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Des personnalités demandent à Macron «un plan d'urgence contre les violences sexuelles»

Le mouvement #metoo, contre le harcèlement et les agressions sexuelles, qui a pris vie sur les réseaux sociaux motive des centaines de personnes à se rassembler place de la République à Paris, dimanche.
Le mouvement #metoo, contre le harcèlement et les agressions sexuelles, qui a pris vie sur les réseaux sociaux motive des centaines de personnes à se rassembler place de la République à Paris, dimanche.Photo Cha Gonzalez pour Libération

Dans une lettre ouverte publiée ce dimanche dans le JDD, 100 militantes féministes, actrices ou écrivaines dénoncent un «insupportable déni collectif» face aux violences sexuelles et réclament notamment des mesures pour améliorer la prise en charge des femmes victimes.

«Monsieur le Président, dans la rue, au travail comme à la maison, l’intolérance aux violences doit devenir la norme» : dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron publiée ce dimanche dans le JDD, 100 personnalités dénoncent un «insupportable déni collectif» face aux violences sexuelles et réclament la mise en place d'«un plan d’urgence» en France. Cet appel, lancé par des militantes féministes, dont Caroline De Haas, est disponible en ligne sur la plateforme Change sous la forme d’une pétition.

«Une femme sur deux a déjà été victime de violence sexuelle. Certaines ne sont plus là pour signer cette tribune, mortes sous les coups. Certaines sont plus particulièrement concernées parce qu’elles sont en situation de handicap, lesbiennes ou subissent le racisme», peut-on lire dans le texte, également mis en ligne sous forme de pétition sur la plateforme Change et publié sur un site web dédié, 1femmesur2.fr. «L’avez-vous en tête lorsque vous vous déplacez, rencontrez des citoyennes et citoyens, présidez une réunion ou un dîner officiel ? Nous sommes une sur deux», insistent les signataires, principalement des journalistes, militantes féministes et personnalités du monde du spectacle. A l’initiative de l’appel, la fondatrice d’Osez le féminisme Caroline De Haas, la juriste Clara Gonzales (à l’origine du numéro de téléphone «anti-relous», finalement supprimé), la journaliste de France Inter Giulia Foïs, ainsi que Marie Cervetti, directrice d’un centre d’accueil de jeunes femmes victimes de violences.

Des mesures inspirées des politiques publiques de sécurité routière

Le texte détaille cinq mesures, inspirées des politiques publiques mises en place sur la sécurité routière. Les signataires réclament en premier lieu le doublement des subventions des associations accueillant les femmes victimes et des places d’accueil pour celles-ci. Autre revendication : la formation obligatoire des professionnels en contact avec les femmes victimes, ainsi que des salariés contre le harcèlement sexuel au travail. «Instaurez une négociation obligatoire en entreprise sur ce sujet et protégez l’emploi des femmes victimes», est-il demandé au chef de l’Etat. La sensibilisation des plus jeunes fait également figure de priorité, avec la création d’un «Brevet de la non-violence», «un module obligatoire au collège sur le modèle du Brevet de la sécurité routière». Les signataires exigent aussi la mise en place d’une campagne nationale de prévention contre les violences sexuelles «du même niveau que celles sur la Sécurité routière».

Zabou Breitman, Marie Darrieussecq et Agnès Jaoui parmi les signataires

Le texte rappelle les difficultés rencontrées par les femmes victimes de violences sexuelles, physiques ou morales, des violences trop souvent minorées et banalisées par la société. «Nous avons été, comme tant d’autres, harcelées, agressées ou violées. Comme tant d’autres, nous avons souvent dû faire face au déni de nos entourages, à l’absence de prise au sérieux par les services de l’Etat, à la tentative de notre société de nous faire croire que ce n’était pas si grave ou qu’on avait bien dû faire quelque chose pour en arriver là», dénoncent les signataires de cette lettre, qui pointent le «silence vertigineux» et l'«insupportable déni collectif» face aux violences faites aux femmes. «Notre société maltraite les femmes», poursuivent les auteures, avant de conclure, à l’attention d’Emmanuel Macron : «Vous avez le pouvoir de faire en sorte que ces violences sexuelles cessent. Décrétez un plan d’urgence. Maintenant.»

Parmi les premières signataires figurent notamment la comédienne Zabou Breitman, la journaliste Nadia Daam (victime d’une campagne de harcèlement cette semaine), l’écrivaine Marie Darrieussecq, l’actrice et réalisatrice Valérie Donzelli, la chanteuse et actrice Louane Emera, la comédienne Agnès Jaoui, la philosophe Michela Marzano, l’artiste plasticienne ORLAN, la médecin Emmanuelle Piet ou encore la réalisatrice Céline Sciamma.

PétitionDécrétez un plan d’urgence contre les violences sexuelles #1femmesur2

Juliette Deborde

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Le mouvement #metoo, contre le harcèlement et les agressions sexuelles, qui a pris vie sur les réseaux sociaux motive des centaines de personnes à se rassembler place de la République à Paris, dimanche.
Le mouvement #metoo, contre le harcèlement et les agressions sexuelles, qui a pris vie sur les réseaux sociaux motive des centaines de personnes à se rassembler place de la République à Paris, dimanche.Photo Cha Gonzalez pour Libération

Dans une lettre ouverte publiée ce dimanche dans le JDD, 100 militantes féministes, actrices ou écrivaines dénoncent un «insupportable déni collectif» face aux violences sexuelles et réclament notamment des mesures pour améliorer la prise en charge des femmes victimes.

«Monsieur le Président, dans la rue, au travail comme à la maison, l’intolérance aux violences doit devenir la norme» : dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron publiée ce dimanche dans le JDD, 100 personnalités dénoncent un «insupportable déni collectif» face aux violences sexuelles et réclament la mise en place d'«un plan d’urgence» en France. Cet appel, lancé par des militantes féministes, dont Caroline De Haas, est disponible en ligne sur la plateforme Change sous la forme d’une pétition.

«Une femme sur deux a déjà été victime de violence sexuelle. Certaines ne sont plus là pour signer cette tribune, mortes sous les coups. Certaines sont plus particulièrement concernées parce qu’elles sont en situation de handicap, lesbiennes ou subissent le racisme», peut-on lire dans le texte, également mis en ligne sous forme de pétition sur la plateforme Change et publié sur un site web dédié, 1femmesur2.fr. «L’avez-vous en tête lorsque vous vous déplacez, rencontrez des citoyennes et citoyens, présidez une réunion ou un dîner officiel ? Nous sommes une sur deux», insistent les signataires, principalement des journalistes, militantes féministes et personnalités du monde du spectacle. A l’initiative de l’appel, la fondatrice d’Osez le féminisme Caroline De Haas, la juriste Clara Gonzales (à l’origine du numéro de téléphone «anti-relous», finalement supprimé), la journaliste de France Inter Giulia Foïs, ainsi que Marie Cervetti, directrice d’un centre d’accueil de jeunes femmes victimes de violences.

Des mesures inspirées des politiques publiques de sécurité routière

Le texte détaille cinq mesures, inspirées des politiques publiques mises en place sur la sécurité routière. Les signataires réclament en premier lieu le doublement des subventions des associations accueillant les femmes victimes et des places d’accueil pour celles-ci. Autre revendication : la formation obligatoire des professionnels en contact avec les femmes victimes, ainsi que des salariés contre le harcèlement sexuel au travail. «Instaurez une négociation obligatoire en entreprise sur ce sujet et protégez l’emploi des femmes victimes», est-il demandé au chef de l’Etat. La sensibilisation des plus jeunes fait également figure de priorité, avec la création d’un «Brevet de la non-violence», «un module obligatoire au collège sur le modèle du Brevet de la sécurité routière». Les signataires exigent aussi la mise en place d’une campagne nationale de prévention contre les violences sexuelles «du même niveau que celles sur la Sécurité routière».

Zabou Breitman, Marie Darrieussecq et Agnès Jaoui parmi les signataires

Le texte rappelle les difficultés rencontrées par les femmes victimes de violences sexuelles, physiques ou morales, des violences trop souvent minorées et banalisées par la société. «Nous avons été, comme tant d’autres, harcelées, agressées ou violées. Comme tant d’autres, nous avons souvent dû faire face au déni de nos entourages, à l’absence de prise au sérieux par les services de l’Etat, à la tentative de notre société de nous faire croire que ce n’était pas si grave ou qu’on avait bien dû faire quelque chose pour en arriver là», dénoncent les signataires de cette lettre, qui pointent le «silence vertigineux» et l'«insupportable déni collectif» face aux violences faites aux femmes. «Notre société maltraite les femmes», poursuivent les auteures, avant de conclure, à l’attention d’Emmanuel Macron : «Vous avez le pouvoir de faire en sorte que ces violences sexuelles cessent. Décrétez un plan d’urgence. Maintenant.»

Parmi les premières signataires figurent notamment la comédienne Zabou Breitman, la journaliste Nadia Daam (victime d’une campagne de harcèlement cette semaine), l’écrivaine Marie Darrieussecq, l’actrice et réalisatrice Valérie Donzelli, la chanteuse et actrice Louane Emera, la comédienne Agnès Jaoui, la philosophe Michela Marzano, l’artiste plasticienne ORLAN, la médecin Emmanuelle Piet ou encore la réalisatrice Céline Sciamma.

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