La photographie la plus connue de Peter Lindbergh, prise en 1988, en noir et blanc, montre des filles qui rient aux éclats, pieds nus sur la plage, les cheveux au vent, vêtues d’une chemise d’homme blanche. Sa simplicité, sa spontanéité affichée, avaient complètement pris de court les responsables du magazine Vogue américain qui l’avaient oubliée dans un tiroir. Elle en est ressortie à l’initiative de la nouvelle rédactrice en chef, Anna Wintour. Le photographe Peter Lindbergh, devenu l’un des plus célèbres photographes de mode avec ce style « glamour naturel », est mort mardi 3 septembre à l’âge de 74 ans.
Peu porté sur les retouches, aimant les taches de rousseur et le grain de peau, il déplorait le caractère artificiel et irréaliste des images de mode. Sur son compte Twitter, il avait épinglé sa phrase : « Voilà quelle devrait être la responsabilité des photographes aujourd’hui : libérer les femmes, et finalement tout le monde, de la dictature de la jeunesse et de la perfection. »
Une ascension rapide
Né en 1944 à Leszno, ville polonaise annexée par les nazis, Peter Lindbergh, de son vrai nom Peter Brodbeck, grandit dans la région industrielle de la Ruhr, « le lieu le plus moche du monde », aimait-il à dire. Sa famille est très modeste, et il commence par travailler comme étalagiste dans un grand magasin, avant de rejoindre l’Académie des beaux-arts de Berlin. Il y goûte peu l’enseignement tourné vers la peinture traditionnelle, et prend la tangente : passe une année entière à Arles, sur les traces de Van Gogh, un lieu qui restera fondateur pour lui, et où il mettra en scène nombre de ses images. De retour en Allemagne, il poursuit ses études d’art avant de devenir l’assistant d’un photographe commercial, Hans Lux, et d’ouvrir son propre studio. L’ascension pour lui est rapide : il rejoint l’équipe du magazine Stern, qui collabore alors avec de grands noms comme Helmut Newton et Guy Bourdin.
Contacté par le prestigieux Vogue américain, dont il goûte peu l’esthétique, il propose en 1988 la fameuse série sur la plage qui contraste totalement avec l’esthétique sophistiquée et les cheveux bouffants caractéristiques des années 1980. Peter Lindbergh en a assez des « photos vernis à ongles des années 1950 ».
Read AgainLa photographie la plus connue de Peter Lindbergh, prise en 1988, en noir et blanc, montre des filles qui rient aux éclats, pieds nus sur la plage, les cheveux au vent, vêtues d’une chemise d’homme blanche. Sa simplicité, sa spontanéité affichée, avaient complètement pris de court les responsables du magazine Vogue américain qui l’avaient oubliée dans un tiroir. Elle en est ressortie à l’initiative de la nouvelle rédactrice en chef, Anna Wintour. Le photographe Peter Lindbergh, devenu l’un des plus célèbres photographes de mode avec ce style « glamour naturel », est mort mardi 3 septembre à l’âge de 74 ans.
Peu porté sur les retouches, aimant les taches de rousseur et le grain de peau, il déplorait le caractère artificiel et irréaliste des images de mode. Sur son compte Twitter, il avait épinglé sa phrase : « Voilà quelle devrait être la responsabilité des photographes aujourd’hui : libérer les femmes, et finalement tout le monde, de la dictature de la jeunesse et de la perfection. »
Une ascension rapide
Né en 1944 à Leszno, ville polonaise annexée par les nazis, Peter Lindbergh, de son vrai nom Peter Brodbeck, grandit dans la région industrielle de la Ruhr, « le lieu le plus moche du monde », aimait-il à dire. Sa famille est très modeste, et il commence par travailler comme étalagiste dans un grand magasin, avant de rejoindre l’Académie des beaux-arts de Berlin. Il y goûte peu l’enseignement tourné vers la peinture traditionnelle, et prend la tangente : passe une année entière à Arles, sur les traces de Van Gogh, un lieu qui restera fondateur pour lui, et où il mettra en scène nombre de ses images. De retour en Allemagne, il poursuit ses études d’art avant de devenir l’assistant d’un photographe commercial, Hans Lux, et d’ouvrir son propre studio. L’ascension pour lui est rapide : il rejoint l’équipe du magazine Stern, qui collabore alors avec de grands noms comme Helmut Newton et Guy Bourdin.
Contacté par le prestigieux Vogue américain, dont il goûte peu l’esthétique, il propose en 1988 la fameuse série sur la plage qui contraste totalement avec l’esthétique sophistiquée et les cheveux bouffants caractéristiques des années 1980. Peter Lindbergh en a assez des « photos vernis à ongles des années 1950 ».
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