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The Square, Palme d'or à Cannes, est-il un film réac ?

Satire de l’art contemporain et de la bien-pensance régnant dans nos sociétés occidentales, The Square, du Suédois Ruben Östlund, a divisé la critique à Cannes, avant et après sa Palme d’or. Les uns ont adoré son humour grinçant, les autres lui ont trouvé un côté lourd et populiste et l’ont classé à droite. Flash-back, à travers un petit florilège d’articles sortis au printemps.

Sélectionné au dernier moment dans les films en lice pour la palme d’or à Cannes, The Square du Suédois Ruben Östlund, est reparti contre toute attente avec la récompense suprême.

De quoi remettre un sou dans le jukebox de la petite polémique née après sa présentation à la presse. Certains y ont vu une critique populiste de l’art contemporain et un film de droite. D’autres ont adoré son humour grinçant et ont défendu le droit de se moquer de tout. Entre les deux, il y avait un sacré écart. Pas de raison que ça s’arrête.

Lire aussi. La critique du film par Gilles Kerdreux.

Le pitch du film

Conservateur du grand musée d’art contemporain de Stockholm, bel homme, père divorcé attentif à ses enfants, respectueux des règles du vivre ensemble, préoccupé de l’avenir de la planète, Christian (interprété subtilement par le Danois Claes Bang) est quelqu’un de bien.

Pourtant, il suffit d’un vol de portable, d’une campagne de communication provocante pour une prochaine expo intitulée « The Square » (Le carré) et de quelques autres aléas encore, pour que sa vie parte de travers. Oublié, le politiquement correct à la suédoise…

Le Figaro conquis

Le film a fait l’unanimité du jury des cinq journalistes envoyés en mai sur la Croisette par le quotidien. Il est arrivé en tête de leur propre classement des 19 longs-métrages en compétition.

Ils saluaient alors « une arme de destruction massive (contre le monde de l’art et des nantis dont il se moque) ; un film non-conformiste qui va être détesté de nombreux gens qui s’admirent »Le Figaro persiste et signe « Attention, œuvre d’art ! », aujourd’hui, sur son site.

Libération choqué

« Ruben Östlund singe le milieu de l’art dans une farce lourdingue », lit-on dans les colonnes du quotidien, sous la plume de Julien Gester : « Le cinéaste ne se prive d’aucune gausserie éculée pour refaire le portrait à l’art contemporain et ses accès de cérébralisme creux. The Square ronronne ainsi de tout son rictus, jusqu’à ce qu’une aberrante scène d’attentat artistico-simiesque lors d’un dîner de gala entre généreux donateurs du musée. »

L'une des scènes qui ont pu gêner.
L'une des scènes qui ont pu gêner. | DR

L’Obs désolé

« Le Haneke de la blague carambar ». C’est le titre choisi par le critique Nicolas Schaller, dans L’Obs, pour analyser (assassiner ?) The Square. Selon lui, le réalisateur Ostlund « a explosé en vol ».

« Deux heures vingt de séquences embarrassantes sur la culpabilité des riches à l’égard des pauvres, de scènes d’humiliation d’un mâle suédois contemporain aussi pleutre dans sa vie intime, familiale et professionnelle qu’obsédé par son image en société et de satire convenue de l’art contemporain, voilà à quoi nous convie Ruben Östlund », écrit-il pour démarrer son article.

« Un sketch des Inconnus en dit plus sur le sujet en cinq minutes et avec humour », précise-t-il dans sa première banderille…

Les Inrocks mitigés

Serge Kaganski évoque « une satire sociale un peu lourde dans les milieux de l’art. Le Suédois Ruben Ostlund démontre un vrai sens de la scène cocasse et grinçante, décapant le vernis bourgeois, admet le critique. Mais son ironie finit par s’effilocher dans un film trop long où les parties sont meilleures que la somme. »

Le réalisateur Ruben Ostlund pose avec sa Palme d’Or pour « The Square ».
Le réalisateur Ruben Ostlund pose avec sa Palme d’Or pour « The Square ». | BESTIMAGE

Sur le site du Festival de Cannes, on peut toujours regarder la conférence de presse du lauréat. « Moi, je vois l’art contemporain comme quelque chose qu’on peut aussi critiquer, justifie-t-il. Il comporte des points positifs comme négatifs. »

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Satire de l’art contemporain et de la bien-pensance régnant dans nos sociétés occidentales, The Square, du Suédois Ruben Östlund, a divisé la critique à Cannes, avant et après sa Palme d’or. Les uns ont adoré son humour grinçant, les autres lui ont trouvé un côté lourd et populiste et l’ont classé à droite. Flash-back, à travers un petit florilège d’articles sortis au printemps.

Sélectionné au dernier moment dans les films en lice pour la palme d’or à Cannes, The Square du Suédois Ruben Östlund, est reparti contre toute attente avec la récompense suprême.

De quoi remettre un sou dans le jukebox de la petite polémique née après sa présentation à la presse. Certains y ont vu une critique populiste de l’art contemporain et un film de droite. D’autres ont adoré son humour grinçant et ont défendu le droit de se moquer de tout. Entre les deux, il y avait un sacré écart. Pas de raison que ça s’arrête.

Lire aussi. La critique du film par Gilles Kerdreux.

Le pitch du film

Conservateur du grand musée d’art contemporain de Stockholm, bel homme, père divorcé attentif à ses enfants, respectueux des règles du vivre ensemble, préoccupé de l’avenir de la planète, Christian (interprété subtilement par le Danois Claes Bang) est quelqu’un de bien.

Pourtant, il suffit d’un vol de portable, d’une campagne de communication provocante pour une prochaine expo intitulée « The Square » (Le carré) et de quelques autres aléas encore, pour que sa vie parte de travers. Oublié, le politiquement correct à la suédoise…

Le Figaro conquis

Le film a fait l’unanimité du jury des cinq journalistes envoyés en mai sur la Croisette par le quotidien. Il est arrivé en tête de leur propre classement des 19 longs-métrages en compétition.

Ils saluaient alors « une arme de destruction massive (contre le monde de l’art et des nantis dont il se moque) ; un film non-conformiste qui va être détesté de nombreux gens qui s’admirent »Le Figaro persiste et signe « Attention, œuvre d’art ! », aujourd’hui, sur son site.

Libération choqué

« Ruben Östlund singe le milieu de l’art dans une farce lourdingue », lit-on dans les colonnes du quotidien, sous la plume de Julien Gester : « Le cinéaste ne se prive d’aucune gausserie éculée pour refaire le portrait à l’art contemporain et ses accès de cérébralisme creux. The Square ronronne ainsi de tout son rictus, jusqu’à ce qu’une aberrante scène d’attentat artistico-simiesque lors d’un dîner de gala entre généreux donateurs du musée. »

L'une des scènes qui ont pu gêner.
L'une des scènes qui ont pu gêner. | DR

L’Obs désolé

« Le Haneke de la blague carambar ». C’est le titre choisi par le critique Nicolas Schaller, dans L’Obs, pour analyser (assassiner ?) The Square. Selon lui, le réalisateur Ostlund « a explosé en vol ».

« Deux heures vingt de séquences embarrassantes sur la culpabilité des riches à l’égard des pauvres, de scènes d’humiliation d’un mâle suédois contemporain aussi pleutre dans sa vie intime, familiale et professionnelle qu’obsédé par son image en société et de satire convenue de l’art contemporain, voilà à quoi nous convie Ruben Östlund », écrit-il pour démarrer son article.

« Un sketch des Inconnus en dit plus sur le sujet en cinq minutes et avec humour », précise-t-il dans sa première banderille…

Les Inrocks mitigés

Serge Kaganski évoque « une satire sociale un peu lourde dans les milieux de l’art. Le Suédois Ruben Ostlund démontre un vrai sens de la scène cocasse et grinçante, décapant le vernis bourgeois, admet le critique. Mais son ironie finit par s’effilocher dans un film trop long où les parties sont meilleures que la somme. »

Le réalisateur Ruben Ostlund pose avec sa Palme d’Or pour « The Square ».
Le réalisateur Ruben Ostlund pose avec sa Palme d’Or pour « The Square ». | BESTIMAGE

Sur le site du Festival de Cannes, on peut toujours regarder la conférence de presse du lauréat. « Moi, je vois l’art contemporain comme quelque chose qu’on peut aussi critiquer, justifie-t-il. Il comporte des points positifs comme négatifs. »

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