Nathalie Baye, en super ex-flic, dans Nox.
@Canal+
Habituée des séries françaises, la comédienne campe une flic prête à tout pour retrouver sa fille dans le thriller “Nox”, minisérie de Canal+ qui commence ce lundi, intrigante mais malheureusement poussive.
Candidate à la présidentielle dans la saison 1 du thriller politique Les Hommes de l’ombre, en 2012, double parodique d’elle-même dans la comédie Dix pour cent l’an passé, Nathalie Baye revient sur le petit écran. Dans Nox, minisérie qui débute ce lundi 12 mars sur Canal+, elle incarne une flic à la retraite, qui remue ciel et terre pour retrouver sa fille, elle aussi flic, disparue lors d’une opération dans les sous-sols de Paris. Après des débuts prometteurs, solidement incarnés et dialogués, ce thriller horrifique se perd dans un scénario maladroit et régulièrement grotesque. Rencontre avec Nathalie Baye.
Catherine Susini rappelle votre personnage du Petit Lieutenant de Xavier Beauvois…
C’est une super flic, c’est vrai, mais déchue. Elle a été cette figure d’autorité mais elle a dû prendre sa retraite. La faute, en partie, à son sale caractère…
C’est libérateur de jouer un personnage qui n’a plus rien à perdre ?
Elle a peur, mais elle est confrontée à ce qui peut arriver de pire à une mère. Alors elle envoie tout balader. Sa dureté, sa sécheresse, son incapacité à exprimer ses sentiments vont s’ébrécher face à la violence de la situation.
Vous avez tourné dans les sous-sols glacials de Paris. Cet inconfort a-t-il nourri votre interprétation ?
Le confort n’est pas une chose indispensable, mais l’inconfort est souvent une forme de soutien. Quand vous êtes sous terre, sans lumière, dans le froid et l’humidité, votre fragilité ressort d’elle-même. Vous ressentez naturellement le besoin de chercher une sortie, une forme d’urgence. Une bonne partie des quatre mois du tournage de Nox s’est faite dans des conditions qui ont impacté ma performance.
Quatre mois pour creuser un personnage, c’est long. On joue différemment dans une série et dans un film ?
La durée ne détermine pas l’interprétation. En revanche, le temps permet de peaufiner, de préciser, d’élargir la réflexion autour du personnage, plus qu’au cinéma. Ça vient naturellement, au fur et à mesure qu’on apprend à connaître son rôle. Il y a une familiarité qui naît, un attachement, une envie de retrouver son personnage. A mon avis, quand on s’engage sur plusieurs saisons, on finit par vivre avec lui. Je n’ai jamais dépassé les six épisodes…
Vous avez en effet quitté Les Hommes de l’ombre après une seule saison. Pourquoi ?
Parce que j’ai lu le scénario de la deuxième saison, et qu’il ne m’a pas convaincue. Mais aussi parce qu’étant claustrophobe, l’idée de m’enfermer dans un rôle ne me plaît guère. Si vous signez pour une série et qu’elle marche… vous êtes coincé !
Ça n’est pas frustrant d’abandonner vos personnages si vite, de ne pas les garder un peu avec vous ?
La rupture est toujours douloureuse, et deux mois de tournage de film suffisent. Je me rappelle du clap de fin de La Nuit américaine, mon premier film. J’étais effondrée. Je pensais que je ne reverrai jamais mes partenaires. Mais on finit toujours par se retrouver, dans ce métier…
Dans les séries, le scénariste est censé être roi, pas le réalisateur comme au cinéma. Vous ressentez cette nuance ?
J’ai eu besoin de rencontrer le scénariste [Quoc Dang Tran, qui a co-créé la série avec Frédéric Cavayé et Jérôme Fansten, ndlr] pendant le tournage. Mais une fois qu’on s’est imbibé du scénario et qu’on a appris ses dialogues, on va de l’avant et on travaille avec le réalisateur. Jusqu’au moment où il n’y a plus que nous et notre personnage. A la télévision comme au cinéma.
Malik Zidi, Nathalie Baye et Maïwenn dans Nox
@Canal+
Longtemps, le monde du cinéma a regardé les séries avec mépris. Cette époque est révolue ?
Toutes ces hiérarchies ont de moins en moins de sens. Les séries prennent de plus en plus de poids. Je me demande même si elles ne vont pas finir par l’emporter sur le cinéma… Les gens veulent entrer dans un autre univers, ressentir des émotions. Sur deux heures, c’est bien, mais sur six ou sept heures, voire sur toute une année, ce n’est pas désagréable non plus !
Vous l’avez compris récemment, ce pouvoir d’attraction des séries ?
Je regarde peu de séries, parce que je travaille beaucoup. Et quand je ne travaille pas, je lis ou je vais au cinéma. Mais j’ai découvert les séries avec Mad Men, et j’ai compris à quel point il était difficile d’en sortir…
Vous avez joué votre propre rôle dans Dix pour cent. Ça ne vous a pas fait peur ?
Le milieu du cinéma a peut-être été trop frileux, jusqu’ici, pour qu’une telle série, pleine d’autodérision, voie le jour. Pour ma part, si j’ai peur, je n’y vais pas. Je veux prendre du plaisir, pas me faire mal. Je ne fais pas une thérapie ! Etre coincée dans un ascenseur, ça me fait peur. Pas me payer ma propre tête ou jouer une femme antipathique comme dans Nox. Je ne suis pas du genre à me prendre la tête. Une fois que j’ai accepté un projet, je ne me pose plus de questions.
A voir
Nox, le lundi à 21h sur Canal+.
Nathalie Baye, en super ex-flic, dans Nox.
@Canal+
Habituée des séries françaises, la comédienne campe une flic prête à tout pour retrouver sa fille dans le thriller “Nox”, minisérie de Canal+ qui commence ce lundi, intrigante mais malheureusement poussive.
Candidate à la présidentielle dans la saison 1 du thriller politique Les Hommes de l’ombre, en 2012, double parodique d’elle-même dans la comédie Dix pour cent l’an passé, Nathalie Baye revient sur le petit écran. Dans Nox, minisérie qui débute ce lundi 12 mars sur Canal+, elle incarne une flic à la retraite, qui remue ciel et terre pour retrouver sa fille, elle aussi flic, disparue lors d’une opération dans les sous-sols de Paris. Après des débuts prometteurs, solidement incarnés et dialogués, ce thriller horrifique se perd dans un scénario maladroit et régulièrement grotesque. Rencontre avec Nathalie Baye.
Catherine Susini rappelle votre personnage du Petit Lieutenant de Xavier Beauvois…
C’est une super flic, c’est vrai, mais déchue. Elle a été cette figure d’autorité mais elle a dû prendre sa retraite. La faute, en partie, à son sale caractère…
C’est libérateur de jouer un personnage qui n’a plus rien à perdre ?
Elle a peur, mais elle est confrontée à ce qui peut arriver de pire à une mère. Alors elle envoie tout balader. Sa dureté, sa sécheresse, son incapacité à exprimer ses sentiments vont s’ébrécher face à la violence de la situation.
Vous avez tourné dans les sous-sols glacials de Paris. Cet inconfort a-t-il nourri votre interprétation ?
Le confort n’est pas une chose indispensable, mais l’inconfort est souvent une forme de soutien. Quand vous êtes sous terre, sans lumière, dans le froid et l’humidité, votre fragilité ressort d’elle-même. Vous ressentez naturellement le besoin de chercher une sortie, une forme d’urgence. Une bonne partie des quatre mois du tournage de Nox s’est faite dans des conditions qui ont impacté ma performance.
Quatre mois pour creuser un personnage, c’est long. On joue différemment dans une série et dans un film ?
La durée ne détermine pas l’interprétation. En revanche, le temps permet de peaufiner, de préciser, d’élargir la réflexion autour du personnage, plus qu’au cinéma. Ça vient naturellement, au fur et à mesure qu’on apprend à connaître son rôle. Il y a une familiarité qui naît, un attachement, une envie de retrouver son personnage. A mon avis, quand on s’engage sur plusieurs saisons, on finit par vivre avec lui. Je n’ai jamais dépassé les six épisodes…
Vous avez en effet quitté Les Hommes de l’ombre après une seule saison. Pourquoi ?
Parce que j’ai lu le scénario de la deuxième saison, et qu’il ne m’a pas convaincue. Mais aussi parce qu’étant claustrophobe, l’idée de m’enfermer dans un rôle ne me plaît guère. Si vous signez pour une série et qu’elle marche… vous êtes coincé !
Ça n’est pas frustrant d’abandonner vos personnages si vite, de ne pas les garder un peu avec vous ?
La rupture est toujours douloureuse, et deux mois de tournage de film suffisent. Je me rappelle du clap de fin de La Nuit américaine, mon premier film. J’étais effondrée. Je pensais que je ne reverrai jamais mes partenaires. Mais on finit toujours par se retrouver, dans ce métier…
Dans les séries, le scénariste est censé être roi, pas le réalisateur comme au cinéma. Vous ressentez cette nuance ?
J’ai eu besoin de rencontrer le scénariste [Quoc Dang Tran, qui a co-créé la série avec Frédéric Cavayé et Jérôme Fansten, ndlr] pendant le tournage. Mais une fois qu’on s’est imbibé du scénario et qu’on a appris ses dialogues, on va de l’avant et on travaille avec le réalisateur. Jusqu’au moment où il n’y a plus que nous et notre personnage. A la télévision comme au cinéma.
Malik Zidi, Nathalie Baye et Maïwenn dans Nox
@Canal+
Longtemps, le monde du cinéma a regardé les séries avec mépris. Cette époque est révolue ?
Toutes ces hiérarchies ont de moins en moins de sens. Les séries prennent de plus en plus de poids. Je me demande même si elles ne vont pas finir par l’emporter sur le cinéma… Les gens veulent entrer dans un autre univers, ressentir des émotions. Sur deux heures, c’est bien, mais sur six ou sept heures, voire sur toute une année, ce n’est pas désagréable non plus !
Vous l’avez compris récemment, ce pouvoir d’attraction des séries ?
Je regarde peu de séries, parce que je travaille beaucoup. Et quand je ne travaille pas, je lis ou je vais au cinéma. Mais j’ai découvert les séries avec Mad Men, et j’ai compris à quel point il était difficile d’en sortir…
Vous avez joué votre propre rôle dans Dix pour cent. Ça ne vous a pas fait peur ?
Le milieu du cinéma a peut-être été trop frileux, jusqu’ici, pour qu’une telle série, pleine d’autodérision, voie le jour. Pour ma part, si j’ai peur, je n’y vais pas. Je veux prendre du plaisir, pas me faire mal. Je ne fais pas une thérapie ! Etre coincée dans un ascenseur, ça me fait peur. Pas me payer ma propre tête ou jouer une femme antipathique comme dans Nox. Je ne suis pas du genre à me prendre la tête. Une fois que j’ai accepté un projet, je ne me pose plus de questions.
A voir
Nox, le lundi à 21h sur Canal+.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Nathalie Baye : “Je me demande si les séries ne vont pas finir par l'emporter sur le cinéma”"
Post a Comment