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"Vous pouvez faire quelque chose": de retour d'Ukraine, Mathieu Kassovitz appelle à la mobilisation - BFMTV

L'acteur s'était rendu à Lviv avec JR pour y dévoiler un projet artistique en soutien aux Ukrainiens. De retour, il raconte son voyage à BFMTV.

Mathieu Kassovitz et l'artiste JR étaient ensemble à Lviv près de la frontière polonaise, lundi, pour y dévoiler une fresque en soutien aux Ukrainiens face à la violente offensive russe dont ils sont victimes depuis février. Invité ce jeudi sur BFMTV, le cinéaste détaille son expérience auprès de bénévoles qui, côté polonais, accueillent les réfugiés. Et appelle tous les volontaires à se joindre à leurs efforts.

"Il n'y a pas d'ONG majeure sur le terrain", regrette-t-il. "Il faut qu'on crée de nouvelles structures avant que l'ONU et l'Unicef arrivent. (Pour l'instant) il y a une tente de l'Unicef Pologne, une tente de la Croix Rouge et basta."

Il décrit pourtant une situation d'urgence, avec "20.000 personnes qui passent par jour" rien que sur le poste où il se trouvait, côté polonais. Il y a notamment rencontré Lilian, chef d'entreprise bordelais, et Nicolas, installé à Varsovie, qui ont tous les deux mis leur vie entre parenthèses pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens.

"Tout le monde peut y aller"

"Ce qu'on essaie de faire, c'est d'aider les bénévoles", explique-t-il. "Tout le monde peut y aller, c'est facile de rentrer en Pologne. Vous pouvez prendre un camion, ramener du matériel, rester une semaine ou deux, quelques jours. (...) Ce n'est pas forcément des dons d’argent. Si vous êtes revoltés, si vous avez mal au cœur, si vous êtes parent, vous pouvez faire quelque chose."

Lors de son passage à Lviv, en Ukraine, il a été témoin du "drame de la guerre": "les réfugiés, des dizaines de milliers de personnes, des enfants, des femmes, qui attendent pour passer la frontière et aller en Pologne. Nous, nous avions nos passeports, nous étions en presse: nous sommes passés devant 1,5 km de queue, il devait y avoir 10.000 personnes. Et malgré tout, on a fait 5 heures de queue. Des familles, des enfants en bas-âge, des bébés, qui dorment dans le froid."

Il décrit, malgré tout, un peupe ukrainien déterminé: "Le sentiment qui domine sur place, c'est ce qui est marqué sur les affiches: 'Russians, go fucking home' ("rentrez chez vous, p*****" ndlr) Il y a des panneaux sur lesquels est écrit 'Ceci est notre terre, et vous mourrez enterrés dessous.' Ce sont des résistants dans l'âme. Ils ne sont pas prêts à lâcher quoi que ce soit, c'est 40 millions de personnes complètement dédiées à la cause."

"J'ai peur pour mes enfants"

L'objectif affiché de Mathieu Kassovitz est de permettre aux volontaires rencontrés sur place d'avoir une voix médiatique, et d'encourager tous ceux qui le souhaitent à leur prêter main forte. Très ému, il raconte comment ce conflit fait écho à son histoire personnelle:

"Je suis fils de réfugiés, mon père a vécu 39-45. Il avait l'âge de ces enfants-là quand mes grands-parents ont été déportés. Il a vécu le ghetto, il a fait la queue comme eux. Et quand ils ont été libérés il s'est sauvé de son pays, à 18 ans, en 1956, quand les Russes sont entrés en Hongrie.

Celui qui participe à la série documentaire Apocalypse, qui raconte les grands conflits du siècle dernier, ajoute:

"Je ne peux pas voir ces images sans avoir ces retours du passé. Ce sont des images extrêmement violentes, et on sait comment elles ont tourné. J'ai peur pour mes enfants, pour l'avenir de la planète."

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L'acteur s'était rendu à Lviv avec JR pour y dévoiler un projet artistique en soutien aux Ukrainiens. De retour, il raconte son voyage à BFMTV.

Mathieu Kassovitz et l'artiste JR étaient ensemble à Lviv près de la frontière polonaise, lundi, pour y dévoiler une fresque en soutien aux Ukrainiens face à la violente offensive russe dont ils sont victimes depuis février. Invité ce jeudi sur BFMTV, le cinéaste détaille son expérience auprès de bénévoles qui, côté polonais, accueillent les réfugiés. Et appelle tous les volontaires à se joindre à leurs efforts.

"Il n'y a pas d'ONG majeure sur le terrain", regrette-t-il. "Il faut qu'on crée de nouvelles structures avant que l'ONU et l'Unicef arrivent. (Pour l'instant) il y a une tente de l'Unicef Pologne, une tente de la Croix Rouge et basta."

Il décrit pourtant une situation d'urgence, avec "20.000 personnes qui passent par jour" rien que sur le poste où il se trouvait, côté polonais. Il y a notamment rencontré Lilian, chef d'entreprise bordelais, et Nicolas, installé à Varsovie, qui ont tous les deux mis leur vie entre parenthèses pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens.

"Tout le monde peut y aller"

"Ce qu'on essaie de faire, c'est d'aider les bénévoles", explique-t-il. "Tout le monde peut y aller, c'est facile de rentrer en Pologne. Vous pouvez prendre un camion, ramener du matériel, rester une semaine ou deux, quelques jours. (...) Ce n'est pas forcément des dons d’argent. Si vous êtes revoltés, si vous avez mal au cœur, si vous êtes parent, vous pouvez faire quelque chose."

Lors de son passage à Lviv, en Ukraine, il a été témoin du "drame de la guerre": "les réfugiés, des dizaines de milliers de personnes, des enfants, des femmes, qui attendent pour passer la frontière et aller en Pologne. Nous, nous avions nos passeports, nous étions en presse: nous sommes passés devant 1,5 km de queue, il devait y avoir 10.000 personnes. Et malgré tout, on a fait 5 heures de queue. Des familles, des enfants en bas-âge, des bébés, qui dorment dans le froid."

Il décrit, malgré tout, un peupe ukrainien déterminé: "Le sentiment qui domine sur place, c'est ce qui est marqué sur les affiches: 'Russians, go fucking home' ("rentrez chez vous, p*****" ndlr) Il y a des panneaux sur lesquels est écrit 'Ceci est notre terre, et vous mourrez enterrés dessous.' Ce sont des résistants dans l'âme. Ils ne sont pas prêts à lâcher quoi que ce soit, c'est 40 millions de personnes complètement dédiées à la cause."

"J'ai peur pour mes enfants"

L'objectif affiché de Mathieu Kassovitz est de permettre aux volontaires rencontrés sur place d'avoir une voix médiatique, et d'encourager tous ceux qui le souhaitent à leur prêter main forte. Très ému, il raconte comment ce conflit fait écho à son histoire personnelle:

"Je suis fils de réfugiés, mon père a vécu 39-45. Il avait l'âge de ces enfants-là quand mes grands-parents ont été déportés. Il a vécu le ghetto, il a fait la queue comme eux. Et quand ils ont été libérés il s'est sauvé de son pays, à 18 ans, en 1956, quand les Russes sont entrés en Hongrie.

Celui qui participe à la série documentaire Apocalypse, qui raconte les grands conflits du siècle dernier, ajoute:

"Je ne peux pas voir ces images sans avoir ces retours du passé. Ce sont des images extrêmement violentes, et on sait comment elles ont tourné. J'ai peur pour mes enfants, pour l'avenir de la planète."

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