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Article réservé à nos abonnés La France et l'Italie en thérapie de couple à Chambord - Le Monde

Sergio Mattarella et Emmanuel Macron sur la tombe de Léonard de Vinci à la chapelle Saint-Hubert du château d’Amboise (Indre-et-Loire), le 2 mai.
Sergio Mattarella et Emmanuel Macron sur la tombe de Léonard de Vinci à la chapelle Saint-Hubert du château d’Amboise (Indre-et-Loire), le 2 mai. PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

A un génie aussi prolixe que Léonard de Vinci, il est tentant de faire dire tout et son contraire. La France et l’Italie ont profité du 500e anniversaire de sa mort, jeudi 2 mai, pour célébrer leur lien « indestructible », ainsi que l’a qualifié Emmanuel Macron au côté du président transalpin, Sergio Mattarella, lors d’une visite aux châteaux d’Amboise, du Clos-Lucé et de Chambord.

L’artiste toscan aurait tout aussi bien pu servir de symbole aux inimitiés franco-italiennes. N’a-t-il pas dessiné quantité de machines de guerre, quand il officiait à la solde des Sforza ? Puis ne s’est-il pas rallié à l’ennemi de la dynastie milanaise, François 1er ? Pire : n’a-t-il pas reconstitué, pour cet ultime mécène, la bataille de Marignan, lors d’un spectacle grandiose donné en 1518 à Amboise ?

Il n’empêche, c’est leur réconciliation que Paris et Rome se sont appliquée à mettre en scène, sous l’égide du génie de la Joconde : la brouille est bel et bien finie, après les tensions de ces derniers mois entre les autorités françaises et les leaders des deux partis populistes au pouvoir en Italie, Matteo Salvini, l’homme fort de la Ligue, et Luigi Di Maio, le chef de file du Mouvement 5 étoiles.

Les deux chefs d’Etat ont déposé une gerbe de lys blancs sur la tombe de l’artiste dans la chapelle Saint-Hubert du château d’Amboise. « La paix entre la France et l’Italie ? Il n’en est pas besoin tant les liens sont forts et ancrés dans l’histoire », a déclaré Sergio Mattarella au Clos-Lucé, qui fut la dernière résidence de Léonard. Avant de se rendre en Touraine, le président italien s’était recueilli à Notre-Dame, dans la matinée.

De fait, les deux présidents sont toujours restés proches, y compris pendant les phases les plus aiguës de la crise. C’est un coup de téléphone d’Emmanuel Macron à Sergio Mattarella qui permit de calmer le jeu, début février, après le rappel de l’ambassadeur français à Rome, Christian Masset. Sans précédent depuis 1940, une telle décision visait à marquer le coup après des semaines de déclarations « outrancières » et d’« ingérence », Matteo Salvini traitant le président français d’« incapable », tandis que ce dernier pourfendait « la lèpre nationaliste ». « Macron a le syndrome du petit pénis », surenchérissait, le 28 janvier, le sous-secrétaire aux affaires étrangères, Manlio di Stefanio. Le 5 février, ce fut la provocation de trop : sans avertir les autorités françaises, Luigi Di Maio apportait son soutien aux « gilets jaunes », à Montargis, 130 kilomètres au nord-est de Chambord.

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Sergio Mattarella et Emmanuel Macron sur la tombe de Léonard de Vinci à la chapelle Saint-Hubert du château d’Amboise (Indre-et-Loire), le 2 mai.
Sergio Mattarella et Emmanuel Macron sur la tombe de Léonard de Vinci à la chapelle Saint-Hubert du château d’Amboise (Indre-et-Loire), le 2 mai. PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

A un génie aussi prolixe que Léonard de Vinci, il est tentant de faire dire tout et son contraire. La France et l’Italie ont profité du 500e anniversaire de sa mort, jeudi 2 mai, pour célébrer leur lien « indestructible », ainsi que l’a qualifié Emmanuel Macron au côté du président transalpin, Sergio Mattarella, lors d’une visite aux châteaux d’Amboise, du Clos-Lucé et de Chambord.

L’artiste toscan aurait tout aussi bien pu servir de symbole aux inimitiés franco-italiennes. N’a-t-il pas dessiné quantité de machines de guerre, quand il officiait à la solde des Sforza ? Puis ne s’est-il pas rallié à l’ennemi de la dynastie milanaise, François 1er ? Pire : n’a-t-il pas reconstitué, pour cet ultime mécène, la bataille de Marignan, lors d’un spectacle grandiose donné en 1518 à Amboise ?

Il n’empêche, c’est leur réconciliation que Paris et Rome se sont appliquée à mettre en scène, sous l’égide du génie de la Joconde : la brouille est bel et bien finie, après les tensions de ces derniers mois entre les autorités françaises et les leaders des deux partis populistes au pouvoir en Italie, Matteo Salvini, l’homme fort de la Ligue, et Luigi Di Maio, le chef de file du Mouvement 5 étoiles.

Les deux chefs d’Etat ont déposé une gerbe de lys blancs sur la tombe de l’artiste dans la chapelle Saint-Hubert du château d’Amboise. « La paix entre la France et l’Italie ? Il n’en est pas besoin tant les liens sont forts et ancrés dans l’histoire », a déclaré Sergio Mattarella au Clos-Lucé, qui fut la dernière résidence de Léonard. Avant de se rendre en Touraine, le président italien s’était recueilli à Notre-Dame, dans la matinée.

De fait, les deux présidents sont toujours restés proches, y compris pendant les phases les plus aiguës de la crise. C’est un coup de téléphone d’Emmanuel Macron à Sergio Mattarella qui permit de calmer le jeu, début février, après le rappel de l’ambassadeur français à Rome, Christian Masset. Sans précédent depuis 1940, une telle décision visait à marquer le coup après des semaines de déclarations « outrancières » et d’« ingérence », Matteo Salvini traitant le président français d’« incapable », tandis que ce dernier pourfendait « la lèpre nationaliste ». « Macron a le syndrome du petit pénis », surenchérissait, le 28 janvier, le sous-secrétaire aux affaires étrangères, Manlio di Stefanio. Le 5 février, ce fut la provocation de trop : sans avertir les autorités françaises, Luigi Di Maio apportait son soutien aux « gilets jaunes », à Montargis, 130 kilomètres au nord-est de Chambord.

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