Adèle Haenel a décidé de « politiser [son] arrêt du cinéma ». Dans une lettre à Télérama publiée mardi 9 mai, l’actrice expose les raisons pour lesquelles elle « se met en grève » de ce milieu.
Trois ans après qu’elle a quitté la salle des Césars pour s’opposer au sacre de Roman Polanski, rattrapé par des accusations anciennes de viol, l’actrice du Portrait de la jeune fille en feu ou des Combattants veut « dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et (…) la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde ».
« Dans un contexte de mouvement social historique, on attend de voir si les pontes du cinéma comptent – comme les sponsors de l’industrie du luxe – sur la police pour que tout se passe comme d’habitude sur les tapis rouges du Festival de Cannes », poursuit-elle, à une semaine de son ouverture.
« Continuer de rendre désirable ce système est criminel »
« Remplir de vent l’espace médiatique a un but, celui de rendre l’ordre bourgeois aussi naturel que le bleu du ciel et de rendre inaudibles, marginales, les voix de celleux qui organisent la résistance (…). Continuer de rendre désirable ce système est criminel », ajoute-t-elle. « Il y a urgence : il n’y a plus d’avenir vivable pour personne à très court terme dans le cadre du capitalisme. Il est urgent de vocaliser cette alarme le plus fort possible. »
« Mais elles et eux toustes ensemble pendant ce temps se donnent la main pour sauver la face des Depardieu, des Polanski, des Boutonnat », ajoute Adèle Haenel, citant le célèbre acteur, le réalisateur et le patron du Centre national du cinéma (CNC), tous accusés de violences sexuelles qu’ils contestent.
A la fin de 2019, l’actrice aux deux César avait brisé l’omerta dans le cinéma français en dénonçant « l’emprise » du réalisateur Christophe Ruggia alors qu’elle était adolescente, conduisant à sa mise en examen pour « agressions sexuelles sur mineur ».
En 2021, Adèle Haenel assurait la voix off de l’adaptation du roman de Didier Eribon, Retour à Reims, sortie en salles, mais sa carrière était sinon à l’arrêt. Elle dit vouloir désormais poursuivre sa collaboration théâtrale avec Gisèle Vienne, une metteuse en scène contemporaine.
Adèle Haenel a décidé de « politiser [son] arrêt du cinéma ». Dans une lettre à Télérama publiée mardi 9 mai, l’actrice expose les raisons pour lesquelles elle « se met en grève » de ce milieu.
Trois ans après qu’elle a quitté la salle des Césars pour s’opposer au sacre de Roman Polanski, rattrapé par des accusations anciennes de viol, l’actrice du Portrait de la jeune fille en feu ou des Combattants veut « dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et (…) la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde ».
« Dans un contexte de mouvement social historique, on attend de voir si les pontes du cinéma comptent – comme les sponsors de l’industrie du luxe – sur la police pour que tout se passe comme d’habitude sur les tapis rouges du Festival de Cannes », poursuit-elle, à une semaine de son ouverture.
« Continuer de rendre désirable ce système est criminel »
« Remplir de vent l’espace médiatique a un but, celui de rendre l’ordre bourgeois aussi naturel que le bleu du ciel et de rendre inaudibles, marginales, les voix de celleux qui organisent la résistance (…). Continuer de rendre désirable ce système est criminel », ajoute-t-elle. « Il y a urgence : il n’y a plus d’avenir vivable pour personne à très court terme dans le cadre du capitalisme. Il est urgent de vocaliser cette alarme le plus fort possible. »
« Mais elles et eux toustes ensemble pendant ce temps se donnent la main pour sauver la face des Depardieu, des Polanski, des Boutonnat », ajoute Adèle Haenel, citant le célèbre acteur, le réalisateur et le patron du Centre national du cinéma (CNC), tous accusés de violences sexuelles qu’ils contestent.
A la fin de 2019, l’actrice aux deux César avait brisé l’omerta dans le cinéma français en dénonçant « l’emprise » du réalisateur Christophe Ruggia alors qu’elle était adolescente, conduisant à sa mise en examen pour « agressions sexuelles sur mineur ».
En 2021, Adèle Haenel assurait la voix off de l’adaptation du roman de Didier Eribon, Retour à Reims, sortie en salles, mais sa carrière était sinon à l’arrêt. Elle dit vouloir désormais poursuivre sa collaboration théâtrale avec Gisèle Vienne, une metteuse en scène contemporaine.
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