Marie Laforêt était grande bourgeoise et farfelue, actrice, chanteuse et écrivaine. Sa folie douce charmait.
Dans le wagon-restaurant du Train des neiges qui la menait avec son grand flandrin de cousin aux sports d’hiver, elle jouait les mijaurées et minaudait à qui mieux mieux. Snob à s’en étourdir, inconsciente et insensée, déjà elle cachait sous des airs faussement ingénus une folie douce et une forte originalité. Le personnage de Marie-Chantal, prénom d’appellation contrôlée de Parisienne chic et chichiteuse, valut, en 1965, à son interprète une image de beauté originale au physique fascinant. Dans « Marie-Chantal contre le docteur Kha », aussi élégante que racée sous les traits de Marie Laforêt, la créature imaginée par Jacques Chazot et filmée par Claude Chabrol menait une flopée d’espions cosmopolites par le bout du nez. D’emblée, Marie Laforêt se posait à l’écran comme une personnalité singulière, caquet de première et allure de déesse, hors de toute norme.
Lire aussi:"Plein Soleil", "Les Morfalous" : la carrière de Marie Laforêt en images
Née Maïtena (qui veut dire « aimée » en basque) Douménach, en Gironde, originaire d’un milieu aisé, la jeune fille accompagne, à 18 ans, sa sœur au concours d’Europe 1 « Naissance d’une étoile ». Remarquée par le réalisateur Raymond Rouleau, amusée par l’expérience alors qu’elle prépare Normale sup et un diplôme de lettres classiques, elle va jusqu’à la finale qui lui vaut, lors du Festival de Cannes de 1959, de signer un contrat de quatre ans avec la Nef, la société de production de Louis Malle. Le directeur de la maison loue la jeune débutante, qui a accolé à son deuxième prénom le nom de Laforêt, trouvé par Malle, aux frères Hakim, producteurs qui préparent « Plein soleil ».
Lire aussi:Décès de Marie Laforêt : La "grande peine" de Jean-Paul Belmondo
Dans un rôle écrit d’abord pour Jeanne Moreau, Marie Laforêt fait ainsi sa première apparition à l’écran. Pendant la nuit, elle réajuste son texte à son âge et, au petit matin, soumet son nouveau dialogue à René Clément, le metteur en scène. D’un personnage sans grande consistance, une Américaine amoureuse de Maurice Ronet puis d’Alain Delon, elle fait une fille singulièrement présente. Marie m’avait raconté que, lors de la préparation du film, Alain lui aurait proposé : « Je te saute ? » A l’éclatante Marie qui aurait dit non, Delon aurait répondu avec l’insolence de sa beauté : « Tu ne sais pas ce que tu perds. » Ce à quoi Marie, avec la même insolence de la même beauté, aurait rétorqué : « Et toi, tu ne sais pas ce que tu rates ! »
Lire aussi:Quand Marie Laforêt s’était confiée sur son viol, subi à l'âge de 3 ans
Marie, qui n’a pourtant aucun désir de mener une carrière de comédienne, rencontre le rôle de sa vie en incarnant la fille aux yeux d’or, qui va à jamais la parer de cette appellation qu’elle contrôle parfaitement. Sublimement belle avec ses yeux démesurés, elle est, sous la direction de Jean-Gabriel Albicocco, qu’elle épouse en premières noces en 1961, une héroïne balzacienne des temps modernes, nimbée de flou artistique et située dans un vague intellectualisme. Elle a elle-même travaillé à l’adaptation en faisant évoluer cette fille aux yeux d’or, qui n’a pas de prénom, dans les milieux de la mode, entre sa maîtresse et son amant incarné par Paul Guers. L’image exquise et évanescente de Marie atteint là son point de non-retour. Secrète, mystérieuse, refusant de sourire (« Je pensais avoir de vilaines dents et j’évitais de les montrer »), elle gagne une aura remuante et lointaine.

L'affiche de "Marie-Chantal contre le docteur Kha" © DR
A la suite de rumeurs d’aventure avec Charles Aznavour, son partenaire du « Rat d’Amérique », elle divorce d’avec Albicocco puis refait sa vie en 1965 avec Judas Azuelos, homme d’affaires juif marocain. Dont elle a deux enfants, Lisa, la réalisatrice de « Dalida », et Jean-Mehdi-Abraham. Et d’Alain Kahn-Sriber, homme d’affaires et collectionneur d’art, elle a un troisième enfant en 1974, Eva-Marie. Marie épouse aussi, en 1980, le chirurgien genevois Pierre Meyer puis, en 1990, l’agent de change parisien Eric de Lavandeyra, dont elle divorce quatre ans plus tard. « Il y a eu plusieurs hommes dans ma vie, c’est vrai, mais jamais plus d’un seul à la fois », plaisante-t-elle. Elle rit moins lorsqu’elle se décide, après quarante années de silence, à narrer le viol subi à l’âge de 3 ans. Meurtrie mais n’en laissant rien paraître, semblant inaccessible et incandescente, elle joue toujours des rôles de femmes lumineuses et farouches, fières et fiévreuses, qui ne font qu’accentuer le succès qu’elle rencontre dans la chanson. Marie a une voix cristalline, délicatement timbrée. Elle aime pêle-mêle les ballades yougoslaves, les chansons folkloriques et les rythmes brésiliens. Chantre et muse d’une sorte de world music, elle s’impose, de « Viens sur la montagne » aux « Vendanges de l’amour », comme une interprète, voire une auteure, inclassable et incassable, à la voix de la même couleur dorée que ses yeux verts.
Alors qu’elle ne rêvait, en fait, que d’entrer d’abord au couvent et ensuite en littérature, Marie devient au long des années 1960 une des jeunes comédiennes françaises les plus en vogue. Avec un coup d’éclat, parmi d’autres. Dans un sketch des « Amours célèbres », de Michel Boisrond, elle surprend le monde en débitant du Michel Audiard avec l’abattage d’une boulevardière. Elle ne se plaît, dès lors, qu’à arriver là où on ne l’attend pas. A savoir, dans les rôles de fofolle en tout genre. Elle excelle à n’en faire qu’à sa tête.
Jamais l’héroïne exquise de « La chasse à l’homme » ne se voit confier un seul rôle dramatique ou grave. C’est comme si, au sortir de « Marie-Chantal », il n’y a point de salut pour Marie que dans les emplois de femmes du monde écervelées.
Sur cette image insolente et ravageuse, mais choisissant de se retirer du jeu, initiée au marché de l’art par le commissaire-priseur Pierre Cornette de Saint-Cyr, homme important de sa vie, elle découvre les peintures antiques, voyage pour en retrouver des fragments, se plonge dans Virgile qu’elle lit en latin et découvre le règne d’Hérode. De 1974 à 1981, elle s’installe comme commissaire-priseur à Paris puis en Suisse, où elle ouvre une galerie d’art et vit pendant près d’une décennie avant de revenir en France pour entrer dans la galaxie Belmondo. La production de « Flic ou voyou » l’engage en 1978 pour incarner Edmonde, la romancière languissante qui s’éprenait de Jean-Paul, commissaire enquêtant à travers les quartiers de Nice sur un trafic de drogue et une succession de meurtres. Cinq ans plus tard, Belmondo la redemande comme partenaire et lui fait jouer, dans « Les Morfalous », la femme d’un directeur de banque d’Afrique du Nord dont le trésor est volé par des légionnaires. En guise d’oraison funèbre de son mari, électrocuté après avoir uriné sur une ligne à haute tension, la distinguée Hélène, en chapeau de paille et robe fleurie, ose lâcher la phrase qui fait encore rougir les corps de garde : « C’est bien la première fois qu’il fait des étincelles avec sa bite ! »
Elle est une époustouflante Maria Callas sur scène, dans « Master Class »
Marie est ensuite invitée à re-rejoindre Bébel dans « Joyeuses Pâques ». Elégante et secrète, profil de biche, épouse trompée et fine mouche, elle comprend d’un regard que son époux fricote avec Sophie Marceau et elle rivalise de rosserie rouée avec celle-ci. Puis, soucieuse d’afficher son désir de changement, elle rafle la mise dans « Le pactole », de Jean-Pierre Mocky, où l’on n’a d’yeux que pour elle en petite tenue sous un manteau de fourrure, affolant son mari en jouant les évaporées hystéros et nymphos. Continuant à saccager son image de grande bourgeoise bien sous tous rapports, elle s’amuse, dans « Sale destin », à sortir d’une voiture par la fenêtre avec un œil au beurre noir. Tout un chacun s’extasie face à sa classe décalée et à son humour corrosif. Elle lève un peu le pied et baisse la main sur le manuscrit qu’elle consacre à Hérode.
Se faisant tirer l’oreille pour reprendre du service, elle est une époustouflante Maria Callas sur scène, dans « Master Class », enseignant l’art de l’opéra à des élèves new-yorkais et à des salles parisiennes combles qui lui vaudront, à neuf ans de distance et avec trois reprises de la pièce, deux Molières de la meilleure actrice pour le même rôle de diva. Marie vit ensuite retirée en Suisse, partant parfois tourner des panouilles à Cinecitta et n’en finissant pas de ne pas finir d’écrire sans fin son monumental « Hérode », personnage historique qui la fascine pour de mystérieuses raisons.
Ne vivant plus qu’à Genève, victime d’un mauvais procès que lui fit le Mrap à cause d’une petite annonce autour de son chihuahua, longue chevelure blanche dégringolant en cascade, allant à la messe, de nationalité suisse (« pas pour le magot mais pour la démocratie »), elle était revenue de toutes les séductions. Disant s’en remettre à Dieu, libre comme l’air pur, elle termina son existence en fée solitaire, arpentant les forêts voisines avec son chien ou le promenant le soir en chemise de nuit au cœur de la vieille ville. Ceux qui l’approchaient racontent l’entendre encore chantonner à l’oreille du petit animal des airs mélancoliques parlant de plages infinies, d’extravagances multiples, de blessures secrètes et de rêves exaltés.
Marie Laforêt était grande bourgeoise et farfelue, actrice, chanteuse et écrivaine. Sa folie douce charmait.
Dans le wagon-restaurant du Train des neiges qui la menait avec son grand flandrin de cousin aux sports d’hiver, elle jouait les mijaurées et minaudait à qui mieux mieux. Snob à s’en étourdir, inconsciente et insensée, déjà elle cachait sous des airs faussement ingénus une folie douce et une forte originalité. Le personnage de Marie-Chantal, prénom d’appellation contrôlée de Parisienne chic et chichiteuse, valut, en 1965, à son interprète une image de beauté originale au physique fascinant. Dans « Marie-Chantal contre le docteur Kha », aussi élégante que racée sous les traits de Marie Laforêt, la créature imaginée par Jacques Chazot et filmée par Claude Chabrol menait une flopée d’espions cosmopolites par le bout du nez. D’emblée, Marie Laforêt se posait à l’écran comme une personnalité singulière, caquet de première et allure de déesse, hors de toute norme.
Lire aussi:"Plein Soleil", "Les Morfalous" : la carrière de Marie Laforêt en images
Née Maïtena (qui veut dire « aimée » en basque) Douménach, en Gironde, originaire d’un milieu aisé, la jeune fille accompagne, à 18 ans, sa sœur au concours d’Europe 1 « Naissance d’une étoile ». Remarquée par le réalisateur Raymond Rouleau, amusée par l’expérience alors qu’elle prépare Normale sup et un diplôme de lettres classiques, elle va jusqu’à la finale qui lui vaut, lors du Festival de Cannes de 1959, de signer un contrat de quatre ans avec la Nef, la société de production de Louis Malle. Le directeur de la maison loue la jeune débutante, qui a accolé à son deuxième prénom le nom de Laforêt, trouvé par Malle, aux frères Hakim, producteurs qui préparent « Plein soleil ».
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Dans un rôle écrit d’abord pour Jeanne Moreau, Marie Laforêt fait ainsi sa première apparition à l’écran. Pendant la nuit, elle réajuste son texte à son âge et, au petit matin, soumet son nouveau dialogue à René Clément, le metteur en scène. D’un personnage sans grande consistance, une Américaine amoureuse de Maurice Ronet puis d’Alain Delon, elle fait une fille singulièrement présente. Marie m’avait raconté que, lors de la préparation du film, Alain lui aurait proposé : « Je te saute ? » A l’éclatante Marie qui aurait dit non, Delon aurait répondu avec l’insolence de sa beauté : « Tu ne sais pas ce que tu perds. » Ce à quoi Marie, avec la même insolence de la même beauté, aurait rétorqué : « Et toi, tu ne sais pas ce que tu rates ! »
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Marie, qui n’a pourtant aucun désir de mener une carrière de comédienne, rencontre le rôle de sa vie en incarnant la fille aux yeux d’or, qui va à jamais la parer de cette appellation qu’elle contrôle parfaitement. Sublimement belle avec ses yeux démesurés, elle est, sous la direction de Jean-Gabriel Albicocco, qu’elle épouse en premières noces en 1961, une héroïne balzacienne des temps modernes, nimbée de flou artistique et située dans un vague intellectualisme. Elle a elle-même travaillé à l’adaptation en faisant évoluer cette fille aux yeux d’or, qui n’a pas de prénom, dans les milieux de la mode, entre sa maîtresse et son amant incarné par Paul Guers. L’image exquise et évanescente de Marie atteint là son point de non-retour. Secrète, mystérieuse, refusant de sourire (« Je pensais avoir de vilaines dents et j’évitais de les montrer »), elle gagne une aura remuante et lointaine.

L'affiche de "Marie-Chantal contre le docteur Kha" © DR
A la suite de rumeurs d’aventure avec Charles Aznavour, son partenaire du « Rat d’Amérique », elle divorce d’avec Albicocco puis refait sa vie en 1965 avec Judas Azuelos, homme d’affaires juif marocain. Dont elle a deux enfants, Lisa, la réalisatrice de « Dalida », et Jean-Mehdi-Abraham. Et d’Alain Kahn-Sriber, homme d’affaires et collectionneur d’art, elle a un troisième enfant en 1974, Eva-Marie. Marie épouse aussi, en 1980, le chirurgien genevois Pierre Meyer puis, en 1990, l’agent de change parisien Eric de Lavandeyra, dont elle divorce quatre ans plus tard. « Il y a eu plusieurs hommes dans ma vie, c’est vrai, mais jamais plus d’un seul à la fois », plaisante-t-elle. Elle rit moins lorsqu’elle se décide, après quarante années de silence, à narrer le viol subi à l’âge de 3 ans. Meurtrie mais n’en laissant rien paraître, semblant inaccessible et incandescente, elle joue toujours des rôles de femmes lumineuses et farouches, fières et fiévreuses, qui ne font qu’accentuer le succès qu’elle rencontre dans la chanson. Marie a une voix cristalline, délicatement timbrée. Elle aime pêle-mêle les ballades yougoslaves, les chansons folkloriques et les rythmes brésiliens. Chantre et muse d’une sorte de world music, elle s’impose, de « Viens sur la montagne » aux « Vendanges de l’amour », comme une interprète, voire une auteure, inclassable et incassable, à la voix de la même couleur dorée que ses yeux verts.
Alors qu’elle ne rêvait, en fait, que d’entrer d’abord au couvent et ensuite en littérature, Marie devient au long des années 1960 une des jeunes comédiennes françaises les plus en vogue. Avec un coup d’éclat, parmi d’autres. Dans un sketch des « Amours célèbres », de Michel Boisrond, elle surprend le monde en débitant du Michel Audiard avec l’abattage d’une boulevardière. Elle ne se plaît, dès lors, qu’à arriver là où on ne l’attend pas. A savoir, dans les rôles de fofolle en tout genre. Elle excelle à n’en faire qu’à sa tête.
Jamais l’héroïne exquise de « La chasse à l’homme » ne se voit confier un seul rôle dramatique ou grave. C’est comme si, au sortir de « Marie-Chantal », il n’y a point de salut pour Marie que dans les emplois de femmes du monde écervelées.
Sur cette image insolente et ravageuse, mais choisissant de se retirer du jeu, initiée au marché de l’art par le commissaire-priseur Pierre Cornette de Saint-Cyr, homme important de sa vie, elle découvre les peintures antiques, voyage pour en retrouver des fragments, se plonge dans Virgile qu’elle lit en latin et découvre le règne d’Hérode. De 1974 à 1981, elle s’installe comme commissaire-priseur à Paris puis en Suisse, où elle ouvre une galerie d’art et vit pendant près d’une décennie avant de revenir en France pour entrer dans la galaxie Belmondo. La production de « Flic ou voyou » l’engage en 1978 pour incarner Edmonde, la romancière languissante qui s’éprenait de Jean-Paul, commissaire enquêtant à travers les quartiers de Nice sur un trafic de drogue et une succession de meurtres. Cinq ans plus tard, Belmondo la redemande comme partenaire et lui fait jouer, dans « Les Morfalous », la femme d’un directeur de banque d’Afrique du Nord dont le trésor est volé par des légionnaires. En guise d’oraison funèbre de son mari, électrocuté après avoir uriné sur une ligne à haute tension, la distinguée Hélène, en chapeau de paille et robe fleurie, ose lâcher la phrase qui fait encore rougir les corps de garde : « C’est bien la première fois qu’il fait des étincelles avec sa bite ! »
Elle est une époustouflante Maria Callas sur scène, dans « Master Class »
Marie est ensuite invitée à re-rejoindre Bébel dans « Joyeuses Pâques ». Elégante et secrète, profil de biche, épouse trompée et fine mouche, elle comprend d’un regard que son époux fricote avec Sophie Marceau et elle rivalise de rosserie rouée avec celle-ci. Puis, soucieuse d’afficher son désir de changement, elle rafle la mise dans « Le pactole », de Jean-Pierre Mocky, où l’on n’a d’yeux que pour elle en petite tenue sous un manteau de fourrure, affolant son mari en jouant les évaporées hystéros et nymphos. Continuant à saccager son image de grande bourgeoise bien sous tous rapports, elle s’amuse, dans « Sale destin », à sortir d’une voiture par la fenêtre avec un œil au beurre noir. Tout un chacun s’extasie face à sa classe décalée et à son humour corrosif. Elle lève un peu le pied et baisse la main sur le manuscrit qu’elle consacre à Hérode.
Se faisant tirer l’oreille pour reprendre du service, elle est une époustouflante Maria Callas sur scène, dans « Master Class », enseignant l’art de l’opéra à des élèves new-yorkais et à des salles parisiennes combles qui lui vaudront, à neuf ans de distance et avec trois reprises de la pièce, deux Molières de la meilleure actrice pour le même rôle de diva. Marie vit ensuite retirée en Suisse, partant parfois tourner des panouilles à Cinecitta et n’en finissant pas de ne pas finir d’écrire sans fin son monumental « Hérode », personnage historique qui la fascine pour de mystérieuses raisons.
Ne vivant plus qu’à Genève, victime d’un mauvais procès que lui fit le Mrap à cause d’une petite annonce autour de son chihuahua, longue chevelure blanche dégringolant en cascade, allant à la messe, de nationalité suisse (« pas pour le magot mais pour la démocratie »), elle était revenue de toutes les séductions. Disant s’en remettre à Dieu, libre comme l’air pur, elle termina son existence en fée solitaire, arpentant les forêts voisines avec son chien ou le promenant le soir en chemise de nuit au cœur de la vieille ville. Ceux qui l’approchaient racontent l’entendre encore chantonner à l’oreille du petit animal des airs mélancoliques parlant de plages infinies, d’extravagances multiples, de blessures secrètes et de rêves exaltés.
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