Rencontre avec Ryan Reynolds, acteur, scénariste et producteur des nouvelles aventures du superhéros trash et drôle Deadpool.
Sous son masque de Deadpool, Ryan Reynolds est très expressif. On sent qu'il articule, qu'il bouge toutes ses joues, fait grincer toutes ses dents et ses yeux roulent à fond la caisse. Plus que d'habitude. Ryan Reynolds est l'un des acteurs les plus inexpressifs d'Hollywood qui bat à peine des paupières quand il est très énervé. Ce qui semble lui demander un gros effort. Et pourtant... Le voilà aux commandes - acteur, producteur, scénariste - de Deadpool 2, suite logique de Deadpool, énorme succès presque surprise sorti en 2016. Un superhéros pas comme les autres, trash, déconnant, parlant cul, parlant cru, invincible, se foutant royalement de tout, drôle et grinçant mais avec un coeur gros comme ça. Pour qui a un peu observé la carrière de cet ex-mannequin, 41 ans, petite star de télé et acteur de cinéma en sous-bois,la révélation est de taille.
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Sous le masque de Deadpool, Ryan Reynolds
REUTERS
Le voilà qui débarque en pull rose légèrement saumoné pour un entretien de canapé dans un grand hôtel parisien. Il est affable et sympathique, déroule tranquillement les dialogues de promo et avoue d'emblée être plus connu sous le masque de Deadpool que sous la belle gueule de Ryan Reynolds, ici labellisé RR. "Nous avons tout de même quelques points communs lui et moi, notamment une forme d'humour assez direct qui permet de traverser sans trop de dommage les périodes sombres ou tristes."
Il faut dire que la carrière de RR n'a pas été tendre tous les jours. Il a même été longtemps en petit nom sur les affiches, enchaînant pendant une grosse dizaine d'années, les cachetons, les rôles plus ou moins importants, les castings ratés, jusqu'à Buried, en 2010 dans lequel il joue un type enfermé dans une caisse en bois. Un seul acteur : lui. Tout le temps à l'écran. Du pain béni pour un comédien. RR est d'ailleurs remarqué. Manque de bol, il enchaîne avec Green Lantern, film de superhéros en forme de navet carabiné.
"La célébrité peut abîmer l'acteur si elle arrive trop tôt"
Sans doute le succès actuel lui fait-il repeindre le passé en rose, comme son pull, mais il se remémore cette période avec un sourire fataliste, même si on y voit quelques vaches maigres. "L'acteur qui travaille est toujours chanceux. Une carrière avance doucement, un pas en avant, un pas en arrière. C'est ce qui m'est arrivé. La célébrité est un phénomène étrange, proche de l'abstraction. Elle peut abîmer l'acteur si elle arrive trop tôt. Il faut pouvoir s'y habituer. De la même façon qu'on entre dans un lac glacé pas à pas pour que le corps s'habitue." L'analogie vaut ce qu'elle vaut et RR ne se mouillera pas plus.
Il faut lui reconnaître d'avoir persévéré, changeant par exemple de registre pour s'exposer dans le film d'action avec Denzel Washington dans Sécurité rapprochée. Excellente série B survitaminée. Et pendant ce temps-là, Deadpool attend son heure. Car si RR navigue entre deux eaux et s'accroche aux branches, il traîne depuis 2005 le projet d'adapter un superhéros décalé de l'univers Marvel, Wade Wilson alias Deadpool, ancien des forces spéciales devenu mercenaire, qui sauve son désespoir par un humour noir et deux sabres aiguisés. Rien chez RR, qu'on imaginait prendre sagement sa retraite, ne laissait entrevoir une telle capacité à l'entêtement et une telle vista pour avoir choisi un personnage si peu populaire... "Peut-être parce que je suis Canadien ai-je une façon différente de voir les choses. Deadpool est arrivé à un moment où les superhéros se cherchaient et tombaient parfois dans la noirceur. Deadpool ne ressemblait à rien si ce n'est à un personnage de dessin animé, chantre de la pop-culture, capable de briser les codes du genre et de raconter l'envers du décor." Le bon personnage au bon moment. Bien vu.
Deadpool a du pot. Le film est un carton mondial. Acteur et producteur du premier volet, RR ajoute une flèche à son arc déjà fourni pour Deadpool 2 en devenant scénariste. C'est dire s'il maîtrise et contrôle son bébé. "L'idée de départ était la suivante : si Pixar [Toy Story, Ratatouille NDLR] et Deadpool avaient un enfant, à quoi ressemblerait-il ? Eh bien à Deadpool 2. Un film de famille qui se moque gentiment du genre." C'est peu de le dire. Et voilà RR tout heureux de jouer la fine bouche à l'évocation d'un Deadpool 3, dont on voit mal pourquoi il n'aurait pas lieu. Même si RR a raison de se méfier des trop longues franchises qui "perdent leur âme." Mais trois volets, c'est un minimum. C'est après que ça se gâte. D'autant que RR émet le voeu de voir réunir Wolverine et Deadpool, Logan et Wilson, Jackman et Reynolds, lames d'acier et sabres tranchants. Lorsque RR en parle, ses yeux se mettent à briller. Une expression d'excitation se lit nettement sur son visage. C'est dire s'il est affûté.
Read AgainRencontre avec Ryan Reynolds, acteur, scénariste et producteur des nouvelles aventures du superhéros trash et drôle Deadpool.
Sous son masque de Deadpool, Ryan Reynolds est très expressif. On sent qu'il articule, qu'il bouge toutes ses joues, fait grincer toutes ses dents et ses yeux roulent à fond la caisse. Plus que d'habitude. Ryan Reynolds est l'un des acteurs les plus inexpressifs d'Hollywood qui bat à peine des paupières quand il est très énervé. Ce qui semble lui demander un gros effort. Et pourtant... Le voilà aux commandes - acteur, producteur, scénariste - de Deadpool 2, suite logique de Deadpool, énorme succès presque surprise sorti en 2016. Un superhéros pas comme les autres, trash, déconnant, parlant cul, parlant cru, invincible, se foutant royalement de tout, drôle et grinçant mais avec un coeur gros comme ça. Pour qui a un peu observé la carrière de cet ex-mannequin, 41 ans, petite star de télé et acteur de cinéma en sous-bois,la révélation est de taille.
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Sous le masque de Deadpool, Ryan Reynolds
REUTERS
Le voilà qui débarque en pull rose légèrement saumoné pour un entretien de canapé dans un grand hôtel parisien. Il est affable et sympathique, déroule tranquillement les dialogues de promo et avoue d'emblée être plus connu sous le masque de Deadpool que sous la belle gueule de Ryan Reynolds, ici labellisé RR. "Nous avons tout de même quelques points communs lui et moi, notamment une forme d'humour assez direct qui permet de traverser sans trop de dommage les périodes sombres ou tristes."
Il faut dire que la carrière de RR n'a pas été tendre tous les jours. Il a même été longtemps en petit nom sur les affiches, enchaînant pendant une grosse dizaine d'années, les cachetons, les rôles plus ou moins importants, les castings ratés, jusqu'à Buried, en 2010 dans lequel il joue un type enfermé dans une caisse en bois. Un seul acteur : lui. Tout le temps à l'écran. Du pain béni pour un comédien. RR est d'ailleurs remarqué. Manque de bol, il enchaîne avec Green Lantern, film de superhéros en forme de navet carabiné.
"La célébrité peut abîmer l'acteur si elle arrive trop tôt"
Sans doute le succès actuel lui fait-il repeindre le passé en rose, comme son pull, mais il se remémore cette période avec un sourire fataliste, même si on y voit quelques vaches maigres. "L'acteur qui travaille est toujours chanceux. Une carrière avance doucement, un pas en avant, un pas en arrière. C'est ce qui m'est arrivé. La célébrité est un phénomène étrange, proche de l'abstraction. Elle peut abîmer l'acteur si elle arrive trop tôt. Il faut pouvoir s'y habituer. De la même façon qu'on entre dans un lac glacé pas à pas pour que le corps s'habitue." L'analogie vaut ce qu'elle vaut et RR ne se mouillera pas plus.
Il faut lui reconnaître d'avoir persévéré, changeant par exemple de registre pour s'exposer dans le film d'action avec Denzel Washington dans Sécurité rapprochée. Excellente série B survitaminée. Et pendant ce temps-là, Deadpool attend son heure. Car si RR navigue entre deux eaux et s'accroche aux branches, il traîne depuis 2005 le projet d'adapter un superhéros décalé de l'univers Marvel, Wade Wilson alias Deadpool, ancien des forces spéciales devenu mercenaire, qui sauve son désespoir par un humour noir et deux sabres aiguisés. Rien chez RR, qu'on imaginait prendre sagement sa retraite, ne laissait entrevoir une telle capacité à l'entêtement et une telle vista pour avoir choisi un personnage si peu populaire... "Peut-être parce que je suis Canadien ai-je une façon différente de voir les choses. Deadpool est arrivé à un moment où les superhéros se cherchaient et tombaient parfois dans la noirceur. Deadpool ne ressemblait à rien si ce n'est à un personnage de dessin animé, chantre de la pop-culture, capable de briser les codes du genre et de raconter l'envers du décor." Le bon personnage au bon moment. Bien vu.
Deadpool a du pot. Le film est un carton mondial. Acteur et producteur du premier volet, RR ajoute une flèche à son arc déjà fourni pour Deadpool 2 en devenant scénariste. C'est dire s'il maîtrise et contrôle son bébé. "L'idée de départ était la suivante : si Pixar [Toy Story, Ratatouille NDLR] et Deadpool avaient un enfant, à quoi ressemblerait-il ? Eh bien à Deadpool 2. Un film de famille qui se moque gentiment du genre." C'est peu de le dire. Et voilà RR tout heureux de jouer la fine bouche à l'évocation d'un Deadpool 3, dont on voit mal pourquoi il n'aurait pas lieu. Même si RR a raison de se méfier des trop longues franchises qui "perdent leur âme." Mais trois volets, c'est un minimum. C'est après que ça se gâte. D'autant que RR émet le voeu de voir réunir Wolverine et Deadpool, Logan et Wilson, Jackman et Reynolds, lames d'acier et sabres tranchants. Lorsque RR en parle, ses yeux se mettent à briller. Une expression d'excitation se lit nettement sur son visage. C'est dire s'il est affûté.
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