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Joker : le réalisateur Todd Phillips en a vraiment marre des polémiques autour de son film - Actualité Film - ÉcranLarge.com

Todd Phillips en a vraiment ras le bol que les critiques reprochent à son film Joker de faire l'apologie de la violence et il l'a clairement fait savoir. 

Après la déferlante de critiques élogieuses reçues à la Mostra de Venise et au Festival de Toronto, Joker s'enfonce progressivement dans la controverse. Si tout le monde semble s'accorder sur le fait que Joaquin Phoenix a interprété le némésis de Batman avec brio, le souvenir de la fusillade d'Aurora en 2012 dans une salle de cinéma projetant The Dark Knight Rises reste toujours gravé dans les mémoires. Beaucoup reprochent ainsi au réalisateur Todd Phillips de glorifier la violence et la haine des institutions tout en humanisant le criminel Arthur Fleck.

À tel point que la sortie du film à Los Angeles s'est faite sous haute surveillance policière dont les effectifs ont été augmentés aux abords des cinémas. D'autres salles américaines ont également interdit tous les masques et maquillages de clown dans les salles pour minimiser les risques. Le principal intéressé, Todd Phillips, a été interviewé par Le Point lors de son déplacement à Paris à l'occasion de la sortie de son film événement. Il en a profité pour pousser un bon coup de gueule contre ces accusations qu'il trouve injustifiées :

photo, Todd PhillipsJoaquin Phoenix et Todd Phillips sur le tournage de Joker

"[...] Les critiques reprochent à Joker un discours politique qui viserait à encourager la violence contre les institutions. Ce n'était pas notre intention et pour moi Joker est surtout un film humaniste sur le destin tragique d'un homme. [...] C'est l'histoire d'un chic type malade qui devient une ordure."

Une partie de la critique estime aussi que Joker inciterait ceux qu'on surnomme aux États-Unis les Incels [ndlr : contraction de involuntary celibate, célibat involontaire en français, mais qui désigne aujourd'hui les communautés en ligne d'hommes blancs, célibataires, violents et misogynes] à passer à l'action, notamment par le meurtre. Mais Todd Phillips a, semblerait-il, mis un temps à comprendre ce qu'on lui reproche :

"Je ne connaissais même pas ce terme [ndlr : Incels] avant la controverse, j'ai dû aller chercher sur Google ! La critique cinéma a radicalement changé depuis quelques années aux États-Unis. Si vous lisez les deux premiers paragraphes de n'importe quelle critique de film aux États-Unis aujourd'hui, tout ce que se demandent leurs auteurs, c'est si le film est woke [ndlr : mot anglais utilisé pour décrire une œuvre dénonçant les injustices sociales] ou pas. Vous connaissez ce mot ? Mais, putain, de quoi parlent ces mecs ? Ils reprochent à Joker des choses qui ne sont même pas le sujet du film.

 

photo, Joaquin PhoenixJoaquin Phoenix avec le maquillage du Clown Prince du Crime

En quoi serions-nous irresponsables, alors que justement dans Joker, la violence a des conséquences terrifiantes et réalistes ? Notre film est tout sauf une célébration de la violence, ça me met profondément en colère. On était tellement persuadé que la presse serait soulagée de voir qu'un film estampillé super-héros essaie d'être autre chose qu'une foire aux images numériques conçue pour faire vendre des pyjamas pour gosses… On voulait faire un vrai film, ce malentendu est donc très décevant. "

Durant l'interview, Todd Phillips s'est ensuite inquiété des répercussions de ce genre de controverses sur la créativité et la diversité des oeuvres au cinéma et dans l'art :

"Au-delà de ça, en jugeant une œuvre d'art exclusivement par ce prisme moral, vous tuez dans l'œuf toute créativité. Je n'ai pas lu White, mais Bret Easton Ellis a entièrement raison [ndlr : le roman parle de la libre création mise à mal par les réseaux sociaux]. L'indignation est devenue le produit courant de la critique, un argument de vente. J'espère vraiment que cette tendance n'atteindra pas la France."

Il y a quelques jours, le réalisateur avait suscité la polémique avec ses propos sur la mort de la comédie au cinéma à cause du politiquement correct qui avait énervé les internautes, on espère donc que Phillips n'ajoutera pas un nouveau bad buzz à une liste qui commence à être bien remplie. Joker est sorti dans les salles françaises ce 9 octobre, notre critique sans spoilers est disponible par ici

Affiche fr

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Todd Phillips en a vraiment ras le bol que les critiques reprochent à son film Joker de faire l'apologie de la violence et il l'a clairement fait savoir. 

Après la déferlante de critiques élogieuses reçues à la Mostra de Venise et au Festival de Toronto, Joker s'enfonce progressivement dans la controverse. Si tout le monde semble s'accorder sur le fait que Joaquin Phoenix a interprété le némésis de Batman avec brio, le souvenir de la fusillade d'Aurora en 2012 dans une salle de cinéma projetant The Dark Knight Rises reste toujours gravé dans les mémoires. Beaucoup reprochent ainsi au réalisateur Todd Phillips de glorifier la violence et la haine des institutions tout en humanisant le criminel Arthur Fleck.

À tel point que la sortie du film à Los Angeles s'est faite sous haute surveillance policière dont les effectifs ont été augmentés aux abords des cinémas. D'autres salles américaines ont également interdit tous les masques et maquillages de clown dans les salles pour minimiser les risques. Le principal intéressé, Todd Phillips, a été interviewé par Le Point lors de son déplacement à Paris à l'occasion de la sortie de son film événement. Il en a profité pour pousser un bon coup de gueule contre ces accusations qu'il trouve injustifiées :

photo, Todd PhillipsJoaquin Phoenix et Todd Phillips sur le tournage de Joker

"[...] Les critiques reprochent à Joker un discours politique qui viserait à encourager la violence contre les institutions. Ce n'était pas notre intention et pour moi Joker est surtout un film humaniste sur le destin tragique d'un homme. [...] C'est l'histoire d'un chic type malade qui devient une ordure."

Une partie de la critique estime aussi que Joker inciterait ceux qu'on surnomme aux États-Unis les Incels [ndlr : contraction de involuntary celibate, célibat involontaire en français, mais qui désigne aujourd'hui les communautés en ligne d'hommes blancs, célibataires, violents et misogynes] à passer à l'action, notamment par le meurtre. Mais Todd Phillips a, semblerait-il, mis un temps à comprendre ce qu'on lui reproche :

"Je ne connaissais même pas ce terme [ndlr : Incels] avant la controverse, j'ai dû aller chercher sur Google ! La critique cinéma a radicalement changé depuis quelques années aux États-Unis. Si vous lisez les deux premiers paragraphes de n'importe quelle critique de film aux États-Unis aujourd'hui, tout ce que se demandent leurs auteurs, c'est si le film est woke [ndlr : mot anglais utilisé pour décrire une œuvre dénonçant les injustices sociales] ou pas. Vous connaissez ce mot ? Mais, putain, de quoi parlent ces mecs ? Ils reprochent à Joker des choses qui ne sont même pas le sujet du film.

 

photo, Joaquin PhoenixJoaquin Phoenix avec le maquillage du Clown Prince du Crime

En quoi serions-nous irresponsables, alors que justement dans Joker, la violence a des conséquences terrifiantes et réalistes ? Notre film est tout sauf une célébration de la violence, ça me met profondément en colère. On était tellement persuadé que la presse serait soulagée de voir qu'un film estampillé super-héros essaie d'être autre chose qu'une foire aux images numériques conçue pour faire vendre des pyjamas pour gosses… On voulait faire un vrai film, ce malentendu est donc très décevant. "

Durant l'interview, Todd Phillips s'est ensuite inquiété des répercussions de ce genre de controverses sur la créativité et la diversité des oeuvres au cinéma et dans l'art :

"Au-delà de ça, en jugeant une œuvre d'art exclusivement par ce prisme moral, vous tuez dans l'œuf toute créativité. Je n'ai pas lu White, mais Bret Easton Ellis a entièrement raison [ndlr : le roman parle de la libre création mise à mal par les réseaux sociaux]. L'indignation est devenue le produit courant de la critique, un argument de vente. J'espère vraiment que cette tendance n'atteindra pas la France."

Il y a quelques jours, le réalisateur avait suscité la polémique avec ses propos sur la mort de la comédie au cinéma à cause du politiquement correct qui avait énervé les internautes, on espère donc que Phillips n'ajoutera pas un nouveau bad buzz à une liste qui commence à être bien remplie. Joker est sorti dans les salles françaises ce 9 octobre, notre critique sans spoilers est disponible par ici

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