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Le chanteur R. Kelly condamné à trente ans de prison pour crimes sexuels - Le Monde

Le chanteur R. Kelly lors d’une audience devant un tribunal de Chicago, dans l’Illinois, le 17 septembre 2019.

Le chanteur américain R. Kelly a été condamné mercredi 29 juin à trente ans de prison pour avoir dirigé pendant des années un « système » d’exploitation sexuelle de jeunes, dont des mineures, sur une période allant de 1994 à 2018. La star déchue du R’n’B avait été reconnue coupable en septembre 2021 de tous les chefs d’inculpation qui pesaient contre lui : extorsion, exploitation sexuelle de mineur, enlèvement, trafic, corruption et travail forcé.

Dans leur dernier réquisitoire, les procureurs du tribunal fédéral de Brooklyn avaient réclamé au moins vingt-cinq années de réclusion criminelle en raison du « danger » Robert Kelly, de son vrai nom, pour ses victimes et pour l’opinion publique. Le parquet américain estimait qu’il était « un impudent, un manipulateur, dans le contrôle et la coercition, ne montrant aucun signe de remords ou de respect de la loi ».

Etape majeure du mouvement #metoo

Le procès avait mis au jour le « système » de R. Kelly pour attirer de très jeunes femmes et les agresser sexuellement, avec la complicité de son entourage, comme dans une sorte d’entreprise mafieuse, selon l’accusation. Nombre de victimes avaient raconté leur rencontre avec leur idole lors de concerts après lesquels on leur glissait un petit papier avec les coordonnées du chanteur.

Le chanteur avait été dépeint par l’accusation en « criminel, prédateur ». Neuf femmes et deux hommes l’avaient accusé d’avoir abusé d’eux sexuellement, décrivant des viols, des prises de drogues forcées, des situations d’emprisonnement ou encore des faits de pédopornographie. L’homme de 55 ans a toujours nié les faits.

Il y a neuf mois, le procès du chanteur mondialement connu pour son tube I Believe I Can Fly avait été analysé comme un révélateur des crimes sexuels dans la communauté afro-américaine. Il a été considéré comme une étape majeure du mouvement #metoo : c’était la première fois que la majorité des plaignantes étaient des femmes noires et qu’elles accusaient un artiste noir.

Pour Kenyette Barnes, à l’origine du mot-dièse #muteRKelly (« Faites taire R. Kelly ») en 2017 – la même année que le mouvement mondial #metoo –, la justice américaine a permis pour la première fois de donner écho « au sang, à la sueur et aux larmes des femmes noires » que la société américaine ne voulait jusqu’à présent pas voir.

Le Monde

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Le chanteur R. Kelly lors d’une audience devant un tribunal de Chicago, dans l’Illinois, le 17 septembre 2019.

Le chanteur américain R. Kelly a été condamné mercredi 29 juin à trente ans de prison pour avoir dirigé pendant des années un « système » d’exploitation sexuelle de jeunes, dont des mineures, sur une période allant de 1994 à 2018. La star déchue du R’n’B avait été reconnue coupable en septembre 2021 de tous les chefs d’inculpation qui pesaient contre lui : extorsion, exploitation sexuelle de mineur, enlèvement, trafic, corruption et travail forcé.

Dans leur dernier réquisitoire, les procureurs du tribunal fédéral de Brooklyn avaient réclamé au moins vingt-cinq années de réclusion criminelle en raison du « danger » Robert Kelly, de son vrai nom, pour ses victimes et pour l’opinion publique. Le parquet américain estimait qu’il était « un impudent, un manipulateur, dans le contrôle et la coercition, ne montrant aucun signe de remords ou de respect de la loi ».

Etape majeure du mouvement #metoo

Le procès avait mis au jour le « système » de R. Kelly pour attirer de très jeunes femmes et les agresser sexuellement, avec la complicité de son entourage, comme dans une sorte d’entreprise mafieuse, selon l’accusation. Nombre de victimes avaient raconté leur rencontre avec leur idole lors de concerts après lesquels on leur glissait un petit papier avec les coordonnées du chanteur.

Le chanteur avait été dépeint par l’accusation en « criminel, prédateur ». Neuf femmes et deux hommes l’avaient accusé d’avoir abusé d’eux sexuellement, décrivant des viols, des prises de drogues forcées, des situations d’emprisonnement ou encore des faits de pédopornographie. L’homme de 55 ans a toujours nié les faits.

Il y a neuf mois, le procès du chanteur mondialement connu pour son tube I Believe I Can Fly avait été analysé comme un révélateur des crimes sexuels dans la communauté afro-américaine. Il a été considéré comme une étape majeure du mouvement #metoo : c’était la première fois que la majorité des plaignantes étaient des femmes noires et qu’elles accusaient un artiste noir.

Pour Kenyette Barnes, à l’origine du mot-dièse #muteRKelly (« Faites taire R. Kelly ») en 2017 – la même année que le mouvement mondial #metoo –, la justice américaine a permis pour la première fois de donner écho « au sang, à la sueur et aux larmes des femmes noires » que la société américaine ne voulait jusqu’à présent pas voir.

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