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« Utopia » sur Amazon Prime Video : Alice au pays des conspirations - Le Monde

John Cusack incarne le docteur Kevin Christie.

Autant que d’une critique, Utopia mérite d’être accompagné d’une liste des effets secondaires. Nausées, crises d’angoisse, cauchemars : on ne peut reprocher à la première série de la romancière (Gone Girl/Les Apparences, Sharp Objects) et scénariste (Widows/Les Veuves, de Steve McQueen) Gillian Flynn de laisser le spectateur dans l’état où elle l’a trouvé. Reste qu’il faut de bonnes raisons pour secouer aussi rudement le chaland. Lorsque Gillian Flynn a entrepris d’adapter la série britannique Utopia (créée en 2013 par Dennis Kelly), le thème dominant de celle-ci – la désinformation à travers les théories conspirationnistes – et le véhicule qui le mettait en œuvre – une pandémie virale – semblaient encore à bonne distance. La réalité, qui aime jouer des tours à la fiction, s’est chargée d’orchestrer une collision violente qui rend le spectacle d’Utopia, version 2020, hypnotisant et parfois insupportable.

A ma gauche, une petite bande d’amateurs de BD réunis par leur passion pour Dystopia, œuvre d’un mystérieux créateur, annonciatrice d’une suite intitulée Utopia. Une poignée d’adolescents à laquelle se joignent un adulte convaincu que les conspirations structurent le monde et un enfant. A ma droite, une multinationale pharmaceutique dirigée par le docteur Kevin Christie (John Cusack), décidé à sortir l’humanité de ses travers – la surpopulation, le gaspillage, la paresse… Entre les deux, Jessica Hyde (Sasha Lane), jeune femme déterminée à entraver les projets machiavéliques du docteur Christie pas tant parce qu’ils sont amoraux mais parce que le magnat de la santé est à l’origine de la disparition de son père. Ajoutons que le maître d’œuvre de toutes les ignominies déployées au long des huit épisodes est représenté sous les traits d’un lapin, qu’Utopia, la bande dessinée, agit comme un miroir qui reflète le monde tout en ouvrant une porte sur un autre univers, et l’on aura reconnu en Jessica Hyde un avatar sanguinaire de l’Alice de Lewis Carroll.

Bain de sang

Le premier épisode commence par une convention de fans de comics organisée à Chicago. Les adeptes d’Utopia s’y retrouvent, y font connaissance, eux qui ne correspondaient que sur la Toile et s’apprêtent à découvrir leur Graal. Ce jamboree de nerds tourne au bain de sang avec l’irruption d’un tueur autiste (enfin, son comportement correspond à l’idée de l’autisme que se font les scénaristes) dont on comprend bientôt qu’il est mandaté par le grand philanthrope qu’est Kevin Christie pour récupérer les planches d’Utopia. Pendant ce temps un virus fait des ravages à travers les Etats-Unis.

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John Cusack incarne le docteur Kevin Christie.

Autant que d’une critique, Utopia mérite d’être accompagné d’une liste des effets secondaires. Nausées, crises d’angoisse, cauchemars : on ne peut reprocher à la première série de la romancière (Gone Girl/Les Apparences, Sharp Objects) et scénariste (Widows/Les Veuves, de Steve McQueen) Gillian Flynn de laisser le spectateur dans l’état où elle l’a trouvé. Reste qu’il faut de bonnes raisons pour secouer aussi rudement le chaland. Lorsque Gillian Flynn a entrepris d’adapter la série britannique Utopia (créée en 2013 par Dennis Kelly), le thème dominant de celle-ci – la désinformation à travers les théories conspirationnistes – et le véhicule qui le mettait en œuvre – une pandémie virale – semblaient encore à bonne distance. La réalité, qui aime jouer des tours à la fiction, s’est chargée d’orchestrer une collision violente qui rend le spectacle d’Utopia, version 2020, hypnotisant et parfois insupportable.

A ma gauche, une petite bande d’amateurs de BD réunis par leur passion pour Dystopia, œuvre d’un mystérieux créateur, annonciatrice d’une suite intitulée Utopia. Une poignée d’adolescents à laquelle se joignent un adulte convaincu que les conspirations structurent le monde et un enfant. A ma droite, une multinationale pharmaceutique dirigée par le docteur Kevin Christie (John Cusack), décidé à sortir l’humanité de ses travers – la surpopulation, le gaspillage, la paresse… Entre les deux, Jessica Hyde (Sasha Lane), jeune femme déterminée à entraver les projets machiavéliques du docteur Christie pas tant parce qu’ils sont amoraux mais parce que le magnat de la santé est à l’origine de la disparition de son père. Ajoutons que le maître d’œuvre de toutes les ignominies déployées au long des huit épisodes est représenté sous les traits d’un lapin, qu’Utopia, la bande dessinée, agit comme un miroir qui reflète le monde tout en ouvrant une porte sur un autre univers, et l’on aura reconnu en Jessica Hyde un avatar sanguinaire de l’Alice de Lewis Carroll.

Bain de sang

Le premier épisode commence par une convention de fans de comics organisée à Chicago. Les adeptes d’Utopia s’y retrouvent, y font connaissance, eux qui ne correspondaient que sur la Toile et s’apprêtent à découvrir leur Graal. Ce jamboree de nerds tourne au bain de sang avec l’irruption d’un tueur autiste (enfin, son comportement correspond à l’idée de l’autisme que se font les scénaristes) dont on comprend bientôt qu’il est mandaté par le grand philanthrope qu’est Kevin Christie pour récupérer les planches d’Utopia. Pendant ce temps un virus fait des ravages à travers les Etats-Unis.

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