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Le romancier Milan Kundera est mort - France Inter

C'est un monstre sacré de la littérature qui s'éteint. Le célèbre romancier franco-tchèque Milan Kundera est mort mardi à l'âge de 94 ans, a annoncé mercredi la porte-parole de la Milan Kundera Library, dans sa ville natale de Brno. "Malheureusement, je peux vous confirmer que M. Milan Kundera est décédé hier (mardi) à la suite d'une longue maladie", a-t-elle indiqué. Kundera vivait en France depuis près de 50 ans et avait obtenu la nationalité française depuis plus de 40 ans.

La Tchécoslovaquie au temps du communisme

Né le 1er avril 1929 dans l’ancienne Tchécoslovaquie, Milan Kundera a grandi dans une famille cultivée. Son père était musicologue, la composition musicale aura une grande influence sur ses livres. Dès ses 18 ans, Kundera s’inscrit au Parti communiste. Il en est exclu en 1950. Il le réintègre en 56 puis en est définitivement chassé en 1970 en raison de ses prises de positions publiques. Car dès 67, il fait partie de ceux qui expriment leur désaccord avec la ligne du Parti. La répression après le Printemps de Prague n’arrange rien. Kundera perd son emploi. Ses livres sont retirés des librairies et des bibliothèques.

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"Risibles amours" et "La Plaisanterie" se déroulent d’ailleurs dans une société tchèque asphyxiée par le communisme totalitaire. Mais Kundera ne voulait pas être considéré comme un écrivain dissident témoin de son temps. Pour lui, le roman est un moyen d’explorer la mécanique des émotions, des désirs, du mensonge. Sans oublier la part du jeu et le refus de l’esprit de sérieux qui sont la signature de Kundera.

De nationalité française depuis 1981

En 1975, il s’installe en France. Six ans plus tard, en 1981, François Mitterrand lui octroie la nationalité française. Et c’est en France qu’il termine son roman le plus connu, "L’insoutenable légèreté de l’être", adapté au cinéma. Dans les années qui suivent, Kundera cesse d’accorder des interviews. Il refuse que ses propos soient coupés, déformés, reformulés.

Mais il fait sensation en publiant en 1995 son premier roman écrit directement en français, "La Lenteur". D’autres suivront. Des livres difficiles à résumer, à dessein. Et en 2011, quand il entre de son vivant dans "La Pleïade", il exige une édition sans notes ni appareil critique. Toujours cette obsession de l’œuvre et d’elle seule.

"Il avait choisi la France pour ne jamais cesser d'être libre"

"Immense tristesse. Milan Kundera avait choisi la France pour ne jamais cesser d'être libre. Au fil des pages, il nous aidait à découvrir qui l'on est, à trouver un chemin dans l'absurdité du monde. Avec lui, une des plus grandes voix de la littérature européenne s'éteint", a réagi la ministre française de la Culture Rima Abdul Malak sur Twitter à propos de l'écrivain, l'un des plus traduits aau monde.

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Invitée du 13/14 de France Inter, la journaliste et romancière Florence Noiville raconte "un homme dont la vie a traversé, épousé le siècle". "Des guerres, l'avènement du régime communiste, le coup de Prague puis le printemps de Prague, l'invasion, l'exil... Il avait vécu dans sa chair ce XXe siècle, mais il avait vu aussi tous les maux qui allaient devenir les nôtres : quand il disait 'on ne peut se cacher nulle part et chacun est à la merci de tous', c'était dans les années 80... Et on ne connaissait pas encore les téléphones portables et les réseaux sociaux !"

"Il aimait jouer. C'était un écrivain joueur" qui a "refait vivre" le roman, "à une époque où on disait que c'était fini", a estimé pour sa part ce mercredi Ariane Chemin, reporter au Monde et autrice d'"À la recherche de Milan Kundera", chez nos confrères de franceinfo. "Toute une génération est rentrée dans un univers dans les années 80 avec ses chefs d'œuvres majeurs. Et c'est pour ça que je pense que pour beaucoup de lecteurs, c'est un choc."

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C'est un monstre sacré de la littérature qui s'éteint. Le célèbre romancier franco-tchèque Milan Kundera est mort mardi à l'âge de 94 ans, a annoncé mercredi la porte-parole de la Milan Kundera Library, dans sa ville natale de Brno. "Malheureusement, je peux vous confirmer que M. Milan Kundera est décédé hier (mardi) à la suite d'une longue maladie", a-t-elle indiqué. Kundera vivait en France depuis près de 50 ans et avait obtenu la nationalité française depuis plus de 40 ans.

La Tchécoslovaquie au temps du communisme

Né le 1er avril 1929 dans l’ancienne Tchécoslovaquie, Milan Kundera a grandi dans une famille cultivée. Son père était musicologue, la composition musicale aura une grande influence sur ses livres. Dès ses 18 ans, Kundera s’inscrit au Parti communiste. Il en est exclu en 1950. Il le réintègre en 56 puis en est définitivement chassé en 1970 en raison de ses prises de positions publiques. Car dès 67, il fait partie de ceux qui expriment leur désaccord avec la ligne du Parti. La répression après le Printemps de Prague n’arrange rien. Kundera perd son emploi. Ses livres sont retirés des librairies et des bibliothèques.

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De nationalité française depuis 1981

En 1975, il s’installe en France. Six ans plus tard, en 1981, François Mitterrand lui octroie la nationalité française. Et c’est en France qu’il termine son roman le plus connu, "L’insoutenable légèreté de l’être", adapté au cinéma. Dans les années qui suivent, Kundera cesse d’accorder des interviews. Il refuse que ses propos soient coupés, déformés, reformulés.

Mais il fait sensation en publiant en 1995 son premier roman écrit directement en français, "La Lenteur". D’autres suivront. Des livres difficiles à résumer, à dessein. Et en 2011, quand il entre de son vivant dans "La Pleïade", il exige une édition sans notes ni appareil critique. Toujours cette obsession de l’œuvre et d’elle seule.

"Il avait choisi la France pour ne jamais cesser d'être libre"

"Immense tristesse. Milan Kundera avait choisi la France pour ne jamais cesser d'être libre. Au fil des pages, il nous aidait à découvrir qui l'on est, à trouver un chemin dans l'absurdité du monde. Avec lui, une des plus grandes voix de la littérature européenne s'éteint", a réagi la ministre française de la Culture Rima Abdul Malak sur Twitter à propos de l'écrivain, l'un des plus traduits aau monde.

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"Il aimait jouer. C'était un écrivain joueur" qui a "refait vivre" le roman, "à une époque où on disait que c'était fini", a estimé pour sa part ce mercredi Ariane Chemin, reporter au Monde et autrice d'"À la recherche de Milan Kundera", chez nos confrères de franceinfo. "Toute une génération est rentrée dans un univers dans les années 80 avec ses chefs d'œuvres majeurs. Et c'est pour ça que je pense que pour beaucoup de lecteurs, c'est un choc."

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