Chronique. Pendant des années, on s’est demandé ce que Michael Jackson pouvait fabriquer avec les gamins qu’il recevait jour et nuit, sans leurs parents, dans son ranch californien de Neverland, du nom du pays imaginaire de Peter Pan.
Manger des gâteaux ? Jouer au petit train ? Se déguiser ? On s’en amusait, comme on s’amusait des photos de la pop star tenant un garçonnet par la main. On s’amusait quand le chanteur disait que des enfants dormaient dans son lit. La Terre entière se racontait des blagues sur Jackson, puis dansait sur les chansons de Thriller (1982), qui est un chef-d’œuvre et l’album le plus vendu au monde. Depuis quelques jours, on s’amuse moins. L’icône, morte il y a dix ans à l’âge de 50 ans, est aussi écornée que son nez fut rafistolé. Au point que l’aimer et danser sur ses chansons devient un problème.
La question a surgi avec la diffusion, au début du mois aux Etats-Unis, jeudi 21 mars sur M6 en France, du documentaire Leaving Neverland (« quitter Neverland »), de Dan Reed, dans lequel deux hommes accusent la pop star de les avoir agressés sexuellement alors qu’ils avaient 7 ans et 10 ans. Et de livrer moult détails, aussi précis que sordides, tout en expliquant la façon dont le prédateur se protégeait par un système sophistiqué de portes et de cloches.
Les scandales d’agressions sexuelles se répètent depuis l’affaire Weinstein et chaque fois, c’est parole contre parole, donc c’est l’opinion qui tranche. Toujours dans le même sens : le bannissement de l’accusé. Alors si en plus c’est un pédophile… Ainsi, dans un film documentaire diffusé en janvier, plusieurs femmes accusent le chanteur américain R. Kelly d’abus sexuels alors qu’elles étaient mineures ; il a été inculpé, sa maison de disques lui a tourné le dos, ses ventes d’albums ont chuté de moitié tout comme l’écoute de ses titres en streaming.
La mobilisation des fans
Rien de cela pour Michael Jackson et c’est une sacrée surprise. Il s’est pourtant passé des choses après la diffusion du documentaire qui a d’excellentes audiences aux Etats-Unis.
La série d’animation américaine Les Simpson a supprimé un épisode consacré à la pop star des plates-formes de streaming. Le Musée des enfants d’Indianapolis a retiré trois objets liés au chanteur. Des radios au Canada et en Nouvelle-Zélande ne diffusent plus sa musique. La maison Louis Vuitton a supprimé des vêtements d’une collection s’inspirant de la pop star. Une statue de l’icône a été retirée d’un musée anglais. Des policiers veillent sur son étoile gravée sur le trottoir d’Hollywood. Mais aucune radio des Etats-Unis ne l’a blacklisté. Il est juste moins diffusé – son rythme quotidien est tombé de 2 000 à 1 500 chansons depuis que le documentaire est sorti sur la chaîne HBO.
Read AgainChronique. Pendant des années, on s’est demandé ce que Michael Jackson pouvait fabriquer avec les gamins qu’il recevait jour et nuit, sans leurs parents, dans son ranch californien de Neverland, du nom du pays imaginaire de Peter Pan.
Manger des gâteaux ? Jouer au petit train ? Se déguiser ? On s’en amusait, comme on s’amusait des photos de la pop star tenant un garçonnet par la main. On s’amusait quand le chanteur disait que des enfants dormaient dans son lit. La Terre entière se racontait des blagues sur Jackson, puis dansait sur les chansons de Thriller (1982), qui est un chef-d’œuvre et l’album le plus vendu au monde. Depuis quelques jours, on s’amuse moins. L’icône, morte il y a dix ans à l’âge de 50 ans, est aussi écornée que son nez fut rafistolé. Au point que l’aimer et danser sur ses chansons devient un problème.
La question a surgi avec la diffusion, au début du mois aux Etats-Unis, jeudi 21 mars sur M6 en France, du documentaire Leaving Neverland (« quitter Neverland »), de Dan Reed, dans lequel deux hommes accusent la pop star de les avoir agressés sexuellement alors qu’ils avaient 7 ans et 10 ans. Et de livrer moult détails, aussi précis que sordides, tout en expliquant la façon dont le prédateur se protégeait par un système sophistiqué de portes et de cloches.
Les scandales d’agressions sexuelles se répètent depuis l’affaire Weinstein et chaque fois, c’est parole contre parole, donc c’est l’opinion qui tranche. Toujours dans le même sens : le bannissement de l’accusé. Alors si en plus c’est un pédophile… Ainsi, dans un film documentaire diffusé en janvier, plusieurs femmes accusent le chanteur américain R. Kelly d’abus sexuels alors qu’elles étaient mineures ; il a été inculpé, sa maison de disques lui a tourné le dos, ses ventes d’albums ont chuté de moitié tout comme l’écoute de ses titres en streaming.
La mobilisation des fans
Rien de cela pour Michael Jackson et c’est une sacrée surprise. Il s’est pourtant passé des choses après la diffusion du documentaire qui a d’excellentes audiences aux Etats-Unis.
La série d’animation américaine Les Simpson a supprimé un épisode consacré à la pop star des plates-formes de streaming. Le Musée des enfants d’Indianapolis a retiré trois objets liés au chanteur. Des radios au Canada et en Nouvelle-Zélande ne diffusent plus sa musique. La maison Louis Vuitton a supprimé des vêtements d’une collection s’inspirant de la pop star. Une statue de l’icône a été retirée d’un musée anglais. Des policiers veillent sur son étoile gravée sur le trottoir d’Hollywood. Mais aucune radio des Etats-Unis ne l’a blacklisté. Il est juste moins diffusé – son rythme quotidien est tombé de 2 000 à 1 500 chansons depuis que le documentaire est sorti sur la chaîne HBO.
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