- Dans la saison 2 de Plan Coeur, série française de Netflix, les personnages principaux multiplient les mensonges.
- Les actrices et la réalisatrice expliquent que ces imbroglios sont un ressort comique mais aussi un moyen de découvrir les personnages et leurs failles.
- L’overdose de mensonges vient parfois parasiter le récit et les relations pourtant touchantes entre les personnages.
La rom-com française de Netflix est de retour. La plateforme de streaming a publié vendredi les huit épisodes de la saison 2 de Plan Coeur, réalisée par Noémie Saglio (Connasse), toujours avec Zita Hanrot, Sabrina Ouazani et Joséphine Draï dans les rôles principaux d’Elsa, Charlotte et Emilie.
Dans la première saison, on découvrait Elsa (Zita Hanrot), qui ne parvient pas à se remettre de sa rupture avec Maxime (Guillaume Labbé). Ses meilleures amies, Charlotte (Sabrina Ouazani) et Emilie (Joséphine Draï) décident d’embaucher un gigolo, Jules (Marc Ruchmann), avec une mission : séduire Elsa et lui faire oublier son ex… Bien sûr, l’amour s’en mêle et lorsque Elsa apprend la vérité, c’est le drame. La saison 1 se terminait sur la naissance du bébé d’Emilie et Antoine (Syrus Shahidi) et le faux « départ » d’Elsa en Argentine – celle-ci se cachait en fait dans un appartement rue de Buenos-Aires. Le dernier épisode nous laissait sur une cliffhanger : Jules, arrivé au nouvel appartement d’Elsa pour tenter de se faire pardonner, frappait à la porte…
« Retour » à Paris
On retrouve Elsa et les autres quatre mois plus tard. La jeune femme est bel et bien restée à Paris tout en postant des montages d’elle à Buenos Aires sur Instagram, et a entamé une vraie romance avec Jules, devenu livreur à vélo. Embauchée dans une agence d’architecture parisienne, Elsa doit désormais gérer son faux « retour » auprès de ses amis qui ont hâte de la retrouver… Et trouver comment leur parler de son histoire avec celui qu’elles voient toujours comme « le pute ». On pouvait penser que, toutes les cartes ayant été abattues à la fin de la saison 1, les personnages arrêteraient de mentir dans Plan Cœur, saison 2. Mais Elsa tarde à expliquer la situation à ses amis… Et de nouveaux mensonges s’accumulent.
« Je ne suis pas menteuse comme mes personnages, nous rassure la réalisatrice Noémie Saglio. Mais le monde d’aujourd’hui renvoie une image très mensongère, il est facile de s’y perdre. Tout le monde ment. Des petits mensonges, des mensonges par omission… Il y a beaucoup de moments où on n’arrive pas à dire la vérité. Les personnages de Plan Cœur aimeraient arrêter de mentir, mais c’est difficile. » De quoi créer des situations intéressantes pour les actrices, explique Joséphine Draï, l’interprète d’Emilie : « Le mensonge crée des situations dramaturgiques, une fois que les choses sont "dites", c’est très intense. Il faut accuser le coup. C’est très intéressant d’aller dans ces zones-là. » Sabrina Ouazani renchérit : « Ce n’est pas facile de faire la nana qui ment. »
« Elsa ment car elle ne s’assume pas »
Le mensonge, le quiproquo, la méprise, sont des ressorts scénaristiques classiques de la comédie romantique. C’était d’ailleurs tout le principe de base de la série, une idée originale du britannique Chris Lang, le classique faux boyfriend dont l’héroïne tombe finalement amoureuse. Mais dans cette première moitié de saison 2, le mensonge finit par prendre une place disproportionnée alors qu’Elsa s’empêtre dans des mensonges toujours plus gros. Point culminant, une scène éprouvante lors d’un concert au Point éphémère, à Paris, dans laquelle l’héroïne a recours à des méthodes radicales pour essayer d’empêcher la vérité de sortir. « Ce qui est intéressant c’est de savoir pourquoi elle ment, précise Zita Hanrot. C’est un personnage qui ne s’assume pas, elle a peur du regard des autres, de décevoir ses amis de toujours. Elle a aussi du mal à être au clair avec ses choix », comme sa relation avec Jules, gigolo puis livreur à vélo.
Si le jeune homme assume complètement ses différents métiers, Elsa apparaît rapidement avoir un problème avec le statut social de son amoureux. La saison 2 échoue pourtant, dans sa première partie, à aborder frontalement une question de classe qui aurait pu apporter un peu de profondeur au scénario – tout comme la saison 1 n’utilisait le travail du sexe que comme un ressort comique ou dramatique.
Situations trop absurdes pour être réalistes
Il faut croire que son entourage ne pratique pas le mensonge puisque Noémie Saglio est au courant des retours mitigés sur la saison 1 : « Il y a eu des critiques négatives, mais on est toujours un peu d’accord… On se dit toujours qu’on aurait pu faire certaines choses mieux. J’ai même pris en compte certaines remarques, par exemple sur le personnage de Charlotte. Dans cette saison, elle essaye d’être un peu plus sereine, de prendre confiance dans une société qui transmet une vision de la réussite qui peut être angoissante, épuisante. » En effet, si elles sont toujours confrontées à des situations trop absurdes pour être réalistes, Charlotte comme Emilie apparaissent moins caricaturales dans cette nouvelle saison.
« Le sujet de cette saison, c’est l’amitié du groupe, et le fait de grandir ensemble, de sortir de ses réflexes d’adolescents pour arriver à des relations plus scènes », affirme Zita Hanrot. Sabrina Ouazani précise : « On parle du fait de s’assumer, d’assumer ce qu’on fait, qui on aime. » Noémie Sagliot se dit d’ailleurs contente d’être « libérée » du concept de base, le quiproquo du Prince Charmant-gigolo. « Je suis folle de rom-com, mais le problème c’est que ça s’arrête souvent au premier baiser. J’aime voir ce qu’il se passe après. » Cette deuxième saison sert justement à cela, un « envers » du décor selon la réalisatrice. « Avec Plan Cœur, je veux parler de notre génération de trentenaires, une génération compliquée. J’ai l’impression que depuis mon enfance j’ai dû avoir peur de tout : de la bombe nucléaire, du sida, de la fin de la planète, des réseaux sociaux… C’est une épée de Damoclès, très angoissante. »
Un objectif intéressant, tant il y aurait à dire sur cette génération Y un peu perdue. Mais si la saison 2 de Plan Cœur se regarde aussi facilement que la première, et que l’esprit de bande est toujours présent, tout comme l’alchimie entre les actrices, l’overdose de mensonge vient parasiter le récit et les relations pourtant touchantes entre les personnages. On ne peut qu’espérer que la fin de la série apportera un peu de répit et de bon sens à ces personnages.
20 secondes de contexte
Cet article a été écrit après visionnage des quatre premiers épisodes de la saison 2 de Plan Cœur.
- Dans la saison 2 de Plan Coeur, série française de Netflix, les personnages principaux multiplient les mensonges.
- Les actrices et la réalisatrice expliquent que ces imbroglios sont un ressort comique mais aussi un moyen de découvrir les personnages et leurs failles.
- L’overdose de mensonges vient parfois parasiter le récit et les relations pourtant touchantes entre les personnages.
La rom-com française de Netflix est de retour. La plateforme de streaming a publié vendredi les huit épisodes de la saison 2 de Plan Coeur, réalisée par Noémie Saglio (Connasse), toujours avec Zita Hanrot, Sabrina Ouazani et Joséphine Draï dans les rôles principaux d’Elsa, Charlotte et Emilie.
Dans la première saison, on découvrait Elsa (Zita Hanrot), qui ne parvient pas à se remettre de sa rupture avec Maxime (Guillaume Labbé). Ses meilleures amies, Charlotte (Sabrina Ouazani) et Emilie (Joséphine Draï) décident d’embaucher un gigolo, Jules (Marc Ruchmann), avec une mission : séduire Elsa et lui faire oublier son ex… Bien sûr, l’amour s’en mêle et lorsque Elsa apprend la vérité, c’est le drame. La saison 1 se terminait sur la naissance du bébé d’Emilie et Antoine (Syrus Shahidi) et le faux « départ » d’Elsa en Argentine – celle-ci se cachait en fait dans un appartement rue de Buenos-Aires. Le dernier épisode nous laissait sur une cliffhanger : Jules, arrivé au nouvel appartement d’Elsa pour tenter de se faire pardonner, frappait à la porte…
« Retour » à Paris
On retrouve Elsa et les autres quatre mois plus tard. La jeune femme est bel et bien restée à Paris tout en postant des montages d’elle à Buenos Aires sur Instagram, et a entamé une vraie romance avec Jules, devenu livreur à vélo. Embauchée dans une agence d’architecture parisienne, Elsa doit désormais gérer son faux « retour » auprès de ses amis qui ont hâte de la retrouver… Et trouver comment leur parler de son histoire avec celui qu’elles voient toujours comme « le pute ». On pouvait penser que, toutes les cartes ayant été abattues à la fin de la saison 1, les personnages arrêteraient de mentir dans Plan Cœur, saison 2. Mais Elsa tarde à expliquer la situation à ses amis… Et de nouveaux mensonges s’accumulent.
« Je ne suis pas menteuse comme mes personnages, nous rassure la réalisatrice Noémie Saglio. Mais le monde d’aujourd’hui renvoie une image très mensongère, il est facile de s’y perdre. Tout le monde ment. Des petits mensonges, des mensonges par omission… Il y a beaucoup de moments où on n’arrive pas à dire la vérité. Les personnages de Plan Cœur aimeraient arrêter de mentir, mais c’est difficile. » De quoi créer des situations intéressantes pour les actrices, explique Joséphine Draï, l’interprète d’Emilie : « Le mensonge crée des situations dramaturgiques, une fois que les choses sont "dites", c’est très intense. Il faut accuser le coup. C’est très intéressant d’aller dans ces zones-là. » Sabrina Ouazani renchérit : « Ce n’est pas facile de faire la nana qui ment. »
« Elsa ment car elle ne s’assume pas »
Le mensonge, le quiproquo, la méprise, sont des ressorts scénaristiques classiques de la comédie romantique. C’était d’ailleurs tout le principe de base de la série, une idée originale du britannique Chris Lang, le classique faux boyfriend dont l’héroïne tombe finalement amoureuse. Mais dans cette première moitié de saison 2, le mensonge finit par prendre une place disproportionnée alors qu’Elsa s’empêtre dans des mensonges toujours plus gros. Point culminant, une scène éprouvante lors d’un concert au Point éphémère, à Paris, dans laquelle l’héroïne a recours à des méthodes radicales pour essayer d’empêcher la vérité de sortir. « Ce qui est intéressant c’est de savoir pourquoi elle ment, précise Zita Hanrot. C’est un personnage qui ne s’assume pas, elle a peur du regard des autres, de décevoir ses amis de toujours. Elle a aussi du mal à être au clair avec ses choix », comme sa relation avec Jules, gigolo puis livreur à vélo.
Si le jeune homme assume complètement ses différents métiers, Elsa apparaît rapidement avoir un problème avec le statut social de son amoureux. La saison 2 échoue pourtant, dans sa première partie, à aborder frontalement une question de classe qui aurait pu apporter un peu de profondeur au scénario – tout comme la saison 1 n’utilisait le travail du sexe que comme un ressort comique ou dramatique.
Situations trop absurdes pour être réalistes
Il faut croire que son entourage ne pratique pas le mensonge puisque Noémie Saglio est au courant des retours mitigés sur la saison 1 : « Il y a eu des critiques négatives, mais on est toujours un peu d’accord… On se dit toujours qu’on aurait pu faire certaines choses mieux. J’ai même pris en compte certaines remarques, par exemple sur le personnage de Charlotte. Dans cette saison, elle essaye d’être un peu plus sereine, de prendre confiance dans une société qui transmet une vision de la réussite qui peut être angoissante, épuisante. » En effet, si elles sont toujours confrontées à des situations trop absurdes pour être réalistes, Charlotte comme Emilie apparaissent moins caricaturales dans cette nouvelle saison.
« Le sujet de cette saison, c’est l’amitié du groupe, et le fait de grandir ensemble, de sortir de ses réflexes d’adolescents pour arriver à des relations plus scènes », affirme Zita Hanrot. Sabrina Ouazani précise : « On parle du fait de s’assumer, d’assumer ce qu’on fait, qui on aime. » Noémie Sagliot se dit d’ailleurs contente d’être « libérée » du concept de base, le quiproquo du Prince Charmant-gigolo. « Je suis folle de rom-com, mais le problème c’est que ça s’arrête souvent au premier baiser. J’aime voir ce qu’il se passe après. » Cette deuxième saison sert justement à cela, un « envers » du décor selon la réalisatrice. « Avec Plan Cœur, je veux parler de notre génération de trentenaires, une génération compliquée. J’ai l’impression que depuis mon enfance j’ai dû avoir peur de tout : de la bombe nucléaire, du sida, de la fin de la planète, des réseaux sociaux… C’est une épée de Damoclès, très angoissante. »
Un objectif intéressant, tant il y aurait à dire sur cette génération Y un peu perdue. Mais si la saison 2 de Plan Cœur se regarde aussi facilement que la première, et que l’esprit de bande est toujours présent, tout comme l’alchimie entre les actrices, l’overdose de mensonge vient parasiter le récit et les relations pourtant touchantes entre les personnages. On ne peut qu’espérer que la fin de la série apportera un peu de répit et de bon sens à ces personnages.
20 secondes de contexte
Cet article a été écrit après visionnage des quatre premiers épisodes de la saison 2 de Plan Cœur.
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