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« La vie comme ça » de Jean-Claude Brisseau - Le Monde

Jean-Claud Brisseau, ici en août 2010.
Jean-Claud Brisseau, ici en août 2010. PATRICK KOVARIK / AFP

Jean-Claude Brisseau, le garçon de nulle part, issu d’un milieu modeste, auteur d’une œuvre irriguée par le surréalisme, le fantastique voire la réincarnation – confère La fille de nulle part (2013), Léopard d’or au festival de Venise – et hantée par le mystère du plaisir féminin, est mort samedi 11 juillet à l’âge de 74 ans, à Paris. « Je crois donc aux présences. Je crois que nous avons une vision partielle et partiale du monde. Je crois qu’il y a des choses derrière les choses. Et c’est cela que le cinéma doit montrer », confiait-il au Monde en 2013. Il était né le 17 juillet 1944 à Paris, peu de temps avant la Libération de Paris – « Ma mère me projette dans le monde grâce à un bombardement », ironisait-il dans Libération en 2002.

Taillé dans une armoire à glace, proche des idées communistes, le réalisateur était connu du grand public pour Noce Blanche (1989) avec Vanessa Paradis et Bruno Cremer, dans lequel un professeur de philosophie se voit déstabilisé par l’arrivée d’une élève fort attirante. Brisseau ne revendiquait pas tant ce film qui pourtant révéla la jeune chanteuse comme une excellente actrice – Vanessa Paradis obtint le César du jeune espoir féminin pour ce rôle délicat et sulfureux. Noce blanche fut son seul long-métrage qui connut un succès commercial (1,8 million d’entrées), mais le cinéaste était tout aussi attentif à la réception critique de ses films, laquelle fut sans doute son plus grand soutien. Brisseau a toujours eu ses inconditionnels qui se réjouissent de son art de griller tous les interdits et de choisir ses propres règles de narration et d’esthétisme, comme dans Les savates du bon dieu (2000).

Remarqué par Rohmer

Jean-Claude Brisseau a grandi pour ainsi dire devant le grand écran. Il évoquait volontiers ses souvenirs de séances avec sa mère, laquelle faisait des ménages dans des salles parisiennes. Lycéen au tout début des années 1960, il gardait l’argent de la cantine et du métro pour se payer une toile, découvrait les Cahiers du cinéma, commençait à fréquenter la Cinémathèque, dévorait Freud… Par manque d’argent, disait-il, il dut renoncer à étudier à l’Idhec, l’ancêtre de la Fémis, la prestigieuse école de cinéma située dans les anciens studios Pathé à Montmartre (18è arrondissement). Il devint professeur de français et enseigna dans un collège d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.

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Jean-Claud Brisseau, ici en août 2010.
Jean-Claud Brisseau, ici en août 2010. PATRICK KOVARIK / AFP

Jean-Claude Brisseau, le garçon de nulle part, issu d’un milieu modeste, auteur d’une œuvre irriguée par le surréalisme, le fantastique voire la réincarnation – confère La fille de nulle part (2013), Léopard d’or au festival de Venise – et hantée par le mystère du plaisir féminin, est mort samedi 11 juillet à l’âge de 74 ans, à Paris. « Je crois donc aux présences. Je crois que nous avons une vision partielle et partiale du monde. Je crois qu’il y a des choses derrière les choses. Et c’est cela que le cinéma doit montrer », confiait-il au Monde en 2013. Il était né le 17 juillet 1944 à Paris, peu de temps avant la Libération de Paris – « Ma mère me projette dans le monde grâce à un bombardement », ironisait-il dans Libération en 2002.

Taillé dans une armoire à glace, proche des idées communistes, le réalisateur était connu du grand public pour Noce Blanche (1989) avec Vanessa Paradis et Bruno Cremer, dans lequel un professeur de philosophie se voit déstabilisé par l’arrivée d’une élève fort attirante. Brisseau ne revendiquait pas tant ce film qui pourtant révéla la jeune chanteuse comme une excellente actrice – Vanessa Paradis obtint le César du jeune espoir féminin pour ce rôle délicat et sulfureux. Noce blanche fut son seul long-métrage qui connut un succès commercial (1,8 million d’entrées), mais le cinéaste était tout aussi attentif à la réception critique de ses films, laquelle fut sans doute son plus grand soutien. Brisseau a toujours eu ses inconditionnels qui se réjouissent de son art de griller tous les interdits et de choisir ses propres règles de narration et d’esthétisme, comme dans Les savates du bon dieu (2000).

Remarqué par Rohmer

Jean-Claude Brisseau a grandi pour ainsi dire devant le grand écran. Il évoquait volontiers ses souvenirs de séances avec sa mère, laquelle faisait des ménages dans des salles parisiennes. Lycéen au tout début des années 1960, il gardait l’argent de la cantine et du métro pour se payer une toile, découvrait les Cahiers du cinéma, commençait à fréquenter la Cinémathèque, dévorait Freud… Par manque d’argent, disait-il, il dut renoncer à étudier à l’Idhec, l’ancêtre de la Fémis, la prestigieuse école de cinéma située dans les anciens studios Pathé à Montmartre (18è arrondissement). Il devint professeur de français et enseigna dans un collège d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.

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