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Stromae met fin à sa tournée : pour les artistes, les concerts sont parfois un enfer - Télérama.fr

L’artiste belge l’a annoncé hier sur ses réseaux sociaux : il annule toutes ses dates de concerts jusqu’à fin 2023, en raison d’une “dégradation de son état de santé”. Une situation pas si anodine dans le monde de la musique.

Stromae avait conçu la mise en scène de sa nouvelle tournée avec l’idée « de ne pas finir sur les rotules ». Pour cela, la technologie, notamment la 3D, y avait une place importante.

Stromae avait conçu la mise en scène de sa nouvelle tournée avec l’idée « de ne pas finir sur les rotules ». Pour cela, la technologie, notamment la 3D, y avait une place importante. Photo Frazer Harrison/Getty Images via AFP

Par Odile de Plas

Publié le 10 mai 2023 à 14h31

Mis à jour le 10 mai 2023 à 15h56

Stromae ne remontera pas sur scène cette année. Et personne ne sait s’il le fera de nouveau, un jour. Le Multitude Tour, démarré le 22 février à Bruxelles par quelques concerts de chauffe, a pris fin par une déclaration sur les réseaux sociaux hier, mardi 9 mai. Il y a quelques semaines, le chanteur avait annulé une première série de dates, laissant planer le doute pour la fin de sa tournée mondiale, qui devait passer à Paris les 15 et 16 juin, puis dans plusieurs festivals d’été pour s’achever en décembre 2023.

Si la nouvelle attriste, elle ne surprend guère. On savait l’artiste fragile après sept ans d’absence et une longue et profonde dépression, liée au surmenage de sa précédente tournée et aux effets secondaires d’un antipaludique.Il s’en était ouvert dans les interviews, comme dans sa chanson L’Enfer, et avait conçu sa mise en scène avec l’idée « de ne pas finir sur les rotules ». La technologie y avait d’ailleurs une place importante. De la 3D sur écrans géants articulés, un chien robot, un siège mobile dans lequel il s’affalait avec humour. Cela n’aura pas suffi à éviter un nouveau burn-out. Sur les réseaux sociaux, les fans ont salué sa décision de privilégier sa santé avant sa tournée.

Elle met aussi en lumière un tabou dans le monde de la musique : la pression parfois insupportable des concerts, alors qu’ils sont devenus essentiels dans la carrière des artistes aujourd’hui. Or cela n’est pas sans conséquence sur leur santé, mentale et physique, comme l’ont souligné plusieurs études. Ces dernières années, quelques rares musiciens ont abordé le sujet. Ainsi, le DJ australien Flume, après le suicide de son confrère suédois – le DJ star Avicii –, évoquant son addiction à l’alcool : « Je buvais beaucoup simplement pour être capable de me produire devant une foule ». Certains font parfois le choix difficile, mais indispensable, de renoncer définitivement à la scène. Malgré l’insistance de ses fans, le groupe français Stupeflip est inflexible à ce sujet depuis 2014 : « Évidemment qu’on est bien, sur scène, on y est acclamé, mais c’est un lien frelaté, un artifice, comme une drogue. Jacques Brel, qui vomissait avant ses concerts, le pensait aussi. » Au sommet de sa gloire, Brel avait d’ailleurs décidé de faire ses adieux à la scène. C’était il y a 56 ans, le 16 mai 1967. Il avait 38 ans, comme Stromae cette année.

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Stromae avait conçu la mise en scène de sa nouvelle tournée avec l’idée « de ne pas finir sur les rotules ». Pour cela, la technologie, notamment la 3D, y avait une place importante.

Stromae avait conçu la mise en scène de sa nouvelle tournée avec l’idée « de ne pas finir sur les rotules ». Pour cela, la technologie, notamment la 3D, y avait une place importante. Photo Frazer Harrison/Getty Images via AFP

Par Odile de Plas

Publié le 10 mai 2023 à 14h31

Mis à jour le 10 mai 2023 à 15h56

Stromae ne remontera pas sur scène cette année. Et personne ne sait s’il le fera de nouveau, un jour. Le Multitude Tour, démarré le 22 février à Bruxelles par quelques concerts de chauffe, a pris fin par une déclaration sur les réseaux sociaux hier, mardi 9 mai. Il y a quelques semaines, le chanteur avait annulé une première série de dates, laissant planer le doute pour la fin de sa tournée mondiale, qui devait passer à Paris les 15 et 16 juin, puis dans plusieurs festivals d’été pour s’achever en décembre 2023.

Si la nouvelle attriste, elle ne surprend guère. On savait l’artiste fragile après sept ans d’absence et une longue et profonde dépression, liée au surmenage de sa précédente tournée et aux effets secondaires d’un antipaludique.Il s’en était ouvert dans les interviews, comme dans sa chanson L’Enfer, et avait conçu sa mise en scène avec l’idée « de ne pas finir sur les rotules ». La technologie y avait d’ailleurs une place importante. De la 3D sur écrans géants articulés, un chien robot, un siège mobile dans lequel il s’affalait avec humour. Cela n’aura pas suffi à éviter un nouveau burn-out. Sur les réseaux sociaux, les fans ont salué sa décision de privilégier sa santé avant sa tournée.

Elle met aussi en lumière un tabou dans le monde de la musique : la pression parfois insupportable des concerts, alors qu’ils sont devenus essentiels dans la carrière des artistes aujourd’hui. Or cela n’est pas sans conséquence sur leur santé, mentale et physique, comme l’ont souligné plusieurs études. Ces dernières années, quelques rares musiciens ont abordé le sujet. Ainsi, le DJ australien Flume, après le suicide de son confrère suédois – le DJ star Avicii –, évoquant son addiction à l’alcool : « Je buvais beaucoup simplement pour être capable de me produire devant une foule ». Certains font parfois le choix difficile, mais indispensable, de renoncer définitivement à la scène. Malgré l’insistance de ses fans, le groupe français Stupeflip est inflexible à ce sujet depuis 2014 : « Évidemment qu’on est bien, sur scène, on y est acclamé, mais c’est un lien frelaté, un artifice, comme une drogue. Jacques Brel, qui vomissait avant ses concerts, le pensait aussi. » Au sommet de sa gloire, Brel avait d’ailleurs décidé de faire ses adieux à la scène. C’était il y a 56 ans, le 16 mai 1967. Il avait 38 ans, comme Stromae cette année.

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