Entre pensée positive et problème de couple, le nouveau scénariste Fabcaro et le dessinateur attitré Didier Conrad nous offrent un album, "L’Iris blanc", plus centré sur la psychologie des personnages avec son méchant Vicévertus.
Il est élégant et parle bien. Il est assez séduisant. Lui, c’est Vicévertus, médecin militaire romain aux ordres de César. Il a conçu une méthode de développement personnel, de psychologie du bien-être qui, sous couvert de bienveillance, va faire bien des dégâts dans les camps romains comme dans le village gaulois.
Fabcaro, l’auteur de Zaï zaï zaï zaï, est le nouveau scénariste pour ce 40e album de la série. Il succède à Jean-Yves Ferri qui fait une pause pour se consacrer à ses albums personnels. Au dessin, on retrouve Didier Conrad qui a succédé à Albert Uderzo depuis 2013. Dans L'Iris blanc, pas de grande saga à la limite du monde connu. Les héros n’iront pas plus loin que Lutèce, chic et déjà embouteillée. L’intrigue se situe là où Fabcaro se complait, dans l’étrangeté des rapports humains.
Rencontre avec les deux auteurs pour un album en vente le 26 octobre et tiré à 5 millions d’exemplaires dans le monde.
Franceinfo Culture : Passer après Goscinny, pour un scénariste de BD, est une gageure. Quel regard portez-vous sur son humour, vous qui êtes aussi un auteur reconnu dans ce genre ?
Fabcaro : Goscinny est ma première et peut-être ma plus grande influence en tant que scénariste. J’ai lu mon premier Astérix à 6 ou 7 ans et je continue de lire les albums. Goscinny avait un humour très complexe. Il est inclusif, rassembleur. Avec lui on rit avec, jamais contre. Etre méchant, c’est plus facile, Goscinny ne l’était pas. Et surtout il avait un humour très intelligent. Il n’allait pas vers le lecteur. Il laissait le lecteur venir à lui. Petit, je ne comprenais pas tout en lisant un Astérix. Ce n’était pas grave, j’ai compris parfois des années après.
Comment avez-vous intégré votre humour basé sur l’absurde à l’univers d’Astérix ?
Fabcaro : Mon obsession était de faire un vrai Astérix, époque Goscinny si possible. Je ne voulais pas faire le malin, je ne voulais pas faire du Fabcaro. Maintenant si on est venu me chercher c’est pour que j’y apporte ma patte. Je crois l’avoir fait un peu, de manière homéopathique mais en mettant le curseur de l’absurde un petit peu plus bas.
Vous parlez de la bienveillance, de l’inclusion au sujet de Goscinny. C’est aussi le thème de votre album. Vous vous moquez de la mode du développement personnel et de l’épanouissement de soi…
Fabcaro : L’Iris blanc n’est pas une critique de la pensée positive ou d’autres formes de développement personnel. Ce sont plus les gourous qui me dérangent. Ces personnes qui par la séduction, le charisme et le verbe essaient de profiter de la fragilité de certains pour avoir une emprise sur eux, pour avoir du pouvoir. Du médecin véreux au pouvoir politique.
Sans divulgâcher l’album, nos Gaulois finissent par retrouver les "vertus" des disputes, des sangliers à la broche et des baffes à tour de bras. Comme au bon vieux temps ?
Didier Conrad : Pour ne pas devenir des sortes de zombies béats, ils finissent par dire ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent avec sincérité au lieu de tout intérioriser ou neutraliser. Le village gaulois est une démocratie directe, ils s’expriment. Goscinny adorait faire des gags sur la bêtise des gens, nous ne voulions pas le trahir.
Rester fidèle à l’esprit des créateurs et au trait d’Albert Uderzo, est-ce important pour vous aussi, Didier Conrad ?
Didier Conrad : Ce qui me plait chez Uderzo, c’est que ses influences sont plus proches de Disney que de la BD traditionnelle franco-belge. Son style n’est pas codifié. Il ne s’interdisait rien. Il cherchait toujours de nouvelles façons de montrer la même chose comme par exemple les banquets ou les bagarres. C’est toujours différent. J’ai essayé de le faire à la dernière case de L’Iris blanc avec le traditionnel banquet qui est différent. On voit les Gaulois en couple parce que cette aventure est aussi une histoire sur le couple.
Une histoire de couple entre Cochonnet et Mimine, le chef gaulois et sa femme. Le couple a très souvent été un de vos sujets préférés, Fabcaro, à travers vos albums personnels ?
Fabcaro : Ce sont les rapports humains qui m’intéressent. Mon travail est toujours intimiste, je ne fais pas de récit d’aventure. Mon matériau est le lien entre les gens. Et les liens les plus forts, les plus passionnants, je les trouve dans le couple ou la famille. J’avais envie de mettre un coup de projecteur sur Bonemine et Abraracourcix. Un couple que j’adore et qu’on n’a jamais vu trop dans l’intimité. Je voulais creuser ça. J’ai toujours vu beaucoup d’amour entre eux.
Entre pensée positive et problème de couple, le nouveau scénariste Fabcaro et le dessinateur attitré Didier Conrad nous offrent un album, "L’Iris blanc", plus centré sur la psychologie des personnages avec son méchant Vicévertus.
Il est élégant et parle bien. Il est assez séduisant. Lui, c’est Vicévertus, médecin militaire romain aux ordres de César. Il a conçu une méthode de développement personnel, de psychologie du bien-être qui, sous couvert de bienveillance, va faire bien des dégâts dans les camps romains comme dans le village gaulois.
Fabcaro, l’auteur de Zaï zaï zaï zaï, est le nouveau scénariste pour ce 40e album de la série. Il succède à Jean-Yves Ferri qui fait une pause pour se consacrer à ses albums personnels. Au dessin, on retrouve Didier Conrad qui a succédé à Albert Uderzo depuis 2013. Dans L'Iris blanc, pas de grande saga à la limite du monde connu. Les héros n’iront pas plus loin que Lutèce, chic et déjà embouteillée. L’intrigue se situe là où Fabcaro se complait, dans l’étrangeté des rapports humains.
Rencontre avec les deux auteurs pour un album en vente le 26 octobre et tiré à 5 millions d’exemplaires dans le monde.
Franceinfo Culture : Passer après Goscinny, pour un scénariste de BD, est une gageure. Quel regard portez-vous sur son humour, vous qui êtes aussi un auteur reconnu dans ce genre ?
Fabcaro : Goscinny est ma première et peut-être ma plus grande influence en tant que scénariste. J’ai lu mon premier Astérix à 6 ou 7 ans et je continue de lire les albums. Goscinny avait un humour très complexe. Il est inclusif, rassembleur. Avec lui on rit avec, jamais contre. Etre méchant, c’est plus facile, Goscinny ne l’était pas. Et surtout il avait un humour très intelligent. Il n’allait pas vers le lecteur. Il laissait le lecteur venir à lui. Petit, je ne comprenais pas tout en lisant un Astérix. Ce n’était pas grave, j’ai compris parfois des années après.
Comment avez-vous intégré votre humour basé sur l’absurde à l’univers d’Astérix ?
Fabcaro : Mon obsession était de faire un vrai Astérix, époque Goscinny si possible. Je ne voulais pas faire le malin, je ne voulais pas faire du Fabcaro. Maintenant si on est venu me chercher c’est pour que j’y apporte ma patte. Je crois l’avoir fait un peu, de manière homéopathique mais en mettant le curseur de l’absurde un petit peu plus bas.
Vous parlez de la bienveillance, de l’inclusion au sujet de Goscinny. C’est aussi le thème de votre album. Vous vous moquez de la mode du développement personnel et de l’épanouissement de soi…
Fabcaro : L’Iris blanc n’est pas une critique de la pensée positive ou d’autres formes de développement personnel. Ce sont plus les gourous qui me dérangent. Ces personnes qui par la séduction, le charisme et le verbe essaient de profiter de la fragilité de certains pour avoir une emprise sur eux, pour avoir du pouvoir. Du médecin véreux au pouvoir politique.
Sans divulgâcher l’album, nos Gaulois finissent par retrouver les "vertus" des disputes, des sangliers à la broche et des baffes à tour de bras. Comme au bon vieux temps ?
Didier Conrad : Pour ne pas devenir des sortes de zombies béats, ils finissent par dire ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent avec sincérité au lieu de tout intérioriser ou neutraliser. Le village gaulois est une démocratie directe, ils s’expriment. Goscinny adorait faire des gags sur la bêtise des gens, nous ne voulions pas le trahir.
Rester fidèle à l’esprit des créateurs et au trait d’Albert Uderzo, est-ce important pour vous aussi, Didier Conrad ?
Didier Conrad : Ce qui me plait chez Uderzo, c’est que ses influences sont plus proches de Disney que de la BD traditionnelle franco-belge. Son style n’est pas codifié. Il ne s’interdisait rien. Il cherchait toujours de nouvelles façons de montrer la même chose comme par exemple les banquets ou les bagarres. C’est toujours différent. J’ai essayé de le faire à la dernière case de L’Iris blanc avec le traditionnel banquet qui est différent. On voit les Gaulois en couple parce que cette aventure est aussi une histoire sur le couple.
Une histoire de couple entre Cochonnet et Mimine, le chef gaulois et sa femme. Le couple a très souvent été un de vos sujets préférés, Fabcaro, à travers vos albums personnels ?
Fabcaro : Ce sont les rapports humains qui m’intéressent. Mon travail est toujours intimiste, je ne fais pas de récit d’aventure. Mon matériau est le lien entre les gens. Et les liens les plus forts, les plus passionnants, je les trouve dans le couple ou la famille. J’avais envie de mettre un coup de projecteur sur Bonemine et Abraracourcix. Un couple que j’adore et qu’on n’a jamais vu trop dans l’intimité. Je voulais creuser ça. J’ai toujours vu beaucoup d’amour entre eux.
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