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Stéphane Bern et Yori, son pilier dans la vie, nous reçoivent chez eux - Paris Match

Stéphane Bern a définitivement posé ses valises dans sa demeure historique du Perche qu’il restaure depuis 2012. Ici il trouve la sérénité nécessaire pour panser les blessures causées par la perte, en février, de Louis, son père, puis par celle d’Armand, son frère aîné, emporté au cœur de l’été. Avec, pour le soutenir et lui rendre le sourire, Yori Bailleres, entré dans sa vie il y a deux ans.

Scoop et Mirza n’ont certainement jamais été plus heureux qu’ici. L’un roupille une partie de la journée au soleil, bercé par les caquètements des poules voisines, tandis que l’autre, truffe continuellement collée au sol, joue à cache-cache avec le petit gibier. Le collège royal et militaire de Thiron-Gardais est devenu leur royaume. «Finalement, nous habitons chez nos chiens, plaisante Stéphane Bern. Nos teckels ne voudraient pour rien au monde retourner vivre à Paris.» D’ailleurs, lui non plus…

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Voir aussi: Stéphane Bern et Yori Bailleres, l'amour est au Thiron-Gardais

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Depuis décembre dernier, l’animateur de France Télévisions et Europe 1 a définitivement pris ses quartiers au cœur de la campagne percheronne, entre Chartres et Le Mans, à presque deux heures de route de cette capitale qu’il ne supportait plus. Trop sale, trop bruyante, trop violente… Il a expliqué son choix dans la presse au moment de son déménagement, sans mâcher ses mots, jusqu’à se fâcher avec la maire, Anne Hidalgo . «Elle est un peu rancunière, alors que je ne l’ai jamais tenue pour responsable de cette situation», explique-t-il. S’il ne renie rien de ses critiques passées, il tempère aujourd’hui ses propos : «Paris reste la plus belle capitale au monde. Désormais, je ne profite que des bons côtés quand j’y vais. J’y suis deux jours par semaine pour enregistrer mon émission sur Europe 1, “Historiquement vôtre”. Dès le mardi soir, je reviens à Thiron-Gardais. »

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Quelque chose a changé dans la vie de Stéphane Bern. Il est plus détendu, moins stressé : « Ici, je dors mieux», admet-il. Surtout, il est amoureux. Meurtri par une rupture en 2018, il avait renoncé à croire en l’âme sœur. Mais, alors qu’il ne la cherchait plus, elle s’est présentée à lui, sans crier gare, sous les traits de Yori Bailleres. «Quand ce beau jeune homme est arrivé, je me suis dit que je n’allais pas le lâcher. » 

Au moment de leur rencontre, à l’été 2020, Yori est lui aussi déçu par l’amour. Lassé par les applications du type Tinder, qu’il juge trop mécaniques, il décide de créer sa propre agence pour hommes gay «célibataires, singuliers, cultivés et accomplis», qu’il baptise «Le Cercle de Socrate ». Un ami lui conseille d’en parler à Stéphane Bern, qui pourrait l’éclairer de son avis. Rendez-vous est pris. Les deux hommes ne se connaissent pas, mais, dès la première minute, c’est une évidence : «À la télévision, il ne m’avait jamais fait d’effet particulier, alors que dès que je l’ai vu en vrai il m’a touché, confie Yori. Je ne voudrais pas faire de la psychologie de comptoir, mais j’ai reconnu en lui une blessure, la même que la mienne, et une sorte de résilience. » Stéphane Bern, lui, décrit «des papillons dans le ventre» comme dans les films romantiques : «On a finalement discuté de tout, sauf du Cercle de Socrate. Dès le lendemain, je l’appelais pour le revoir.»

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Yori a lancé une agence pour «hommes gay célibataires et cultivés»

Un coup de foudre ! L’expression n’est, dans le cas présent, pas galvaudée. « J’ai su immédiatement qu’on allait vivre quelque chose d’intense », relate Yori. «Quand nous ne sommes pas ensemble, je l’appelle cinq fois par heure, acquiesce Stéphane. On est très fusionnels. » Dans les jardins du collège royal de Thiron-Gardais, les deux amoureux oublient les objectifs de Paris Match, s’embrassent et se chamaillent jusqu’à se lancer dans une incontrôlable partie de chatouilles. «Yori me fait beaucoup rire, confie Stéphane Bern. Il est toujours un peu moqueur avec moi. Et pas du tout impressionné par la figure publique. »

À l’heure de la promenade avec Scoop et Mirza devant l’église abbatiale de Thiron-Gardais.

À l’heure de la promenade avec Scoop et Mirza devant l’église abbatiale de Thiron-Gardais. © VLADA KRASSILNIKOVA / PARIS MATCH

Avant cette rencontre, Yori l’avoue, il n’était pas un fan de «Secrets d’histoire », ni d’aucune autre émission présentée par celui que l’on surnomme «M. Patrimoine». «C’est plutôt ta mère qui les regarde; toi, tu savais à peine qui j’étais », ironise Stéphane Bern. Et après tout, tant mieux… Car la star du PAF ne supporterait pas de partager le quotidien d’une autre vedette du petit écran. « Quand on est du même milieu, la relation a tendance à s’atrophier, résume Stéphane Bern. Pour ma part, j’ai besoin de me nourrir d’autres expériences.» «Je vais essayer de ne pas devenir célèbre», réagit l’intéressé, hilare.

Élevé par une mère fonctionnaire, à Bordeaux, Yori a enduré harcèlement et moqueries lors de ses années collège et lycée. Dès qu’il a pu, il a donc fui pour vivre aux quatre coins du monde: six ans à Londres, un an à New York et un an à Barcelone, où il travaillait dans le digital et la finance, appris en autodidacte, avant de revenir à Paris reprendre des études d’ergonomie.

Quand Armand, son frère modèle, est emporté par la maladie, Yori est le roc auquel il se raccroche

À 38 ans, il a dû trouver sa place dans l’emploi du temps millimétré de son nouveau compagnon: lever aux aurores, interviews, écriture, tournages, tournée des villages de France, radio, télé, visites de chantiers patrimoniaux, puis coucher à 23h30, dernier carat. Stéphane Bern est infatigable: on le verra bientôt tenir le rôle principal dans un téléfilm, «Pour l’honneur d’un fils», diffusé sur France 3. «Stéphane est une véritable PME à lui tout seul, commente Yori. Il a un rythme effréné, que je n’arrive pas à suivre.» À Paris, il n’acceptait plus ce ballet quotidien d’invités, de journalistes et d’assistants dans leur appartement du quartier de Pigalle qui faisait également office de bureau. Le collège de Thiron-Gardais a pour avantage d’être plus vaste et surtout plus paisible. «C’est notre thébaïde», s’enthousiasme Stéphane Bern. Même si les groupies ne sont jamais très loin…

Les jardins sont ouverts cinq mois dans l’année. Alors, sous les hautes fenêtres de cette imposante bâtisse construite en 1630 par Henri de Bourbon-Verneuil, un fils naturel du roi Henri IV, les visiteurs attendent d’apercevoir le maître de céans. Celui-ci descend parfois les saluer et improvise même une visite guidée. «Le patrimoine est une passion qui se partage», s’enfièvre Stéphane Bern. Mais désormais, il a Yori, qui lui apprend à dire parfois «non», à se reposer ou simplement à prendre du temps pour lui, pour eux. «Auparavant, chaque week-end, j’acceptais d’inaugurer des chantiers d’église ou de pont. Parce que j’aime ça, certes, mais aussi pour combler le vide, la solitude. Aujourd’hui, j’essaie d’en refuser certains, pour être plus souvent à la maison.»

Ses princesses à lui : des poules aux noms très aristocratiques. Astrid et Victoria pour les coucous de Malines gris, Eugénie et Béatrice pour les poules rousses.

Ses princesses à lui : des poules aux noms très aristocratiques. Astrid et Victoria pour les coucous de Malines gris, Eugénie et Béatrice pour les poules rousses. © VLADA KRASSILNIKOVA / PARIS MATCH

Si Stéphane Bern a acquis le collège royal et militaire en 2012, puis l’a inauguré en 2016, après de longues et importantes restaurations des jardins et bâtiments, Yori a su y ajouter sa patte ces deux dernières années. «Il m’a appris ce qu’était le confort, admet cet esthète. Il a installé une télévision et m’a fait acheter un canapé contemporain, alors qu’avant j’avais un petit sofa Napoléon III, que j’adorais mais qui était rigide.» En revanche, pas touche à l’incommensurable collection de mugs royaux qui trône dans la cuisine ou aux photos de têtes couronnées dédicacées qui ornent le bureau. Yori n’a jamais été un aficionado des princes et princesses mais tolère la passion dévorante de son compagnon. Les familles régnantes, il les côtoie même désormais. Albert II de Monaco est récemment venu séjourner à Thiron-Gardais. Et la grande-duchesse de Luxembourg, proche amie de Stéphane Bern, est une habituée des lieux. «Ils adorent Yori, se réjouit le commentateur royal. Il faut dire qu’il sait les faire rire.»

Pas question pour Yori de toucher à la collection de mugs royaux de Stéphane

L’amour des vieilles pierres et des meubles XVIIIe les réunit pardessus tout. Yori s’investit à son tour dans le collège royal. Après le musée, les jardins et l’orangerie, d’autres espaces vont ouvrir leurs portes au public, notamment un pigeonnier aux charpentes séculaires que le couple souhaite convertir en lieu d’exposition, mais aussi un ancien foyer paroissial, et une boulangerie mitoyenne du collège qui sera rénovée en salon de thé. Depuis que l’animateur a posé ses valises à Thiron-Gardais, le village semble s’être réveillé. Les commerces alentour ont été rouverts par une nouvelle génération qui se réjouit de l’influence de Stéphane Bern sur la commune. Le couple a lancé également sa marque, baptisée Collège royal, qui répond aux valeurs qui lui sont chères, comme la préservation de l’environnement, l’agriculture biologique ou encore l’artisanat local. On y trouve des bougies parfumées, des coussins en toile de Jouy, des savons, tasses et carnets au design imaginé par Yori, qui s’est autant inspiré des fleurs du jardin que de tissus anciens. «Il a l’œil pour ça, note Stéphane Bern. Lui est le créatif, le contemplatif, moi je suis dans l’organisation. On se complète.» 

Dans sa main, une bougie Collège royal. Les recettes de la marque serviront à la restauration du domaine.

Dans sa main, une bougie Collège royal. Les recettes de la marque serviront à la restauration du domaine. © VLADA KRASSILNIKOVA / PARIS MATCH

Les recettes de ces produits dérivés serviront à couvrir les frais de rénovation et d’entretien du collège et du musée, pour lequel Stéphane Bern précise qu’il ne reçoit aucune subvention: «Je suis déjà employé sur le service public, donc je refuse de toucher ne serait-ce qu’un sou de l’État.» En septembre, il publiera un livre intitulé «La vie retrouvée d’un collège royal», dans lequel il raconte son «paradis vert». Son dernier ouvrage à paraître chez Albin Michel, avant de rejoindre les éditions Plon pour de nouvelles aventures littéraires dès l’automne.

L’animateur a toujours été un homme pressé. Quelques mois seulement après leur rencontre, il proposait à Yori de se pacser. « Je savais qu’il était l’homme de ma vie, je voulais lui en donner la preuve », s’émeut-il. Aux annulaires des amoureux brillent des alliances : «On s’est jurés l’un à l’autre, donc on considère que nous sommes comme mariés. Après deux années ensemble, les sentiments sont toujours aussi forts… Je dirais même qu’ils s’intensifient de jour en jour. » Il a trouvé en lui son roc, son pilier, lui qui a perdu, début août, son dernier repère familial, son frère aîné, emporté après un long combat contre le mélanome. Armand Bern, brillant ingénieur, polytechnicien à l’âge de 19 ans, camarade de promotion d’Élisabeth Borne, était son modèle.

Un même sourire pour deux frères que quatorze mois seulement séparaient. Armand Bern a succombé le 6 août à un mélanome. «À peine six mois après la mort de papa, je perds avec toi une partie de moi, mon modèle, mon exemple », écrit Stéphane pour rendre hommage à son aîné, polytechnicien père de trois enfants, « le pilier de la famille, le roc, le bon génie ».

Un même sourire pour deux frères que quatorze mois seulement séparaient. Armand Bern a succombé le 6 août à un mélanome. «À peine six mois après la mort de papa, je perds avec toi une partie de moi, mon modèle, mon exemple », écrit Stéphane pour rendre hommage à son aîné, polytechnicien père de trois enfants, « le pilier de la famille, le roc, le bon génie ». © Rindoff-Guirec/Bestimage

« Il m’impressionnait, se remémore Stéphane Bern. C’est pour lui prouver que j’étais capable de faire quelque chose que je suis devenu ce que je suis. »Une disparition tragique pour lui, qui avait déjà perdu son père cinq mois plus tôt : « Je dois avouer que cette année est très rude… Armand était mon dernier lien avec l’enfance, le dernier avec lequel je pouvais partager mes souvenirs. » Lui restent sa belle-sœur, ses deux nièces et son neveu, auxquels il a promis d’être toujours présent, comme un second père : «Quand ma plus jeune nièce se mariera, c’est moi qui la mènerai à l’autel. » Et puis, surtout, il peut compter sur Yori, qui l’aide à retrouver le sourire : « Sans lui, je m’effondrerais. Il me redonne des forces. Yori, c’est l’appel de la vie. »

À l’ombre du majestueux séquoia, vieux de 280 ans, qui surplombe les jardins de Thiron-Gardais, le quotidien est plus doux. Loin de la télé, loin des mondanités, Stéphane Bern savoure: «Le vrai bonheur est dans les villages, c’est certain. » Il regarde, avec tendresse et fierté, son collège: plus qu’une maison, c’est pour lui «l’œuvre d’une vie» partagée aujourd’hui avec Yori. 

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

«La vie retrouvée d’un collège royal», de Stéphane Bern, éd. Albin Michel. Parution le 31 août.

«Pour l’honneur d’un fils», diffusé le 25août, à 21 h 10, sur France 3. 

Maquillage et coiffure: Mickaël Latour. Stylisme: Mathieu Barthelat. Lee, Ace denim, Christian Louboutin, Asphalte, Maison Labiche, Balibaris, Figaret, Noyoco, Lee Cooper, The Kooples.

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Stéphane Bern a définitivement posé ses valises dans sa demeure historique du Perche qu’il restaure depuis 2012. Ici il trouve la sérénité nécessaire pour panser les blessures causées par la perte, en février, de Louis, son père, puis par celle d’Armand, son frère aîné, emporté au cœur de l’été. Avec, pour le soutenir et lui rendre le sourire, Yori Bailleres, entré dans sa vie il y a deux ans.

Scoop et Mirza n’ont certainement jamais été plus heureux qu’ici. L’un roupille une partie de la journée au soleil, bercé par les caquètements des poules voisines, tandis que l’autre, truffe continuellement collée au sol, joue à cache-cache avec le petit gibier. Le collège royal et militaire de Thiron-Gardais est devenu leur royaume. «Finalement, nous habitons chez nos chiens, plaisante Stéphane Bern. Nos teckels ne voudraient pour rien au monde retourner vivre à Paris.» D’ailleurs, lui non plus…

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Depuis décembre dernier, l’animateur de France Télévisions et Europe 1 a définitivement pris ses quartiers au cœur de la campagne percheronne, entre Chartres et Le Mans, à presque deux heures de route de cette capitale qu’il ne supportait plus. Trop sale, trop bruyante, trop violente… Il a expliqué son choix dans la presse au moment de son déménagement, sans mâcher ses mots, jusqu’à se fâcher avec la maire, Anne Hidalgo . «Elle est un peu rancunière, alors que je ne l’ai jamais tenue pour responsable de cette situation», explique-t-il. S’il ne renie rien de ses critiques passées, il tempère aujourd’hui ses propos : «Paris reste la plus belle capitale au monde. Désormais, je ne profite que des bons côtés quand j’y vais. J’y suis deux jours par semaine pour enregistrer mon émission sur Europe 1, “Historiquement vôtre”. Dès le mardi soir, je reviens à Thiron-Gardais. »

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Quelque chose a changé dans la vie de Stéphane Bern. Il est plus détendu, moins stressé : « Ici, je dors mieux», admet-il. Surtout, il est amoureux. Meurtri par une rupture en 2018, il avait renoncé à croire en l’âme sœur. Mais, alors qu’il ne la cherchait plus, elle s’est présentée à lui, sans crier gare, sous les traits de Yori Bailleres. «Quand ce beau jeune homme est arrivé, je me suis dit que je n’allais pas le lâcher. » 

Au moment de leur rencontre, à l’été 2020, Yori est lui aussi déçu par l’amour. Lassé par les applications du type Tinder, qu’il juge trop mécaniques, il décide de créer sa propre agence pour hommes gay «célibataires, singuliers, cultivés et accomplis», qu’il baptise «Le Cercle de Socrate ». Un ami lui conseille d’en parler à Stéphane Bern, qui pourrait l’éclairer de son avis. Rendez-vous est pris. Les deux hommes ne se connaissent pas, mais, dès la première minute, c’est une évidence : «À la télévision, il ne m’avait jamais fait d’effet particulier, alors que dès que je l’ai vu en vrai il m’a touché, confie Yori. Je ne voudrais pas faire de la psychologie de comptoir, mais j’ai reconnu en lui une blessure, la même que la mienne, et une sorte de résilience. » Stéphane Bern, lui, décrit «des papillons dans le ventre» comme dans les films romantiques : «On a finalement discuté de tout, sauf du Cercle de Socrate. Dès le lendemain, je l’appelais pour le revoir.»

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Yori a lancé une agence pour «hommes gay célibataires et cultivés»

Un coup de foudre ! L’expression n’est, dans le cas présent, pas galvaudée. « J’ai su immédiatement qu’on allait vivre quelque chose d’intense », relate Yori. «Quand nous ne sommes pas ensemble, je l’appelle cinq fois par heure, acquiesce Stéphane. On est très fusionnels. » Dans les jardins du collège royal de Thiron-Gardais, les deux amoureux oublient les objectifs de Paris Match, s’embrassent et se chamaillent jusqu’à se lancer dans une incontrôlable partie de chatouilles. «Yori me fait beaucoup rire, confie Stéphane Bern. Il est toujours un peu moqueur avec moi. Et pas du tout impressionné par la figure publique. »

À l’heure de la promenade avec Scoop et Mirza devant l’église abbatiale de Thiron-Gardais.

À l’heure de la promenade avec Scoop et Mirza devant l’église abbatiale de Thiron-Gardais. © VLADA KRASSILNIKOVA / PARIS MATCH

Avant cette rencontre, Yori l’avoue, il n’était pas un fan de «Secrets d’histoire », ni d’aucune autre émission présentée par celui que l’on surnomme «M. Patrimoine». «C’est plutôt ta mère qui les regarde; toi, tu savais à peine qui j’étais », ironise Stéphane Bern. Et après tout, tant mieux… Car la star du PAF ne supporterait pas de partager le quotidien d’une autre vedette du petit écran. « Quand on est du même milieu, la relation a tendance à s’atrophier, résume Stéphane Bern. Pour ma part, j’ai besoin de me nourrir d’autres expériences.» «Je vais essayer de ne pas devenir célèbre», réagit l’intéressé, hilare.

Élevé par une mère fonctionnaire, à Bordeaux, Yori a enduré harcèlement et moqueries lors de ses années collège et lycée. Dès qu’il a pu, il a donc fui pour vivre aux quatre coins du monde: six ans à Londres, un an à New York et un an à Barcelone, où il travaillait dans le digital et la finance, appris en autodidacte, avant de revenir à Paris reprendre des études d’ergonomie.

Quand Armand, son frère modèle, est emporté par la maladie, Yori est le roc auquel il se raccroche

À 38 ans, il a dû trouver sa place dans l’emploi du temps millimétré de son nouveau compagnon: lever aux aurores, interviews, écriture, tournages, tournée des villages de France, radio, télé, visites de chantiers patrimoniaux, puis coucher à 23h30, dernier carat. Stéphane Bern est infatigable: on le verra bientôt tenir le rôle principal dans un téléfilm, «Pour l’honneur d’un fils», diffusé sur France 3. «Stéphane est une véritable PME à lui tout seul, commente Yori. Il a un rythme effréné, que je n’arrive pas à suivre.» À Paris, il n’acceptait plus ce ballet quotidien d’invités, de journalistes et d’assistants dans leur appartement du quartier de Pigalle qui faisait également office de bureau. Le collège de Thiron-Gardais a pour avantage d’être plus vaste et surtout plus paisible. «C’est notre thébaïde», s’enthousiasme Stéphane Bern. Même si les groupies ne sont jamais très loin…

Les jardins sont ouverts cinq mois dans l’année. Alors, sous les hautes fenêtres de cette imposante bâtisse construite en 1630 par Henri de Bourbon-Verneuil, un fils naturel du roi Henri IV, les visiteurs attendent d’apercevoir le maître de céans. Celui-ci descend parfois les saluer et improvise même une visite guidée. «Le patrimoine est une passion qui se partage», s’enfièvre Stéphane Bern. Mais désormais, il a Yori, qui lui apprend à dire parfois «non», à se reposer ou simplement à prendre du temps pour lui, pour eux. «Auparavant, chaque week-end, j’acceptais d’inaugurer des chantiers d’église ou de pont. Parce que j’aime ça, certes, mais aussi pour combler le vide, la solitude. Aujourd’hui, j’essaie d’en refuser certains, pour être plus souvent à la maison.»

Ses princesses à lui : des poules aux noms très aristocratiques. Astrid et Victoria pour les coucous de Malines gris, Eugénie et Béatrice pour les poules rousses.

Ses princesses à lui : des poules aux noms très aristocratiques. Astrid et Victoria pour les coucous de Malines gris, Eugénie et Béatrice pour les poules rousses. © VLADA KRASSILNIKOVA / PARIS MATCH

Si Stéphane Bern a acquis le collège royal et militaire en 2012, puis l’a inauguré en 2016, après de longues et importantes restaurations des jardins et bâtiments, Yori a su y ajouter sa patte ces deux dernières années. «Il m’a appris ce qu’était le confort, admet cet esthète. Il a installé une télévision et m’a fait acheter un canapé contemporain, alors qu’avant j’avais un petit sofa Napoléon III, que j’adorais mais qui était rigide.» En revanche, pas touche à l’incommensurable collection de mugs royaux qui trône dans la cuisine ou aux photos de têtes couronnées dédicacées qui ornent le bureau. Yori n’a jamais été un aficionado des princes et princesses mais tolère la passion dévorante de son compagnon. Les familles régnantes, il les côtoie même désormais. Albert II de Monaco est récemment venu séjourner à Thiron-Gardais. Et la grande-duchesse de Luxembourg, proche amie de Stéphane Bern, est une habituée des lieux. «Ils adorent Yori, se réjouit le commentateur royal. Il faut dire qu’il sait les faire rire.»

Pas question pour Yori de toucher à la collection de mugs royaux de Stéphane

L’amour des vieilles pierres et des meubles XVIIIe les réunit pardessus tout. Yori s’investit à son tour dans le collège royal. Après le musée, les jardins et l’orangerie, d’autres espaces vont ouvrir leurs portes au public, notamment un pigeonnier aux charpentes séculaires que le couple souhaite convertir en lieu d’exposition, mais aussi un ancien foyer paroissial, et une boulangerie mitoyenne du collège qui sera rénovée en salon de thé. Depuis que l’animateur a posé ses valises à Thiron-Gardais, le village semble s’être réveillé. Les commerces alentour ont été rouverts par une nouvelle génération qui se réjouit de l’influence de Stéphane Bern sur la commune. Le couple a lancé également sa marque, baptisée Collège royal, qui répond aux valeurs qui lui sont chères, comme la préservation de l’environnement, l’agriculture biologique ou encore l’artisanat local. On y trouve des bougies parfumées, des coussins en toile de Jouy, des savons, tasses et carnets au design imaginé par Yori, qui s’est autant inspiré des fleurs du jardin que de tissus anciens. «Il a l’œil pour ça, note Stéphane Bern. Lui est le créatif, le contemplatif, moi je suis dans l’organisation. On se complète.» 

Dans sa main, une bougie Collège royal. Les recettes de la marque serviront à la restauration du domaine.

Dans sa main, une bougie Collège royal. Les recettes de la marque serviront à la restauration du domaine. © VLADA KRASSILNIKOVA / PARIS MATCH

Les recettes de ces produits dérivés serviront à couvrir les frais de rénovation et d’entretien du collège et du musée, pour lequel Stéphane Bern précise qu’il ne reçoit aucune subvention: «Je suis déjà employé sur le service public, donc je refuse de toucher ne serait-ce qu’un sou de l’État.» En septembre, il publiera un livre intitulé «La vie retrouvée d’un collège royal», dans lequel il raconte son «paradis vert». Son dernier ouvrage à paraître chez Albin Michel, avant de rejoindre les éditions Plon pour de nouvelles aventures littéraires dès l’automne.

L’animateur a toujours été un homme pressé. Quelques mois seulement après leur rencontre, il proposait à Yori de se pacser. « Je savais qu’il était l’homme de ma vie, je voulais lui en donner la preuve », s’émeut-il. Aux annulaires des amoureux brillent des alliances : «On s’est jurés l’un à l’autre, donc on considère que nous sommes comme mariés. Après deux années ensemble, les sentiments sont toujours aussi forts… Je dirais même qu’ils s’intensifient de jour en jour. » Il a trouvé en lui son roc, son pilier, lui qui a perdu, début août, son dernier repère familial, son frère aîné, emporté après un long combat contre le mélanome. Armand Bern, brillant ingénieur, polytechnicien à l’âge de 19 ans, camarade de promotion d’Élisabeth Borne, était son modèle.

Un même sourire pour deux frères que quatorze mois seulement séparaient. Armand Bern a succombé le 6 août à un mélanome. «À peine six mois après la mort de papa, je perds avec toi une partie de moi, mon modèle, mon exemple », écrit Stéphane pour rendre hommage à son aîné, polytechnicien père de trois enfants, « le pilier de la famille, le roc, le bon génie ».

Un même sourire pour deux frères que quatorze mois seulement séparaient. Armand Bern a succombé le 6 août à un mélanome. «À peine six mois après la mort de papa, je perds avec toi une partie de moi, mon modèle, mon exemple », écrit Stéphane pour rendre hommage à son aîné, polytechnicien père de trois enfants, « le pilier de la famille, le roc, le bon génie ». © Rindoff-Guirec/Bestimage

« Il m’impressionnait, se remémore Stéphane Bern. C’est pour lui prouver que j’étais capable de faire quelque chose que je suis devenu ce que je suis. »Une disparition tragique pour lui, qui avait déjà perdu son père cinq mois plus tôt : « Je dois avouer que cette année est très rude… Armand était mon dernier lien avec l’enfance, le dernier avec lequel je pouvais partager mes souvenirs. » Lui restent sa belle-sœur, ses deux nièces et son neveu, auxquels il a promis d’être toujours présent, comme un second père : «Quand ma plus jeune nièce se mariera, c’est moi qui la mènerai à l’autel. » Et puis, surtout, il peut compter sur Yori, qui l’aide à retrouver le sourire : « Sans lui, je m’effondrerais. Il me redonne des forces. Yori, c’est l’appel de la vie. »

À l’ombre du majestueux séquoia, vieux de 280 ans, qui surplombe les jardins de Thiron-Gardais, le quotidien est plus doux. Loin de la télé, loin des mondanités, Stéphane Bern savoure: «Le vrai bonheur est dans les villages, c’est certain. » Il regarde, avec tendresse et fierté, son collège: plus qu’une maison, c’est pour lui «l’œuvre d’une vie» partagée aujourd’hui avec Yori. 

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

«La vie retrouvée d’un collège royal», de Stéphane Bern, éd. Albin Michel. Parution le 31 août.

«Pour l’honneur d’un fils», diffusé le 25août, à 21 h 10, sur France 3. 

Maquillage et coiffure: Mickaël Latour. Stylisme: Mathieu Barthelat. Lee, Ace denim, Christian Louboutin, Asphalte, Maison Labiche, Balibaris, Figaret, Noyoco, Lee Cooper, The Kooples.

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