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Gérard Depardieu accusé par treize femmes de propos ou d'agressions sexuels - Le Monde

Un même « mode opératoire » subi sur de nombreux plateaux, de propos inappropriés à des gestes susceptibles d’être qualifiés d’agressions sexuelles. Dans une enquête publiée mardi 11 avril, Mediapart rapporte le témoignage de treize femmes assurant avoir été victimes de l’acteur Gérard Depardieu, sur le tournage de onze films ou séries sortis entre 2004 et 2022 ou dans des lieux extérieurs.

La star du cinéma français, âgée de 74 ans, est déjà mise en examen depuis décembre 2020 pour viols et agressions sexuelles, à la suite de la plainte de la comédienne Charlotte Arnould. La jeune femme accuse l’acteur de l’avoir violée au domicile parisien de ce dernier, dans un hôtel particulier du 6e arrondissement de la capitale.

Trois de femmes se confiant à Mediapart auraient apporté leur témoignage à la justice, mais aucune n’a porté plainte. En cause, avance le site d’investigation, le sentiment que leur parole pèserait peu face à celle de Gérard Depardieu, ainsi que la peur des conséquences sur la suite de leur carrière de toute dénonciation publique.

Au fil des récits retranscrits par le média en ligne, un même « mode opératoire » est décrit. Qu’elles soient comédiennes, maquilleuses ou techniciennes, treize femmes affirment avoir subi une main dans leur culotte, à leur entrejambe, à leurs fesses ou bien sur leur poitrine ; des propos sexuels obscènes, aussi, parfois des grognements insistants. Et une même réponse de certains témoins quand certaines osaient se plaindre : « Oh ça va, c’est Gérard ! »

« J’ai compris qu’il ne jouait pas son personnage »

Sollicité par Mediapart, Gérard Depardieu n’a pas souhaité rencontrer les journalistes ni répondre à leurs questions écrites. Par la voix de ses avocats, au sein du cabinet Temime, le septuagénaire « dément formellement l’ensemble des accusations susceptibles de relever de la loi pénale ». Lors de ses auditions dans le cadre de l’enquête judiciaire, le comédien s’était déjà défendu d’être « un prédateur ». Il s’est décrit en gentleman aimant « faire la cour », « opposé à toute forme de violence, qu’elle soit verbale, physique ou psychologique » et « extrêmement pudique » sur les questions sexuelles.

Parmi les témoignages rapportés par Mediapart, celui de Lyla (son prénom a été modifié), 24 ans à l’époque, figurante en 2014 sur le film Big House (2015), réalisé par Jean-Emmanuel Godart, dans lequel Gérard Depardieu incarne le patron d’une maison close. « Sans prévenir, Gérard Depardieu a mis sa main sous ma robe, j’ai senti ses doigts essayer de se faufiler pour atteindre ma culotte », affirme-t-elle au site d’investigation. Mal à l’aise, elle dit avoir « repoussé sa main ». « Mais il a continué, il est devenu agressif, il a essayé d’écarter ma culotte et de me doigter : j’ai compris qu’il ne jouait pas son personnage. Si je ne l’avais pas arrêté, il aurait réussi », déclare-t-elle.

Quelques années après le tournage, Lyla avait consulté une avocate, mais elle n’était pas allée plus loin, pensant que les faits étaient prescrits. En mars, après l’entretien donné à Mediapart, elle a décidé de transmettre son témoignage à la justice française, « pour aider Charlotte Arnould » : « Je veux faire ma part en tant que femme du même secteur et refuser de faire partie du problème en permettant un tel comportement en gardant le silence. »

Le Monde

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Un même « mode opératoire » subi sur de nombreux plateaux, de propos inappropriés à des gestes susceptibles d’être qualifiés d’agressions sexuelles. Dans une enquête publiée mardi 11 avril, Mediapart rapporte le témoignage de treize femmes assurant avoir été victimes de l’acteur Gérard Depardieu, sur le tournage de onze films ou séries sortis entre 2004 et 2022 ou dans des lieux extérieurs.

La star du cinéma français, âgée de 74 ans, est déjà mise en examen depuis décembre 2020 pour viols et agressions sexuelles, à la suite de la plainte de la comédienne Charlotte Arnould. La jeune femme accuse l’acteur de l’avoir violée au domicile parisien de ce dernier, dans un hôtel particulier du 6e arrondissement de la capitale.

Trois de femmes se confiant à Mediapart auraient apporté leur témoignage à la justice, mais aucune n’a porté plainte. En cause, avance le site d’investigation, le sentiment que leur parole pèserait peu face à celle de Gérard Depardieu, ainsi que la peur des conséquences sur la suite de leur carrière de toute dénonciation publique.

Au fil des récits retranscrits par le média en ligne, un même « mode opératoire » est décrit. Qu’elles soient comédiennes, maquilleuses ou techniciennes, treize femmes affirment avoir subi une main dans leur culotte, à leur entrejambe, à leurs fesses ou bien sur leur poitrine ; des propos sexuels obscènes, aussi, parfois des grognements insistants. Et une même réponse de certains témoins quand certaines osaient se plaindre : « Oh ça va, c’est Gérard ! »

« J’ai compris qu’il ne jouait pas son personnage »

Sollicité par Mediapart, Gérard Depardieu n’a pas souhaité rencontrer les journalistes ni répondre à leurs questions écrites. Par la voix de ses avocats, au sein du cabinet Temime, le septuagénaire « dément formellement l’ensemble des accusations susceptibles de relever de la loi pénale ». Lors de ses auditions dans le cadre de l’enquête judiciaire, le comédien s’était déjà défendu d’être « un prédateur ». Il s’est décrit en gentleman aimant « faire la cour », « opposé à toute forme de violence, qu’elle soit verbale, physique ou psychologique » et « extrêmement pudique » sur les questions sexuelles.

Parmi les témoignages rapportés par Mediapart, celui de Lyla (son prénom a été modifié), 24 ans à l’époque, figurante en 2014 sur le film Big House (2015), réalisé par Jean-Emmanuel Godart, dans lequel Gérard Depardieu incarne le patron d’une maison close. « Sans prévenir, Gérard Depardieu a mis sa main sous ma robe, j’ai senti ses doigts essayer de se faufiler pour atteindre ma culotte », affirme-t-elle au site d’investigation. Mal à l’aise, elle dit avoir « repoussé sa main ». « Mais il a continué, il est devenu agressif, il a essayé d’écarter ma culotte et de me doigter : j’ai compris qu’il ne jouait pas son personnage. Si je ne l’avais pas arrêté, il aurait réussi », déclare-t-elle.

Quelques années après le tournage, Lyla avait consulté une avocate, mais elle n’était pas allée plus loin, pensant que les faits étaient prescrits. En mars, après l’entretien donné à Mediapart, elle a décidé de transmettre son témoignage à la justice française, « pour aider Charlotte Arnould » : « Je veux faire ma part en tant que femme du même secteur et refuser de faire partie du problème en permettant un tel comportement en gardant le silence. »

Le Monde

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