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Avec « The Gray Man », Netflix sort la grosse artillerie et manque sa cible - Le Monde

Sierra/Six (Ryan Gosling) dans « The Gray Man », d’Anthony et Joe Russo.

L’ignorance du budget de The Gray Man aurait peut-être rendu tolérable ces deux heures de violence absurde, au long desquelles s’accumulent cadavres et ruines. Mais voilà un film à 200 millions de dollars (200 millions d’euros), réalisé par des spécialistes en superproduction, les frères Anthony et Joe Russo, qui ont mené à son terme la saga Avengers pour la maison Marvel. En rapprochant cette somme (le prix d’une quarantaine de missiles Himars, pour prendre une autre denrée destructrice) du résultat qui s’affiche sur les écrans des abonnés Netflix depuis le 22 juillet, on ne peut que ressasser encore et encore les éternelles questions sur l’incapacité de la plate-forme à générer des longs-métrages de divertissement spectaculaires et de qualité.

Le seul enjeu qui tiendra le public en haleine ne tient donc pas à la victoire ou à la défaite de Six, le tueur à gages employé par la CIA qu’incarne Ryan Gosling (enfin… c’est un bien grand mot pour un personnage aussi schématique), mais à l’effet qu’aura The Gray Man sur les performances de Netflix, sur le marché des plates-formes et en Bourse.

La morale et l’esthétique voudraient que la multinationale de Reed Hastings et Ted Sarandos fût punie de cette mauvaise action. Adapté d’un roman d’espionnage par Joe Russo, Christopher Markus et Stephen McFeely, le scénario reprend des figures si usées que l’on voit tout à travers : ce qui adviendra à la séquence suivante, la psychologie des personnages et même la fin du film. Forcément ouverte, puisqu’il s’agit ici de fournir à Netflix ce qui lui manque cruellement en matière de longs-métrages – une franchise déclinable à l’infini.

Surdoué du mal

Grâce aux logiciels de rajeunissement, on découvre un juvénile pensionnaire du système pénitentiaire américain (Ryan Gosling), à qui un recruteur (Billy Bob Thornton) promet la liberté malgré sa condamnation pour meurtre. Cette liberté dépend de la disposition du détenu à commettre d’autres meurtres, pour la défense des intérêts des Etats-Unis.

Dix-huit ans plus tard, on retrouve le jeune homme, marqué par les années, en mission à Bangkok, où il doit liquider un « very bad guy » (en anglais dans le texte, les dialogues sont moins que scintillants) sur l’ordre d’un hiérarque de la CIA, dont la mise soignée et les diplômes (il sort de Harvard) n’inspirent guère la confiance, même s’il arbore le physique avantageux de Regé-Jean Page. En cours de mission, Six s’aperçoit qu’il est en train de contribuer à l’extermination du groupe auquel il appartient, baptisé Sierra.

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Sierra/Six (Ryan Gosling) dans « The Gray Man », d’Anthony et Joe Russo.

L’ignorance du budget de The Gray Man aurait peut-être rendu tolérable ces deux heures de violence absurde, au long desquelles s’accumulent cadavres et ruines. Mais voilà un film à 200 millions de dollars (200 millions d’euros), réalisé par des spécialistes en superproduction, les frères Anthony et Joe Russo, qui ont mené à son terme la saga Avengers pour la maison Marvel. En rapprochant cette somme (le prix d’une quarantaine de missiles Himars, pour prendre une autre denrée destructrice) du résultat qui s’affiche sur les écrans des abonnés Netflix depuis le 22 juillet, on ne peut que ressasser encore et encore les éternelles questions sur l’incapacité de la plate-forme à générer des longs-métrages de divertissement spectaculaires et de qualité.

Le seul enjeu qui tiendra le public en haleine ne tient donc pas à la victoire ou à la défaite de Six, le tueur à gages employé par la CIA qu’incarne Ryan Gosling (enfin… c’est un bien grand mot pour un personnage aussi schématique), mais à l’effet qu’aura The Gray Man sur les performances de Netflix, sur le marché des plates-formes et en Bourse.

La morale et l’esthétique voudraient que la multinationale de Reed Hastings et Ted Sarandos fût punie de cette mauvaise action. Adapté d’un roman d’espionnage par Joe Russo, Christopher Markus et Stephen McFeely, le scénario reprend des figures si usées que l’on voit tout à travers : ce qui adviendra à la séquence suivante, la psychologie des personnages et même la fin du film. Forcément ouverte, puisqu’il s’agit ici de fournir à Netflix ce qui lui manque cruellement en matière de longs-métrages – une franchise déclinable à l’infini.

Surdoué du mal

Grâce aux logiciels de rajeunissement, on découvre un juvénile pensionnaire du système pénitentiaire américain (Ryan Gosling), à qui un recruteur (Billy Bob Thornton) promet la liberté malgré sa condamnation pour meurtre. Cette liberté dépend de la disposition du détenu à commettre d’autres meurtres, pour la défense des intérêts des Etats-Unis.

Dix-huit ans plus tard, on retrouve le jeune homme, marqué par les années, en mission à Bangkok, où il doit liquider un « very bad guy » (en anglais dans le texte, les dialogues sont moins que scintillants) sur l’ordre d’un hiérarque de la CIA, dont la mise soignée et les diplômes (il sort de Harvard) n’inspirent guère la confiance, même s’il arbore le physique avantageux de Regé-Jean Page. En cours de mission, Six s’aperçoit qu’il est en train de contribuer à l’extermination du groupe auquel il appartient, baptisé Sierra.

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