Kiss, ZZ Top, Def Leppard, Whitesnake... Il fut une époque - disons il y a trente ans... - où, pour accueillir une telle affiche, le site de Clisson aurait dû être au moins deux fois plus grand. Ce samedi, même s'il était bien plein, il suffisait à contenir les quelque 60 000 spectateurs annoncés.
Les vétérans de Kiss, qui ont annoncé que ce serait leur dernière tournée, n'ont du coup pas lésiné : plate-formes élévatrices sur scène, lumières capables d'éclairer tout Clisson, fumigènes, feu d'artifice final... Un spectacle complet, qui permet de glisser sous le tapis les défaillances vocales de plus en plus évidentes du chanteur Paul Stanley, il est vrai plus tout jeune (67 ans). Loin de s'économiser, il harangue la foule dès qu'un morceau finit, saute sur place et va même se positionner, à l'aide d'une tyrolienne, sur un mirador au milieu de la foule.
Côté répertoire, c'est la fête : «Detroit rock city » d'entrée, suivi de «Shout it out loud » et «Deuce », excusez du peu. La plupart des classiques sont au rendez-vous ( «I love it loud», «100 000 years », «Cold gin », «Lick it up », « God of thunder »), mais le groupe propose aussi des choses plus récentes ( «Say yeah ») ou anciennes ( «War machine »). Quelques solos (guitare, basse, batterie) allongent la sauce, Kiss se produisant pendant plus de 2 heures. Avec un final fédérateur composé de «Love gun », du hit disco «I was made for loving you » et du génial « Black diamond ». Le rappel mobilise une dernière fois les fans via la ballade «Beth », où le batteur Eric Singer se produit seul au piano avec quelques violons enregistrés, puis « Crazy crazy nights » et « Rock and roll all night ». Un bien bel adieu aux fans.
Les ZZ Top ont eux aussi mis les petits plats dans les grands : costumes de scène, éclairages soignés, guitares en fourrure sur «Legs »... Pour la tournée marquant leur 50e anniversaire, le trio n'oublie aucun de ses tubes, démarrant avec «Got me under pressure » et terminant avec le doublé infernal «La Grange » et «Tush ». Billy Gibbons et Dusty Hill remuent de temps en temps en cadence, Frank Beard garde les yeux fermés tandis qu'il tape sur sa batterie, ceux qui ont déjà vu ZZ Top retrouvent leurs repères, les autres apprécient ce boogie rock fédérateur des familles.
Il y a aussi beaucoup de hits du côté de Def Leppard, peut-être même un peu trop... Alors qu'ils avaient bien démarré avec «Rocket », «Animal » puis «Let it go », les Britanniques cassent ensuite le rythme en alternant ballades mollassonnes et titres plus rock. Franchement, «Two steps behind», puis «Love bites », alors que le soleil cogne encore dur, beaucoup en profitent pour faire une pause technique vidange/remplissage des gobelets. Dommage, parce que quand le groupe remet l'électricité, comme lors du final, composé de «Pour some sugar on me», «Rock of ages» et «Photograph», on se régale !
Within Temptation, lui, fait un sans faute. Pour ceux qui ont déjà vu un concert de la tournée, c'est peu ou prou la même chose, donc toujours efficace. Le groupe néerlandais ne se contente pas de recycler ses tubes, il propose aussi plusieurs extraits de son dernier opus, « Resist », comme le redoutable «The Reckoning », dont le groupe projette également le clip au même moment. Les vieux fans ont droit in extremis au classique absolu «Mother Earth».
Précédé de rumeurs désastreuses provenant des spectateurs ayant assisté aux premiers shows de la tournée, Whitesnake tire pourtant son épingle du jeu. Le chanteur, David Coverdale, est en forme physique, un peu moins vocale, mais comme il s'obstine à pousser des cris inutiles entre les chansons, ses acolytes font plus que le suppléer. Le tout donne un concert agréable, démarré par un «Bad boys» d'enfer et conclu par un «Still of the night» majestueux. Entre, plein de bons moments, comme «Here I go again» ou «Love ain't no stranger». On passera sous silence les solos inutiles...
Nous ne reviendrons pas en détail sur la prestation, efficace, des Eagles Of Death Metal, déjà racontée sur ce site, pour nous intéresser à celle de Deadland Ritual. A savoir Geezer Butler, bassiste de Black Sabbath, Steve Stevens, guitariste de Billy Idol et Matt Sorum, ex-Cult, Guns N'Roses et Velvet Revolver. Même s'il dispose de titres inédits, à sortir bientôt, le groupe propose de multiples reprises de ses formations d'origine, l'occasion inespérée d'entendre des joyaux comme «Symptom of the universe» ou «Neon knights » (Black Sabbath) ou le «Rebel yell» de l'Idol. La madeleine de Proust de la journée.
Plus tôt dans la journée, FM avait servi, comme son nom l'indique, un hard-rock très radiophonique sur une des «main stage», devant un public plus que clairsemé. Efficace, mais sans réelle mélodie inoubliable. Tout le contraire d'un Richie Kotzen (ex-Poison ou Mr. Big), qui a tout pour lui : de vraies chansons à texte, une belle gueule, une voix et un sacré talent de guitariste. Avec son trio, il chante d'excellentes versions de «Bad situation» ou «Help me» et délivre quelques solos habités. Idem pour Koritni : le chanteur australien, qui a pour l'occasion recruté Vivi, ex-Trust, balance son excellent boogie rock venu des antipodes devant un public au début peu nombreux, mais qui se laisse facilement conquérir.
A la déception du jour, Sisters Of Mercy, on préfèrera parler de notre découverte, même si ce groupe japonais existe semble-t-il depuis 1992 : Envy. Six musiciens, dont trois guitaristes, qui à l'heure de l'apéro a donné sous l'un des chapiteaux un concert époustouflant. On nous promettait une expérience en japonais frissonnante et inoubliable. Promesse tenue, avec une implication absolue des musiciens, dont un chanteur habité. Leur musique définie entre post-rock et screamo (la contraction de cri et d'émotion) alterne moments calmes et mélodiques et explosions électriques d'une puissance décoiffante. Cet Envy donnait envie.
Kiss, ZZ Top, Def Leppard, Whitesnake... Il fut une époque - disons il y a trente ans... - où, pour accueillir une telle affiche, le site de Clisson aurait dû être au moins deux fois plus grand. Ce samedi, même s'il était bien plein, il suffisait à contenir les quelque 60 000 spectateurs annoncés.
Les vétérans de Kiss, qui ont annoncé que ce serait leur dernière tournée, n'ont du coup pas lésiné : plate-formes élévatrices sur scène, lumières capables d'éclairer tout Clisson, fumigènes, feu d'artifice final... Un spectacle complet, qui permet de glisser sous le tapis les défaillances vocales de plus en plus évidentes du chanteur Paul Stanley, il est vrai plus tout jeune (67 ans). Loin de s'économiser, il harangue la foule dès qu'un morceau finit, saute sur place et va même se positionner, à l'aide d'une tyrolienne, sur un mirador au milieu de la foule.
Côté répertoire, c'est la fête : «Detroit rock city » d'entrée, suivi de «Shout it out loud » et «Deuce », excusez du peu. La plupart des classiques sont au rendez-vous ( «I love it loud», «100 000 years », «Cold gin », «Lick it up », « God of thunder »), mais le groupe propose aussi des choses plus récentes ( «Say yeah ») ou anciennes ( «War machine »). Quelques solos (guitare, basse, batterie) allongent la sauce, Kiss se produisant pendant plus de 2 heures. Avec un final fédérateur composé de «Love gun », du hit disco «I was made for loving you » et du génial « Black diamond ». Le rappel mobilise une dernière fois les fans via la ballade «Beth », où le batteur Eric Singer se produit seul au piano avec quelques violons enregistrés, puis « Crazy crazy nights » et « Rock and roll all night ». Un bien bel adieu aux fans.
Les ZZ Top ont eux aussi mis les petits plats dans les grands : costumes de scène, éclairages soignés, guitares en fourrure sur «Legs »... Pour la tournée marquant leur 50e anniversaire, le trio n'oublie aucun de ses tubes, démarrant avec «Got me under pressure » et terminant avec le doublé infernal «La Grange » et «Tush ». Billy Gibbons et Dusty Hill remuent de temps en temps en cadence, Frank Beard garde les yeux fermés tandis qu'il tape sur sa batterie, ceux qui ont déjà vu ZZ Top retrouvent leurs repères, les autres apprécient ce boogie rock fédérateur des familles.
Il y a aussi beaucoup de hits du côté de Def Leppard, peut-être même un peu trop... Alors qu'ils avaient bien démarré avec «Rocket », «Animal » puis «Let it go », les Britanniques cassent ensuite le rythme en alternant ballades mollassonnes et titres plus rock. Franchement, «Two steps behind», puis «Love bites », alors que le soleil cogne encore dur, beaucoup en profitent pour faire une pause technique vidange/remplissage des gobelets. Dommage, parce que quand le groupe remet l'électricité, comme lors du final, composé de «Pour some sugar on me», «Rock of ages» et «Photograph», on se régale !
Within Temptation, lui, fait un sans faute. Pour ceux qui ont déjà vu un concert de la tournée, c'est peu ou prou la même chose, donc toujours efficace. Le groupe néerlandais ne se contente pas de recycler ses tubes, il propose aussi plusieurs extraits de son dernier opus, « Resist », comme le redoutable «The Reckoning », dont le groupe projette également le clip au même moment. Les vieux fans ont droit in extremis au classique absolu «Mother Earth».
Précédé de rumeurs désastreuses provenant des spectateurs ayant assisté aux premiers shows de la tournée, Whitesnake tire pourtant son épingle du jeu. Le chanteur, David Coverdale, est en forme physique, un peu moins vocale, mais comme il s'obstine à pousser des cris inutiles entre les chansons, ses acolytes font plus que le suppléer. Le tout donne un concert agréable, démarré par un «Bad boys» d'enfer et conclu par un «Still of the night» majestueux. Entre, plein de bons moments, comme «Here I go again» ou «Love ain't no stranger». On passera sous silence les solos inutiles...
Nous ne reviendrons pas en détail sur la prestation, efficace, des Eagles Of Death Metal, déjà racontée sur ce site, pour nous intéresser à celle de Deadland Ritual. A savoir Geezer Butler, bassiste de Black Sabbath, Steve Stevens, guitariste de Billy Idol et Matt Sorum, ex-Cult, Guns N'Roses et Velvet Revolver. Même s'il dispose de titres inédits, à sortir bientôt, le groupe propose de multiples reprises de ses formations d'origine, l'occasion inespérée d'entendre des joyaux comme «Symptom of the universe» ou «Neon knights » (Black Sabbath) ou le «Rebel yell» de l'Idol. La madeleine de Proust de la journée.
Plus tôt dans la journée, FM avait servi, comme son nom l'indique, un hard-rock très radiophonique sur une des «main stage», devant un public plus que clairsemé. Efficace, mais sans réelle mélodie inoubliable. Tout le contraire d'un Richie Kotzen (ex-Poison ou Mr. Big), qui a tout pour lui : de vraies chansons à texte, une belle gueule, une voix et un sacré talent de guitariste. Avec son trio, il chante d'excellentes versions de «Bad situation» ou «Help me» et délivre quelques solos habités. Idem pour Koritni : le chanteur australien, qui a pour l'occasion recruté Vivi, ex-Trust, balance son excellent boogie rock venu des antipodes devant un public au début peu nombreux, mais qui se laisse facilement conquérir.
A la déception du jour, Sisters Of Mercy, on préfèrera parler de notre découverte, même si ce groupe japonais existe semble-t-il depuis 1992 : Envy. Six musiciens, dont trois guitaristes, qui à l'heure de l'apéro a donné sous l'un des chapiteaux un concert époustouflant. On nous promettait une expérience en japonais frissonnante et inoubliable. Promesse tenue, avec une implication absolue des musiciens, dont un chanteur habité. Leur musique définie entre post-rock et screamo (la contraction de cri et d'émotion) alterne moments calmes et mélodiques et explosions électriques d'une puissance décoiffante. Cet Envy donnait envie.
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