Le jour d’après. Le jour où commence le pèlerinage. Le jour où la famille et les amis laissent la place aux anonymes. Mardi matin, on découvre au bord du charmant petit cimetière de Lorient, au cœur de Saint-Barthélemy, la sépulture de Johnny au grand jour, au grand amour. C’est poignant, tellement concret et pourtant irréel. Ce roc du rock que l’on croyait immortel repose là, dans cette île du bout du monde, moins d’une semaine après sa mort à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine). Entre un ciel et une mer aussi bleus que son regard, entre une supérette et une enseigne Jojo Burger.
On devine une tombe de marbre blanc, comme la petite croix qui la domine, sous les centaines de fleurs qui la recouvrent. Des bouquets offerts par des fans de la métropole, Kiwi et le club 55, Pascale et Patrick de Montpellier qui lui ont écrit « Tu vas nous manquer », une couronne de roses blanches envoyée par Serge Lama « A toujours ton ami », une autre de sa dernière maison de disques, Warner qui lui chante « De l’amour, de l’amour, de l’amour », une petite guitare en bois, une grande en fleurs, un dessin d’enfant « Johnny t’es le meilleur »…
Les Harley et les guitares des amis qui l’ont accompagné la veille se sont envolées dans la nuit. Parfois, on entend une chanson de Johnny s’échapper des voitures qui longent le cimetière, mais c’est le silence qui dominait hier.
LIRE AUSSI >Johnny enterré à Saint-Barthélemy sur l’air de «Love me tender»
A distance respectueuse
Toute la journée, les habitants et quelques touristes, de tous âges, sont venus se recueillir. La plupart prennent une photo, parfois un selfie, mais tous se tiennent à distance respectueuse. « Regardez, c’est paisible, ce n’est pas la foule, c’est ce qu’il voulait, sourit Guillaume, venu réparer les dégâts de l’ouragan Irma pour EDF. Cela ressemble à Johnny d’être ici, cette discrétion. Pas de Père-Lachaise, pas de tape-à-l’œil ! »
Curieusement, on ne croise pas encore de fans de métropole. « Ils vont venir, ne vous inquiétez pas », sourit Madelyne, après avoir déposé un collier de coquillages blancs sur la croix et fait une prière. « Je ramène le collier de Tahiti, où j’ai vu Johnny en concert pour la dernière fois, confie, bouleversée, cette Berrichonne d’origine, expatriée depuis des décennies sur l’île. Quand il montait sur scène, on avait la chair de poule. C’était un magicien. Il n’y en aura pas deux comme lui. J’ai 74 ans, le même âge que lui, et c’est un peu moi qu’on enterre. »
Un habitant de Saint-Barth : « Johnny ne faisait pas sa star ici »Le tutoiement facile et la pudeur
On comprend pourquoi Johnny se sentait bien parmi les Saint-Barthinois (ou Saint-Barths). Ils ont le tutoiement facile et la pudeur dans le sang. Et tous ont une anecdote sympa. Comme ce menuisier qui raconte qu’à la fin du chantier de leur villa, les Hallyday avaient invité tous les artisans à un repas et une baignade dans leur piscine. Ou cette femme de ménage à qui ils avaient offert une balade en bateau pour la remercier à la fin des vacances.
Jacques Zolty, parfumeur depuis trente-trois ans dans l’île, a aussi un souvenir ému. « C’était un mec au poil qui, comme beaucoup de stars, aimait cette île parce qu’il avait le luxe d’y pique-niquer les pieds nus. On s’est souvent croisés depuis nos 20 ans. Il y a six ans, avant qu’il ne reparte jouer au théâtre en métropole, il m’avait avoué à l’apéro : J’en ai marre de Paris, je veux rester là. Son vœu est exaucé. Il y est pour toujours. »
LIRE AUSSI >Les fans de Johnny devront casser leur tirelire pour se rendre à Saint-Barth
Read AgainLe jour d’après. Le jour où commence le pèlerinage. Le jour où la famille et les amis laissent la place aux anonymes. Mardi matin, on découvre au bord du charmant petit cimetière de Lorient, au cœur de Saint-Barthélemy, la sépulture de Johnny au grand jour, au grand amour. C’est poignant, tellement concret et pourtant irréel. Ce roc du rock que l’on croyait immortel repose là, dans cette île du bout du monde, moins d’une semaine après sa mort à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine). Entre un ciel et une mer aussi bleus que son regard, entre une supérette et une enseigne Jojo Burger.
On devine une tombe de marbre blanc, comme la petite croix qui la domine, sous les centaines de fleurs qui la recouvrent. Des bouquets offerts par des fans de la métropole, Kiwi et le club 55, Pascale et Patrick de Montpellier qui lui ont écrit « Tu vas nous manquer », une couronne de roses blanches envoyée par Serge Lama « A toujours ton ami », une autre de sa dernière maison de disques, Warner qui lui chante « De l’amour, de l’amour, de l’amour », une petite guitare en bois, une grande en fleurs, un dessin d’enfant « Johnny t’es le meilleur »…
Les Harley et les guitares des amis qui l’ont accompagné la veille se sont envolées dans la nuit. Parfois, on entend une chanson de Johnny s’échapper des voitures qui longent le cimetière, mais c’est le silence qui dominait hier.
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A distance respectueuse
Toute la journée, les habitants et quelques touristes, de tous âges, sont venus se recueillir. La plupart prennent une photo, parfois un selfie, mais tous se tiennent à distance respectueuse. « Regardez, c’est paisible, ce n’est pas la foule, c’est ce qu’il voulait, sourit Guillaume, venu réparer les dégâts de l’ouragan Irma pour EDF. Cela ressemble à Johnny d’être ici, cette discrétion. Pas de Père-Lachaise, pas de tape-à-l’œil ! »
Curieusement, on ne croise pas encore de fans de métropole. « Ils vont venir, ne vous inquiétez pas », sourit Madelyne, après avoir déposé un collier de coquillages blancs sur la croix et fait une prière. « Je ramène le collier de Tahiti, où j’ai vu Johnny en concert pour la dernière fois, confie, bouleversée, cette Berrichonne d’origine, expatriée depuis des décennies sur l’île. Quand il montait sur scène, on avait la chair de poule. C’était un magicien. Il n’y en aura pas deux comme lui. J’ai 74 ans, le même âge que lui, et c’est un peu moi qu’on enterre. »
Un habitant de Saint-Barth : « Johnny ne faisait pas sa star ici »Le tutoiement facile et la pudeur
On comprend pourquoi Johnny se sentait bien parmi les Saint-Barthinois (ou Saint-Barths). Ils ont le tutoiement facile et la pudeur dans le sang. Et tous ont une anecdote sympa. Comme ce menuisier qui raconte qu’à la fin du chantier de leur villa, les Hallyday avaient invité tous les artisans à un repas et une baignade dans leur piscine. Ou cette femme de ménage à qui ils avaient offert une balade en bateau pour la remercier à la fin des vacances.
Jacques Zolty, parfumeur depuis trente-trois ans dans l’île, a aussi un souvenir ému. « C’était un mec au poil qui, comme beaucoup de stars, aimait cette île parce qu’il avait le luxe d’y pique-niquer les pieds nus. On s’est souvent croisés depuis nos 20 ans. Il y a six ans, avant qu’il ne reparte jouer au théâtre en métropole, il m’avait avoué à l’apéro : J’en ai marre de Paris, je veux rester là. Son vœu est exaucé. Il y est pour toujours. »
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