Après la publicité offerte à Robert Ménard par BFMTV, imaginez ma joie de retrouver Eric Zemmour dans les “Terriens du dimanche”, invité, comble du bonheur, à débattre avec Natacha Polony. Pour me calmer, je me suis réfugié dans les bras de Chistophe Barbier.
« Fréjus / Discours de Marine Le Pen / 14h30 sur CNews », annonce à l’écran une petite fenêtre animée. Je patiente avec Bruno Retailleau, invité du Grand rendez-vous. « Moi, je propose un blocus de la Méditerranée. » Ça me donne une idée, pourquoi ne pas organiser un débat Le Pen/Retailleau sur l’immigration ? Ce serait du meilleur niveau, ça permettrait à CNews de rivaliser avec BFMTV qui, je le racontais vendredi, met en scène un débat entre Florian Philippot et Jean-Marie Le Pen sur la torture en Algérie, absout les affabulations de Nicolas Dupont-Aignan et célèbre l’avant-gardisme de Robert Ménard.

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Pour rester dans l’ambiance, Thierry Ardisson et C8 m’offrent dans Les Terriens du dimanche un débat entre Eric Zemmour et Natacha Polony sur le thème « Grand remplacement : vraiment ? » Si tout va bien, la semaine prochaine, Marion Maréchal Le Pen et Gilles-William Goldnadel discuteront de la question « Remigration : comment ? »… « Le polémiste Eric Zemmour est là. Il va y avoir du sport ! », a promis l’animateur. L’affrontement entre les deux phares de la pensée ne manque pas de provoquer les étincelles espérées, un « clash » aussitôt revendiqué sur Twitter et relayé par d’innombrables médias pour lesquels le « clash » est devenue une rubrique à part entière.

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Il faut dire que l’échange est des plus virulents : « Laissez-moi répondre ! Enfin, c’est insupportable ! » « Ecoutez, calmez-vous. » « Je m’énerve comme vous êtes énervante. » « Faut se calmer. » « Votre ton d’institutrice, j’en ai jusque-là ! » On se serait cru trente-cinq ans en arrière, dans une émission de Polac. Avec, entre les duellistes, une Raquel Garrido ravie d’être aux premières loges.

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Mais au fait, pourquoi les bretteurs s’invectivent-ils avant tant de véhémence ? La réponse se trouve à la fin de l’extrait vidéo présenté partout. C’est pour qu’Eric Zemmour puisse dire : « L’espace public aujourd’hui est occupé et colonisé par une religion et par une civilisation étrangère qui impose à tous un mode de vie. C’est ce que j’appelle une colonisation. » « Voilà », conclut Thierry Ardisson, satisfait que son invité ait pu exprimer le tréfonds de sa pensée.
L’animateur doit être fier, un autre incident fait encore plus parler de lui, celui entre Eric Zemmour (toujours) et une autre chroniqueuse de l’émission, Hapsatou Sy, qui envisage de porter plainte contre le « polémiste » et de de ne plus participer à l’émission…

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Répondant à l’invitation de Thierry Ardisson, l’invité radote une de ses obsessions : « On doit donner des prénoms du calendrier, celui des saints chrétiens. » « Je m’appelle Hapsatou, moi », intervient la chroniqueuse. « Hé ben votre mère a eu tort. » « Ah bon, vous voudriez que je m’appelle comment ? » « Corinne. Ça vous irait très bien. » « Corinne ? » « Oui, Corinne, ce serait parfait. » Ça fait rire Thierry Ardisson. Le public aussi. Applaudissements. Tout le monde est content.

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Ce n’est donc pas un « clash », seulement un bon mot unanimement salué. Si Hapsatou Sy ne le goûte pas, c’est qu’elle n’a pas d’humour. Il a dû s’émousser, elle est restée trop longtemps dans une émission qui à longueur d’année dénonce le grand remplacement, la christianophobie, le racisme antiblanc pour promouvoir Maurras et jouer au SDF tout en se lamentant qu’« on ne peut plus rien dire ». Une émission dont l’animateur déroule un tapis rouge à un « invité fil rouge » pour qu’il débatte de « grand remplacement », espérant sans doute une nouvelle réprimande du CSA (qui a déjà tancé France 5 pour un C à vous des plus complaisants). Cette sanction lui donnerait l’occasion de se poser en martyr de la bien-pensance et des gauchos bobos… Mon conseil à Hapsatou Sy : oui, il est grand temps de quitter ce cloaque.

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Comparées au zèle extrême d’Eric Zemmour et ses amis, les élucubrations de Christophe Barbier me sont un onguent bienfaisant. Ce lundi matin, le présentateur de BFMTV l’interroge à propos de « la phrase du week-end ». Je suis au regret d’annoncer à Thierry Ardisson et à Vincent Bolloré que ce n’est pas « Corinne, ça vous irait très bien », mais celle d’Emmanuel Macron face à un chômeur : « “Je traverse la rue, je vous trouve du travail” dit-il à un jeune horticulteur au chômage. Qu’est-ce qu’il voulait dire, le président, quand il dit qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du boulot ? » Ben, que les chômeurs sont des fainéants, non ?
Christophe Barbier confirme. « Il y a des secteurs qui sont en manque cruel de main-d’œuvre, qui refusent les commandes parce qu’ils n’ont pas les employés pour faire le travail, ET C’EST VRAI ! », justifie-t-il avec passion. Quelques centaines de milliers d’emplois vacants pour six millions de chômeurs, ça risque d’en laisser un certain nombre sur le carreau. « C’est vrai dans le BTP, dans la restauration. » Sans compter que la moitié de ces « emplois » proposés par Pôle emploi n’en sont pas vraiment, selon une édifiante étude détaillée par Bastamag et synthétisée par Franceinfo. « Et Laurent Neumann [un collègue de BFMTV] nous apprend que c’est vrai aussi dans l’horticulture ! » Ça alors ! « Le secteur lui-même où le jeune homme cherche du travail. » Il s’y prend vraiment comme un manche. J’espère qu’il écoute les conseils de Christophe Barbier.

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« Ce jeune chômeur pointe des problèmes français, poursuit l’éditorialiste : il a un diplôme, il veut travailler et il dit qu’il écrit aux collectivités locales… Faut peut-être aller chercher dans les jobs privés d’horticulture. » Je suis sûr qu’ils sont prêts à lui faire un pont d’or. « Est-ce qu’il veut devenir horticulteur ou fonctionnaire horticulteur ? » Parce que fonctionnaire, c’est un métier. « Ça, c’est aussi un mal français de vouloir être tous fonctionnaires. » De vouloir se la couler douce en profitant d’avantages insensés alors que s’offrent à nous d’épanouissants contrats précaires et sous-payés.
« En tout cas, reprend la présentatrice, voilà une phrase qui va rentrer au panthéon des phrases d’Emmanuel Macron. » Elle sera bientôt imprimée sur des tee-shirts vendus par la boutique de l’Elysée. « Est-ce que c’est compris par l’opinion ? » « Il faut. » Christophe Barbier s’y emploie. « Le président doit être celui qui dit les vérités, même si c’est brutal. » Emmanuel Macron a fait preuve d’un admirable courage en rappelant que les chômeurs sont des fainéants.

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« Y a un peu de mépris », remarque la présentatrice. « Il y a la manière et, de ce côté-là, le président peut faire des progrès, convient le professeur Barbier. Il faut ajouter à la franchise de l’empathie et de la pédagogie. » Ah oui, la pédagogie. Les Français sont tellement idiots, ils pourraient se faire écraser en traversant la rue pour trouver du travail.
Après la publicité offerte à Robert Ménard par BFMTV, imaginez ma joie de retrouver Eric Zemmour dans les “Terriens du dimanche”, invité, comble du bonheur, à débattre avec Natacha Polony. Pour me calmer, je me suis réfugié dans les bras de Chistophe Barbier.
« Fréjus / Discours de Marine Le Pen / 14h30 sur CNews », annonce à l’écran une petite fenêtre animée. Je patiente avec Bruno Retailleau, invité du Grand rendez-vous. « Moi, je propose un blocus de la Méditerranée. » Ça me donne une idée, pourquoi ne pas organiser un débat Le Pen/Retailleau sur l’immigration ? Ce serait du meilleur niveau, ça permettrait à CNews de rivaliser avec BFMTV qui, je le racontais vendredi, met en scène un débat entre Florian Philippot et Jean-Marie Le Pen sur la torture en Algérie, absout les affabulations de Nicolas Dupont-Aignan et célèbre l’avant-gardisme de Robert Ménard.

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Pour rester dans l’ambiance, Thierry Ardisson et C8 m’offrent dans Les Terriens du dimanche un débat entre Eric Zemmour et Natacha Polony sur le thème « Grand remplacement : vraiment ? » Si tout va bien, la semaine prochaine, Marion Maréchal Le Pen et Gilles-William Goldnadel discuteront de la question « Remigration : comment ? »… « Le polémiste Eric Zemmour est là. Il va y avoir du sport ! », a promis l’animateur. L’affrontement entre les deux phares de la pensée ne manque pas de provoquer les étincelles espérées, un « clash » aussitôt revendiqué sur Twitter et relayé par d’innombrables médias pour lesquels le « clash » est devenue une rubrique à part entière.

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Il faut dire que l’échange est des plus virulents : « Laissez-moi répondre ! Enfin, c’est insupportable ! » « Ecoutez, calmez-vous. » « Je m’énerve comme vous êtes énervante. » « Faut se calmer. » « Votre ton d’institutrice, j’en ai jusque-là ! » On se serait cru trente-cinq ans en arrière, dans une émission de Polac. Avec, entre les duellistes, une Raquel Garrido ravie d’être aux premières loges.

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Mais au fait, pourquoi les bretteurs s’invectivent-ils avant tant de véhémence ? La réponse se trouve à la fin de l’extrait vidéo présenté partout. C’est pour qu’Eric Zemmour puisse dire : « L’espace public aujourd’hui est occupé et colonisé par une religion et par une civilisation étrangère qui impose à tous un mode de vie. C’est ce que j’appelle une colonisation. » « Voilà », conclut Thierry Ardisson, satisfait que son invité ait pu exprimer le tréfonds de sa pensée.
L’animateur doit être fier, un autre incident fait encore plus parler de lui, celui entre Eric Zemmour (toujours) et une autre chroniqueuse de l’émission, Hapsatou Sy, qui envisage de porter plainte contre le « polémiste » et de de ne plus participer à l’émission…

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Répondant à l’invitation de Thierry Ardisson, l’invité radote une de ses obsessions : « On doit donner des prénoms du calendrier, celui des saints chrétiens. » « Je m’appelle Hapsatou, moi », intervient la chroniqueuse. « Hé ben votre mère a eu tort. » « Ah bon, vous voudriez que je m’appelle comment ? » « Corinne. Ça vous irait très bien. » « Corinne ? » « Oui, Corinne, ce serait parfait. » Ça fait rire Thierry Ardisson. Le public aussi. Applaudissements. Tout le monde est content.

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Ce n’est donc pas un « clash », seulement un bon mot unanimement salué. Si Hapsatou Sy ne le goûte pas, c’est qu’elle n’a pas d’humour. Il a dû s’émousser, elle est restée trop longtemps dans une émission qui à longueur d’année dénonce le grand remplacement, la christianophobie, le racisme antiblanc pour promouvoir Maurras et jouer au SDF tout en se lamentant qu’« on ne peut plus rien dire ». Une émission dont l’animateur déroule un tapis rouge à un « invité fil rouge » pour qu’il débatte de « grand remplacement », espérant sans doute une nouvelle réprimande du CSA (qui a déjà tancé France 5 pour un C à vous des plus complaisants). Cette sanction lui donnerait l’occasion de se poser en martyr de la bien-pensance et des gauchos bobos… Mon conseil à Hapsatou Sy : oui, il est grand temps de quitter ce cloaque.

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Comparées au zèle extrême d’Eric Zemmour et ses amis, les élucubrations de Christophe Barbier me sont un onguent bienfaisant. Ce lundi matin, le présentateur de BFMTV l’interroge à propos de « la phrase du week-end ». Je suis au regret d’annoncer à Thierry Ardisson et à Vincent Bolloré que ce n’est pas « Corinne, ça vous irait très bien », mais celle d’Emmanuel Macron face à un chômeur : « “Je traverse la rue, je vous trouve du travail” dit-il à un jeune horticulteur au chômage. Qu’est-ce qu’il voulait dire, le président, quand il dit qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du boulot ? » Ben, que les chômeurs sont des fainéants, non ?
Christophe Barbier confirme. « Il y a des secteurs qui sont en manque cruel de main-d’œuvre, qui refusent les commandes parce qu’ils n’ont pas les employés pour faire le travail, ET C’EST VRAI ! », justifie-t-il avec passion. Quelques centaines de milliers d’emplois vacants pour six millions de chômeurs, ça risque d’en laisser un certain nombre sur le carreau. « C’est vrai dans le BTP, dans la restauration. » Sans compter que la moitié de ces « emplois » proposés par Pôle emploi n’en sont pas vraiment, selon une édifiante étude détaillée par Bastamag et synthétisée par Franceinfo. « Et Laurent Neumann [un collègue de BFMTV] nous apprend que c’est vrai aussi dans l’horticulture ! » Ça alors ! « Le secteur lui-même où le jeune homme cherche du travail. » Il s’y prend vraiment comme un manche. J’espère qu’il écoute les conseils de Christophe Barbier.

DR
« Ce jeune chômeur pointe des problèmes français, poursuit l’éditorialiste : il a un diplôme, il veut travailler et il dit qu’il écrit aux collectivités locales… Faut peut-être aller chercher dans les jobs privés d’horticulture. » Je suis sûr qu’ils sont prêts à lui faire un pont d’or. « Est-ce qu’il veut devenir horticulteur ou fonctionnaire horticulteur ? » Parce que fonctionnaire, c’est un métier. « Ça, c’est aussi un mal français de vouloir être tous fonctionnaires. » De vouloir se la couler douce en profitant d’avantages insensés alors que s’offrent à nous d’épanouissants contrats précaires et sous-payés.
« En tout cas, reprend la présentatrice, voilà une phrase qui va rentrer au panthéon des phrases d’Emmanuel Macron. » Elle sera bientôt imprimée sur des tee-shirts vendus par la boutique de l’Elysée. « Est-ce que c’est compris par l’opinion ? » « Il faut. » Christophe Barbier s’y emploie. « Le président doit être celui qui dit les vérités, même si c’est brutal. » Emmanuel Macron a fait preuve d’un admirable courage en rappelant que les chômeurs sont des fainéants.

DR
« Y a un peu de mépris », remarque la présentatrice. « Il y a la manière et, de ce côté-là, le président peut faire des progrès, convient le professeur Barbier. Il faut ajouter à la franchise de l’empathie et de la pédagogie. » Ah oui, la pédagogie. Les Français sont tellement idiots, ils pourraient se faire écraser en traversant la rue pour trouver du travail.
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