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Gran Turismo de Neill Blomkamp (Film) : la critique Télérama - Télérama.fr

Tiré de l’histoire vraie d’un jeune Anglais passé du simulateur de conduite “Gran Turismo” aux vrais circuits, ce film un peu lent au démarrage nous attrape finalement par son énergie de film de bagnoles bien mis en scène.

« Gran Turismo », avec Archie Madekwe.

« Gran Turismo », avec Archie Madekwe. Sony Pictures et PlayStation

Par Augustin Pietron-Locatelli

Publié le 09 août 2023 à 09h28

Mis à jour le 09 août 2023 à 09h38

Ça commence par une pub. Après le logo PlayStation, le film s’ouvre sur un hallucinant simili-clip qui vante les mérites de Gran Turismo, le jeu vidéo, pardon le « simulateur de conduite si réaliste conçu par Kazunori Yamauchi », comme pour marteler qu’il s’agit bien de l’adaptation d’un produit. Et en effet le film met du temps à passer la seconde et à s’éloigner de Gran Turismo, le jeu.

On y suit l’histoire vraie de Jann Mardenborough, gamin de Cardiff devenu pilote grâce à ses milliers d’heures de conduite sur simulateur et à la GT Academy, coup de force marketing de Nissan qui a proposé, de 2008 à 2016, de former de façon professionnelle les meilleurs joueurs du simulateur. Formation racontée de façon peu crédible à l’écran dans une brève première partie embêtée et étrangement télévisuelle, façon Hunger Games puisque les candidats y sont cruellement éliminés un par un. Jann ne se démarque pas vraiment, mais gagne quand même la course.

Le voilà sur la ligne de départ d’un vrai circuit. C’est là que Gran Turismo commence enfin, comme si le réalisateur, Neill Blomkamp (District 9, Chappie), reprenait la main sur son film. Inserts sur la machine, le pilote, les pièces de moteurs ; vitesse et énergie… C’est presque Le Mans, avec Steve McQueen (Lee H. Katzin, 1971). Quoique, vu les poncifs – chers à notre cœur – de la course automobile au cinéma et le côté biopic, on est sans doute plus proche de Rush (Ron Howard, 2013).

Grandes affirmations existentielles

On entend de moins en moins les mots « Nissan » et « Gran Turismo », embarqué dans le cockpit d’un film de bagnoles où l’on roule coûte que coûte, où les pilotes s’échangent des regards noirs derrière leur volant et où un écrou pas assez vite revissé lors d’un arrêt en paddock sonne comme un arrêt de mort. Entre deux accélérations, il y a forcément un grave accident (ici bien réel et meurtrier, mais avancé dans l’histoire du personnage par souci de progression narrative), suivi de grandes affirmations existentielles sur la vie et l’envie – de conduire, de gagner ou d’arrêter – balancées par le mentor (David Harbour, plutôt juste) du pilote. Une formule éprouvée : quand Jann termine troisième dans sa catégorie au Mans, c’est notre podium à tous.

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« Gran Turismo », avec Archie Madekwe.

« Gran Turismo », avec Archie Madekwe. Sony Pictures et PlayStation

Par Augustin Pietron-Locatelli

Publié le 09 août 2023 à 09h28

Mis à jour le 09 août 2023 à 09h38

Ça commence par une pub. Après le logo PlayStation, le film s’ouvre sur un hallucinant simili-clip qui vante les mérites de Gran Turismo, le jeu vidéo, pardon le « simulateur de conduite si réaliste conçu par Kazunori Yamauchi », comme pour marteler qu’il s’agit bien de l’adaptation d’un produit. Et en effet le film met du temps à passer la seconde et à s’éloigner de Gran Turismo, le jeu.

On y suit l’histoire vraie de Jann Mardenborough, gamin de Cardiff devenu pilote grâce à ses milliers d’heures de conduite sur simulateur et à la GT Academy, coup de force marketing de Nissan qui a proposé, de 2008 à 2016, de former de façon professionnelle les meilleurs joueurs du simulateur. Formation racontée de façon peu crédible à l’écran dans une brève première partie embêtée et étrangement télévisuelle, façon Hunger Games puisque les candidats y sont cruellement éliminés un par un. Jann ne se démarque pas vraiment, mais gagne quand même la course.

Le voilà sur la ligne de départ d’un vrai circuit. C’est là que Gran Turismo commence enfin, comme si le réalisateur, Neill Blomkamp (District 9, Chappie), reprenait la main sur son film. Inserts sur la machine, le pilote, les pièces de moteurs ; vitesse et énergie… C’est presque Le Mans, avec Steve McQueen (Lee H. Katzin, 1971). Quoique, vu les poncifs – chers à notre cœur – de la course automobile au cinéma et le côté biopic, on est sans doute plus proche de Rush (Ron Howard, 2013).

Grandes affirmations existentielles

On entend de moins en moins les mots « Nissan » et « Gran Turismo », embarqué dans le cockpit d’un film de bagnoles où l’on roule coûte que coûte, où les pilotes s’échangent des regards noirs derrière leur volant et où un écrou pas assez vite revissé lors d’un arrêt en paddock sonne comme un arrêt de mort. Entre deux accélérations, il y a forcément un grave accident (ici bien réel et meurtrier, mais avancé dans l’histoire du personnage par souci de progression narrative), suivi de grandes affirmations existentielles sur la vie et l’envie – de conduire, de gagner ou d’arrêter – balancées par le mentor (David Harbour, plutôt juste) du pilote. Une formule éprouvée : quand Jann termine troisième dans sa catégorie au Mans, c’est notre podium à tous.

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