Search

« Destruction Babies », « Sundown », « Un été comme ça »… Les films à l'affiche cette semaine - Le Monde

LA LISTE DE LA MATINALE

« Destruction Babies », de Tetsuya Mariko. Avec Yuya Yagira, Masaki Suda, Nijiro Murakami, Sosuke Ikematsu (2016).

Quelque chose d’extrême flotte sur les sorties de la semaine. Dans le diptyque formé par Destruction Babies et Becoming Father, du Japonais Tetsuya Mariko, la violence latente de la société japonaise est mise en scène comme susceptible d’exploser à tout moment. Sundown, du Mexicain Michel Franco, chronique la démarche suicidaire d’un Tim Roth lâchant subitement sa famille pour se dissoudre dans le paysage des vacances. Enfin, le Québécois Denis Côté, avec Un été comme ça, renverse la perception d’appétits sexuels jugés comme déviants.

  • A ne pas manquer

« Destruction Babies » et « Becoming Father » : rendre coup pour coup

On n’avait pas vu ça depuis Tokyo Fist (1995), de Shinya Tsukamoto, ou Kids Return (1996), de Takeshi Kitano : cette rage froide et sans retour, une énergie folle du désespoir, typique d’un certain cinéma japonais des années 1990, depuis mis en veilleuse, telle une grenade que l’on aurait oublié de dégoupiller. Il a suffi d’un jeune réalisateur, Tetsuya Mariko, pour reprendre le flambeau et renouer avec l’expression d’une violence nue qui, en trente ans, n’a jamais vraiment cessé de hanter la société japonaise. Deux de ses films sont pour la première fois distribués en France, sous forme d’un double programme.

Dans Destruction Babies (2016), un ado bagarreur se lance dans une expédition insensée, frappant au hasard des rues quiconque croise son chemin. Becoming Father (2018), adaptation d’un manga d’Hideki Arai, narre, quant à lui, la croisade d’un employé freluquet pour venger le viol de la femme qu’il aime, et gagner ainsi ses galons de futur père. Bien qu’assez différents dans le choix du sujet, tous deux ont la rixe pour horizon et tournent autour de ce moment de bascule, d’effritement du consensus social, où des inconnus sont amenés, de gré ou de force, à en venir aux mains. Mathieu Macheret

« Sundown » : chronique d’une dissolution

Michel Franco, réalisateur mexicain de quarante-deux ans, s’est fait connaître par sa prédilection pour les sujets embarrassants, tableaux cliniques d’un violent désordre social et d’une psychopathologie individuelle. C’est un cran nettement au-dessous de ces extrêmes que se joue son nouveau film, Sundown, qui y gagne en grâce et en délicatesse. Soit une famille très aisée, composée d’un frère (Tim Roth), Neil, d’une sœur (Charlotte Gainsbourg), Alice, et de ses deux grands enfants, dans un hôtel de luxe mexicain. Un appel urgent d’Angleterre annonce la mort inopinée de la mère des protagonistes.

Il vous reste 73.58% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Adblock test (Why?)

Read Again

LA LISTE DE LA MATINALE

« Destruction Babies », de Tetsuya Mariko. Avec Yuya Yagira, Masaki Suda, Nijiro Murakami, Sosuke Ikematsu (2016).

Quelque chose d’extrême flotte sur les sorties de la semaine. Dans le diptyque formé par Destruction Babies et Becoming Father, du Japonais Tetsuya Mariko, la violence latente de la société japonaise est mise en scène comme susceptible d’exploser à tout moment. Sundown, du Mexicain Michel Franco, chronique la démarche suicidaire d’un Tim Roth lâchant subitement sa famille pour se dissoudre dans le paysage des vacances. Enfin, le Québécois Denis Côté, avec Un été comme ça, renverse la perception d’appétits sexuels jugés comme déviants.

  • A ne pas manquer

« Destruction Babies » et « Becoming Father » : rendre coup pour coup

On n’avait pas vu ça depuis Tokyo Fist (1995), de Shinya Tsukamoto, ou Kids Return (1996), de Takeshi Kitano : cette rage froide et sans retour, une énergie folle du désespoir, typique d’un certain cinéma japonais des années 1990, depuis mis en veilleuse, telle une grenade que l’on aurait oublié de dégoupiller. Il a suffi d’un jeune réalisateur, Tetsuya Mariko, pour reprendre le flambeau et renouer avec l’expression d’une violence nue qui, en trente ans, n’a jamais vraiment cessé de hanter la société japonaise. Deux de ses films sont pour la première fois distribués en France, sous forme d’un double programme.

Dans Destruction Babies (2016), un ado bagarreur se lance dans une expédition insensée, frappant au hasard des rues quiconque croise son chemin. Becoming Father (2018), adaptation d’un manga d’Hideki Arai, narre, quant à lui, la croisade d’un employé freluquet pour venger le viol de la femme qu’il aime, et gagner ainsi ses galons de futur père. Bien qu’assez différents dans le choix du sujet, tous deux ont la rixe pour horizon et tournent autour de ce moment de bascule, d’effritement du consensus social, où des inconnus sont amenés, de gré ou de force, à en venir aux mains. Mathieu Macheret

« Sundown » : chronique d’une dissolution

Michel Franco, réalisateur mexicain de quarante-deux ans, s’est fait connaître par sa prédilection pour les sujets embarrassants, tableaux cliniques d’un violent désordre social et d’une psychopathologie individuelle. C’est un cran nettement au-dessous de ces extrêmes que se joue son nouveau film, Sundown, qui y gagne en grâce et en délicatesse. Soit une famille très aisée, composée d’un frère (Tim Roth), Neil, d’une sœur (Charlotte Gainsbourg), Alice, et de ses deux grands enfants, dans un hôtel de luxe mexicain. Un appel urgent d’Angleterre annonce la mort inopinée de la mère des protagonistes.

Il vous reste 73.58% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Adblock test (Why?)



Bagikan Berita Ini

0 Response to "« Destruction Babies », « Sundown », « Un été comme ça »… Les films à l'affiche cette semaine - Le Monde"

Post a Comment

Powered by Blogger.