
Eddy Mitchell n'a jamais eu sa langue dans sa poche. A la fois généreux et brut de décoffrage, il ne fait pas bon d'être dans son collimateur, même quand on est l'un de ses amis. L'acteur-chanteur le prouve une nouvelle fois dans son entretien au JDD. Présentant son nouveau film (Les vieux fourneaux, de Christophe Duthuron, en salles mercredi), il en profite pour évoquer sa passion du 7e art, lui qui a longtemps présenté La dernière séance, cette émission de télévision du service public qui introduisait, de 1982 à 1998, des classiques du cinéma. Dans nos colonnes, Eddy Mitchell livre ses réflexions sans aucune langue de bois.
Lire notre interview d'Eddy Mitchell : "Johnny Hallyday était un acteur plutôt laborieux"
Sur Johnny Hallyday
"Johnny, les films et moi, ça faisait trois", lance Eddy Mitchell dans le JDD. "Lui était fan de blockbusters façon Transformers, moi je préfère Elia Kazan", glisse-t-il ensuite avant d'évoquer le travail de son ami disparu en décembre dernier : "Johnny était un acteur plutôt laborieux, pas franchement sûr de lui mais travailleur. Un mélange entre Sim et Gary Cooper, et un disciple de l'Actors Studio. Elle me fait bien rigoler, moi, cette technique de jeu : pour réussir à dire "bonjour", il faut passer dix ans à se triturer les lèvres en écoutant sa petite voix intérieure…"
Sur les comédies musicales et le couple Emma Stone-Ryan Gosling dans La La Land
Pour Eddy Mitchell, le genre de la comédie musicale "se résume à Fred Astaire, un peu Gene Kelly et après, bonsoir!" "Et ne me parlez pas de La La Land, de Damien Chazelle, cet immense nanar", ajoute-t-il sans même avoir été interrogé sur ce film multi-récompensé et plébiscité par le public. "Le film m'a fait mourir de rire : Emma Stone est moche comme un pou, Ryan Gosling a les pieds plats, critique le chanteur. On n'espère qu'une chose : qu'ils ne fassent pas d'enfants!"
Sur les tournages
En plateau, il n'est pas bon d'embêter Eddy Mitchell. Le septuagénaire revient notamment sur deux anecdotes de tournages. D'abord en 1983, quand il a dû réaliser contre son gré une cascade dans A mort l'arbitre. Eddy Mitchell raconte avoir réussi à interdire de plateau le réalisateur du film Jean-Pierre Mocky.
"Sur le plateau de Jusqu'au bout du monde, de Wim Wenders, les relations avec William Hurt étaient un peu tendues", se souvient-il ensuite. "Il allait tous les matins à l'église, et voulait que le reste de l'équipe le suive. Très peu pour moi : j'ai autre chose à faire que de prier le Seigneur avant de jouer!"
Sur Jean-Luc Godard
Eddy Mitchell "ne [se] rue pas sur les films iraniens, tchèques ou lituaniens…" Il explicite sa pensée : "Les réalisateurs nombrilistes qui se regardent penser m'ennuient profondément. C'est du cinéma stylo, pire que du Godard." Jean-Luc Godard? Johnny Hallyday rêvait de tourner avec lui. Eddy Mitchell n'est pas vraiment sur la même ligne : "Si cet homme fait du cinéma, alors moi je suis la femme à barbe! Son seul apport au septième art est d'avoir inventé l'ellipse. Pour le reste, Godard, c'est un compte en banque en Suisse."
Sur les salles de cinéma
L'acteur césarisé pour Le bonheur est dans le pré ne va plus dans les salles de cinéma, qu'il a pourtant "toujours considérées comme des sanctuaires". "Aujourd'hui, je ne les fréquente plus beaucoup, explique-t-il. L'une des rares fois où je me suis aventuré dans un multiplexe, j'ai voulu mettre la main sur le projectionniste pour m'indigner de la mauvaise qualité du son et de l'image. En vain. On n'en trouve plus dans ces temples de la consommation."
Sur lui-même
Eddy Mitchell explique d'emblée un principe : il est de mauvaise foi. Et il y a sans doute une bonne dose de cette mauvaise foi dans ses nombreuses critiques. Mais le septuagénaire n'oublie pas de s'égratigner lui-même, conscient de ses limites. "Je ne me considère pas comme un comédien, mais comme un acteur, explique-t-il ainsi. Un comédien peut jouer dans la journée mon rôle de rugbyman à la retraite dans Les vieux fourneaux, et brûler les planches dans Othello le soir. Moi, j'en suis bien incapable." Et sur sa filmographie, le chanteur reconnaît même avoir enchaîné "de sacrés navets" au début de sa carrière.

Eddy Mitchell n'a jamais eu sa langue dans sa poche. A la fois généreux et brut de décoffrage, il ne fait pas bon d'être dans son collimateur, même quand on est l'un de ses amis. L'acteur-chanteur le prouve une nouvelle fois dans son entretien au JDD. Présentant son nouveau film (Les vieux fourneaux, de Christophe Duthuron, en salles mercredi), il en profite pour évoquer sa passion du 7e art, lui qui a longtemps présenté La dernière séance, cette émission de télévision du service public qui introduisait, de 1982 à 1998, des classiques du cinéma. Dans nos colonnes, Eddy Mitchell livre ses réflexions sans aucune langue de bois.
Lire notre interview d'Eddy Mitchell : "Johnny Hallyday était un acteur plutôt laborieux"
Sur Johnny Hallyday
"Johnny, les films et moi, ça faisait trois", lance Eddy Mitchell dans le JDD. "Lui était fan de blockbusters façon Transformers, moi je préfère Elia Kazan", glisse-t-il ensuite avant d'évoquer le travail de son ami disparu en décembre dernier : "Johnny était un acteur plutôt laborieux, pas franchement sûr de lui mais travailleur. Un mélange entre Sim et Gary Cooper, et un disciple de l'Actors Studio. Elle me fait bien rigoler, moi, cette technique de jeu : pour réussir à dire "bonjour", il faut passer dix ans à se triturer les lèvres en écoutant sa petite voix intérieure…"
Sur les comédies musicales et le couple Emma Stone-Ryan Gosling dans La La Land
Pour Eddy Mitchell, le genre de la comédie musicale "se résume à Fred Astaire, un peu Gene Kelly et après, bonsoir!" "Et ne me parlez pas de La La Land, de Damien Chazelle, cet immense nanar", ajoute-t-il sans même avoir été interrogé sur ce film multi-récompensé et plébiscité par le public. "Le film m'a fait mourir de rire : Emma Stone est moche comme un pou, Ryan Gosling a les pieds plats, critique le chanteur. On n'espère qu'une chose : qu'ils ne fassent pas d'enfants!"
Sur les tournages
En plateau, il n'est pas bon d'embêter Eddy Mitchell. Le septuagénaire revient notamment sur deux anecdotes de tournages. D'abord en 1983, quand il a dû réaliser contre son gré une cascade dans A mort l'arbitre. Eddy Mitchell raconte avoir réussi à interdire de plateau le réalisateur du film Jean-Pierre Mocky.
"Sur le plateau de Jusqu'au bout du monde, de Wim Wenders, les relations avec William Hurt étaient un peu tendues", se souvient-il ensuite. "Il allait tous les matins à l'église, et voulait que le reste de l'équipe le suive. Très peu pour moi : j'ai autre chose à faire que de prier le Seigneur avant de jouer!"
Sur Jean-Luc Godard
Eddy Mitchell "ne [se] rue pas sur les films iraniens, tchèques ou lituaniens…" Il explicite sa pensée : "Les réalisateurs nombrilistes qui se regardent penser m'ennuient profondément. C'est du cinéma stylo, pire que du Godard." Jean-Luc Godard? Johnny Hallyday rêvait de tourner avec lui. Eddy Mitchell n'est pas vraiment sur la même ligne : "Si cet homme fait du cinéma, alors moi je suis la femme à barbe! Son seul apport au septième art est d'avoir inventé l'ellipse. Pour le reste, Godard, c'est un compte en banque en Suisse."
Sur les salles de cinéma
L'acteur césarisé pour Le bonheur est dans le pré ne va plus dans les salles de cinéma, qu'il a pourtant "toujours considérées comme des sanctuaires". "Aujourd'hui, je ne les fréquente plus beaucoup, explique-t-il. L'une des rares fois où je me suis aventuré dans un multiplexe, j'ai voulu mettre la main sur le projectionniste pour m'indigner de la mauvaise qualité du son et de l'image. En vain. On n'en trouve plus dans ces temples de la consommation."
Sur lui-même
Eddy Mitchell explique d'emblée un principe : il est de mauvaise foi. Et il y a sans doute une bonne dose de cette mauvaise foi dans ses nombreuses critiques. Mais le septuagénaire n'oublie pas de s'égratigner lui-même, conscient de ses limites. "Je ne me considère pas comme un comédien, mais comme un acteur, explique-t-il ainsi. Un comédien peut jouer dans la journée mon rôle de rugbyman à la retraite dans Les vieux fourneaux, et brûler les planches dans Othello le soir. Moi, j'en suis bien incapable." Et sur sa filmographie, le chanteur reconnaît même avoir enchaîné "de sacrés navets" au début de sa carrière.
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