REPORTAGE - Le cercueil de la chanteuse disparue dimanche est exposé durant deux journées dans le funérarium de Nanterre avant des obsèques qui se tiendront «dans une grande intimité» vendredi au cimetière Montmarte. L'occasion pour les admirateurs et admiratrices de l'artiste de venir une dernière fois se recueillir.
La nouvelle de son décès a sonné comme un coup de tonnerre pour toute une génération qui a grandi au son de Laisse tomber les filles et La déclaration d'amour.
Au funérarium du Mont Valérien, non loin du Mémorial de la France combattante inauguré par le général de Gaulle en 1960, les admirateurs de France Gall peuvent venir durant deux jours saluer une dernière fois la mémoire de la «Lolita française».
À Nanterre, au 44 chemin des cendres, nom de la voie qui mène au Funérarium, la matinée est froide et triste. Tôt dans la matinée, des journalistes se regroupent devant les grilles de l'établissement funéraire, guettant les «people» susceptibles de se montrer ou les fans éplorés. Ils verront passer Calogero ou Jean-Jacques Debout.
À l'intérieur, le cercueil est installé sur un tapis de roses et le titre Elle, Elle l'a résonne dans un écho funèbre. Tour à tour, les fans se relaient pour signer le registre et prier en silence. Au mois de décembre, le cercueil de Johnny Hallyday avait lui aussi été installé au Mont Valérien. Mais le public n'avait pas été autorisé à veiller la rock star. Ici, le recueillement est véritablement populaire.
Le voisinage semble ne même plus prêter attention à l'agitation qui trouble la quiétude de leur rue. Lors du décès de l'idole des jeunes,
il y a quelques semaines, l'endroit était totalement pris d'assaut. Alain, 51 ans, a fait le voyage de Brest à Paris. En «Ouibus», précise-t-il. Pour lui, France Gall est «une grande artiste, quelqu'un qui avait du cœur». «Ça n'a pas été seulement la femme de Michel Berger, elle a su être une grande interprète», considère-t-il. Lors de la cérémonie d'hommage à Johnny Hallyday, en l'église de la Madeleine, Alain avait été ému mais ne se sentait pas «personnellement touché».
Pour son idole, ses sentiments sont différents. Bouquet de fleurs à la main, il compte déposer son offrande au pied du cercueil de sa chanteuse préférée. Pas de couronne mais «quelque chose de simple, à son image», dit-il.
Frédérique, elle, est venue se recueillir des hortensias à la main. Bon gré mal gré, elle accepte de répondre aux questions des journalistes qui l'assaillent littéralement avec leurs perches micros et leurs objectifs. Sanglotante, elle témoigne de l'importance qu'avait France Gall dans son existence.
Pour Catherine, 50 ans à peine et habitante de Beynes (Yvelines), il fallait se rendre sur place, venir prendre le pouls de sa propre tristesse. «Au lycée déjà, je l'écoutais comme Goldman et Renaud. C'est ce qui nous poussait, avec mes amis, à vouloir nous en sortir, à vouloir y arriver», confesse-t-elle. Quand on lui demande si elle préfère la période Gainsbourg ou la période Berger, elle répond avec franchise. «En fait, je connais tout. Mais bon, Débranche, Résiste et Si maman si, ce sont des incontournables pour moi.» En concert, elle avait vu France Gall mais aussi Michel Berger, dont elle avait réussi, pas peu fière, à obtenir un autographe.
Pour Paule, née en 1947 «comme France Gall», la chanteuse représentait «le talent, la grâce et l'énergie». «Elle a illuminé toutes ces années mais j'ai particulièrement aimé sa période Michel Berger. Johnny, France Gall, leur vie s'est arrêtée et un grand pan de la mienne s'en est trouvé attristé», raconte-t-elle visiblement émue. Pour elle, la France de cette époque regorgeait d'artistes incroyables: «Ils avaient énormément de talents. Je suis toujours très étonnée de voir que des jeunes de 16/18 ans connaissent les chansons de Michel Berger et France Gall alors que moi, à 18 ans,
je ne connaissais absolument pas les chansons qu'écoutaient mes parents.»
Nadine sort d'une voiture avec deux de ses amies. Pour pouvoir se rendre sur les lieux, elle a pris un train depuis la Moselle. Son année d'écart avec France Gall - elle est née en 1948 - la fait appartenir de plain-pied à cette génération yéyé dont disparaissent toutes les idoles les unes après les autres.
Selon elle, la chanteuse représentait «tout, le meilleur de la chanson». «Toutes ces disparitions, ça fait mal. On se rend compte que c'était mieux avant», reconnaît-elle, nostalgique. Comme pour beaucoup, l'époque Michel Berger a sa préférence. En 1965, lors du concours de l'Eurovision remporté par France Gall grâce à Poupée de cire, Poupée de son, Nadine était devant son poste de télévision (comme nombre d'adolescentes en ce temps-là).
Le matin brumeux et froid de Nanterre n'arrêtera pas les admirateurs et admiratrices mélancoliques de venir rendre hommage à leur France. Ils ont jusqu'à jeudi 19h pour se recueillir sur la dépouille de celle qui, par ses chansons, a su leur procurer de la joie et des espoirs mêlés.
REPORTAGE - Le cercueil de la chanteuse disparue dimanche est exposé durant deux journées dans le funérarium de Nanterre avant des obsèques qui se tiendront «dans une grande intimité» vendredi au cimetière Montmarte. L'occasion pour les admirateurs et admiratrices de l'artiste de venir une dernière fois se recueillir.
La nouvelle de son décès a sonné comme un coup de tonnerre pour toute une génération qui a grandi au son de Laisse tomber les filles et La déclaration d'amour.
Au funérarium du Mont Valérien, non loin du Mémorial de la France combattante inauguré par le général de Gaulle en 1960, les admirateurs de France Gall peuvent venir durant deux jours saluer une dernière fois la mémoire de la «Lolita française».
À Nanterre, au 44 chemin des cendres, nom de la voie qui mène au Funérarium, la matinée est froide et triste. Tôt dans la matinée, des journalistes se regroupent devant les grilles de l'établissement funéraire, guettant les «people» susceptibles de se montrer ou les fans éplorés. Ils verront passer Calogero ou Jean-Jacques Debout.
À l'intérieur, le cercueil est installé sur un tapis de roses et le titre Elle, Elle l'a résonne dans un écho funèbre. Tour à tour, les fans se relaient pour signer le registre et prier en silence. Au mois de décembre, le cercueil de Johnny Hallyday avait lui aussi été installé au Mont Valérien. Mais le public n'avait pas été autorisé à veiller la rock star. Ici, le recueillement est véritablement populaire.
Le voisinage semble ne même plus prêter attention à l'agitation qui trouble la quiétude de leur rue. Lors du décès de l'idole des jeunes,
il y a quelques semaines, l'endroit était totalement pris d'assaut. Alain, 51 ans, a fait le voyage de Brest à Paris. En «Ouibus», précise-t-il. Pour lui, France Gall est «une grande artiste, quelqu'un qui avait du cœur». «Ça n'a pas été seulement la femme de Michel Berger, elle a su être une grande interprète», considère-t-il. Lors de la cérémonie d'hommage à Johnny Hallyday, en l'église de la Madeleine, Alain avait été ému mais ne se sentait pas «personnellement touché».
Pour son idole, ses sentiments sont différents. Bouquet de fleurs à la main, il compte déposer son offrande au pied du cercueil de sa chanteuse préférée. Pas de couronne mais «quelque chose de simple, à son image», dit-il.
Frédérique, elle, est venue se recueillir des hortensias à la main. Bon gré mal gré, elle accepte de répondre aux questions des journalistes qui l'assaillent littéralement avec leurs perches micros et leurs objectifs. Sanglotante, elle témoigne de l'importance qu'avait France Gall dans son existence.
Pour Catherine, 50 ans à peine et habitante de Beynes (Yvelines), il fallait se rendre sur place, venir prendre le pouls de sa propre tristesse. «Au lycée déjà, je l'écoutais comme Goldman et Renaud. C'est ce qui nous poussait, avec mes amis, à vouloir nous en sortir, à vouloir y arriver», confesse-t-elle. Quand on lui demande si elle préfère la période Gainsbourg ou la période Berger, elle répond avec franchise. «En fait, je connais tout. Mais bon, Débranche, Résiste et Si maman si, ce sont des incontournables pour moi.» En concert, elle avait vu France Gall mais aussi Michel Berger, dont elle avait réussi, pas peu fière, à obtenir un autographe.
Pour Paule, née en 1947 «comme France Gall», la chanteuse représentait «le talent, la grâce et l'énergie». «Elle a illuminé toutes ces années mais j'ai particulièrement aimé sa période Michel Berger. Johnny, France Gall, leur vie s'est arrêtée et un grand pan de la mienne s'en est trouvé attristé», raconte-t-elle visiblement émue. Pour elle, la France de cette époque regorgeait d'artistes incroyables: «Ils avaient énormément de talents. Je suis toujours très étonnée de voir que des jeunes de 16/18 ans connaissent les chansons de Michel Berger et France Gall alors que moi, à 18 ans,
je ne connaissais absolument pas les chansons qu'écoutaient mes parents.»
Nadine sort d'une voiture avec deux de ses amies. Pour pouvoir se rendre sur les lieux, elle a pris un train depuis la Moselle. Son année d'écart avec France Gall - elle est née en 1948 - la fait appartenir de plain-pied à cette génération yéyé dont disparaissent toutes les idoles les unes après les autres.
Selon elle, la chanteuse représentait «tout, le meilleur de la chanson». «Toutes ces disparitions, ça fait mal. On se rend compte que c'était mieux avant», reconnaît-elle, nostalgique. Comme pour beaucoup, l'époque Michel Berger a sa préférence. En 1965, lors du concours de l'Eurovision remporté par France Gall grâce à Poupée de cire, Poupée de son, Nadine était devant son poste de télévision (comme nombre d'adolescentes en ce temps-là).
Le matin brumeux et froid de Nanterre n'arrêtera pas les admirateurs et admiratrices mélancoliques de venir rendre hommage à leur France. Ils ont jusqu'à jeudi 19h pour se recueillir sur la dépouille de celle qui, par ses chansons, a su leur procurer de la joie et des espoirs mêlés.
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