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Pierre Palmade, emprisonné à l'hôpital - Paris Match

Officiellement, il est libre, Pierre. « Sous contrôle judiciaire jusqu’à l’audience et avec interdiction de quitter l’établissement où il se trouve. »

Aucun policier n’est en faction devant la chambre du service addictologie de l’hôpital de Villejuif où il est arrivé le 14 mars, quinze jours après un AVC d’origine cardiaque qui l’avait envoyé en soins intensifs au Kremlin-Bicêtre. Avant d’être opéré la semaine du 6 mars à l’hôpital du Plessis-Robinson.

Tiré d’affaire, il reste affaibli et doit s’astreindre à un régime très strict : médicaments de substitution, repos imposé et surveillance médicale constante avec prise de tension régulière. « Ce genre de situation, note un proche du dossier, nécessite une thérapie adaptée. Chaque patient arrive avec ses propres pathologies, ses propres addictions, et il faut les soigner une à une. »

Complètement accro à la 3-MMC

Si Palmade est un consommateur de cocaïne depuis plus de trente ans, il est devenu, en deux ans, complètement accro à la 3-MMC, cette drogue de synthèse utilisée dans la pratique du « chemsex ». Les auditions de ses deux complices de fête ont permis de comprendre la spirale infernale dans laquelle il s’était enfermé.

Sambou G. n’a que 32 ans quand il croise la route de l’humoriste en 2020. Palmade est alors un garçon seul, tentant vaguement de se sortir des paradis artificiels. Le confinement ne va pas l’y aider. Au contraire. Délaissant son appartement parisien pour sa maison de Cély-en-Bière, en Seine-et-Marne, le comédien plonge dans les relations sexuelles ­tarifées, se procurant les sachets de 3-MMC par l’intermédiaire de Sambou.

La suite après cette publicité

Vendue 40 euros le gramme, la drogue de synthèse se trouve aisément sur Internet, elle est parfois livrée par coursier dans une simple boîte postale. Palmade pratique le slam : il s’injecte le produit par intraveineuse ou se le fait injecter par Sambou, « si possible entre les doigts de pied, pour que les piqûres soient moins visibles ».

Une descente aux enfers, du théâtre à la Seine-et-Marne

À cette époque, les répétitions d’« Assume bordel ! », pièce qu’il a diablement bien troussée, deviennent compliquées, voire impossibles. Le spectacle est lancé en août 2020, entre deux confinements, au théâtre du Marais, une petite salle parisienne. Les bons soirs, Pierre est excellent. Avec cette ­confession intime, le texte raconte la vie d’un certain Pierre qui n’ose pas avouer son homosexualité à ses proches, il émeut le public. Mais les mauvais jours, Palmade ne vient pas.

La reprise, un an plus tard, aux Enfants du ­Paradis, un autre théâtre parisien, est encore plus catastrophique. Les annulations sauvages, « pour raisons médicales », se multiplient, transformant ce qui aurait pu être une belle renaissance professionnelle en ­calvaire personnel. « Pierre a toujours été attachant mais compliqué, décrit un proche qui préfère rester anonyme. Tant qu’il prenait de la cocaïne, il arrivait à se gérer. Le “chemsex” l’a fait passer sur une autre planète. Au début, il cloisonnait pas mal entre le monde du spectacle et celui de la nuit. Mais il a progressivement délaissé le premier pour le second, emporté par des oiseaux de mauvais augure. »

En octobre 2021, comme l’a révélé le « JDD », Sambou est arrêté par la brigade des stupéfiants. Palmade, entendu à sa demande par les policiers, avoue alors être un consommateur régulier de 3-MMC, « pour se débrider sans honte dans le cadre de relations homosexuelles ». « Je lui donnais 20 euros de plus quand il me piquait bien », explique-t-il aux enquêteurs qui cherchent à tracer le cheminement de la substance. Il ressort libre, mais Sambou, lui, est condamné à douze mois de prison avec sursis accompagnés de l’interdiction de fréquenter le comédien.

Un sachet de cocaïne découvert dans les toilettes

Fin 2022, le tournage de « La fine équipe », émission commandée à Palmade par France Télévisions, vire au naufrage. Censé être le capitaine du bateau, Pierre arrive en retard, ne reconnaît pas ses ­invités, ­s’enferme avec Sambou dans sa loge et semble plus déconnecté que jamais. La promotion tourne au fiasco lorsque, après son passage à l’antenne d’une station de radio parisienne, un sachet de cocaïne est découvert dans les toilettes.

« Quand on lui a fait comprendre que l’émission risquait de couler à cause de lui, il l’a très mal pris, raconte ce proche. Il a vu le moment où il ne serait pas payé pour son travail. » Malgré tout, Palmade empochera 170 000 euros pour sa calamiteuse prestation.

Début 2023, Pierre Palmade ne répond plus aux SMS, ni aux appels

Début 2023, Pierre Palmade est donc un homme de plus en plus seul. Il ne répond plus aux SMS, ni aux appels, même ceux de ses intimes. Parfois, il donne un signe de vie, souvent pour dire qu’il est fauché et qu’il a besoin d’argent.

Il décide de mettre en vente sa demeure de Cély-en-Bière, estimée à 1,36 million d’euros. Seul moyen d’apurer ses dettes et de ­maintenir un semblant de train de vie. « S’il avait eu le temps de conclure la transaction, il aurait pu récupérer 500 000 euros, révèle ce proche. Mais l’accident du 10 février a stoppé net l’affaire. Et, depuis, beaucoup de curieux viennent voir. Les visites ont donc été arrêtées. »

Une vie monacale à Villejuif

Pour l’heure, Pierre Palmade, le conducteur de la Peugeot 3008 entrée en collision avec la Renault Mégane de Yuksel Yakut le 10 février, mène une vie monacale à Villejuif. Son hospitalisation doit se terminer le 24 avril. « Normalement les patients sont accueillis pour deux semaines, note ce connaisseur du dossier. Pierre Palmade, lui, sera resté six semaines. C’est un peu comme si les contribuables avaient payé sa cure de désintoxication. »

Aucune visite n’a été ­autorisée par l’établissement de santé. Même son ­attaché de presse et son ancien producteur ont été – poliment – éconduits par la ­sécurité. Pierre Palmade n’échange qu’avec son avocate, Céline Lasek. Reste l’épineuse question : que faire de Pierre maintenant que Palmade est censé être désintoxiqué ?

Où peut-il aller après son hospitalisation ?

Son contrôle judiciaire lui interdit pour l’instant de retourner dans sa demeure de Cély-en-Bière. Son appartement parisien ? L’adresse est connue de tous les dealers de la capitale.

Aller chez l’une de ses sœurs ? Claire, dont il était très proche et qui gérait ses affaires, a claqué la porte de l’hôpital le 12 février au matin, quand elle l’a entendu prononcer :  

 Dis donc, elle va valoir cher, ma première interview. 

Pierre Palmade

 Hélène, avec qui il était fâché, est désormais son seul lien avec sa famille. C’est elle qui, le 14 février, s’est permis d’envoyer le ­communiqué où Pierre Palmade demandait pardon à la famille dont il a brisé l’existence. Quant à Reanne, sa mère, elle n’a pas pris de train depuis Bordeaux où elle vit pour venir le voir. Son domicile pourrait néanmoins être un nouveau point de chute pour le comédien honni qui, comme un enfant après une grosse bêtise, va devoir chercher compréhension et aide auprès des siens. Certainement pas auprès du public.

« Pierre a une très haute opinion de son talent d’auteur et d’humoriste, confie ce proche. Il aime être un homme public, il a toujours vécu ainsi, il n’est pas du genre à quitter la scène en toute discrétion. Et il va avoir du mal à comprendre que sa carrière est terminée. Même Bertrand Cantat a fini par admettre que parfois le silence est la meilleure des options. »

Reprise de poids et rêve de retour à la normale

Depuis sa chambre, Pierre Palmade a ­récupéré un téléphone portable et une télévision – lui qui du temps de son séjour au centre hospitalier du Kremlin-Bicêtre n’avait que la chaîne Gulli à disposition. Il lit ce qui s’écrit sur lui, réagit rageusement à certains commentaires, montre parfois une forme de désespoir et, surtout, compte ses amis sur les doigts d’une main. Muriel Robin et Anne Le Nen l’ont rayé de leur vie, tout comme Michèle Laroque, mais il peut encore s’appuyer sur Carole Bouquet, intime de toujours.

Le centre de soins lui a permis néanmoins de reprendre du poids, de ­retrouver une hygiène de vie « normale », réveil et repas à heures fixes, extinction des feux le soir. Pour la première fois de son existence, Pierre Palmade ne sait pas de quoi demain sera fait. Un procès, c’est certain. Un détour par la prison, peut-être. Il espère secrètement revenir dans la lumière, se présentant en homme neuf, débarrassé de ses maux comme de ses vices, pardonné d’une vie d’excès et de catastrophes. Mais ça, c’est uniquement dans ses rêves.

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Officiellement, il est libre, Pierre. « Sous contrôle judiciaire jusqu’à l’audience et avec interdiction de quitter l’établissement où il se trouve. »

Aucun policier n’est en faction devant la chambre du service addictologie de l’hôpital de Villejuif où il est arrivé le 14 mars, quinze jours après un AVC d’origine cardiaque qui l’avait envoyé en soins intensifs au Kremlin-Bicêtre. Avant d’être opéré la semaine du 6 mars à l’hôpital du Plessis-Robinson.

Tiré d’affaire, il reste affaibli et doit s’astreindre à un régime très strict : médicaments de substitution, repos imposé et surveillance médicale constante avec prise de tension régulière. « Ce genre de situation, note un proche du dossier, nécessite une thérapie adaptée. Chaque patient arrive avec ses propres pathologies, ses propres addictions, et il faut les soigner une à une. »

Complètement accro à la 3-MMC

Si Palmade est un consommateur de cocaïne depuis plus de trente ans, il est devenu, en deux ans, complètement accro à la 3-MMC, cette drogue de synthèse utilisée dans la pratique du « chemsex ». Les auditions de ses deux complices de fête ont permis de comprendre la spirale infernale dans laquelle il s’était enfermé.

Sambou G. n’a que 32 ans quand il croise la route de l’humoriste en 2020. Palmade est alors un garçon seul, tentant vaguement de se sortir des paradis artificiels. Le confinement ne va pas l’y aider. Au contraire. Délaissant son appartement parisien pour sa maison de Cély-en-Bière, en Seine-et-Marne, le comédien plonge dans les relations sexuelles ­tarifées, se procurant les sachets de 3-MMC par l’intermédiaire de Sambou.

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Une descente aux enfers, du théâtre à la Seine-et-Marne

À cette époque, les répétitions d’« Assume bordel ! », pièce qu’il a diablement bien troussée, deviennent compliquées, voire impossibles. Le spectacle est lancé en août 2020, entre deux confinements, au théâtre du Marais, une petite salle parisienne. Les bons soirs, Pierre est excellent. Avec cette ­confession intime, le texte raconte la vie d’un certain Pierre qui n’ose pas avouer son homosexualité à ses proches, il émeut le public. Mais les mauvais jours, Palmade ne vient pas.

La reprise, un an plus tard, aux Enfants du ­Paradis, un autre théâtre parisien, est encore plus catastrophique. Les annulations sauvages, « pour raisons médicales », se multiplient, transformant ce qui aurait pu être une belle renaissance professionnelle en ­calvaire personnel. « Pierre a toujours été attachant mais compliqué, décrit un proche qui préfère rester anonyme. Tant qu’il prenait de la cocaïne, il arrivait à se gérer. Le “chemsex” l’a fait passer sur une autre planète. Au début, il cloisonnait pas mal entre le monde du spectacle et celui de la nuit. Mais il a progressivement délaissé le premier pour le second, emporté par des oiseaux de mauvais augure. »

En octobre 2021, comme l’a révélé le « JDD », Sambou est arrêté par la brigade des stupéfiants. Palmade, entendu à sa demande par les policiers, avoue alors être un consommateur régulier de 3-MMC, « pour se débrider sans honte dans le cadre de relations homosexuelles ». « Je lui donnais 20 euros de plus quand il me piquait bien », explique-t-il aux enquêteurs qui cherchent à tracer le cheminement de la substance. Il ressort libre, mais Sambou, lui, est condamné à douze mois de prison avec sursis accompagnés de l’interdiction de fréquenter le comédien.

Un sachet de cocaïne découvert dans les toilettes

Fin 2022, le tournage de « La fine équipe », émission commandée à Palmade par France Télévisions, vire au naufrage. Censé être le capitaine du bateau, Pierre arrive en retard, ne reconnaît pas ses ­invités, ­s’enferme avec Sambou dans sa loge et semble plus déconnecté que jamais. La promotion tourne au fiasco lorsque, après son passage à l’antenne d’une station de radio parisienne, un sachet de cocaïne est découvert dans les toilettes.

« Quand on lui a fait comprendre que l’émission risquait de couler à cause de lui, il l’a très mal pris, raconte ce proche. Il a vu le moment où il ne serait pas payé pour son travail. » Malgré tout, Palmade empochera 170 000 euros pour sa calamiteuse prestation.

Début 2023, Pierre Palmade ne répond plus aux SMS, ni aux appels

Début 2023, Pierre Palmade est donc un homme de plus en plus seul. Il ne répond plus aux SMS, ni aux appels, même ceux de ses intimes. Parfois, il donne un signe de vie, souvent pour dire qu’il est fauché et qu’il a besoin d’argent.

Il décide de mettre en vente sa demeure de Cély-en-Bière, estimée à 1,36 million d’euros. Seul moyen d’apurer ses dettes et de ­maintenir un semblant de train de vie. « S’il avait eu le temps de conclure la transaction, il aurait pu récupérer 500 000 euros, révèle ce proche. Mais l’accident du 10 février a stoppé net l’affaire. Et, depuis, beaucoup de curieux viennent voir. Les visites ont donc été arrêtées. »

Une vie monacale à Villejuif

Pour l’heure, Pierre Palmade, le conducteur de la Peugeot 3008 entrée en collision avec la Renault Mégane de Yuksel Yakut le 10 février, mène une vie monacale à Villejuif. Son hospitalisation doit se terminer le 24 avril. « Normalement les patients sont accueillis pour deux semaines, note ce connaisseur du dossier. Pierre Palmade, lui, sera resté six semaines. C’est un peu comme si les contribuables avaient payé sa cure de désintoxication. »

Aucune visite n’a été ­autorisée par l’établissement de santé. Même son ­attaché de presse et son ancien producteur ont été – poliment – éconduits par la ­sécurité. Pierre Palmade n’échange qu’avec son avocate, Céline Lasek. Reste l’épineuse question : que faire de Pierre maintenant que Palmade est censé être désintoxiqué ?

Où peut-il aller après son hospitalisation ?

Son contrôle judiciaire lui interdit pour l’instant de retourner dans sa demeure de Cély-en-Bière. Son appartement parisien ? L’adresse est connue de tous les dealers de la capitale.

Aller chez l’une de ses sœurs ? Claire, dont il était très proche et qui gérait ses affaires, a claqué la porte de l’hôpital le 12 février au matin, quand elle l’a entendu prononcer :  

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Pierre Palmade

 Hélène, avec qui il était fâché, est désormais son seul lien avec sa famille. C’est elle qui, le 14 février, s’est permis d’envoyer le ­communiqué où Pierre Palmade demandait pardon à la famille dont il a brisé l’existence. Quant à Reanne, sa mère, elle n’a pas pris de train depuis Bordeaux où elle vit pour venir le voir. Son domicile pourrait néanmoins être un nouveau point de chute pour le comédien honni qui, comme un enfant après une grosse bêtise, va devoir chercher compréhension et aide auprès des siens. Certainement pas auprès du public.

« Pierre a une très haute opinion de son talent d’auteur et d’humoriste, confie ce proche. Il aime être un homme public, il a toujours vécu ainsi, il n’est pas du genre à quitter la scène en toute discrétion. Et il va avoir du mal à comprendre que sa carrière est terminée. Même Bertrand Cantat a fini par admettre que parfois le silence est la meilleure des options. »

Reprise de poids et rêve de retour à la normale

Depuis sa chambre, Pierre Palmade a ­récupéré un téléphone portable et une télévision – lui qui du temps de son séjour au centre hospitalier du Kremlin-Bicêtre n’avait que la chaîne Gulli à disposition. Il lit ce qui s’écrit sur lui, réagit rageusement à certains commentaires, montre parfois une forme de désespoir et, surtout, compte ses amis sur les doigts d’une main. Muriel Robin et Anne Le Nen l’ont rayé de leur vie, tout comme Michèle Laroque, mais il peut encore s’appuyer sur Carole Bouquet, intime de toujours.

Le centre de soins lui a permis néanmoins de reprendre du poids, de ­retrouver une hygiène de vie « normale », réveil et repas à heures fixes, extinction des feux le soir. Pour la première fois de son existence, Pierre Palmade ne sait pas de quoi demain sera fait. Un procès, c’est certain. Un détour par la prison, peut-être. Il espère secrètement revenir dans la lumière, se présentant en homme neuf, débarrassé de ses maux comme de ses vices, pardonné d’une vie d’excès et de catastrophes. Mais ça, c’est uniquement dans ses rêves.

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