Récit authentique
L’histoire avait tellement défrayé la chronique au milieu des années 90, qu’elle avait fini, au fil du temps, par être totalement déformée, au point d’entendre dire que la patineuse Tonya Harding avait "poignardé sa rivale" Nancy Kerrigan. Le réalisateur Australien Craig Gillespie a ce premier mérite de nous replonger plus "sereinement" dans un récit authentique, utilisant la formule du biopic pour narrer avec rigueur et humour cette histoire à mi-chemin entre l’exploit sportif et le fait-divers.Avant de devenir la championne du triple axel (une triple rotation sur soi-même et en l’air après s’être élancé, figure que peu de patineuses au monde savent réaliser), Tonya Harding a passé 23 ans sous le joug d’une mère tyrannique et castratrice devenue son coach dès ses premiers pas de patinage à 3 ans, et dont les seuls encouragements dispensés à sa fille se résumaient à des insultes et des paires de claque. Lavona, cette mère indigne, est savoureusement interprétée par une Allison Janney métamorphosée en harpie, qui donne un éclairage sur le parcours chaotique de la jeune championne qu’elle a façonnée, jusque dans la rugosité et la violence des rapports humains.
Reportage France 2
https://videos.francetv.fr/video/NI_1187987@Culture
Pieds nickelés
Pour autant, le réalisateur Craig Gillespie ne fait pas de Tonya Harding (Margot Robbie) une victime absolue de sa propre histoire. Il s’attache à dépeindre une Amérique profonde, celle de l’Oregon où a grandi Tonya. Son entourage est à l’avenant : un mari Jeff (Sebastian Stan) qui la bat, et lui impose ses fréquentations pour le moins hasardeuses. C’est d’ailleurs cette équipe de pieds nickelés, Jeff et ses amis devenus hommes de main, qui organisera l’agression contre Nancy Kerrigan (plus ou moins à l’insu de Tonya Harding, les faits restent flous dans l’absolu) au début de l’année 1994, juste avant les Jeux Olympiques de Lillehammer en Norvège.
Sebastian Stan et Margot Robbie dans "Moi, Tonya" de Craig Gillespie
© Mars FilmsPugnace et fragile
Craig Gillespie en exergue de son film prend soin de préciser que le récit s’appuie sur les différentes versions des personnes impliquées, car cette aventure de bras cassés est aussi un panier de crabes lorsqu’il s’agit du procès de l’agression, au cours duquel chacun rejette la faute sur l’autre. Il parvient à manier l’humour, au cœur de cette enfance tragique, puis de cette adolescence chahutée et enfin de cette vie de femme et de championne malmenée, presque sans grand mérite. Les personnages qui entourent Tonya sont à la fois si pathétiques dans la réalité, et si justement interprétés, qu’ils donnent l’illusion d’une identification pure et simple, grâce à une direction d’acteurs maîtrisée et une réalisation fluide.
Margot Robbie dans "Moi, Tonya" de Craig Gillespie
© Mars FilmsVingt-quatre ans après cette sordide histoire, cette relecture avec brio par Craig Gillespie et ses comédiens la rend soudain très contemporaine. La vraie Tonya Harding, elle, radiée du patinage après son procès en 1994, est devenue boxeuse. Après toute une vie de coups, elle a peut être décidé d’en rendre quelques-uns

"Moi Tonya" : une des affiches françaises
© Mars FilmsLA FICHE
Réalisateur : Craig Gillespie
Pays : Etats-Unis
Acteurs : Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney, Julianne Nicholson, Paul Walter Hauser
Sortie : 21 février 2018
Synopsis : Au début des années 90, Tonya Harding a régné comme personne sur le monde du patinage artistique. En 1994, elle fait les gros titres pour une toute autre raison, lorsque le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise a un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d’avoir planifié et mis à exécution l’agression…
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L’histoire avait tellement défrayé la chronique au milieu des années 90, qu’elle avait fini, au fil du temps, par être totalement déformée, au point d’entendre dire que la patineuse Tonya Harding avait "poignardé sa rivale" Nancy Kerrigan. Le réalisateur Australien Craig Gillespie a ce premier mérite de nous replonger plus "sereinement" dans un récit authentique, utilisant la formule du biopic pour narrer avec rigueur et humour cette histoire à mi-chemin entre l’exploit sportif et le fait-divers.Avant de devenir la championne du triple axel (une triple rotation sur soi-même et en l’air après s’être élancé, figure que peu de patineuses au monde savent réaliser), Tonya Harding a passé 23 ans sous le joug d’une mère tyrannique et castratrice devenue son coach dès ses premiers pas de patinage à 3 ans, et dont les seuls encouragements dispensés à sa fille se résumaient à des insultes et des paires de claque. Lavona, cette mère indigne, est savoureusement interprétée par une Allison Janney métamorphosée en harpie, qui donne un éclairage sur le parcours chaotique de la jeune championne qu’elle a façonnée, jusque dans la rugosité et la violence des rapports humains.
Reportage France 2
https://videos.francetv.fr/video/NI_1187987@Culture
Pieds nickelés
Pour autant, le réalisateur Craig Gillespie ne fait pas de Tonya Harding (Margot Robbie) une victime absolue de sa propre histoire. Il s’attache à dépeindre une Amérique profonde, celle de l’Oregon où a grandi Tonya. Son entourage est à l’avenant : un mari Jeff (Sebastian Stan) qui la bat, et lui impose ses fréquentations pour le moins hasardeuses. C’est d’ailleurs cette équipe de pieds nickelés, Jeff et ses amis devenus hommes de main, qui organisera l’agression contre Nancy Kerrigan (plus ou moins à l’insu de Tonya Harding, les faits restent flous dans l’absolu) au début de l’année 1994, juste avant les Jeux Olympiques de Lillehammer en Norvège.
Sebastian Stan et Margot Robbie dans "Moi, Tonya" de Craig Gillespie
© Mars FilmsPugnace et fragile
Craig Gillespie en exergue de son film prend soin de préciser que le récit s’appuie sur les différentes versions des personnes impliquées, car cette aventure de bras cassés est aussi un panier de crabes lorsqu’il s’agit du procès de l’agression, au cours duquel chacun rejette la faute sur l’autre. Il parvient à manier l’humour, au cœur de cette enfance tragique, puis de cette adolescence chahutée et enfin de cette vie de femme et de championne malmenée, presque sans grand mérite. Les personnages qui entourent Tonya sont à la fois si pathétiques dans la réalité, et si justement interprétés, qu’ils donnent l’illusion d’une identification pure et simple, grâce à une direction d’acteurs maîtrisée et une réalisation fluide.
Margot Robbie dans "Moi, Tonya" de Craig Gillespie
© Mars FilmsVingt-quatre ans après cette sordide histoire, cette relecture avec brio par Craig Gillespie et ses comédiens la rend soudain très contemporaine. La vraie Tonya Harding, elle, radiée du patinage après son procès en 1994, est devenue boxeuse. Après toute une vie de coups, elle a peut être décidé d’en rendre quelques-uns

"Moi Tonya" : une des affiches françaises
© Mars FilmsLA FICHE
Réalisateur : Craig Gillespie
Pays : Etats-Unis
Acteurs : Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney, Julianne Nicholson, Paul Walter Hauser
Sortie : 21 février 2018
Synopsis : Au début des années 90, Tonya Harding a régné comme personne sur le monde du patinage artistique. En 1994, elle fait les gros titres pour une toute autre raison, lorsque le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise a un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d’avoir planifié et mis à exécution l’agression…
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