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« Bullet Train », un huis clos meurtrier lancé à grande vitesse - Le Monde

Coccinelle (Brad Pitt), un agent à la malchance légendaire.

Ancien cascadeur et chorégraphe de combats sur de multiples longs-métrages (Ocean’s Eleven de Stephen Soderbergh, 2001 ; Jason Bourne : l’héritage de Tony Gilroy, 2012), David Leitch a finalement choisi de mettre son métier au service de ses propres films. Après un premier essai peu convaincant (Atomic Blonde sorti en 2017), le réalisateur s’est distingué dans un exercice qui, sans nul doute, convenait à son tempérament de casse-cou : le dynamitage des codes dans un univers ultra-formaté, celui des films de superhéros et de leur écurie Marvel que le réalisateur s’est amusé, dans Deadpool 2, à bousculer comme un beau diable, balayant d’un revers de manche la bienséance, l’esprit de sérieux, les principes de vraisemblance et de logique narrative.

David Leitch nous a ainsi mis sur la piste. Son activité de cascadeur, plus qu’un savoir-faire pouvant aider à la conception de chorégraphies pointues, structurait son approche, dictait la construction et la mise en scène de ses films. Impression que vient confirmer Bullet Train, son dernier long-métrage qui, durant plus de deux heures, s’évertue tout à la fois à user, contourner et faire exploser les contraintes du huis clos.

Ce dernier est servi par le Shinkansen, train à grande vitesse japonais dans lequel, entre Tokyo et Kyoto, sept personnages plus ou moins recommandables et sanguinaires sont amenés à voyager. Tous sont chargés d’une mission différente qui les relie les uns aux autres. Un point qu’ils ignorent mais découvriront au fil des événements. Conséquence : plus rien n’ira droit, excepté le train dont la rapidité (pas moins de 400 km/h) concordera en revanche, de bout en bout, au rythme du film.

Adapté du thriller éponyme de la romancière japonaise Kotaro Isaka (sorti en 2010 aux Presses de la Cité), Bullet Train nous asphyxie d’emblée par un flot d’informations. Elles concernent Coccinelle (Brad Pitt), premier personnage dont nous faisons la connaissance dans les rues de Tokyo, avant son arrivée en gare. Le gars, apprend-on – preuves à l’appui, livrées en direct et par flash-back –, est un agent doué, pas méchant pour deux sous mais flanqué d’une poisse légendaire qui a fini par le décourager. Ayant entrepris un vaste programme de reconquête de soi et de pleine conscience « zen », Coccinelle souhaite lever le pied sur ses missions.

Tueuse psychopathe

A l’exception de celle-ci, apparemment sans danger, puisqu’elle consiste simplement à récupérer puis acheminer une mallette. Le héros malchanceux, mais confiant cette fois, monte dans le train. Alors se met en œuvre la présentation des autres personnages. Leur profil, quelques-unes des missions dans lesquelles ils se sont distingués par le passé, et les raisons de leur présence, ici, accaparent les vingt premières minutes du film. Ce temps accordé, qui permet de donner chair à chacun des personnages – souci qu’une flopée de films d’action balaient d’un revers de main –, est la première qualité du film.

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Coccinelle (Brad Pitt), un agent à la malchance légendaire.

Ancien cascadeur et chorégraphe de combats sur de multiples longs-métrages (Ocean’s Eleven de Stephen Soderbergh, 2001 ; Jason Bourne : l’héritage de Tony Gilroy, 2012), David Leitch a finalement choisi de mettre son métier au service de ses propres films. Après un premier essai peu convaincant (Atomic Blonde sorti en 2017), le réalisateur s’est distingué dans un exercice qui, sans nul doute, convenait à son tempérament de casse-cou : le dynamitage des codes dans un univers ultra-formaté, celui des films de superhéros et de leur écurie Marvel que le réalisateur s’est amusé, dans Deadpool 2, à bousculer comme un beau diable, balayant d’un revers de manche la bienséance, l’esprit de sérieux, les principes de vraisemblance et de logique narrative.

David Leitch nous a ainsi mis sur la piste. Son activité de cascadeur, plus qu’un savoir-faire pouvant aider à la conception de chorégraphies pointues, structurait son approche, dictait la construction et la mise en scène de ses films. Impression que vient confirmer Bullet Train, son dernier long-métrage qui, durant plus de deux heures, s’évertue tout à la fois à user, contourner et faire exploser les contraintes du huis clos.

Ce dernier est servi par le Shinkansen, train à grande vitesse japonais dans lequel, entre Tokyo et Kyoto, sept personnages plus ou moins recommandables et sanguinaires sont amenés à voyager. Tous sont chargés d’une mission différente qui les relie les uns aux autres. Un point qu’ils ignorent mais découvriront au fil des événements. Conséquence : plus rien n’ira droit, excepté le train dont la rapidité (pas moins de 400 km/h) concordera en revanche, de bout en bout, au rythme du film.

Adapté du thriller éponyme de la romancière japonaise Kotaro Isaka (sorti en 2010 aux Presses de la Cité), Bullet Train nous asphyxie d’emblée par un flot d’informations. Elles concernent Coccinelle (Brad Pitt), premier personnage dont nous faisons la connaissance dans les rues de Tokyo, avant son arrivée en gare. Le gars, apprend-on – preuves à l’appui, livrées en direct et par flash-back –, est un agent doué, pas méchant pour deux sous mais flanqué d’une poisse légendaire qui a fini par le décourager. Ayant entrepris un vaste programme de reconquête de soi et de pleine conscience « zen », Coccinelle souhaite lever le pied sur ses missions.

Tueuse psychopathe

A l’exception de celle-ci, apparemment sans danger, puisqu’elle consiste simplement à récupérer puis acheminer une mallette. Le héros malchanceux, mais confiant cette fois, monte dans le train. Alors se met en œuvre la présentation des autres personnages. Leur profil, quelques-unes des missions dans lesquelles ils se sont distingués par le passé, et les raisons de leur présence, ici, accaparent les vingt premières minutes du film. Ce temps accordé, qui permet de donner chair à chacun des personnages – souci qu’une flopée de films d’action balaient d’un revers de main –, est la première qualité du film.

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