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La Flamme : critique d'un Bachelor complètement taré sur Canal+ - Critique Saison - ÉcranLarge.com

MARC LE MYTHO

Il se dit régulièrement, ces dernières années, que l'on ne peut plus rire de tout et que la comédie française n'a plus rien à proposer. La Flamme devrait donc fermer quelques bouches et permettre de calmer un peu les esprits des pro-C'était mieux avant. La nouvelle création de Canal+ est, en effet, une perle humoristique défonçant la porte du politiquement correct comme on en a rarement vu sur les écrans français, le ton étant trop souvent cantonné aux séries anglophones.  

Et justement, il faut dire que la série est inspirée de la série parodique américaine Burning Love produite par Ben Stiller. L'humour que l'on retrouve dans La Flamme est donc fortement influencé par la série mère et en pastiche assez largement le déroulé même (qu'il s'agisse des personnages ou des situations). Toutefois, loin d'être une simple redite quasi plan par plan comme pouvait l'être La mouche vis à vis à de FleabagLa Flamme en tire alors le meilleur.

En neuf épisodes d'environ 25 minutes chacun, la série créée par Jonathan Cohen, Jérémie Galan et Florent Bernard (plus connu sous le nom de Flobert par les aficionados du Golden Moustache) réussit à trouver sa propre patte et est assurément l'une des oeuvres les plus drôles vues en 2020.

TOUT SIMPLEMENT CON

Sur le papier, pourtant, La Flamme aurait rapidement pu devenir un lourd fardeau à explorer au fil de ses épisodes. La télé-réalité reposant avant tout sur du vide, difficile de voir comment la série pouvait tenir sur la longueur, aussi courts soient les épisodes. Une inquiétude d'autant plus prégnante quand on comprend que la série ne visera jamais (ou presque) à être une pure satire de la télé-réalité comme pouvait l'être l'excellente UnREAL

C'était sans compter la maitrise inconditionnelle du trio de scénaristes pour enflammer l'émission au coeur de leur série. Particulièrement habile pour s'appuyer sur les codes de la télé-réalité, La Flamme est surtout construite, mise en scène et incarnée à l'image d'une télé-réalité jusque dans ses moindres détails. Le moyen d'accentuer à merveille les tics du genre télévisuel pour mieux s'en moquer ou les ridiculiser, et créer au-delà un sacré timing comique.

PhotoIl y a même un panda oui...

 

Outre la foison de gros plans, de caméras mouvantes, de jeux sur la mise au point, de bip, de floutages ou de confessions aux coins du feu avec le présentateur ou face cam, la série use magnifiquement de la musique et des ambiances sonores pour surligner les moments clés (ou non) de l'aventure des candidat(e)s. La séquence où Marc, furieux, est sur le point de quitter la villa dans l'épisode 6 est ainsi ponctuée par la musique, se lançant au gré des incessants allers-retours du Bachelor.

Un passage parfait magnifié également par des dialogues hilarants : "- Je fais une sieste et ensuite je pars - Ah il se réveille... - J'ai dormi une minute ! - Marc, t'as bien dormi ?" et autres touches d'humour, dont le comique de répétition, Valérie (Doria Tillier) refermant la baie vitrée en permanence.

Alors oui, en accaparant les tropismes de la télé-réalité, la série n'échappe pas à une certaine redondance dans la structure de ses épisodes. Très rapidement, on comprend quelle candidate va être éliminée et lesquelles vont rester (parfois au plus grand dam de Marc). Cela enlève évidemment un peu de suspense à l'intrigue, pour autant, la narration ne vient jamais gâcher les innombrables qualités de la série. Car les trouvailles burlesques, les blagues borderlines et les situations inattendues prennent largement le dessus sur la construction basique de l'ensemble.

Photo Camille ChamouxAttention au courant d'air

Chaque épisode mettant en exergue une candidate parmi les autres, ils recèlent tous d'idées étincelantes et tordantes notamment grâce au parterre de personnages exubérants. Chattaléré, l'excellente Camille Chamoux en esthéticienne nymphomane se baladant la chatte à l'air (c'est de l'italien, ou pas), est sans doute une des plus drôles et gênantes de la série. La prestation comique de Adèle Exarchopoulos en Soraya et ses petits cris de primates toujours surprenants sont aussi de purs moments comiques, prouvant à quel point l'actrice de La Vie d'Adèle peut briller dans la comédie (comme elle le montrera aussi dans Mandibules).

Que dire aussi de la fameuse Jean Guil, cette fête hommage connue de tous sauf de Marc, aux règles complètement farfelues débutant à 8h pour se terminer à 15h40 avant de reprendre à 19h, durant laquelle il est interdit d'applaudir et fêtée par tout le monde sauf les juifs. La série aime à titiller le politiquement correct ici, déguisant Marc en rasta / Bob Marley déçu de ne pas avoir pu se peindre le visage en noir, car "c'est interdit".

Le reste de la série est tout aussi irrévérencieuse allant jusqu'au bout de sa frénésie avec des blagues grossières, déplacées, irrespectueuses et inconvenantes, visant tout le monde et ne laissant personne sur la route, c'est ça le beau jeu.

Photo Orelsan, Jonathan CohenSoraya, Orelsan et Marc

la crème de la crème

Évidemment, l'une des grandes forces de La Flamme tient dans le talent incroyable de Jonathan Cohen lui-même. L'acteur a explosé grâce à son rôle dans la websérie Serge le Mytho et monopolise avec brio (le plus souvent) le paysage comique français depuis. Rien qu'en 2020, le comédien a été aperçu dans ForteTout Simplement NoirTerrible jungleÉnorme ou encore la saison 2 de Family Business sur Netflix. Il est donc partout et dans La Flamme, c'est clairement pour le meilleur.

S'il est accompagné par un joli casting féminin talentueux (entre autres, Ana Girardot se démarque assez largement) et quelques guests pas piqués des hannetons (Vincent MacaigneFrançois CivilPierre NineySeth Gueko ou Vincent Dedienne parfait dans le rôle de l'animateur), c'est lui qui porte une majeure partie de la série. Son amour pour l'improvisation et sa capacité à partir loin dans ses délires alimentent un peu plus à chaque fois la folie grotesque et burlesque de l'émission tout autant que la bouffonnerie de son personnage.

Mieux encore, même s'il est présenté comme un célibataire beau, riche, immature, bête et narcissique, Marc parvient à émouvoir de par certaines de ses failles. À l'image de Serge le Mytho, Jonathan Cohen travaille son personnage au corps et lui donne une vraie consistance, de vrais traits d'identités offrant donc quelques jolies touches d'émotions au coeur de ce déluge d'absurdité comique, alors même que son mâle alpha est plus que malaisant.

photo, Jonathan CohenJonathan Cohen, l'atout comique du paysage français

Du reste, les neuf épisodes de La Flamme profitent du concept même de l'émission pour dénoncer une certaine forme de télévision masculiniste, complètement déconnectée de la réalité (précisément). En neuf épisodes, seul le personnage de Marc a véritablement le droit à un background fort et puissant, ce genre d'émission délaissant assez largement les candidates pour l'homme au centre des attentions (aussi con soit-il). Le présentateur incarné par Vincent Dedienne l'explique d'ailleurs non sans ironie en début de pilote : "Dans la vraie vie, un homme qui mettrait en compétition une quinzaine de femmes les unes contre les autres serait considéré comme un immonde porc dégueulasse. Mais ici, ce n'est pas la vraie vie. Bienvenue dans La Flamme. "

Et il semblerait qu'après une telle réussite, cela ait donné des idées au trio de scénariste. Comme Jonathan Cohen l'a explicité en interview, une saison 2 pourrait bel et bien voir le jour... mais avec un concept inversé. Et si c'était une femme dont le coeur était à prendre et des mecs en prétendants pour la prochaine ? On demande à voir pour que les cartes soient rebattues (même si Burning Love l'a déjà fait dans sa saison 2, justement) !

La Flamme est diffusée chaque lundi à compter de trois épisodes par semaine sur Canal+ depuis le 12 octobre 2020

Affiche française

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MARC LE MYTHO

Il se dit régulièrement, ces dernières années, que l'on ne peut plus rire de tout et que la comédie française n'a plus rien à proposer. La Flamme devrait donc fermer quelques bouches et permettre de calmer un peu les esprits des pro-C'était mieux avant. La nouvelle création de Canal+ est, en effet, une perle humoristique défonçant la porte du politiquement correct comme on en a rarement vu sur les écrans français, le ton étant trop souvent cantonné aux séries anglophones.  

Et justement, il faut dire que la série est inspirée de la série parodique américaine Burning Love produite par Ben Stiller. L'humour que l'on retrouve dans La Flamme est donc fortement influencé par la série mère et en pastiche assez largement le déroulé même (qu'il s'agisse des personnages ou des situations). Toutefois, loin d'être une simple redite quasi plan par plan comme pouvait l'être La mouche vis à vis à de FleabagLa Flamme en tire alors le meilleur.

En neuf épisodes d'environ 25 minutes chacun, la série créée par Jonathan Cohen, Jérémie Galan et Florent Bernard (plus connu sous le nom de Flobert par les aficionados du Golden Moustache) réussit à trouver sa propre patte et est assurément l'une des oeuvres les plus drôles vues en 2020.

TOUT SIMPLEMENT CON

Sur le papier, pourtant, La Flamme aurait rapidement pu devenir un lourd fardeau à explorer au fil de ses épisodes. La télé-réalité reposant avant tout sur du vide, difficile de voir comment la série pouvait tenir sur la longueur, aussi courts soient les épisodes. Une inquiétude d'autant plus prégnante quand on comprend que la série ne visera jamais (ou presque) à être une pure satire de la télé-réalité comme pouvait l'être l'excellente UnREAL

C'était sans compter la maitrise inconditionnelle du trio de scénaristes pour enflammer l'émission au coeur de leur série. Particulièrement habile pour s'appuyer sur les codes de la télé-réalité, La Flamme est surtout construite, mise en scène et incarnée à l'image d'une télé-réalité jusque dans ses moindres détails. Le moyen d'accentuer à merveille les tics du genre télévisuel pour mieux s'en moquer ou les ridiculiser, et créer au-delà un sacré timing comique.

PhotoIl y a même un panda oui...

 

Outre la foison de gros plans, de caméras mouvantes, de jeux sur la mise au point, de bip, de floutages ou de confessions aux coins du feu avec le présentateur ou face cam, la série use magnifiquement de la musique et des ambiances sonores pour surligner les moments clés (ou non) de l'aventure des candidat(e)s. La séquence où Marc, furieux, est sur le point de quitter la villa dans l'épisode 6 est ainsi ponctuée par la musique, se lançant au gré des incessants allers-retours du Bachelor.

Un passage parfait magnifié également par des dialogues hilarants : "- Je fais une sieste et ensuite je pars - Ah il se réveille... - J'ai dormi une minute ! - Marc, t'as bien dormi ?" et autres touches d'humour, dont le comique de répétition, Valérie (Doria Tillier) refermant la baie vitrée en permanence.

Alors oui, en accaparant les tropismes de la télé-réalité, la série n'échappe pas à une certaine redondance dans la structure de ses épisodes. Très rapidement, on comprend quelle candidate va être éliminée et lesquelles vont rester (parfois au plus grand dam de Marc). Cela enlève évidemment un peu de suspense à l'intrigue, pour autant, la narration ne vient jamais gâcher les innombrables qualités de la série. Car les trouvailles burlesques, les blagues borderlines et les situations inattendues prennent largement le dessus sur la construction basique de l'ensemble.

Photo Camille ChamouxAttention au courant d'air

Chaque épisode mettant en exergue une candidate parmi les autres, ils recèlent tous d'idées étincelantes et tordantes notamment grâce au parterre de personnages exubérants. Chattaléré, l'excellente Camille Chamoux en esthéticienne nymphomane se baladant la chatte à l'air (c'est de l'italien, ou pas), est sans doute une des plus drôles et gênantes de la série. La prestation comique de Adèle Exarchopoulos en Soraya et ses petits cris de primates toujours surprenants sont aussi de purs moments comiques, prouvant à quel point l'actrice de La Vie d'Adèle peut briller dans la comédie (comme elle le montrera aussi dans Mandibules).

Que dire aussi de la fameuse Jean Guil, cette fête hommage connue de tous sauf de Marc, aux règles complètement farfelues débutant à 8h pour se terminer à 15h40 avant de reprendre à 19h, durant laquelle il est interdit d'applaudir et fêtée par tout le monde sauf les juifs. La série aime à titiller le politiquement correct ici, déguisant Marc en rasta / Bob Marley déçu de ne pas avoir pu se peindre le visage en noir, car "c'est interdit".

Le reste de la série est tout aussi irrévérencieuse allant jusqu'au bout de sa frénésie avec des blagues grossières, déplacées, irrespectueuses et inconvenantes, visant tout le monde et ne laissant personne sur la route, c'est ça le beau jeu.

Photo Orelsan, Jonathan CohenSoraya, Orelsan et Marc

la crème de la crème

Évidemment, l'une des grandes forces de La Flamme tient dans le talent incroyable de Jonathan Cohen lui-même. L'acteur a explosé grâce à son rôle dans la websérie Serge le Mytho et monopolise avec brio (le plus souvent) le paysage comique français depuis. Rien qu'en 2020, le comédien a été aperçu dans ForteTout Simplement NoirTerrible jungleÉnorme ou encore la saison 2 de Family Business sur Netflix. Il est donc partout et dans La Flamme, c'est clairement pour le meilleur.

S'il est accompagné par un joli casting féminin talentueux (entre autres, Ana Girardot se démarque assez largement) et quelques guests pas piqués des hannetons (Vincent MacaigneFrançois CivilPierre NineySeth Gueko ou Vincent Dedienne parfait dans le rôle de l'animateur), c'est lui qui porte une majeure partie de la série. Son amour pour l'improvisation et sa capacité à partir loin dans ses délires alimentent un peu plus à chaque fois la folie grotesque et burlesque de l'émission tout autant que la bouffonnerie de son personnage.

Mieux encore, même s'il est présenté comme un célibataire beau, riche, immature, bête et narcissique, Marc parvient à émouvoir de par certaines de ses failles. À l'image de Serge le Mytho, Jonathan Cohen travaille son personnage au corps et lui donne une vraie consistance, de vrais traits d'identités offrant donc quelques jolies touches d'émotions au coeur de ce déluge d'absurdité comique, alors même que son mâle alpha est plus que malaisant.

photo, Jonathan CohenJonathan Cohen, l'atout comique du paysage français

Du reste, les neuf épisodes de La Flamme profitent du concept même de l'émission pour dénoncer une certaine forme de télévision masculiniste, complètement déconnectée de la réalité (précisément). En neuf épisodes, seul le personnage de Marc a véritablement le droit à un background fort et puissant, ce genre d'émission délaissant assez largement les candidates pour l'homme au centre des attentions (aussi con soit-il). Le présentateur incarné par Vincent Dedienne l'explique d'ailleurs non sans ironie en début de pilote : "Dans la vraie vie, un homme qui mettrait en compétition une quinzaine de femmes les unes contre les autres serait considéré comme un immonde porc dégueulasse. Mais ici, ce n'est pas la vraie vie. Bienvenue dans La Flamme. "

Et il semblerait qu'après une telle réussite, cela ait donné des idées au trio de scénariste. Comme Jonathan Cohen l'a explicité en interview, une saison 2 pourrait bel et bien voir le jour... mais avec un concept inversé. Et si c'était une femme dont le coeur était à prendre et des mecs en prétendants pour la prochaine ? On demande à voir pour que les cartes soient rebattues (même si Burning Love l'a déjà fait dans sa saison 2, justement) !

La Flamme est diffusée chaque lundi à compter de trois épisodes par semaine sur Canal+ depuis le 12 octobre 2020

Affiche française

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