Le chanteur britannique, dont la vie est retracée dans un biopic présenté à Cannes et sorti cette semaine au cinéma, est revenu pour le Guardian sur les raisons qui l’ont poussé à vouloir tout montrer dans ce long-métrage, y compris les moments les plus crus et les plus difficiles de sa vie.
Elton John is still standing. Avec la sortie de son très attendu biopic Rocketman , le chanteur britannique de 72 ans montre qu’il est encore un des très grands noms de l’histoire pop-rock. Après la projection hors compétition du film à Cannes il y a deux semaines, la star s’était montrée très émue, enlaçant son double cinématographique Taron Egerton en signe de reconnaissance. Dans une longue tribune publiée par le Guardian , Sir Elton est revenu sur sa réaction devant le rendu de sa vie sur écran. «J’étais dans le cinéma depuis 15 minutes avant de commencer à pleurer, explique-t-il. Je n’étais pas préparé à la force de ce que je voyais.»
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Elton John a longuement évoqué son intention, très récente, d’adapter sa vie sur la pellicule. «J’ai écrit des chansons et des bandes originales de films avec succès, mais je n’ai jamais aimé me voir sur grand écran», raconte le Britannique. Il a ainsi incarné son propre rôle dans Spice World ou Les Country Bears, «aucun n’étant vraiment un film à Oscars». Sa participation au deuxième volet de Kingsman en 2017 avait toutefois montré sa capacité d’autodérision, et avait beaucoup amusé le public. Son seul vrai rôle important au cinéma aura été celui du champion de flipper dans Tommy, adapté de l’opéra-rock éponyme des Who, «même si ce n’était pas vraiment du jeu d’acteur, mais plutôt essayer de ne pas tomber en portant des Dr. Martens d’1 mètre 30.»
Elton John chante Pinball Wizard des Who dans le film de 1975 adapté de leur opéra-rock Tommy:
Elton John avoue également ne jamais avoir été intéressé par une rétrospective sur sa carrière. Une position qui a commencé à changer lorsque le chanteur est devenu père à 63 ans. À partir de cet instant, il raconte avoir «commencé à imaginer [ses enfants] dans 40 ans, pouvant voir ou lire ma version de ma vie. Je suis devenu moins déterminé à tout garder pour moi. J’aimais l’idée qu’ils aient un film ou une autobiographie où je serais honnête.»
«Au plus bas, j’étais dégoûtant et horrible»
Ce changement commence à percer chez Elton John avec la sortie, en 1997, de Tantrums and Tiaras, un documentaire sur lui réalisé par son mari David Furnish. «Beaucoup de gens m’ont dit que j’étais fou de permettre la sortie du documentaire, mais je l’adorais parce qu’il était sincère, raconte le musicien. Il y a des moments dedans - et aussi dans Rocketman - où je suis complètement dégoûtant et horrible. Et en réalité, à ce moment-là, quand j’étais au plus bas, j’étais dégoûtant et horrible, et il n’y a aucune raison de prétendre l’inverse.»
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Alors pour son biopic, Elton John a voulu que toute la vérité, et rien que la vérité, soit dite. Au risque de se mettre à dos les producteurs, qui souhaitaient un formatage conformiste dans la lignée du genre cinématographique qu’est le biopic. «Certains studios voulaient qu’on atténue le sexe et les drogues pour que le film puisse être PG-13 [classification avertissant que le média est peut-être inapproprié aux enfants de moins de 13 ans, mais que les mineurs de moins de 18 ans peuvent le regarder, NDLR], sauf que je n’ai pas mené une vie PG-13. [...] Tout le monde sait que j’ai pris beaucoup de drogues durant les années 1970 et 1980», précise le chanteur, lucide. Il a ainsi refusé l’idée d’un scénario le montrant «retourner calmement après chaque concert dans ma chambre d’hôtel avec pour seuls compagnons un verre de lait chaud et la Bible de Gideons.»
Taron Egerton «a capté quelque chose de moi»
Sir Elton explique également s’être tenu à l’écart de la production, à part pour donner «des conseils et dire oui ou non à quelques décisions importantes.» «Tout le monde aurait été gêné d’avoir la personne dont parle Rocketman traîner dans les alentours», estime-t-il. Une distance qui explique son émotion et sa surprise face au film achevé. Ce qu’il doit en grande partie à son interprète à l’écran, Taron Egerton. «Il ne fait pas une imitation de moi, approuve Elton John, il ne me ressemble pas spécialement. Mais il est comme moi, il a capté quelque chose de moi.» Finalement, si le film est un succès, c’est, selon lui, parce qu’il est «chaotique, drôle, fou, horrible, génial et sombre, comme ma vie. Tout n’est évidemment pas vrai, mais c’est quand même la vérité.»
Le chanteur britannique, dont la vie est retracée dans un biopic présenté à Cannes et sorti cette semaine au cinéma, est revenu pour le Guardian sur les raisons qui l’ont poussé à vouloir tout montrer dans ce long-métrage, y compris les moments les plus crus et les plus difficiles de sa vie.
Elton John is still standing. Avec la sortie de son très attendu biopic Rocketman , le chanteur britannique de 72 ans montre qu’il est encore un des très grands noms de l’histoire pop-rock. Après la projection hors compétition du film à Cannes il y a deux semaines, la star s’était montrée très émue, enlaçant son double cinématographique Taron Egerton en signe de reconnaissance. Dans une longue tribune publiée par le Guardian , Sir Elton est revenu sur sa réaction devant le rendu de sa vie sur écran. «J’étais dans le cinéma depuis 15 minutes avant de commencer à pleurer, explique-t-il. Je n’étais pas préparé à la force de ce que je voyais.»
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Elton John a longuement évoqué son intention, très récente, d’adapter sa vie sur la pellicule. «J’ai écrit des chansons et des bandes originales de films avec succès, mais je n’ai jamais aimé me voir sur grand écran», raconte le Britannique. Il a ainsi incarné son propre rôle dans Spice World ou Les Country Bears, «aucun n’étant vraiment un film à Oscars». Sa participation au deuxième volet de Kingsman en 2017 avait toutefois montré sa capacité d’autodérision, et avait beaucoup amusé le public. Son seul vrai rôle important au cinéma aura été celui du champion de flipper dans Tommy, adapté de l’opéra-rock éponyme des Who, «même si ce n’était pas vraiment du jeu d’acteur, mais plutôt essayer de ne pas tomber en portant des Dr. Martens d’1 mètre 30.»
Elton John chante Pinball Wizard des Who dans le film de 1975 adapté de leur opéra-rock Tommy:
Elton John avoue également ne jamais avoir été intéressé par une rétrospective sur sa carrière. Une position qui a commencé à changer lorsque le chanteur est devenu père à 63 ans. À partir de cet instant, il raconte avoir «commencé à imaginer [ses enfants] dans 40 ans, pouvant voir ou lire ma version de ma vie. Je suis devenu moins déterminé à tout garder pour moi. J’aimais l’idée qu’ils aient un film ou une autobiographie où je serais honnête.»
«Au plus bas, j’étais dégoûtant et horrible»
Ce changement commence à percer chez Elton John avec la sortie, en 1997, de Tantrums and Tiaras, un documentaire sur lui réalisé par son mari David Furnish. «Beaucoup de gens m’ont dit que j’étais fou de permettre la sortie du documentaire, mais je l’adorais parce qu’il était sincère, raconte le musicien. Il y a des moments dedans - et aussi dans Rocketman - où je suis complètement dégoûtant et horrible. Et en réalité, à ce moment-là, quand j’étais au plus bas, j’étais dégoûtant et horrible, et il n’y a aucune raison de prétendre l’inverse.»
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Alors pour son biopic, Elton John a voulu que toute la vérité, et rien que la vérité, soit dite. Au risque de se mettre à dos les producteurs, qui souhaitaient un formatage conformiste dans la lignée du genre cinématographique qu’est le biopic. «Certains studios voulaient qu’on atténue le sexe et les drogues pour que le film puisse être PG-13 [classification avertissant que le média est peut-être inapproprié aux enfants de moins de 13 ans, mais que les mineurs de moins de 18 ans peuvent le regarder, NDLR], sauf que je n’ai pas mené une vie PG-13. [...] Tout le monde sait que j’ai pris beaucoup de drogues durant les années 1970 et 1980», précise le chanteur, lucide. Il a ainsi refusé l’idée d’un scénario le montrant «retourner calmement après chaque concert dans ma chambre d’hôtel avec pour seuls compagnons un verre de lait chaud et la Bible de Gideons.»
Taron Egerton «a capté quelque chose de moi»
Sir Elton explique également s’être tenu à l’écart de la production, à part pour donner «des conseils et dire oui ou non à quelques décisions importantes.» «Tout le monde aurait été gêné d’avoir la personne dont parle Rocketman traîner dans les alentours», estime-t-il. Une distance qui explique son émotion et sa surprise face au film achevé. Ce qu’il doit en grande partie à son interprète à l’écran, Taron Egerton. «Il ne fait pas une imitation de moi, approuve Elton John, il ne me ressemble pas spécialement. Mais il est comme moi, il a capté quelque chose de moi.» Finalement, si le film est un succès, c’est, selon lui, parce qu’il est «chaotique, drôle, fou, horrible, génial et sombre, comme ma vie. Tout n’est évidemment pas vrai, mais c’est quand même la vérité.»
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