Pour son cinquième film de fiction, le plus maîtrisé et le meilleur, Mélanie Laurent adapte le roman historique de Victoria Mas sur le terrible sort de femmes “hystériques” aux mains du professeur Charcot. Une ode élégante à la libération des corps et des esprits.
Tels des coups de boutoir, le tocsin sonne. La caméra se rapproche par à-coups d’une jeune fille émue, de dos, à la nuque fière, au milieu de la foule d’un enterrement. Dans le plan suivant, au son, cette fois, d’un violoncelle anxiogène, c’est toujours cette nuque qui nous guide avec fluidité. Elle nous mène à travers un grand appartement bourgeois vers la salle à manger où il ne fait pas bon contrarier le chef de famille. « Je m’excuse, père » sera la première phrase prononcée du film. Dès ces magnifiques prémices, et avant même de faire réellement connaissance avec Eugénie, l’héroïne, la mise en scène de Mélanie Laurent installe son enjeu dramatique : il s’agira de féminité à faire taire, de nuque à faire plier, par tous les moyens. D’esprit à éteindre par la contrainte.
Les esprits, justement : la jeune et lumineuse Eugénie communique avec eux. Dans ce milieu si feutré et conventionnel du XIXe siècle, et même si son frère lui sourit avec complicité, elle détonne plus que de raison. Lors d’une promenade en calèche, elle comprend sa destination, décidée par son père : l’hôpital de La Salpêtrière, où exerce l’éminent professeur Charcot, pionnier de la psychiatrie, mais friand d’expériences sans scrupules et en public sur les « hystériques ». Voilà Eugénie (Lou de Laâge) enfermée entre les quatre murs d’un monde de femmes cobayes, aux mains de « la science » d’hommes qui fouillent leurs ventres, tordent leurs membres, craignent leur parole et leur mélancolie.

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Tels des coups de boutoir, le tocsin sonne. La caméra se rapproche par à-coups d’une jeune fille émue, de dos, à la nuque fière, au milieu de la foule d’un enterrement. Dans le plan suivant, au son, cette fois, d’un violoncelle anxiogène, c’est toujours cette nuque qui nous guide avec fluidité. Elle nous mène à travers un grand appartement bourgeois vers la salle à manger où il ne fait pas bon contrarier le chef de famille. « Je m’excuse, père » sera la première phrase prononcée du film. Dès ces magnifiques prémices, et avant même de faire réellement connaissance avec Eugénie, l’héroïne, la mise en scène de Mélanie Laurent installe son enjeu dramatique : il s’agira de féminité à faire taire, de nuque à faire plier, par tous les moyens. D’esprit à éteindre par la contrainte.
Les esprits, justement : la jeune et lumineuse Eugénie communique avec eux. Dans ce milieu si feutré et conventionnel du XIXe siècle, et même si son frère lui sourit avec complicité, elle détonne plus que de raison. Lors d’une promenade en calèche, elle comprend sa destination, décidée par son père : l’hôpital de La Salpêtrière, où exerce l’éminent professeur Charcot, pionnier de la psychiatrie, mais friand d’expériences sans scrupules et en public sur les « hystériques ». Voilà Eugénie (Lou de Laâge) enfermée entre les quatre murs d’un monde de femmes cobayes, aux mains de « la science » d’hommes qui fouillent leurs ventres, tordent leurs membres, craignent leur parole et leur mélancolie.

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