Le prix Nobel de littérature a été décerné jeudi 5 octobre à Kazuo Ishiguro. Cette annonce constitue une relative surprise dans le milieu littéraire, puisqu’il ne figurait pas parmi les favoris – mais sans doute pas autant que le choix du chanteur Bob Dylan en 2016. Pourtant le profil de cet écrivain britannique d’origine japonaise correspond en grande partie au portrait-robot que l’on peut dresser</a> en scrutant les 114 lauréats récompensés depuis 1901 :
- un auteur de langue anglaise (ou un Français, mais ce n’est pas le cas pour M. Ishiguro) ;
- vivant en Europe ;
- qui écrit des œuvres en prose ;
- de sexe masculin.
La littérature anglo-saxonne au firmament
Né au Japon, Kazuo Ishiguro a grandi et vécu au Royaume-Uni, et son œuvre est écrite en anglais, langue qu’il partage avec 29 autres Prix Nobel de littérature, qu’ils soient britanniques, américains, canadiens, australiens ou irlandais.
Les Français sont les plus nombreux
Si l’anglais est surreprésenté au niveau des œuvres, c’est pourtant la France qui a donné au monde le plus de Nobel de littérature, à commencer</a> par le premier, le poète français Sully Prudhomme (1901). Deux Français ont d’ailleurs été récompensés au cours des dix dernières années : Jean-Marie Gustave Le Clézio (2008) et enfin Patrick Modiano (2014).
Les Britanniques restent très bien classés, avec 11 Nobel de littérature.
L’Europe surreprésentée
Créé au début du XXe siècle, à une époque où l’Europe occupait une place dominante dans la culture mondiale, le prix Nobel de littérature est très eurocentré. Rabindranath Tagore a été le premier lauréat non européen en 1913 et il a fallu attendre</a> 1930 pour qu’un Américain (Sinclair Lewis) soit primé. Par le jeu des doubles nationalités, l’Europe reste encore le plus grand fournisseur de Nobel de littérature à ce jour.
Des genres littéraires de moins en moins variés
Si l’origine géographique des lauréats se diversifie au fil des années, on ne peut pas en dire</a> autant des genres littéraires récompensés. Si l’on se fie à la classification opérée sur le site du Nobel, les œuvres de théâtre, la philosophie et la poésie étaient davantage mis en avant par les jurys avant les années 1950.
L’Académie Nobel recense trois philosophes : l’Allemand Rudolf Christoph Eucken (1908), le Français Henri Bergson (1927) et le Britannique Bertrand Russell (1950), même si plusieurs auteurs ont mêlé philosophie et littérature dans leurs œuvres, comme les Français Albert Camus (1957) et Jean-Paul Sartre (1964).
Un historien, l’Allemand Theodor Mommsen, a obtenu le Nobel de littérature en 1902, ainsi qu’un chef d’Etat, le Britannique Winston Churchill, en 1953, et un chanteur, Bob Dylan, en 2016. En 2013, la Canadienne Alice Munro a été la première à être</a> récompensée pour une œuvre essentiellement composée de nouvelles et de récits courts.
Les femmes encore minoritaires
Le palmarès de cette année ne bouscule pas la traditionnelle domination masculine sur le Nobel de littérature, qui n’a été décernée qu’à quatorze femmes depuis 1901.
On note toutefois un léger rebond du nombre de lauréates depuis les années 1990, même si la parité reste loin d’être atteinte – comme c’est d’ailleurs le cas pour l’ensemble des Nobel.
Read AgainLe prix Nobel de littérature a été décerné jeudi 5 octobre à Kazuo Ishiguro. Cette annonce constitue une relative surprise dans le milieu littéraire, puisqu’il ne figurait pas parmi les favoris – mais sans doute pas autant que le choix du chanteur Bob Dylan en 2016. Pourtant le profil de cet écrivain britannique d’origine japonaise correspond en grande partie au portrait-robot que l’on peut dresser</a> en scrutant les 114 lauréats récompensés depuis 1901 :
- un auteur de langue anglaise (ou un Français, mais ce n’est pas le cas pour M. Ishiguro) ;
- vivant en Europe ;
- qui écrit des œuvres en prose ;
- de sexe masculin.
La littérature anglo-saxonne au firmament
Né au Japon, Kazuo Ishiguro a grandi et vécu au Royaume-Uni, et son œuvre est écrite en anglais, langue qu’il partage avec 29 autres Prix Nobel de littérature, qu’ils soient britanniques, américains, canadiens, australiens ou irlandais.
Les Français sont les plus nombreux
Si l’anglais est surreprésenté au niveau des œuvres, c’est pourtant la France qui a donné au monde le plus de Nobel de littérature, à commencer</a> par le premier, le poète français Sully Prudhomme (1901). Deux Français ont d’ailleurs été récompensés au cours des dix dernières années : Jean-Marie Gustave Le Clézio (2008) et enfin Patrick Modiano (2014).
Les Britanniques restent très bien classés, avec 11 Nobel de littérature.
L’Europe surreprésentée
Créé au début du XXe siècle, à une époque où l’Europe occupait une place dominante dans la culture mondiale, le prix Nobel de littérature est très eurocentré. Rabindranath Tagore a été le premier lauréat non européen en 1913 et il a fallu attendre</a> 1930 pour qu’un Américain (Sinclair Lewis) soit primé. Par le jeu des doubles nationalités, l’Europe reste encore le plus grand fournisseur de Nobel de littérature à ce jour.
Des genres littéraires de moins en moins variés
Si l’origine géographique des lauréats se diversifie au fil des années, on ne peut pas en dire</a> autant des genres littéraires récompensés. Si l’on se fie à la classification opérée sur le site du Nobel, les œuvres de théâtre, la philosophie et la poésie étaient davantage mis en avant par les jurys avant les années 1950.
L’Académie Nobel recense trois philosophes : l’Allemand Rudolf Christoph Eucken (1908), le Français Henri Bergson (1927) et le Britannique Bertrand Russell (1950), même si plusieurs auteurs ont mêlé philosophie et littérature dans leurs œuvres, comme les Français Albert Camus (1957) et Jean-Paul Sartre (1964).
Un historien, l’Allemand Theodor Mommsen, a obtenu le Nobel de littérature en 1902, ainsi qu’un chef d’Etat, le Britannique Winston Churchill, en 1953, et un chanteur, Bob Dylan, en 2016. En 2013, la Canadienne Alice Munro a été la première à être</a> récompensée pour une œuvre essentiellement composée de nouvelles et de récits courts.
Les femmes encore minoritaires
Le palmarès de cette année ne bouscule pas la traditionnelle domination masculine sur le Nobel de littérature, qui n’a été décernée qu’à quatorze femmes depuis 1901.
On note toutefois un léger rebond du nombre de lauréates depuis les années 1990, même si la parité reste loin d’être atteinte – comme c’est d’ailleurs le cas pour l’ensemble des Nobel.
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