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Stéphane Bern a dit à Macron "et devant tout le monde" tout le mal qu'il pense de sa loi Logement

POLITIQUE - Stéphane Bern ne mâche pas ses mots face à Emmanuel Macron et il le fait savoir. Invité sur le plateau d'RTL, au micro de Léa Salamé, l'animateur a assuré dire ouvertement et sans restriction au président ce qu'il pense de sa politique, notamment sur la loi Elan et même sur le prélèvement à la source.

"Je lui dis non seulement 'attention', mais je lui dis en face, devant tout le monde au palais de l'Élysée", a affirmé avec véhémence Stéphane Bern.

Les défenseurs du patrimoine reprochent notamment au projet de loi de menacer, au nom de la priorité accordée au logement neuf, des pans entiers du patrimoine bâti dégradé. Ces bâtiments pourraient ainsi "être détruits et remplacés, sans contrainte patrimoniale, dans les abords des monuments historiques ou dans les sites patrimoniaux remarquables. Une ville comme Perpignan serait touchée aux deux tiers par ces exceptions", déplorent les associations de protection.

L'animateur de télévision, qui mène la "Mission Patrimoine" à la demande d'Emmanuel Macron, a également évoqué son opposition au prélèvement à la source. "J'ai rappelé qu'avec ce prélèvement, il y a une année blanche pour les propriétaires qui ne peuvent plus défiscaliser à 100% leurs travaux, donc pendant deux ans ils ont arrêté les travaux. Ça met au chômage des centaines de personnes", déplore-t-il.

"Il vous écoute ou pas pour l'instant?", lui demande alors Léa Salamé. "Écoutez, en tout cas je l'ai vu sourire nerveusement, répond-il, mais la vérité c'est que je n'ai pas été nommé par amitié, mais parce que je pense avoir une certaine légitimité pour faire les choses et je suis libre, je dis tout à tout le monde".

Bern, "un formidable faire-valoir"

L'annonce de la prise en charge par Stéphane Bern de la "Mission Patrimoine" en avait fait sourire certains, mais en huit mois, l'animateur vedette a su jouer de sa popularité et de sa proximité avec le chef de l'Etat pour venir à la rescousse de monuments en péril.

L'animateur a ainsi repris à son compte la création d'un loto du patrimoine, annoncée en novembre dernier par la ministre de la Culture Françoise Nyssen, lors de la présentation de sa "stratégie pluriannuelle" en faveur du secteur.

Défendue depuis longtemps par certains élus, comme le maire de Versailles, François de Mazières, l'idée n'est pas nouvelle. Mais l'animateur de 54 ans, présent le midi sur RTL et sur la télévision publique avec des émissions sur le patrimoine ou lors de grandes manifestations comme les mariages princiers ou le concours de l'Eurovision, en est devenu "un formidable faire-valoir", a reconnu la ministre.

Le "faux naïf" à la parole libre

Faux naïf ou vrai candide, Stéphane Bern a joué à plein de son statut d'électron libre, quitte à susciter parfois à embarrasser la ministre de tutelle. Peu après sa nomination, il suggère de faire payer l'entrée des cathédrales, provoquant une mise en garde de l'Eglise. Les cathédrales sont "avant tout" des "lieux de prière et de culte dont l'accès doit être libre", rappelle la conférence des évêques de France. Stéphane Bernavait alors précisé qu'il ne "s'agissait pas de faire payer les fidèles quant ils vont à la messe..."

Sensible au ton un peu ironique de certains médias lors de sa désignation, ce spécialiste des tête couronnées a dénoncé "un procès d'intention". "On peut me reprocher ce qu'on veut, mais par mes émissions, je crois avoir popularisé la défense du patrimoine."

De fait il est depuis dix ans le "Monsieur Patrimoine" du service public avec plusieurs programmes en prime time, comme "Le Monument préféré des Français", "Le Village préféré des Français", "Visites privées" et "Secrets d'histoire", dont le 118e numéro, le 15 mai, a réuni plus de deux millions de téléspectateurs.

"Je dérange"

En février dernier, Stéphane Bern s'en prend aux fonctionnaires du ministère de la Culture, qui "prêtent toute leur énergie pour vous mettre des bâtons dans les roues plutôt que de faire leur travail". "Je dérange évidemment, car d'abord, c'est un aveu d'échec (...) si le patrimoine est dans un si mauvais état", lance ce Franco-Luxembourgeois.

Des sorties d'autant plus vite oubliées que l'animateur a conservé le soutien du président de la République, "le premier de ces dernières années qui ait décidé de prendre à bras le corps le problème du patrimoine", selon lui.

Stéphane Bern, qui ne cache pas ses inclinations royalistes, sera au côté d'Emmanuel Macron jeudi soir lors d'une grande réception à l'Elysée pour la promotion du nouveau jeu de loto.

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"Je lui dis non seulement 'attention', mais je lui dis en face, devant tout le monde au palais de l'Élysée", a affirmé avec véhémence Stéphane Bern.

Les défenseurs du patrimoine reprochent notamment au projet de loi de menacer, au nom de la priorité accordée au logement neuf, des pans entiers du patrimoine bâti dégradé. Ces bâtiments pourraient ainsi "être détruits et remplacés, sans contrainte patrimoniale, dans les abords des monuments historiques ou dans les sites patrimoniaux remarquables. Une ville comme Perpignan serait touchée aux deux tiers par ces exceptions", déplorent les associations de protection.

L'animateur de télévision, qui mène la "Mission Patrimoine" à la demande d'Emmanuel Macron, a également évoqué son opposition au prélèvement à la source. "J'ai rappelé qu'avec ce prélèvement, il y a une année blanche pour les propriétaires qui ne peuvent plus défiscaliser à 100% leurs travaux, donc pendant deux ans ils ont arrêté les travaux. Ça met au chômage des centaines de personnes", déplore-t-il.

"Il vous écoute ou pas pour l'instant?", lui demande alors Léa Salamé. "Écoutez, en tout cas je l'ai vu sourire nerveusement, répond-il, mais la vérité c'est que je n'ai pas été nommé par amitié, mais parce que je pense avoir une certaine légitimité pour faire les choses et je suis libre, je dis tout à tout le monde".

Bern, "un formidable faire-valoir"

L'annonce de la prise en charge par Stéphane Bern de la "Mission Patrimoine" en avait fait sourire certains, mais en huit mois, l'animateur vedette a su jouer de sa popularité et de sa proximité avec le chef de l'Etat pour venir à la rescousse de monuments en péril.

L'animateur a ainsi repris à son compte la création d'un loto du patrimoine, annoncée en novembre dernier par la ministre de la Culture Françoise Nyssen, lors de la présentation de sa "stratégie pluriannuelle" en faveur du secteur.

Défendue depuis longtemps par certains élus, comme le maire de Versailles, François de Mazières, l'idée n'est pas nouvelle. Mais l'animateur de 54 ans, présent le midi sur RTL et sur la télévision publique avec des émissions sur le patrimoine ou lors de grandes manifestations comme les mariages princiers ou le concours de l'Eurovision, en est devenu "un formidable faire-valoir", a reconnu la ministre.

Le "faux naïf" à la parole libre

Faux naïf ou vrai candide, Stéphane Bern a joué à plein de son statut d'électron libre, quitte à susciter parfois à embarrasser la ministre de tutelle. Peu après sa nomination, il suggère de faire payer l'entrée des cathédrales, provoquant une mise en garde de l'Eglise. Les cathédrales sont "avant tout" des "lieux de prière et de culte dont l'accès doit être libre", rappelle la conférence des évêques de France. Stéphane Bernavait alors précisé qu'il ne "s'agissait pas de faire payer les fidèles quant ils vont à la messe..."

Sensible au ton un peu ironique de certains médias lors de sa désignation, ce spécialiste des tête couronnées a dénoncé "un procès d'intention". "On peut me reprocher ce qu'on veut, mais par mes émissions, je crois avoir popularisé la défense du patrimoine."

De fait il est depuis dix ans le "Monsieur Patrimoine" du service public avec plusieurs programmes en prime time, comme "Le Monument préféré des Français", "Le Village préféré des Français", "Visites privées" et "Secrets d'histoire", dont le 118e numéro, le 15 mai, a réuni plus de deux millions de téléspectateurs.

"Je dérange"

En février dernier, Stéphane Bern s'en prend aux fonctionnaires du ministère de la Culture, qui "prêtent toute leur énergie pour vous mettre des bâtons dans les roues plutôt que de faire leur travail". "Je dérange évidemment, car d'abord, c'est un aveu d'échec (...) si le patrimoine est dans un si mauvais état", lance ce Franco-Luxembourgeois.

Des sorties d'autant plus vite oubliées que l'animateur a conservé le soutien du président de la République, "le premier de ces dernières années qui ait décidé de prendre à bras le corps le problème du patrimoine", selon lui.

Stéphane Bern, qui ne cache pas ses inclinations royalistes, sera au côté d'Emmanuel Macron jeudi soir lors d'une grande réception à l'Elysée pour la promotion du nouveau jeu de loto.

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