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Oscars 2023 : avec « Everything Everywhere All at Once » l'académie du cinéma américain couronne une comédie populaire excentrique - Le Monde

Ke Huy Quan, lauréat de l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour « Everything Everywhere All at Once », lors du 95e bal des gouverneurs des Academy Awards, à Hollywood (Californie), le 12 mars 2023.

Après la claque de l’édition 2022, la cérémonie des Oscars, dimanche 12 mars, devant un parterre de trois mille personnes au Dolby Theater d’Hollywood et diffusée sur la chaîne ABC pour quelques millions d’autres, est rentrée dans l’ordre. Animée par l’humoriste Jimmy Kimmel, vieux briscard de la télévision, l’Académie s’est même payé le luxe de refuser pour la seconde année de suite une prise de parole de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, que les plus grandes manifestations cinématographiques du monde s’honorent à lui accorder. On a l’indépendance d’esprit qu’on peut.

Dévoilées dès le 24 janvier, les nominations avaient désigné cette année quatre favoris : Everything Everywhere All at Once, de Daniel Kwan et Daniel Scheinert (11 nominations), Les Banshees d’Inisherin, de Martin McDonagh (9 nominations), A l’Ouest rien de nouveau, d’Edward Berger (9 nominations), et Elvis, de Baz Luhrmann (8 nominations). Deux de ces titres ont, de fait, raflé la mise, au détriment des talents qui s’exprimaient dans les autres. A commencer par l’ultrafavori Eveything Everywhere All at Once, qui empile sept statuettes, dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur, de la meilleure actrice (Michelle Yeoh), de la meilleure actrice dans un second rôle (Jamie Lee Curtis) et du meilleur acteur dans un second rôle (Ke Huy Quan).

Excentricité bon enfant

Ce film à succès (107 millions de dollars de recettes) est une comédie qui expédie avec une frénésie absurde Evelyn Wang, patronne exténuée d’une blanchisserie en proie à un contrôle fiscal et mère d’une famille compliquée, dans le multivers où elle se transforme en héroïne à répétition et finit par avoir raison de ses problèmes. Le duo aux manettes – surnommé aux Etats-Unis « les deux Daniels » − est un tandem de trentenaires qui s’est formé sur les bancs d’une école de cinéma à Boston et s’est fait les dents sur la réalisation de clips, avant d’entamer en 2016 une carrière cinématographique dominée par une excentricité bon enfant, des tombereaux de références cinéphiliques et autres clins d’œil à la culture pop. Rappelons que leur premier long-métrage (Swiss Army Man, 2016) était quand même l’histoire d’un homme naufragé sur une île qui se lie d’amitié sur place avec un cadavre pétomane. Ce remake sous acide de Robinson Crusoé annonçait cette variation sino-américaine farcesque du Jeanne Dielman de Chantal Akerman.

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Ke Huy Quan, lauréat de l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour « Everything Everywhere All at Once », lors du 95e bal des gouverneurs des Academy Awards, à Hollywood (Californie), le 12 mars 2023.

Après la claque de l’édition 2022, la cérémonie des Oscars, dimanche 12 mars, devant un parterre de trois mille personnes au Dolby Theater d’Hollywood et diffusée sur la chaîne ABC pour quelques millions d’autres, est rentrée dans l’ordre. Animée par l’humoriste Jimmy Kimmel, vieux briscard de la télévision, l’Académie s’est même payé le luxe de refuser pour la seconde année de suite une prise de parole de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, que les plus grandes manifestations cinématographiques du monde s’honorent à lui accorder. On a l’indépendance d’esprit qu’on peut.

Dévoilées dès le 24 janvier, les nominations avaient désigné cette année quatre favoris : Everything Everywhere All at Once, de Daniel Kwan et Daniel Scheinert (11 nominations), Les Banshees d’Inisherin, de Martin McDonagh (9 nominations), A l’Ouest rien de nouveau, d’Edward Berger (9 nominations), et Elvis, de Baz Luhrmann (8 nominations). Deux de ces titres ont, de fait, raflé la mise, au détriment des talents qui s’exprimaient dans les autres. A commencer par l’ultrafavori Eveything Everywhere All at Once, qui empile sept statuettes, dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur, de la meilleure actrice (Michelle Yeoh), de la meilleure actrice dans un second rôle (Jamie Lee Curtis) et du meilleur acteur dans un second rôle (Ke Huy Quan).

Excentricité bon enfant

Ce film à succès (107 millions de dollars de recettes) est une comédie qui expédie avec une frénésie absurde Evelyn Wang, patronne exténuée d’une blanchisserie en proie à un contrôle fiscal et mère d’une famille compliquée, dans le multivers où elle se transforme en héroïne à répétition et finit par avoir raison de ses problèmes. Le duo aux manettes – surnommé aux Etats-Unis « les deux Daniels » − est un tandem de trentenaires qui s’est formé sur les bancs d’une école de cinéma à Boston et s’est fait les dents sur la réalisation de clips, avant d’entamer en 2016 une carrière cinématographique dominée par une excentricité bon enfant, des tombereaux de références cinéphiliques et autres clins d’œil à la culture pop. Rappelons que leur premier long-métrage (Swiss Army Man, 2016) était quand même l’histoire d’un homme naufragé sur une île qui se lie d’amitié sur place avec un cadavre pétomane. Ce remake sous acide de Robinson Crusoé annonçait cette variation sino-américaine farcesque du Jeanne Dielman de Chantal Akerman.

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