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«Barbie» de Greta Gerwig, la poupée ruse - Libération

Auprès de ma blonde

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Greta Gerwig avait la mission quasi impossible de dépoussiérer le jouet ringard de Mattel. Malgré un marketing franchement tyrannique, pari réussi pour cette satire de charme qui ne se laisse pas dévorer par ses paradoxes.

Qu’on ne s’y trompe pas, Oppenheimer, le biopic de Christopher Nolan sur l’inventeur de la bombe atomique sort ce mercredi 19 juillet, mais le vrai Léviathan, l’arme de séduction massive et tube de l’été, c’est bien Barbie. Une fiction en prises de vues réelles donc, coproduite par le géant des jouets Mattel en pleine stratégie de reconquête : la Warner joue gros puisqu’il s’agit bien de montrer que la poupée sexagénaire est toujours dans le coup. Ce qui a donné lieu à la propagande la plus totalitaire qu’on ait vue de mémoire récente (villa à thème en location sur Airbnb, sandwich à la sauce girly chez la filiale brésilienne de Burger King, jusqu’aux tables de bistrot en face des locaux de Libération ornées de l’affiche dans son dégueulis rose…), à s’éclater la tête contre les murs. Barbie, c’est toi, moi, nous toutes, qu’on l’aime ou la déteste, affirmait généreusement le package publicitaire – regardez, une Barbie noire et présidente ! –, en rupture avec l’ancienne image de la blonde que personne ne serait jamais. Venait à l’esprit cette scène fondatrice de la série Girls de Lena Dunham, sur le copinage des magazines où les lectrices sont désignées comme «les filles» Qui sont «les filles au juste ?» «C’est nous, on est toutes les filles !» Avait-on encore le droit de hurler qu’on ne nous forcerait pas à être Barbie ? !

Lifting féministe de la femme en plastique

Le doute s’était insinué quant à l’existence d’un film derrière la mitraille infernale, tarie par l’entrée

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