Olivier Guez, "Prix Renaudot" pour son roman La disparition de Joseph Mengele
AFP/Eric FEFERBERG
Eric Vuillard remporte le prix Goncourt 2017 pour “L’Ordre du jour”, qui raconte la montée au pouvoir des nazis. Olivier Guez se voit quant à lui récompensé du prix Renaudot 2017 pour son enquête sur le tortionnaire d’Auschwitz, “La Disparition de Josef Mengele”.
Inaugurant ce lundi la semaine des prix littéraires d’automne (1), les jurys Goncourt et Renaudot semblent s’être concertés pour récompenser deux écrivains, non pas du tout frères d’un point de vue stylistique, mais qui ont en commun d’avoir choisi de se confronter à l’Histoire, et plus précisément à la Seconde Guerre mondiale. Ses prodromes, pour Eric Vuillard, dont le remarquable L’Ordre du jour(éd. Actes Sud), formidable – et audacieux – prix Goncourt, se penche sur les années 1930 et le processus qui a mené à l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938. Ses suites, pour Olivier Guez, qui dans La Disparition de Josef Mengele (éd. Grasset), prix Renaudot, retrace la fuite et l’exil du médecin nazi en Amérique latine, après la chute du Reich et jusqu’en 1979, année de sa mort.
Eric Vuillard, Prix Goncourt pour L'Ordre du Jour
AFP/Eric FEFERBERG
Depuis 2012 et la parution simultanée de La Bataille d’Occident et de Congo, Eric Vuillard ne cesse de tisser faits historiques et littérature dans un geste d’écriture parfaitement singulier, manifestement convaincu de la capacité du récit de s’immiscer dans la chronologie pour livrer de la réalité certifiée par les historiens une autre approche, la regarder d’un autre point de vue, original, éclairant, souvent poignant. Le colonialisme en Afrique (Congo), les prodromes des deux conflits mondiaux qui ont ensanglanté l’Europe au XXe siècle (La Bataille d’Occident et L’Ordre du jour), l’éradication des Indiens d’Amérique et la naissance du divertissement de masse (Tristesse de la terre), la Révolution française (14 juillet)... sont quelques-uns des moments et des événements qu’Eric Vuillard a ainsi scrutés, livrant au fil des ans une série d’ouvrages inclassables et profonds, aussi limpides qu’implacables. Des livres exigeants vers lesquels le prestige du Goncourt devrait attirer désormais un large public – notons que L’Ordre du jour, paru en mai dernier, s’est déjà vendu à 25 000 exemplaires.
Prix de l’essai pour Justine Augier
Si la rumeur ne donnait pas Eric Vuillard gagnant – elle lui préférait Véronique Olmi et Bakhita, ou Alice Zeniter et L’Art de perdre –, c’est à la fois parce que son livre est paru avant l’été, mais surtout parce que son éditeur est Actes Sud, la maison d’édition que dirigeait Françoise Nyssen avant sa nomination au ministère de la Culture en mai dernier. Primée, la maison Actes Sud l’a pourtant été doublement ce jour puisque les jurés du prix Renaudot, outre le prix du roman attribué à Olivier Guez, ont décerné leur prix de l’essai à un de ses ouvrages de l’automne : le très beau De l’ardeur, l’enquête urgente et méditative que Justine Augier a consacrée à Razan Zaitouneh, avocate et militante des droits de l’homme syrienne, enlevée en décembre 2013 dans la banlieue de Damas avec son mari et deux amis, et depuis lors portée disparue.
(1) Demain, mardi, sera décerné le prix Décembre, mercredi le Femina et le Flore, jeudi le Médicis.
Olivier Guez, "Prix Renaudot" pour son roman La disparition de Joseph Mengele
AFP/Eric FEFERBERG
Eric Vuillard remporte le prix Goncourt 2017 pour “L’Ordre du jour”, qui raconte la montée au pouvoir des nazis. Olivier Guez se voit quant à lui récompensé du prix Renaudot 2017 pour son enquête sur le tortionnaire d’Auschwitz, “La Disparition de Josef Mengele”.
Inaugurant ce lundi la semaine des prix littéraires d’automne (1), les jurys Goncourt et Renaudot semblent s’être concertés pour récompenser deux écrivains, non pas du tout frères d’un point de vue stylistique, mais qui ont en commun d’avoir choisi de se confronter à l’Histoire, et plus précisément à la Seconde Guerre mondiale. Ses prodromes, pour Eric Vuillard, dont le remarquable L’Ordre du jour(éd. Actes Sud), formidable – et audacieux – prix Goncourt, se penche sur les années 1930 et le processus qui a mené à l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938. Ses suites, pour Olivier Guez, qui dans La Disparition de Josef Mengele (éd. Grasset), prix Renaudot, retrace la fuite et l’exil du médecin nazi en Amérique latine, après la chute du Reich et jusqu’en 1979, année de sa mort.
Eric Vuillard, Prix Goncourt pour L'Ordre du Jour
AFP/Eric FEFERBERG
Depuis 2012 et la parution simultanée de La Bataille d’Occident et de Congo, Eric Vuillard ne cesse de tisser faits historiques et littérature dans un geste d’écriture parfaitement singulier, manifestement convaincu de la capacité du récit de s’immiscer dans la chronologie pour livrer de la réalité certifiée par les historiens une autre approche, la regarder d’un autre point de vue, original, éclairant, souvent poignant. Le colonialisme en Afrique (Congo), les prodromes des deux conflits mondiaux qui ont ensanglanté l’Europe au XXe siècle (La Bataille d’Occident et L’Ordre du jour), l’éradication des Indiens d’Amérique et la naissance du divertissement de masse (Tristesse de la terre), la Révolution française (14 juillet)... sont quelques-uns des moments et des événements qu’Eric Vuillard a ainsi scrutés, livrant au fil des ans une série d’ouvrages inclassables et profonds, aussi limpides qu’implacables. Des livres exigeants vers lesquels le prestige du Goncourt devrait attirer désormais un large public – notons que L’Ordre du jour, paru en mai dernier, s’est déjà vendu à 25 000 exemplaires.
Prix de l’essai pour Justine Augier
Si la rumeur ne donnait pas Eric Vuillard gagnant – elle lui préférait Véronique Olmi et Bakhita, ou Alice Zeniter et L’Art de perdre –, c’est à la fois parce que son livre est paru avant l’été, mais surtout parce que son éditeur est Actes Sud, la maison d’édition que dirigeait Françoise Nyssen avant sa nomination au ministère de la Culture en mai dernier. Primée, la maison Actes Sud l’a pourtant été doublement ce jour puisque les jurés du prix Renaudot, outre le prix du roman attribué à Olivier Guez, ont décerné leur prix de l’essai à un de ses ouvrages de l’automne : le très beau De l’ardeur, l’enquête urgente et méditative que Justine Augier a consacrée à Razan Zaitouneh, avocate et militante des droits de l’homme syrienne, enlevée en décembre 2013 dans la banlieue de Damas avec son mari et deux amis, et depuis lors portée disparue.
(1) Demain, mardi, sera décerné le prix Décembre, mercredi le Femina et le Flore, jeudi le Médicis.
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