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Que se passe-t-il avec les peintures de Pierre Soulages qui se mettent à couler ? - Le HuffPost

Des coulures inhabitelles sur une toile de Pierre Soulages « Peinture 202 × 130 cm, 15 décembre 1959 ». (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)
Des coulures inhabitelles sur une toile de Pierre Soulages « Peinture 202 × 130 cm, 15 décembre 1959 ». (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)

Des coulures inhabitelles sur une toile de Pierre Soulages « Peinture 202 × 130 cm, 15 décembre 1959 ». (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)

MYSTERE - Avec le temps les peintures ont tendance à se craqueler, celles de Pierre Soulages en revanche, dégoulinent. Depuis peu, les toiles deviennent poisseuses et changent d’apparence : des coulures, qui ne font pas partie de la composition originale de l’œuvre, sont apparues. À ce jour, ce sont plusieurs dizaines d’œuvres dont les couches de noir superposées et raclées à la spatule se sont mises à couler, à transpirer. Certains préféreront dire que les tableaux pleurent leur peintre décédé en octobre dernier mais il y a une explication bien plus terre à terre.

Pendant trois jours, une équipe de scientifiques du CNRS est allée dans les réserves du musée des Abattoirs de Toulouse pour éclaircir le mystère. Parmi l’équipe : Pauline Hélou de la Grandière, restauratrice de plus de 100 tableaux de l’artiste, qui n’avait jamais été témoin d’une telle dégradation jusqu’à présent. Comme le raconte sur le son site le centre nationale, à l’aide de lampes UV et d’un système d’imagerie de luminescence, les scientifiques ont scruté les coulures, leur taille, leur brillance, leur texture.

L’huile de la peinture se sépare des pigments

Ils ont analysé trois tableaux de Pierre Soulages concernés par ce suintement. Mais le problème s’étend en réalité à toute une série d’œuvres. Point commun : elles ont été réalisées à Paris, à la fin des années 1950.

La peinture utilisée sur ces toiles datées du même lieu et de la même époque provenait probablement du même fournisseur. Avec le temps, c’est l’huile contenue dans la peinture qui se mettrait à suinter et former ces zones ramollies. Les coulures viendraient donc du liant et non des pigments en eux-mêmes.

Pauline Hélou de la Grandière, doctorante à Cergy Paris Université essuie la peinture « 15 décembre 1959 » de Pierre Soulages qui laisse paraître des coulures. (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)
Pauline Hélou de la Grandière, doctorante à Cergy Paris Université essuie la peinture « 15 décembre 1959 » de Pierre Soulages qui laisse paraître des coulures. (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)

Pauline Hélou de la Grandière, doctorante à Cergy Paris Université essuie la peinture « 15 décembre 1959 » de Pierre Soulages qui laisse paraître des coulures. (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)

Elles peuvent aussi venir de la pollution au sulfure, présente dans la capitale à l’époque à cause d’un hiver très froid en 1959, et du chauffage allumé dans les ateliers. Des conditions qui ont pu modifier le séchage et altérer la composition de la peinture.

Dernière possibilité selon Pauline Hélou de la Grandière : le transport et le vernissage des œuvres. Les toiles de Soulages ont été immédiatement exposées après leur confection, et vernies juste avant leur arrivée au musée des Abattoirs de Toulouse, une dernière couche qui a pu accentuer le phénomène.

L’ensemble des toiles concernées vont désormais être scrutées régulièrement par les scientifiques, pour limiter toute dégradation et conserver l’intention initiale des artistes comme Pierre Soulages. Il faut désormais passer aux analyses chimiques pour choisir quelle hypothèse de conservation est à privilégier.

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Des coulures inhabitelles sur une toile de Pierre Soulages « Peinture 202 × 130 cm, 15 décembre 1959 ». (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)
Des coulures inhabitelles sur une toile de Pierre Soulages « Peinture 202 × 130 cm, 15 décembre 1959 ». (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)

Des coulures inhabitelles sur une toile de Pierre Soulages « Peinture 202 × 130 cm, 15 décembre 1959 ». (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)

MYSTERE - Avec le temps les peintures ont tendance à se craqueler, celles de Pierre Soulages en revanche, dégoulinent. Depuis peu, les toiles deviennent poisseuses et changent d’apparence : des coulures, qui ne font pas partie de la composition originale de l’œuvre, sont apparues. À ce jour, ce sont plusieurs dizaines d’œuvres dont les couches de noir superposées et raclées à la spatule se sont mises à couler, à transpirer. Certains préféreront dire que les tableaux pleurent leur peintre décédé en octobre dernier mais il y a une explication bien plus terre à terre.

Pendant trois jours, une équipe de scientifiques du CNRS est allée dans les réserves du musée des Abattoirs de Toulouse pour éclaircir le mystère. Parmi l’équipe : Pauline Hélou de la Grandière, restauratrice de plus de 100 tableaux de l’artiste, qui n’avait jamais été témoin d’une telle dégradation jusqu’à présent. Comme le raconte sur le son site le centre nationale, à l’aide de lampes UV et d’un système d’imagerie de luminescence, les scientifiques ont scruté les coulures, leur taille, leur brillance, leur texture.

L’huile de la peinture se sépare des pigments

Ils ont analysé trois tableaux de Pierre Soulages concernés par ce suintement. Mais le problème s’étend en réalité à toute une série d’œuvres. Point commun : elles ont été réalisées à Paris, à la fin des années 1950.

La peinture utilisée sur ces toiles datées du même lieu et de la même époque provenait probablement du même fournisseur. Avec le temps, c’est l’huile contenue dans la peinture qui se mettrait à suinter et former ces zones ramollies. Les coulures viendraient donc du liant et non des pigments en eux-mêmes.

Pauline Hélou de la Grandière, doctorante à Cergy Paris Université essuie la peinture « 15 décembre 1959 » de Pierre Soulages qui laisse paraître des coulures. (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)
Pauline Hélou de la Grandière, doctorante à Cergy Paris Université essuie la peinture « 15 décembre 1959 » de Pierre Soulages qui laisse paraître des coulures. (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)

Pauline Hélou de la Grandière, doctorante à Cergy Paris Université essuie la peinture « 15 décembre 1959 » de Pierre Soulages qui laisse paraître des coulures. (CAPTURE D’ECRAN / CNRS)

Elles peuvent aussi venir de la pollution au sulfure, présente dans la capitale à l’époque à cause d’un hiver très froid en 1959, et du chauffage allumé dans les ateliers. Des conditions qui ont pu modifier le séchage et altérer la composition de la peinture.

Dernière possibilité selon Pauline Hélou de la Grandière : le transport et le vernissage des œuvres. Les toiles de Soulages ont été immédiatement exposées après leur confection, et vernies juste avant leur arrivée au musée des Abattoirs de Toulouse, une dernière couche qui a pu accentuer le phénomène.

L’ensemble des toiles concernées vont désormais être scrutées régulièrement par les scientifiques, pour limiter toute dégradation et conserver l’intention initiale des artistes comme Pierre Soulages. Il faut désormais passer aux analyses chimiques pour choisir quelle hypothèse de conservation est à privilégier.

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