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Agression d'Edwy Plenel par Maïwenn : "C'est une attaque en règle contre notre travail"... Mediapart répond à la réalisatrice de Jeanne du Barry - AlloCiné

La cinéaste Maïwenn, accusée d'avoir agressé Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, a expliqué son geste dans les colonnes du JDD. Le journal a répondu aux propos de la réalisatrice de Jeanne du Barry.

Le 11 juin, le Journal du Dimanche publiait un entretien avec l'actrice et réalisatrice Maïwenn, en ce moment à l'affiche de Jeanne du Barry. La cinéaste y évoque son agression envers le journaliste Edwy Plenel dans un restaurant et en explique les raisons.

L'artiste reproche à Mediapart d'avoir publié son audition face à la police judiciaire dans l’affaire Luc Besson. Ce dernier, père de sa fille, est accusé de viol par l’actrice Sand Van Roy. "Je ne reproche pas à Mediapart les enquêtes qu’ils ont menées concernant Luc Besson. Je leur reproche ce qu’ils m’ont fait à moi", a affirmé Maïwenn.

C’est un cataclysme. J’ai ressenti un viol moral. Si rien ne justifie que l’on s’en prenne à un journaliste, rien ne justifie que l’on viole l’intimité d’une femme.

"C’est un cataclysme. J’ai ressenti un viol moral. Si rien ne justifie que l’on s’en prenne à un journaliste, rien ne justifie que l’on viole l’intimité d’une femme", a martelé la réalisatrice au micro du JDD.

Par la voix de la journaliste Lénaïg Bredoux, Mediapart a répondu aux propos de Maïwenn. "La réalisatrice et comédienne s’en prend, sans point de vue contradictoire, au travail de notre journal sur les violences sexistes et sexuelles, et croit pouvoir justifier ainsi l’agression du président de Mediapart. Nous ne sommes pas dupes", a-t-elle déclaré.

C'est une attaque en règle contre notre travail sur les violences sexistes et sexuelles, au cœur des priorités éditoriales de notre rédaction depuis plusieurs années.

La responsable éditoriale des questions de genre chez Mediapart confie la sidération de la rédaction du journal concernant les déclarations de Maïwenn. "C'est une interminable justification de l’agression d’un journaliste, Edwy Plenel (pour laquelle une procédure judiciaire est en cours), et une attaque en règle contre notre travail sur les violences sexistes et sexuelles, au cœur des priorités éditoriales de notre rédaction depuis plusieurs années", estime Lénaïg Bredoux.

La journaliste rappelle ensuite que Maïwenn a rencontré Marine Turchi, journaliste en charge du dossier Luc Besson chez Mediapart. En 2018, une rencontre de plus de 3h30 a lieu au domicile la réalisatrice.

"Maïwenn demande que rien ne filtre de ces longs échanges. Nous avons respecté son choix. Nous n’en avons jamais dévié, ni à l’époque, ni depuis. Dans aucun des articles publiés sur cette affaire (lire notre dossier complet, jusqu’au non-lieu dont a bénéficié Luc Besson). Maïwenn le reconnaît elle-même dans le JDD", souligne Lénaïg Bredoux.

L'article incriminé par Maïwenn a été publié sur Mediapart le 17 mars 2021 et s'intitule "Affaire Luc Besson, une instruction à trous", rédigé par Marine Turchi. "Le nom de Maïwenn ne figure ni dans le titre, ni dans le chapô, ni même dans les deux premiers tiers de cet article. Elle n’en est ni l’objet, ni le cœur : sur les 13 700 signes qu’il contient, seuls 1 800 portent sur les éléments que la réalisatrice a livrés à la justice dans le cadre de l’enquête préliminaire visant Luc Besson", rappelle Lénaïg Bredoux.

Il était donc inconcevable de ne pas mentionner à notre tour la version de Maïwenn. Si nous ne l’avions pas fait, on nous aurait reproché un article partiel, voire partial. Le reproche aurait pu être justifié.

"Son audition avait été révélée par de nombreux médias plusieurs mois auparavant (dans Paris-Match, Le Point, Madame Figaro, dans la presse people). Il était donc inconcevable de ne pas mentionner à notre tour la version de Maïwenn. Si nous ne l’avions pas fait, on nous aurait reproché un article partiel, voire partial. Le reproche aurait pu être justifié", explique la journaliste de Mediapart.

"Comment oser alors parler de « viol moral » comme le fait Maïwenn dans le JDD ? Et pourquoi l'énoncer aujourd’hui à propos de Mediapart et pas des autres médias, deux ans après ? C’est absolument incompréhensible", s'interroge Lénaïg Bredoux.

Cette dernière rappelle ensuite les critiques de Maïwenn envers le mouvement MeToo et le féminisme. "Maïwenn ne s’en est pas cachée : elle a souvent critiqué #MeToo ces dernières années, tout en soutenant le principe. Elle en a même fait un étendard en choisissant Johnny Depp, acteur mis en cause pour des violences conjugales, pour son dernier film [Jeanne du Barry] et en organisant sa « rédemption » lors du dernier festival de Cannes", relate la journaliste.

Ne soyons pas dupes de l’offensive médiatique et politique contre #MeToo à laquelle elle participe aujourd’hui, avec le JDD. Le fait d’être en désaccord avec un journal, quelle que soit la légitimité ou non de ce désaccord, ne saurait autoriser cette attitude.

"La réalisatrice en a parfaitement le droit. Là n’est pas la question. Mais ne soyons pas dupes de l’offensive médiatique et politique contre #MeToo à laquelle elle participe aujourd’hui, avec le JDD. Le fait d’être en désaccord avec un journal, quelle que soit la légitimité ou non de ce désaccord, ne saurait autoriser cette attitude. Voir aujourd’hui plusieurs médias écrits ou audiovisuels banaliser l’agression, reconnue par son autrice, du directeur d’un journal, ne peut que nous inquiéter sur le climat qui règne dans notre pays", conclut Lénaïg Bredoux.

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La cinéaste Maïwenn, accusée d'avoir agressé Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, a expliqué son geste dans les colonnes du JDD. Le journal a répondu aux propos de la réalisatrice de Jeanne du Barry.

Le 11 juin, le Journal du Dimanche publiait un entretien avec l'actrice et réalisatrice Maïwenn, en ce moment à l'affiche de Jeanne du Barry. La cinéaste y évoque son agression envers le journaliste Edwy Plenel dans un restaurant et en explique les raisons.

L'artiste reproche à Mediapart d'avoir publié son audition face à la police judiciaire dans l’affaire Luc Besson. Ce dernier, père de sa fille, est accusé de viol par l’actrice Sand Van Roy. "Je ne reproche pas à Mediapart les enquêtes qu’ils ont menées concernant Luc Besson. Je leur reproche ce qu’ils m’ont fait à moi", a affirmé Maïwenn.

C’est un cataclysme. J’ai ressenti un viol moral. Si rien ne justifie que l’on s’en prenne à un journaliste, rien ne justifie que l’on viole l’intimité d’une femme.

"C’est un cataclysme. J’ai ressenti un viol moral. Si rien ne justifie que l’on s’en prenne à un journaliste, rien ne justifie que l’on viole l’intimité d’une femme", a martelé la réalisatrice au micro du JDD.

Par la voix de la journaliste Lénaïg Bredoux, Mediapart a répondu aux propos de Maïwenn. "La réalisatrice et comédienne s’en prend, sans point de vue contradictoire, au travail de notre journal sur les violences sexistes et sexuelles, et croit pouvoir justifier ainsi l’agression du président de Mediapart. Nous ne sommes pas dupes", a-t-elle déclaré.

C'est une attaque en règle contre notre travail sur les violences sexistes et sexuelles, au cœur des priorités éditoriales de notre rédaction depuis plusieurs années.

La responsable éditoriale des questions de genre chez Mediapart confie la sidération de la rédaction du journal concernant les déclarations de Maïwenn. "C'est une interminable justification de l’agression d’un journaliste, Edwy Plenel (pour laquelle une procédure judiciaire est en cours), et une attaque en règle contre notre travail sur les violences sexistes et sexuelles, au cœur des priorités éditoriales de notre rédaction depuis plusieurs années", estime Lénaïg Bredoux.

La journaliste rappelle ensuite que Maïwenn a rencontré Marine Turchi, journaliste en charge du dossier Luc Besson chez Mediapart. En 2018, une rencontre de plus de 3h30 a lieu au domicile la réalisatrice.

"Maïwenn demande que rien ne filtre de ces longs échanges. Nous avons respecté son choix. Nous n’en avons jamais dévié, ni à l’époque, ni depuis. Dans aucun des articles publiés sur cette affaire (lire notre dossier complet, jusqu’au non-lieu dont a bénéficié Luc Besson). Maïwenn le reconnaît elle-même dans le JDD", souligne Lénaïg Bredoux.

L'article incriminé par Maïwenn a été publié sur Mediapart le 17 mars 2021 et s'intitule "Affaire Luc Besson, une instruction à trous", rédigé par Marine Turchi. "Le nom de Maïwenn ne figure ni dans le titre, ni dans le chapô, ni même dans les deux premiers tiers de cet article. Elle n’en est ni l’objet, ni le cœur : sur les 13 700 signes qu’il contient, seuls 1 800 portent sur les éléments que la réalisatrice a livrés à la justice dans le cadre de l’enquête préliminaire visant Luc Besson", rappelle Lénaïg Bredoux.

Il était donc inconcevable de ne pas mentionner à notre tour la version de Maïwenn. Si nous ne l’avions pas fait, on nous aurait reproché un article partiel, voire partial. Le reproche aurait pu être justifié.

"Son audition avait été révélée par de nombreux médias plusieurs mois auparavant (dans Paris-Match, Le Point, Madame Figaro, dans la presse people). Il était donc inconcevable de ne pas mentionner à notre tour la version de Maïwenn. Si nous ne l’avions pas fait, on nous aurait reproché un article partiel, voire partial. Le reproche aurait pu être justifié", explique la journaliste de Mediapart.

"Comment oser alors parler de « viol moral » comme le fait Maïwenn dans le JDD ? Et pourquoi l'énoncer aujourd’hui à propos de Mediapart et pas des autres médias, deux ans après ? C’est absolument incompréhensible", s'interroge Lénaïg Bredoux.

Cette dernière rappelle ensuite les critiques de Maïwenn envers le mouvement MeToo et le féminisme. "Maïwenn ne s’en est pas cachée : elle a souvent critiqué #MeToo ces dernières années, tout en soutenant le principe. Elle en a même fait un étendard en choisissant Johnny Depp, acteur mis en cause pour des violences conjugales, pour son dernier film [Jeanne du Barry] et en organisant sa « rédemption » lors du dernier festival de Cannes", relate la journaliste.

Ne soyons pas dupes de l’offensive médiatique et politique contre #MeToo à laquelle elle participe aujourd’hui, avec le JDD. Le fait d’être en désaccord avec un journal, quelle que soit la légitimité ou non de ce désaccord, ne saurait autoriser cette attitude.

"La réalisatrice en a parfaitement le droit. Là n’est pas la question. Mais ne soyons pas dupes de l’offensive médiatique et politique contre #MeToo à laquelle elle participe aujourd’hui, avec le JDD. Le fait d’être en désaccord avec un journal, quelle que soit la légitimité ou non de ce désaccord, ne saurait autoriser cette attitude. Voir aujourd’hui plusieurs médias écrits ou audiovisuels banaliser l’agression, reconnue par son autrice, du directeur d’un journal, ne peut que nous inquiéter sur le climat qui règne dans notre pays", conclut Lénaïg Bredoux.

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