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Paris : une projection sauvage interrompue par la police - Le Parisien

« Coupez ! » D'habitude, sur un plateau de cinéma, c'est le réalisateur qui a toute autorité sur cette formule. Mais ce lundi soir à 20h20, boulevard de Rochechouart, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, l'ordre est venu d'une patrouille de police, vite renforcée d'une petite dizaine de voitures. Rassemblés sur le terre-plein central, devant la salle de concerts La Cigale, dont la façade ressemble furieusement, dans cette nuit qui prélude au dixième jour du couvre-feu, à un vaste écran blanc, une centaine de personnes, tous cinéastes adhérents à la Société des réalisateurs de films (SRF) expriment leur dépit.

« Un acte politique, certes, mais poétique et joyeux »

La SRF, qui entend « défendre les libertés artistiques, morales et les intérêts professionnels et économiques de la création cinématographique », est née en 1968. Une date aux accents de révolte, on-ne-peut plus doublement symbolique puisque le film qui était proposé « avec les moyens du bord », baffles accrochés au tronc des arbres, projecteur hissé sur un haut escabeau, était un moyen-métrage en noir et blanc de Jean Vigo, « Zéro de conduite », tourné en hiver 1933. L'œuvre, longue de 44 minutes, raconte la révolte radicale des élèves d'un pensionnat. Elle a été immédiatement censurée et n'a obtenu son visa de sortie qu'en… 1946.

« C'est une idée née collectivement le soir de l'annonce du couvre-feu », observe Elise ( le prénom a été modifié ) qui, sans remettre en question la nécessité du combat contre le Covid-19, s'interroge sur des motivations qu'elle subodore « plus sécuritaires que sanitaires ». Et d'ajouter : « Les théâtres et les cinémas ne sont pas des clusters ». Décision a été prise de riposter par « un acte politique, certes, mais poétique et joyeux ». Problème : même si la Mission cinéma de la Ville de Paris avait été informée de cette démarche, sans la possibilité de produire une autorisation concrète, elle s'est heurtée aux contingences de la loi.

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« Coupez ! » D'habitude, sur un plateau de cinéma, c'est le réalisateur qui a toute autorité sur cette formule. Mais ce lundi soir à 20h20, boulevard de Rochechouart, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, l'ordre est venu d'une patrouille de police, vite renforcée d'une petite dizaine de voitures. Rassemblés sur le terre-plein central, devant la salle de concerts La Cigale, dont la façade ressemble furieusement, dans cette nuit qui prélude au dixième jour du couvre-feu, à un vaste écran blanc, une centaine de personnes, tous cinéastes adhérents à la Société des réalisateurs de films (SRF) expriment leur dépit.

« Un acte politique, certes, mais poétique et joyeux »

La SRF, qui entend « défendre les libertés artistiques, morales et les intérêts professionnels et économiques de la création cinématographique », est née en 1968. Une date aux accents de révolte, on-ne-peut plus doublement symbolique puisque le film qui était proposé « avec les moyens du bord », baffles accrochés au tronc des arbres, projecteur hissé sur un haut escabeau, était un moyen-métrage en noir et blanc de Jean Vigo, « Zéro de conduite », tourné en hiver 1933. L'œuvre, longue de 44 minutes, raconte la révolte radicale des élèves d'un pensionnat. Elle a été immédiatement censurée et n'a obtenu son visa de sortie qu'en… 1946.

« C'est une idée née collectivement le soir de l'annonce du couvre-feu », observe Elise ( le prénom a été modifié ) qui, sans remettre en question la nécessité du combat contre le Covid-19, s'interroge sur des motivations qu'elle subodore « plus sécuritaires que sanitaires ». Et d'ajouter : « Les théâtres et les cinémas ne sont pas des clusters ». Décision a été prise de riposter par « un acte politique, certes, mais poétique et joyeux ». Problème : même si la Mission cinéma de la Ville de Paris avait été informée de cette démarche, sans la possibilité de produire une autorisation concrète, elle s'est heurtée aux contingences de la loi.

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