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«La Forme de l'eau» : laissez-vous submerger par l'émotion

Connaissez-vous « l’Étrange Créature du lac noir », de Jack Arnold, sorti en 1954 ? Ce classique de la science-fiction racontait comment une expédition en Amazonie découvrait un être étrange, pacifique et aquatique, qui tombait amoureux de l’une des membres de l’équipe. C’est un peu la même histoire que reprend à son compte le réalisateur mexicain Guillermo del Toro, auteur des très remarqués « Hellboy », « le Labyrinthe de Pan » et « Pacific Rim », dans son nouveau film « la Forme de l’eau ».

LIRE AUSSI >NOTRE CRITIQUE : un époustouflant conte fantastique

Cette fois, sa créature aquatique est capturée et enfermée dans un labo militaire secret américain en 1962, et c’est là qu’une employée muette tombe amoureuse du « monstre ». La romance qui s’ensuit ne se révèle pas des plus simples… Gros succès aux États-Unis, ce film à mi-chemin entre le blockbuster et le film d’auteur emballe tant les spectateurs que la critique, et se retrouve grand favori des Oscars avec treize nominations. Décryptage de cette incroyable histoire d’amour contrariée avec son auteur et réalisateur.

«Je voulais une ode à la tolérance»

Il fallait oser écrire et mettre en scène une romance entre une créature amphibie et une jeune femme muette. Ces deux êtres coupés du monde chacun de son côté parviennent, grâce à leurs particularités, à communiquer, au point de s’aimer. Un coup de foudre hors norme. « Dans ces temps où le cynisme et le pessimisme semblent être des signes extérieurs d’intelligence, si vous parlez d’émotions ou d’amour, vous passez pour un naïf, commente Guillermo del Toro. Je voulais réaliser un film qui soit une ode à la tolérance, mais aussi une parabole qui montre que la différence peut nous rapprocher. »

«Je montre les invisibles de l’Amérique»

Totalement atypique, cette passion fantastique va à l’encontre des codes hollywoodiens : « Beaucoup de personnages dans le film souffrent parce qu’ils représentent une minorité : la créature monstrueuse, la muette, la femme de ménage noire, l’artiste gay. Ce sont les invisibles de l’Amérique. J’ai tout inversé : dans une superproduction classique, le personnage du chasseur de créature aurait été le héros, il aurait sauvé la fille des mains du monstre », sourit le cinéaste.

La bande-annonce du film

Certains y verront une bluette un peu trop tendre alors que ce film fait un bien fou et réconcilie avec l’humanité : « La mondialisation amène de la peur, des réactions nationalistes, une manière de pointer les gens du doigt, de vouloir scinder le monde entre gentils et méchants, poursuit Del Toro. Alors pour moi, ce film, c’est une manière d’apporter un petit conte de fées dans notre environnement complexe et difficile, de dire que l’amour, cela peut être exaltant malgré les difficultés. C’est une respiration. »

«Nous avons passé trois ans sur la créature»

Techniquement époustouflant, le film cumule les morceaux de bravoure. La créature, qui a demandé trois années d’ajustements, s’avère très crédible, et le réalisateur fait sans cesse référence à l’eau, avec des images sublimes et très poétiques de pluie, de salles de bains ou de moiteur.

Il est bien aidé par ses comédiens, tous exceptionnels, en particulier Sally Hawkins, nommée à l’Oscar de la meilleure actrice pour sa performance d’amoureuse muette. La Britannique de 41 ans, vue dans la saga « Paddington », parvient à nous submerger d’émotion et à faire passer quantité de sentiments sans une ligne de dialogues.

« Le rôle a été écrit pour elle, explique Guillermo Del Toro. Sally est une femme magnifique, pleine de grâce, de celle de quelqu’un que vous pourriez croiser dans le bus ou dans la rue. Et en même temps, elle a ce visage lumineux, très expressif, et cette capacité à exprimer de grandes émotions. Nous avons passé trois ans à aboutir à la créature, mais si en face j’avais eu une comédienne qui n’avait pas porté le juste regard sur elle, le film était mort. Sally a eu ce regard. »

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Connaissez-vous « l’Étrange Créature du lac noir », de Jack Arnold, sorti en 1954 ? Ce classique de la science-fiction racontait comment une expédition en Amazonie découvrait un être étrange, pacifique et aquatique, qui tombait amoureux de l’une des membres de l’équipe. C’est un peu la même histoire que reprend à son compte le réalisateur mexicain Guillermo del Toro, auteur des très remarqués « Hellboy », « le Labyrinthe de Pan » et « Pacific Rim », dans son nouveau film « la Forme de l’eau ».

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Cette fois, sa créature aquatique est capturée et enfermée dans un labo militaire secret américain en 1962, et c’est là qu’une employée muette tombe amoureuse du « monstre ». La romance qui s’ensuit ne se révèle pas des plus simples… Gros succès aux États-Unis, ce film à mi-chemin entre le blockbuster et le film d’auteur emballe tant les spectateurs que la critique, et se retrouve grand favori des Oscars avec treize nominations. Décryptage de cette incroyable histoire d’amour contrariée avec son auteur et réalisateur.

«Je voulais une ode à la tolérance»

Il fallait oser écrire et mettre en scène une romance entre une créature amphibie et une jeune femme muette. Ces deux êtres coupés du monde chacun de son côté parviennent, grâce à leurs particularités, à communiquer, au point de s’aimer. Un coup de foudre hors norme. « Dans ces temps où le cynisme et le pessimisme semblent être des signes extérieurs d’intelligence, si vous parlez d’émotions ou d’amour, vous passez pour un naïf, commente Guillermo del Toro. Je voulais réaliser un film qui soit une ode à la tolérance, mais aussi une parabole qui montre que la différence peut nous rapprocher. »

«Je montre les invisibles de l’Amérique»

Totalement atypique, cette passion fantastique va à l’encontre des codes hollywoodiens : « Beaucoup de personnages dans le film souffrent parce qu’ils représentent une minorité : la créature monstrueuse, la muette, la femme de ménage noire, l’artiste gay. Ce sont les invisibles de l’Amérique. J’ai tout inversé : dans une superproduction classique, le personnage du chasseur de créature aurait été le héros, il aurait sauvé la fille des mains du monstre », sourit le cinéaste.

La bande-annonce du film

Certains y verront une bluette un peu trop tendre alors que ce film fait un bien fou et réconcilie avec l’humanité : « La mondialisation amène de la peur, des réactions nationalistes, une manière de pointer les gens du doigt, de vouloir scinder le monde entre gentils et méchants, poursuit Del Toro. Alors pour moi, ce film, c’est une manière d’apporter un petit conte de fées dans notre environnement complexe et difficile, de dire que l’amour, cela peut être exaltant malgré les difficultés. C’est une respiration. »

«Nous avons passé trois ans sur la créature»

Techniquement époustouflant, le film cumule les morceaux de bravoure. La créature, qui a demandé trois années d’ajustements, s’avère très crédible, et le réalisateur fait sans cesse référence à l’eau, avec des images sublimes et très poétiques de pluie, de salles de bains ou de moiteur.

Il est bien aidé par ses comédiens, tous exceptionnels, en particulier Sally Hawkins, nommée à l’Oscar de la meilleure actrice pour sa performance d’amoureuse muette. La Britannique de 41 ans, vue dans la saga « Paddington », parvient à nous submerger d’émotion et à faire passer quantité de sentiments sans une ligne de dialogues.

« Le rôle a été écrit pour elle, explique Guillermo Del Toro. Sally est une femme magnifique, pleine de grâce, de celle de quelqu’un que vous pourriez croiser dans le bus ou dans la rue. Et en même temps, elle a ce visage lumineux, très expressif, et cette capacité à exprimer de grandes émotions. Nous avons passé trois ans à aboutir à la créature, mais si en face j’avais eu une comédienne qui n’avait pas porté le juste regard sur elle, le film était mort. Sally a eu ce regard. »

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