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Le fabuleux destin de Constance Quéniaux, la femme représentée dans L'Origine du monde

L'écrivain Claude Schopp révèle dans son nouveau livre L'Origine du monde, vie du modèle, à paraître le 4 octobre chez Phébus, l'identité du modèle utilisé par le peintre Gustave Courbet. Selon l'auteur, la trajectoire de la danseuse de l'Opéra «force à l'admiration». Une vie de la pauvreté extrême à la grande philanthropie.

Gustave Courbet, spécialiste des paysages et des portraits, choque le Tout-Paris en 1866 avec son tableau L'Origine du monde . Il y représente le sexe d'une femme en gros plan. Son visage est caché, le peintre se concentre sur son corps. On y aperçoit les courbes de son ventre et le début de ses seins. Le tableau est exposé au musée d'Orsay seulement en 1995, dans la collection du psychanalyste Jacques Lacan.

De nombreuses hypothèses ont été émises sur l'identité du modèle utilisé par le peintre. Joanna Hiffernan, maîtresse de Courbet, ou Jeanne de Tourbey, amante du diplomate ottoman Khalil-Bey, qui est à l'origine de la commande de l'œuvre. C'est en étudiant une correspondance entre Alexandre Dumas fils et George Sand que Claude Schopp, auteur de L'Origine du monde, vie du modèle , à paraître le 4 octobre chez Phébus, a découvert le nom de cette mystérieuse femme.

» LIRE AUSSI - La femme de L'Origine du monde, le chef-d'œuvre de Gustave Courbet enfin identifiée

Il s'agit de Constance Quéniaux, une danseuse de l'Opéra. Plus d'un siècle et demi d'un mystère enfin éclairci.. Claude Schopp a enquêté sur la vie de cette dernière, car «un mystère en cache d'autres». «Ce qui m'a fasciné chez elle, c'est sa réussite extraordinaire», explique-t-il au Figaro. Constance Quéniaux est née dans une famille modeste. Sur son acte de naissance, sa mère a signé d'une croix, signe de son illettrisme. Selon le chercheur, sa vie se résume en trois étapes: une enfance pauvre, un enrichissement grâce à la prostitution et une fin de vie fondée sur la philanthropie. «Il était très difficile pour une femme de changer de statut au XIXe siècle, explique-t-il. Le corps jouait un grand rôle.»

De la prostitution à la philanthropie

Constance Quéniaux sort de la pauvreté quand elle devient danseuse à l'Opéra. Elle ne rencontre pas le succès escompté et n'obtient que des rôles secondaires. «Elle se fait toutefois remarquer grâce à sa légèreté physique», détaille Claude Schopp. Pour gagner sa vie convenablement, comme beaucoup de femmes le faisaient à l'époque, elle s'adonne à «la galanterie». Quand sa carrière de danseuse se termine en raison de problèmes physiques, elle se consacre à la vente de ses services. C'est dans ce «monde des plaisirs» qu'elle croise le chemin du fameux Khalil-Bey, diplomate ottoman et célèbre collectionneur de tableaux. «C'est aussi un joueur fantastique, il peut dépenser un million en une seule soirée, explique Claude Schopp. Il fait partie de ce monde masculin très puissant.» Constance Quéniaux devient sa maîtresse. Elle est son «porte-chance» et, pour l'immortaliser, il demande à Courbet de la peindre. L'Origine du monde voit alors le jour.

» LIRE AUSSI - L'Origine du monde: la justice déboute l'internaute qui s'estimait censuré par Facebook

Avec l'argent qu'elle a gagné, Constance Quéniaux connaît une troisième vie, «une vie de philanthrope». «Elle passe du demi-monde au monde, elle devient une femme de bien avec un grand charme, elle fréquente de nombreuses institutions et est très proche du musicien Daniel-François-Esprit Auber, raconte Claude Schopp. C'est une femme qui va vivre par les hommes mais fréquenter un milieu de femmes.» Constance Quéniaux travaille beaucoup avec des comédiennes, des danseuses ou des chanteuses. Elle est très active dans l'association l'Orphelinat des arts, où elle vient en aide aux enfants délaissés par leurs parents artistes.

Le modèle de Courbet décède alors qu'elle est célibataire, apparemment sans enfants, même si son testament montre qu'elle portait une «grande tendresse» pour son intendante. Claude Schopp a visité sa dernière demeure, une «villa à Cabourg façon Proust», et découvert un mobilier avec beaucoup de classe, très aristocratique. «Cette femme force à l'admiration, conclut-il. Elle a dépassé de nombreux obstacles pour avoir une vie pleine de goût.»

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L'écrivain Claude Schopp révèle dans son nouveau livre L'Origine du monde, vie du modèle, à paraître le 4 octobre chez Phébus, l'identité du modèle utilisé par le peintre Gustave Courbet. Selon l'auteur, la trajectoire de la danseuse de l'Opéra «force à l'admiration». Une vie de la pauvreté extrême à la grande philanthropie.

Gustave Courbet, spécialiste des paysages et des portraits, choque le Tout-Paris en 1866 avec son tableau L'Origine du monde . Il y représente le sexe d'une femme en gros plan. Son visage est caché, le peintre se concentre sur son corps. On y aperçoit les courbes de son ventre et le début de ses seins. Le tableau est exposé au musée d'Orsay seulement en 1995, dans la collection du psychanalyste Jacques Lacan.

De nombreuses hypothèses ont été émises sur l'identité du modèle utilisé par le peintre. Joanna Hiffernan, maîtresse de Courbet, ou Jeanne de Tourbey, amante du diplomate ottoman Khalil-Bey, qui est à l'origine de la commande de l'œuvre. C'est en étudiant une correspondance entre Alexandre Dumas fils et George Sand que Claude Schopp, auteur de L'Origine du monde, vie du modèle , à paraître le 4 octobre chez Phébus, a découvert le nom de cette mystérieuse femme.

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Il s'agit de Constance Quéniaux, une danseuse de l'Opéra. Plus d'un siècle et demi d'un mystère enfin éclairci.. Claude Schopp a enquêté sur la vie de cette dernière, car «un mystère en cache d'autres». «Ce qui m'a fasciné chez elle, c'est sa réussite extraordinaire», explique-t-il au Figaro. Constance Quéniaux est née dans une famille modeste. Sur son acte de naissance, sa mère a signé d'une croix, signe de son illettrisme. Selon le chercheur, sa vie se résume en trois étapes: une enfance pauvre, un enrichissement grâce à la prostitution et une fin de vie fondée sur la philanthropie. «Il était très difficile pour une femme de changer de statut au XIXe siècle, explique-t-il. Le corps jouait un grand rôle.»

De la prostitution à la philanthropie

Constance Quéniaux sort de la pauvreté quand elle devient danseuse à l'Opéra. Elle ne rencontre pas le succès escompté et n'obtient que des rôles secondaires. «Elle se fait toutefois remarquer grâce à sa légèreté physique», détaille Claude Schopp. Pour gagner sa vie convenablement, comme beaucoup de femmes le faisaient à l'époque, elle s'adonne à «la galanterie». Quand sa carrière de danseuse se termine en raison de problèmes physiques, elle se consacre à la vente de ses services. C'est dans ce «monde des plaisirs» qu'elle croise le chemin du fameux Khalil-Bey, diplomate ottoman et célèbre collectionneur de tableaux. «C'est aussi un joueur fantastique, il peut dépenser un million en une seule soirée, explique Claude Schopp. Il fait partie de ce monde masculin très puissant.» Constance Quéniaux devient sa maîtresse. Elle est son «porte-chance» et, pour l'immortaliser, il demande à Courbet de la peindre. L'Origine du monde voit alors le jour.

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Avec l'argent qu'elle a gagné, Constance Quéniaux connaît une troisième vie, «une vie de philanthrope». «Elle passe du demi-monde au monde, elle devient une femme de bien avec un grand charme, elle fréquente de nombreuses institutions et est très proche du musicien Daniel-François-Esprit Auber, raconte Claude Schopp. C'est une femme qui va vivre par les hommes mais fréquenter un milieu de femmes.» Constance Quéniaux travaille beaucoup avec des comédiennes, des danseuses ou des chanteuses. Elle est très active dans l'association l'Orphelinat des arts, où elle vient en aide aux enfants délaissés par leurs parents artistes.

Le modèle de Courbet décède alors qu'elle est célibataire, apparemment sans enfants, même si son testament montre qu'elle portait une «grande tendresse» pour son intendante. Claude Schopp a visité sa dernière demeure, une «villa à Cabourg façon Proust», et découvert un mobilier avec beaucoup de classe, très aristocratique. «Cette femme force à l'admiration, conclut-il. Elle a dépassé de nombreux obstacles pour avoir une vie pleine de goût.»

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