyperémotifs.»
● «Ras-le-bol des biopics!»
«Je ne veux pas être la caution d'une famille de croque-morts ni d'une industrie musicale qui fait du pognon avec le 20e anniversaire de la disparition de Barbara. On s'est déjà infligé Patrick Bruel, ça suffit. Même le film de Mathieu Amalric, ça ne va pas. Ceux qui ont bien connu Barbara savent qu'elle n'a rien à voir avec celle qu'incarne Jeanne Balibar. Je trouve plus fidèle Louis Garrel en Godard dans Le Redoutable, que cette Barbara dont on ne voit, dans le film, que les postures, mais dont on ne sent jamais l'immense humanité. Ce qui sauve néanmoins le film d'Amalric, c'est qu'il n'est pas un biopic. Ras-le-bol des biopics! Pauvre Gauguin…»
● Depardieu chante Barbara
VIDÉO - Très en forme, l'acteur français reprend du 7 au 12 novembre au cirque d'Hiver Bouglione l'hommage à la longue Dame brune qu'il a créé en début d'année aux Bouffes du Nord. Avant ce rendez-vous, il a accordé un entretien à L'Obs dans lequel il étrille Brel, Ferré, Balibar et les autres...
Depardieu et Barbara, la diva et l'assassin. C'était Lily Passion, un spectacle que les deux monstres sacrés créèrent ensemble en 1986 sur la scène du Zénith, à Paris. Depuis la mort de l'immense chanteuse, le 24 novembre 1997, le géant du cinéma français met toute son énergie pour faire vivre l'héritage poétique de celle qui «apaisait son âme». Dans quelques semaines il reprendra au cirque d'Hiver Bouglione, l'hommage qu'il lui avait dédié au début de l'année 2017. Il lançait ainsi les commémorations des vingt ans de sa disparition.
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En attendant le 7 novembre, jour de la première de la reprise de son récital, Gérard Depardieu vient d'accorder un entretien à nos confrères de L'Obs. Il y revient sur le génie unique de la créatrice de L'Aigle noir. À la fois Falstaff et Raspoutine, c'est-à-dire mélangeant à l'envi ses désormais habituels excès de langage et quelques fulgurantes intuitions, notre Gégé national évoque sa passion dévorante pour Barbara: les vibrations uniques de sa voix, son amour pour elle, l'inceste qu'elle a subi... Et débordé par sa passion, le voilà qui étrille, excusez du peu, Jacques Brel, Léo Ferré, Balibar, Roland Romanelli ou Patrick Bruel...
● «Un Brel théâtral et un Ferré nul...»
«La vérité, c'est que je n'ai jamais pu l'entendre depuis qu'elle est partie. C'est beaucoup trop fort, trop violent. Je peux écouter Brel, parce que c'est théâtral et que ce n'est pas très bon. Je peux écouter Ferré, parce que c'est nul, à l'exception, disons, des poèmes d'Aragon qu'il a mis en musique. Mais Barbara, c'est proprement inécoutable. Il y a trop de frémissements, trop de vibrations, trop de qualité humaine dans sa voix. Tout ce qu'elle était au plus profond d'elle-même, elle le balançait dans ses chansons.»
● «Presley, Hallyday, Bill Haley, les chaussettes noires... une soupe dégueulasse.»
«Je devais avoir une douzaine d'années, c'était à Châteauroux. Autour de moi, on aimait Elvis Presley, Bill Haley, Eddie Cochran, Johnny Hallyday, les Chaussettes noires, ‘‘Oh Daniela'', toute cette soupe dégueulasse. Bon, je mets à part Dick Rivers, parce qu'il était un peu touchant dans sa manière d'imiter Presley. Mais moi, je me foutais de ces musiques-là. Elles m'énervaient. Moi, j'écoutais Barbara. Elle me calmait. Seule Barbara savait chanter pour ceux qui, comme moi à l'époque, ne parlaient pas, étaient pratiquement analphabètes, en marge de la société, mais qui avaient leur monde intérieur, pour tous ceux qui étaient plutôt des contemplatifs et des hyperémotifs.»
● «Ras-le-bol des biopics!»
«Je ne veux pas être la caution d'une famille de croque-morts ni d'une industrie musicale qui fait du pognon avec le 20e anniversaire de la disparition de Barbara. On s'est déjà infligé Patrick Bruel, ça suffit. Même le film de Mathieu Amalric, ça ne va pas. Ceux qui ont bien connu Barbara savent qu'elle n'a rien à voir avec celle qu'incarne Jeanne Balibar. Je trouve plus fidèle Louis Garrel en Godard dans Le Redoutable, que cette Barbara dont on ne voit, dans le film, que les postures, mais dont on ne sent jamais l'immense humanité. Ce qui sauve néanmoins le film d'Amalric, c'est qu'il n'est pas un biopic. Ras-le-bol des biopics! Pauvre Gauguin…»
● Depardieu chante Barbara
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