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Qui est Hatari, le groupe islandais qui a créé la polémique à l’Eurovision 2019? - Le Figaro

Le groupe d’Electronicore islandais a brandi les drapeaux des fiertés LGBT+, de la fierté transgenre et de la Palestine lors de l’édition 2019 du concours de chansons qui se tenait samedi 18 mai en Israël.

Le groupe islandais Hatari étonnait déjà de par son style musical, l’Electronicore, et ses costumes de scène aux allures sado-maso. Mais s’ils ont attiré l’attention, lors de l’édition 2019 de l’Eurovision qui se déroulait en Israël ce samedi soir, c’est à la suite de séquences indépendantes de leur prestation scénique: lors de la présentation des groupes, ils ont d’abord brandi le drapeau des fiertés LGBT+ et celui de la fierté transgenre. Puis, lors de l’annonce des résultats, deux banderoles aux couleurs du drapeau palestinien. Quelques minutes après la fin de l’émission, le drapeau palestinien était également posté sur le compte Instagram du groupe.

Des gestes politiques interdits par le règlement de l’Eurovision, mais tout à fait prévisibles. Le groupe, créé en 2015 et composé de trois membres, lemens Nikulásson Hannigan, Matthías Tryggvi Haraldsson and Einar Hrafn Stefánsson, n’a en effet jamais caché ses prises de position en faveur de la Palestine, ni son hostilité à l’égard de Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien. En plus de se présenter comme ouvertement anti-capitaliste.

» LIRE AUSSI - Eurovision 2019: les Islandais affichent leur soutien à la Palestine en plein direct en Israël

Depuis qu’ils ont été sélectionnés, via un télécrochet, pour représenter l’Islande, les membres du groupe ont affirmé à plusieurs reprises leur intention de faire passer un message politique en participant au concours. Appelés à boycotter le concours par des organisations palestiniennes, les membres du groupe avaient notamment répondu qu’ils pensaient «utiliser leur présence pour politiser l’événement». «Nous avons déjà réussi à le politiser, et souhaitons pouvoir parler encore plus librement» avaient-ils affirmé, selon le magazine The Reykjavik grapevine .

Dans un registre plus ironique, ils avaient également invité le dirigeant israélien à participer à un combat de lutte à Tel Aviv ce dimanche 19 mai. Et s’arrogeaient, en cas de victoire, le droit d’établir «la première colonie libérale BDSM parrainée par Hatari sur la côte méditerranéenne».

Leur chanson en elle-même porte un message politique. Intitulée «Hatrid mun sigra», «La haine vaincra», elle se veut «un reflet du pouvoir et de l’impuissance, de l’espoir et du désespoir», indique l’un des membres du groupe au magazine The Reykjavik grapevine. «Si les gens ne s’unissent pas, ne s’aiment pas, la haine vaincra. C’est une réalité qui existe depuis peut-être 70 ans en Palestine et en Israël. Nous pensons donc que ce message parle à l’échelle internationale, mais aussi et surtout parce que la compétition se tient en Israël.»

Des gestes politiques qui agacent

Ces gestes politiques n’ont évidemment pas plu à l’organisation du concours de l’Eurovision. Après la polémique, le radiodiffuseur israélien a notamment réagi à travers un communiqué. Après avoir indiqué que les bannières ont «rapidement été retirées» des mains du groupe, il précisait que «les conséquences de cette action seront discutées» et donc qu’une punition pourrait être décidée.

Dans une vidéo postée par le batteur Einar Stefánsson, on aperçoit d’ailleurs des agents de sécurité tenter de leur reprendre les drapeaux palestiniens durant le concours.

Côté palestinien, la démarche n’a pas non plus totalement convaincu. Après les prestations de Madonna - lors de laquelle on a pu apercevoir deux danseurs aux dos flanqués des drapeaux israélien et palestinien - et d’Hatari, le PACBI (Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel) a réagi sur Twitter. «La société civile palestinienne rejette massivement les gestes de solidarité d’artistes internationaux» qui participent à l’émission, a tweeté l’organisation. «La plus forte expression de solidarité envers nous est d’annuler les performances» prévues en Israël, expliquent-ils à travers un communiqué.

Le goupe Hatari a terminé à la 10e position du concours remporté par les Pays-Bas avec l’artiste Duncan Laurence.

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Le groupe islandais Hatari étonnait déjà de par son style musical, l’Electronicore, et ses costumes de scène aux allures sado-maso. Mais s’ils ont attiré l’attention, lors de l’édition 2019 de l’Eurovision qui se déroulait en Israël ce samedi soir, c’est à la suite de séquences indépendantes de leur prestation scénique: lors de la présentation des groupes, ils ont d’abord brandi le drapeau des fiertés LGBT+ et celui de la fierté transgenre. Puis, lors de l’annonce des résultats, deux banderoles aux couleurs du drapeau palestinien. Quelques minutes après la fin de l’émission, le drapeau palestinien était également posté sur le compte Instagram du groupe.

Des gestes politiques interdits par le règlement de l’Eurovision, mais tout à fait prévisibles. Le groupe, créé en 2015 et composé de trois membres, lemens Nikulásson Hannigan, Matthías Tryggvi Haraldsson and Einar Hrafn Stefánsson, n’a en effet jamais caché ses prises de position en faveur de la Palestine, ni son hostilité à l’égard de Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien. En plus de se présenter comme ouvertement anti-capitaliste.

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Depuis qu’ils ont été sélectionnés, via un télécrochet, pour représenter l’Islande, les membres du groupe ont affirmé à plusieurs reprises leur intention de faire passer un message politique en participant au concours. Appelés à boycotter le concours par des organisations palestiniennes, les membres du groupe avaient notamment répondu qu’ils pensaient «utiliser leur présence pour politiser l’événement». «Nous avons déjà réussi à le politiser, et souhaitons pouvoir parler encore plus librement» avaient-ils affirmé, selon le magazine The Reykjavik grapevine .

Dans un registre plus ironique, ils avaient également invité le dirigeant israélien à participer à un combat de lutte à Tel Aviv ce dimanche 19 mai. Et s’arrogeaient, en cas de victoire, le droit d’établir «la première colonie libérale BDSM parrainée par Hatari sur la côte méditerranéenne».

Leur chanson en elle-même porte un message politique. Intitulée «Hatrid mun sigra», «La haine vaincra», elle se veut «un reflet du pouvoir et de l’impuissance, de l’espoir et du désespoir», indique l’un des membres du groupe au magazine The Reykjavik grapevine. «Si les gens ne s’unissent pas, ne s’aiment pas, la haine vaincra. C’est une réalité qui existe depuis peut-être 70 ans en Palestine et en Israël. Nous pensons donc que ce message parle à l’échelle internationale, mais aussi et surtout parce que la compétition se tient en Israël.»

Des gestes politiques qui agacent

Ces gestes politiques n’ont évidemment pas plu à l’organisation du concours de l’Eurovision. Après la polémique, le radiodiffuseur israélien a notamment réagi à travers un communiqué. Après avoir indiqué que les bannières ont «rapidement été retirées» des mains du groupe, il précisait que «les conséquences de cette action seront discutées» et donc qu’une punition pourrait être décidée.

Dans une vidéo postée par le batteur Einar Stefánsson, on aperçoit d’ailleurs des agents de sécurité tenter de leur reprendre les drapeaux palestiniens durant le concours.

Côté palestinien, la démarche n’a pas non plus totalement convaincu. Après les prestations de Madonna - lors de laquelle on a pu apercevoir deux danseurs aux dos flanqués des drapeaux israélien et palestinien - et d’Hatari, le PACBI (Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel) a réagi sur Twitter. «La société civile palestinienne rejette massivement les gestes de solidarité d’artistes internationaux» qui participent à l’émission, a tweeté l’organisation. «La plus forte expression de solidarité envers nous est d’annuler les performances» prévues en Israël, expliquent-ils à travers un communiqué.

Le goupe Hatari a terminé à la 10e position du concours remporté par les Pays-Bas avec l’artiste Duncan Laurence.

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